Umberlie
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Le chien, (ou « Chien » pour les intimes) dont personne ne semblait vouloir s’occuper vraiment, céda facilement à la tentation du morceau de viande séchée de Sallavïn, malgré la faible prestation et le malaise manifeste de ce dernier. Après tout, c’était un vieil animal. Au plaisir de la chasse, il préférait sans aucun doute la nourriture offerte gracieusement : c’était autrement moins fatiguant.
Toutefois, il ne semblait pas vouloir se contenter d’un simple morceau de viande séché. Il continua à tourner autour de Sallavïn, son nouveau meilleur ami, afin d’en obtenir davantage. Puis ne lâcha plus le chevalier d’une semelle.
La fermière observait leur manège en fronçant les sourcils, méfiante et désapprobatrice. Ce chien mal dressé et laissé libre de déambuler où bon lui semblait ne lui inspirait visiblement pas confiance.
Elle répondit néanmoins à la question traduite par Kayla, mais son attention restait figée sur le chien.
- Oui… La guerre. On sent qu’vous êtes pâs d’ici, vous aut’. Le Kaan, et surtout Kartaçöl ont envahi le pays. Y’â 20 ans d’çâ, environ ? Ils ont été rejointes par plein d’horreurs, venus profiter d’lâ pâgaille. Ah, ils ont fait ben du mâl à c’pâys. Mais pâr ici, on s’râppelle surtout de ces bâteaux du Kartaçöl. Il en v’nait par dizâines. Un vrai cauchmâr ! Et les v’lâ p’tet de r’tour… Faut croire qu’çâ leur â pas suffi, de piquer la colonie d’la Boréïa à Cyrillane ? Qu’est-ce t’y veulent maint’nant, hein ?
« M’enfin, p’tet que c’est pas çâ du tout. P’tet juste qu’y z’ont trop bu l’coup avant d’prendre le lârge. S’rait pas la première foâs !
« Allez, bon voyâge. Moi j’ai du travâil. Bonne chance à vous, chez le Duc d’â côté ! La frontière est plus très loin. HEY, Et tenez vot’bête hein ? La prochaine fois, j’la traîte comme les loups qui viennent fouiner par ici. Et ce serâ pas beau !
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Le petit groupe de détectives en herbe se divisa en deux : Sallavïn (et le chien collé à ses basques)/Lyvin et Kayla/Pod. Les premiers devaient aller parler aux pêcheurs, tandis que les seconds tenteraient de retrouver la famille Zacharios.
Les premiers ne parvinrent à tirer grand-chose de plus que ce qu’ils savaient déjà : certains parmi les pêcheurs leur décrivirent le passage de quelques gros navires. Pas de guerre non, plutôt de transport. Mais la facture des navires leur rappelait fortement celle de Kartaçöl. Ils n’en voyaient qu’un ou deux à la fois, assez loin au large (d’où leur incertitude). Chaque fois avec deux ou trois mois d’intervalle.
Les seconds retrouvèrent sans problème le père Zacharios. Celui-ci, un marchand de bric à brac (mais surtout de matériel de pêche) était lourdement blessé et pouvait difficilement se déplacer. Sa femme était décédée pendant la guerre, mais son fils (miraculé) de 16 ans l’aidait à tenir la boutique. Depuis trois ans, il effectuait quelques allers-retours par an dans les grandes villes de Cyrillane pour y récupérer du matériel à revendre, ainsi que des provisions et objets un peu plus exotiques. Il se faisait toujours escorter d’un mercenaire, juste au cas où. Cette fois, il devait pousser la charrette jusqu’à la capitale en passant par Driskos et Pëllumbas. Il aurait dû rentrer il y a trois semaines…
Le temps qu’ils finissent d’enquêter, Brindja était descendue de son arbre, prête à reprendre la route. Elle se retrouva bien confuse de n’apercevoir aucun de ses compagnons dans les environs immédiats… en dehors des chevaux, toujours attachés à la clôture de bois.
Elle jeta un œil rapide autour d’elle, puis haussa les épaules et commença à préparer les montures, en vue de reprendre la route.
Console R.P.
Lancé de 1d20+3 ~ [3] : 6
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