À l'ombre des oliviers

Qualité de l'interprétation du personnage (RP) Allant de 1 à 5 :
  • 1 : Interprète très mal son personnage, en contradiction avec son alignement, etc...
  • 2 : Interprète assez mal son personnage, (vague omniscience, utilisation d'informations hrp)
  • 3 : Interprète correctement son personnage.
  • 4 : Interprète bien son personnage et le fait évoluer, utilise ses traits, son background, etc...
  • 5 : Interprète très bien son personnage et lui donne une personnalité identifiable qui contribue à en faire un personnage mémorable.
Qualité de jeu en groupe, de 1 à 5 (jeu) :
  • 1 : Ignore ou empêche le groupe de faire évoluer les situations qui sont crées, qu'elles soient utiles au scénario ou non.
  • 2 : Ignorer ou empêche un joueur ou le MJ de faire évoluer les situations qu'il créé.
  • 3 : Joue dans le sens du groupe.
  • 4 : Permet à un autre joueur ou MJ de faire évoluer ou de créer des situations de jeu ensemble.
  • 5 : Permet au groupe de faire évoluer ou de créer des situations de jeu ensemble.
Qualité de forme (qualité) de 1 à 5 :
  • 1 : Fautes de français nombreuses et non respect des conventions d'écriture.
  • 2 : Lecture globalement désagréable ou peu compréhensible.
  • 3 : Qualité correcte.
  • 4 : Bonne qualité d'écriture, inventivité, synthétique ou facilement compréhensible.
  • 5 : Très bonne qualité d'écriture, style propre.
Umberlie
Umberlie

Encore tout enthousiastes par l'annonce de leur victoire, les tout nouveaux professeurs en avaient presque oublié leurs estomacs. Ce fut celui de Podness qui réagit en premier, réclamant à grand bruit qu'on lui prête attention.
Les cinq compagnons laissèrent donc le barde attaché à la Villa se charger le premier de l'ambiance musicale, et partirent tous se servir en victuailles.

- Oh oui ! Je meurs de faim, moi aussi, approuva Kayla, qui n'avait guère eu le temps ou la tête à manger ce midi. Peut-être que nous pourrions nous installer quelque part ? Nous n'avons pas eu le temps de discuter de la journée... Et vous m'avez tous beaucoup manqué !

Sallavïn suivit le mouvement avec joie, anticipant déjà ce qu'il allait mettre dans son assiette. Au passage, il détailla chacun des élus une nouvelle fois, comme pour goûter à l'impression qu'ils lui donnaient ce soir. Bientôt, il les verrait chaque jour et sans doute que son impression à leur égard changerait. Pour l'heure...

- Avec plaisir, dit-il. Je pense que nous avons beaucoup à nous dire ! Je suis ravi que vous ayez tous réussi à vous illustrer.

- Excellente idée ! renchérit Podness. Servons-nous et allons parler un peu plus loin. Vous pensez qu'il y a un endroit pas trop détrempé par ici... ?

Il regarda alentour, mais la pluie avait laissé sa marque dans tout le jardin. Kayla déplia sa cape de voyage.

- On pourra utiliser ceci. On se retrouve devant l'olivier ? Il y a certaines choses que je voudrais vous confier à l'écart et en prenant mon temps, si possible…

Lyvin, jusque-là resté à l’écart, se dit qu'il serait peut-être temps pour lui de faire plus ample connaissance. Après tout ils allaient être amenés à travailler ensemble… Prenant son courage à deux mains, il se dirigea vers eux, et fut chaleureusement invité à prendre place à leurs côtés.

Edition 17/09/2020 04h03 par Umberlie
17/09/2020 04h02
Umberlie
Umberlie

Après avoir étendu plusieurs capes au sol et les avoir fixés à l'aide de quelques pierres trouvées non loin, tous partirent chercher de quoi remplir leurs estomacs. Lyvin récupéra également un pichet de vin et des verres pour tous avant de s'en retourner rejoindre ses compagnons.

Refusant le verre d’alcool que lui tendait Lyvin (pour trinquer à leur embauche), Podness déclara soudain :
- Bien, si nous commencions à parler sérieusement ?
- Nous vous écoutons, très cher, répondit Kayla avec un sourire en avalant une bouchée.
- Parler sérieusement ? Mais de quoi ? demanda Lyvin à a ronde.

Un peu gêné d'avoir l'attention de tous, Podness se racla la gorge avant de reprendre la parole :

- Nous avons été choisi comme précepteur pour le jeune Timothéos... Futur duc d'Antykira... Et qui sait, peut-être futur empereur de toute la Cyrillane ! Nous avons de lourdes responsabilités.
« Mais ce n'est pas tout. Nous avons tous pu voir à quel point ce garçon est le centre de l'attention de tout un Empire ! Et certains ne semblent pas nourrir les meilleures intentions...
" Nous ne sommes donc pas seulement des précepteurs selon moi... Mais avant tout des gardes du corps... Notre nomination prenait clairement ce critère en compte, vous ne croyez pas ?

- Des gardes du corps ? s’exclama Lyvin. Ne croyez-vous pas que la duchesse a les moyens d'en recruter ? Nous ne sommes que des percepteurs

Podness pouffa, levant les yeux au ciel :

- Les gardes ? Vous voulez parler des hommes que nous avons fourvoyés ? De ceux qui n'ont pas pu empêcher un serpent de vous blesser ? Ou de ceux qui n'ont rien vu des manigances de sieur Arman ?

L'air grave, la voix presque grondante, Kayla intervint :

- Que ce soit attendu de moi ou non, je me refuse à laisser quoique ce soit arriver au duc ! Il...
Elle s'interrompit soudain, mordillant sa lèvre.
- Il est trop important...

Lyvin dévisagea Pod en fronçant les sourcils :

- Vous n'avez aucune preuve concernant l'implication d'Arman et puis les gardes sont là pour Timotheos, vous n'avez rien tenté contre la famille ducale pour éprouver leurs compétences et rien ne nous dit qu'ils n’aient pas fermé les yeux sur certaines choses par ordre de la duchesse.

Il tourna son regard vers Kayla :

- Important ? Oui certes, car il est notre employeur, et peut être bien le futur Empereur. Pour ma part, je ferai le maximum concernant son éducation

Podness se mordit la lèvre, vexé par la réponse de Lyvin. Il n'aimait pas qu'on mette en doute sa parole ! Mais, il n'avait rien à lui répondre et baissa la tête, un peu boudeur. Il réfléchissait à sa réponse... Kayla lui sourit avant d’intervenir à nouveau :

- Podness n'a pas tort, cela dit. Apparemment, même chez les gens de la duchesse, Timotheos est victime de certaines rumeurs : comme le fait qu'il ne serait pas le fils de feu le duc Andréas, à cause du peu de ressemblance entre eux.

- Il me semble avoir entendu ce genre de rumeurs, répondit Lyvin. Mais ce ne sont que des rumeurs, à ce stade. Comme vous l'avez fait remarquer, il nous appartient de préparer ce garçon à devenir un homme. Un homme capable de se monter au-dessus de ce genre de ragots qui sont l'apanage et une arme de prédilection chez nombre de nobles !

Il tourna son regard vers Sallavïn :

- Il me semble que c'est là une des qualités et des forces des chevaliers ? Savoir garder la tête haute et avancer malgré ceux qui tentent de vous décourager.

Tout en mangeant, Sallavïn avait écouté chacun évoquer les rumeurs et soupçons concernant la noblesse locale. Comme il l'avait appris ces derniers jours, rien n'était vraiment rose ici. Heureusement, tous semblaient au courant. Et s'ils étaient encore là, c'est qu'ils avaient saisi l'ensemble des enjeux de leur poste. Après avoir longuement mastiqué d'un air pensif, le sang-mêlé se lança :

- Sans aller jusqu'à dire que nous sommes gardes du corps, je comprends qu'Irene cherche des instructeurs intègres. J'ai moi aussi entendu des rumeurs concernant le défunt époux de la duchesse, et la façon dont toute la nouvelle noblesse humaine du royaume a hérité de ses surnoms. Je ne sais pas si c'est de l'avis du Nain qui les a nommés, mais aucun de ces noms ne semble réellement prestigieux.

Kayla pouffa :
- Je me disais qu’ils étaient tout de même très étranges, ces noms ! Pouvez-vous nous éclairer davantage sur la question, Sallavïn ?

Edition 17/09/2020 04h09 par Umberlie
17/09/2020 04h08
Umberlie
Umberlie

Agitant devant lui un os qu'il était en train de ronger, le paladin précisa :

- Bracque-Croiset est un nom mal orthographié qui signifie "bras croisés". Il mima pour plus de clarté. Les autres nouveaux nobles ont tous des noms qui évoquent des bras, ballants ou autres... J'ai entendu dire qu'on reprochait à Andréas d'être intervenu trop tard en Antikyra alors que le Chancre menaçait ses terres, restant "bras croisés" avant d'intervenir. Que cela soit vrai ou pas, cela pourrait suffire aux locaux pour chercher à se venger.

Intéressé, Pod écouta attentivement... Lyvin étouffa un petit rire.

- Si je comprends bien, intervint Lyvin, ces noms ne sont pas les leurs ? Ils leurs ont été donnés après la guerre et leur anoblissement, c’est bien ça ? Décidément, l’empereur actuel a beaucoup d'humour, et on ne peut pas vraiment dire qu'il ait fait cela pour les remercier…

Sallavïn acquiesça :

- Il paraît que c'est une erreur... Je connais mal les dvaergs, mais je doute que Bracque-Croiset ou Brabalands soient des titres honorifiques à leurs yeux. J'ai voulu en savoir plus sur l’origine des autres surnoms, sans succès. Je ne sais pas trop ce que j'espérais découvrir ainsi mais l'histoire est toujours bonne à savoir, n'est-ce pas ?

Il sourit à l'ensemble des érudits autour de lui, assez fier de pouvoir montrer une autre facette de sa personne qu'une simple brute.

- Excellente, même ! accorda la jeune femme au paladin. Tout un horizon de chants satyriques s'ouvrent à moi...

- Eh bien cela pourrait être intéressant d'en savoir plus à ce sujet, acquiesça Lyvin. Maintenant que nous sommes embauchés, nous aurons sûrement accès à une bibliothèque ou quelconque archives où nous pourrions en apprendre plus.

À la mention de la bibliothèque et des archives, les yeux de Podness se mirent à briller. Il ne put s'empêcher de dire :

- Oui, la duchesse m'a dit que j'y aurais accès si j'étais retenu...

Le gnome réalisait tout le savoir potentiel auquel il pouvait maintenant prétendre et une larme de joie perla au coin de l'œil. Il ne parlait plus... Ses yeux fixant une montagne de livres, de parchemins et de vélins que lui seul voyait.
Kayla retint difficilement un "Ooooh !" attendri devant le visage de Podness. Ce n'était sans doute pas très courtois.

17/09/2020 04h09
Umberlie
Umberlie

Kayla attendit un moment et poursuivit :

- Quelqu'un a-t-il appris autre chose, aujourd'hui ?

Podness, reprenant ses esprits, réalisa qu'il avait dû être ridicule. Il rougit et se racla la gorge :

- Eh bien, je peux vous donner les noms des ducs de Cyrillane et les placer sur une carte si vous voulez... Et ah oui... Khamal travaille pour Bracassay !

Le gnome s'arrêta, ménageant son effet et défiant Lyvin du regard, espiègle.

- Il était en possession d'une broche. Une distinction remise au vainqueur d'un festival reconnu, ayant lieu au duché de Tërpan... sous le contrôle du duc de Bracassay.

Terminant sa phrase, Podness se sentit soudain coupable de ne pas rendre à Lyvin l'origine de la découverte. Il baissa la tête et murmura :

- Merci Lyvin pour la description de cette broche...

Lyvin esquissa un sourire de satisfaction tout en hochant la tête comme pour approuver.

- Inutile de me remercier, je suis content de voir que ma trouvaille ainsi que ma description très précise vous ait permis de parvenir à cette conclusion.

Kayla pencha la tête, la compréhension éclairant soudainement son visage.

- Je vois, ceci explique qu'il ait eu l'air si peu surpris, lorsque je lui ai parlé de ma mésaventure avec Bracassay. Je pensais juste qu'il avait l'habitude des manigances de cour. Enfin, l'un n'empêche pas l'autre, ajouta-t-elle en haussant les épaules.
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La jeune femme prit lentement une gorgée de vin, la laissa reposer un instant sur son palais, puis descendre dans sa gorge, avant de relever ses yeux vers l'assemblée. Elle devait leur dire, maintenant. S'ils devaient travailler ensemble et que, par le plus grand des malheurs, ça devait se produire... Il valait mieux qu'ils l'apprennent de sa bouche tant qu'elle pouvait s'expliquer. Elle prit une grande inspiration et, cachant son trouble et l'angoisse qui rongeait ses entrailles par un sourire doux, prononça d'une voix calme :

- En parlant de vilain secret, il y a quelque chose que je ne vous ai pas dit à mon propos.

Elle laissa ses yeux se posaient sur chaque personne présente, tour à tour, inscrivant dans sa mémoire l'expression de leur visage, leur sourire, la qualité de leurs regards, puis elle se lança.

- Depuis toujours j'ai... J'ai des sortes de... D'intuitions très fortes, certains diraient des visions, les plus croyant parleraient de présages (ses prunelles se posèrent sur Sallavïn), et les plus terre-à-terre plutôt d'hallucinations (elle attarda son regard sur Podness puis Lyvin). Pour moi c'est juste... Qui je suis, en partie, du moins.
" Si je suis ici, c'est en partie parce que je sens, j'entends que quelque chose m'appelle en ces terres, quelque chose de capital, de salvateur.
Depuis que je suis là, cette pensée ne fait que s'affirmer de plus en plus.
" J'en ai la certitude, et je ne suis ni un monstre, ni folle, ni maudite, ni bénie, c'est un don et un fardeau que j'ai appris à porter et à utiliser. La duchesse est au courant et l'a accepté. Je voudrais – j'aimerais ! – que vous soyez capables d'en faire autant, même si je comprendrais que ça ne soit pas possible, elle soupira. J'ai l'habitude.

La jeune femme prit une nouvelle gorgée de vin.

- Quand Timothéos s'est approché de moi, avant la dernière épreuve, après le petit scandale avec Khamal, Arman et Mercœur, j'ai ressenti que j'avais atteint le but de ma quête. Que j'avais atteint le bout du chemin que je devais suivre. C'était un sentiment de complétude comme jamais je n'en avais ressenti, un apaisement total, une joie euphorique.
"Peu importe ce qu'est le jeune duc, je sais que je devais le rencontrer et le servir et je sais qu'il est spécial, qu'il important pour le monde dans lequel nous vivons. Je sais que nous avons un destin à partager, vous et moi et lui.


La passion dans sa voix se tut avec ses derniers mots. Kayla était droite, les yeux brillant d'émotion, mais une expression parfaitement sereine peint sur ses traits fins

17/09/2020 04h12
Sallavïn Tamrel
Sallavïn Tamrel

A l'annonce de Kayla, Podness devint plus sérieux et presque inquiet. En tout cas, la jeune melessë paraissait très affectée par ce qu'elle voulait leur avouer. Il l'écouta attentivement, ne sachant pas ce qu'elle pouvait trouver de si grave... Et bien quoi ? Elle a des visions, la belle affaire ! Est-ce si rare en Eana ? Mais elle n'avait pas fini... Elle est très exaltée, c'est sûr... Mais après tout, pourquoi pas !

- Moi, çà me va ! fit-il, un grand sourire sur les lèvres. " Kayla, je n'ai aucun problème avec vos visions ma chère... Au contraire, elles pourraient nous être très utiles !

Sallavïn avala une gorgée d'eau et réfléchit un instant aux propos de la jeune femme. Via sa famille, son expérience du divin était assez ancrée pour qu'il puisse affirmer que de tels absolus dans la révélation d'une quête, même placée sous le regard du Forgeron, étaient rares. Cependant, il devait bien admettre que Kayla semblait sincère, quoi que sa sérénité semblait évanouie au moment de faire cette révélation. Après tout, les devins n'étaient pas si rares, avoir des visions était de l'ordre du possible. S'il s'agissait là de l'influence du Cauchemar, elle était bien subtile, mais il ne devait jamais baisser sa garde lorsqu'il s'agissait du Chancre.

- Je vous crois Kayla. Cet enfant est important, c'est un fait, et nous avons lié notre destin au sien, au moins pour un moment. Je ne doute pas que quelque chose se soit produit, qu'un lien invisible soit désormais formé entre nous.

Lyvin écouta avec attention l'histoire de Kayla. Il ne pût s'empêcher de lever ou froncer les sourcils au fur et à mesure de ses paroles. Quand elle eut finit de parler il ferma les yeux un moment comme pour digérer les informations tout en écoutant les propos des uns et des autres.

- Votre histoire est très intéressante et sans preuve du contraire je ne puis que vous croire même si cela me semble assez étrange, sans vouloir vous vexer. Il prit une seconde pour réfléchir à ses prochaines paroles. - Ceci dit, ne le prenez pas mal mais en ce qui me concerne je ne crois pas au destin. Mais je suis tout disposer dans la mesure de mes moyens à vous apporter toute l'aide nécessaire.

Un frisson courut le long des bras de la jeune femme alors qu'elle écoutait un à un les réponses de ses compagnons. Ce n'était pas l'enthousiasme qu'une part d'elle aurait pu espérer, mais ce n'était pas le rejet qu'elle craignait de toute son âme. Aux derniers mots de Lyvin, Kayla pouvait même dire qu'elle sentit un profond soulagement s'étendre à chaque recoin de son corps. Elle sourit, radieuse et rassurée. Il y avait peut-être même un léger trémolo ému dans sa voix quand elle répondit :

- Je vous remercie. Je ne vous demande d'avoir foi en chacun de mes mots, je me ferai un devoir de dissiper vos doutes... Merci, encore, mes amis... Et elle ponctua sa phrase d'une courbette profonde.

Edition 17/09/2020 14h13 par Nedru
17/09/2020 11h32
Umberlie
Umberlie

Retranscription conversation Kayla/Mercoeur


La tête allégée par le vin et les soucis, Kayla approcha de la scène d'un pas guilleret. Mercœur y avait remplacé le barde des Bracque-Croiset, et c'est avec un sourire content et apaisé qu'elle s'appuya contre un quelconque support situé non loin pour profiter du spectacle.
Elle était plus fatiguée qu'elle ne l'aurait cru et elle avait peu envie de danser, de chanter, de jouer, ou d'accepter ce genre de propositions. En revanche, elle était consciente que le lothrien les quitterait demain ou après-demain et qu'il lui restait assez peu de temps pour tenir parole : elle voulait apprendre à le connaître, au moins un peu. Elle attendit donc, ses yeux clairs levés vers l'artiste.

Mercœur comprit assez vite qu'il était attendu. Il prit le temps de finir la ballade qu'il était en train de chanter, puis sauta au bas de la scène pour rejoindre la jeune femme. Le barde des Bracque-Croiset, après avoir fini sa coupe de vin, prit d'ailleurs aussitôt le relai.

- Dois-je comprendre que mademoiselle souhaite me parler ? J'ai dû rater quelque chose dans mon jeu. Moi qui croyais avoir tout fait pour me rendre antipathique ! Mais peut-être que ça vous plait, après tout ?

Il souriait, taquin. Elle lui rendit son sourire, sans aucune animosité :

- Vraiment ? Vous avez tout fait ? Ah, mon cher, si c'est tout ce dont vous êtes capable pour vous faire détester de moi, vous êtes loin du compte !

Elle se redressa, puis pris un air soudain pensif.

- Quoique, vous aviez un très bon démarrage, mais quelques faiblesses sur la fin vous auront perdu.

Son sourire revint chaleureux.

- Je voulais vous remercier d'avoir tenté, à plusieurs reprises, de me sauver de ma naïveté. Je n'ai pas su apprécier vos efforts dans l'instant, mais je trouvais dommage de ne pas les reconnaître à présent. Je suis, à vrai dire, désolée de devoir vous dire adieu bientôt, murmura-t-elle.

- Vous avez raison, avoua Mercoeur. J'ai dû faiblir en cours de route. Mais je suis heureux d'avoir su vous éviter de gros ennuis.
« Tiens donc. Dois-je comprendre que je vais vous manquer ?

Il afficha un instant son sourire insupportable. Puis soupira, et laissa tomber le masque :

- Allez. Je veux bien avouer que ce sera réciproque.

Il détourna le regard un instant, puis :

- Pourriez-vous me promettre de surveiller votre impulsivité ? Je ne serai bientôt plus là pour vous tirer des ennuis... Le monde n'est pas un jeu. Les gens n'apprécient pas toujours qu'on s'amuse avec eux.

- Je ne m'amuse pas avec les gens, dit Kayla en se renfrognant... En tout cas ce n'est pas mon but. Vous trouvez que je joue avec vous ?

- Je trouve, oui, répondit Mercoeur en souriant, ses yeux plongés dans les siens. Sous cet olivier, vous aviez l'air de vous prendre au jeu, en tout cas. Quant à nos deux amis jetés dehors, je pense que c'est l'impression que vous leur avez laissée, en effet. Le cœur des hommes est fragile, vous savez.

Il ponctua sa dernière remarque d'un petit accord dramatique sur son luth. Kayla soutint son regard sans mal, attentive. Silencieuse un instant, les sourcils toujours un peu froncés, elle se détendit et risqua un sourire à l'accord du luth.

- C'est effectivement ce que s'imaginent les hommes face à moi. Quand je dis "J'aimerais bien visiter vos terres natales" je crois qu'ils entendent "En échange de votre visite en moi" ou "Et vous y épousez" ou que sais-je. Quand je leur dis qu'ils ont un physique agréable, ils m'imaginent déjà dans leur lit. Un pas de danse, quelques paroles agréables et je leur devrais ma vie, ou en tout cas une soirée galante, elle lâcha un profond soupir.
« Je ne sais pas si je peux répondre à votre promesse, je n'ai pas l'impression qu'elle ne dépende que de moi...

- Je comprends ce que vous voulez dire, répondit Mercœur. Hélas, vous ne pouvez pas changer la nature. Les hommes sont des idiots, que voulez-vous. L'essentiel, c'est que vous l'avez bien compris.
« En tout cas, l'idiot en face de vous devrait quitter cet endroit demain matin. Je ne sais pas encore où j'irai... Je laisserai le hasard me guider.
« Je voulais aussi vous féliciter, directement, pour votre victoire. Vous la méritez.

Un air peiné puis une légère roseur heureuse passèrent sur son visage. La melessë détourna puis releva ses yeux vers le jeune homme.

- Vous êtes au moins aussi bon barde que moi et je crois que vous avez plus d'expérience... J'espère que je serai à la hauteur. En tout cas je garde précieusement vos mots en mémoire.

Elle fit une pause, fermant les yeux, comme pour profiter de l'air du soir, avant de reconsidérer le visage de Mercœur.

- Accorderez-vous quelques-unes de ces heures qui vous restent à une jeune folle, comme moi ?

- Ma foi, pourquoi pas ?

Ses traits s'éclairèrent d'une joie non-feinte. Si la décence et, peut-être, un peu d'amour propre ne la retenaient pas, elle en aurait frétillé.
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Lorsque Kayla et Mercoeur se furent installés dans un endroit un peu plus tranquille et confortable, Kayla reprit la parole :

- Je vous propose un jeu, comme je risque de vous assommer de question sur la Lothrienne, que vous ne semblez pas être un patriote convaincu et que cette discussion va vite devenir ennuyeuse si elle n'est que dans un sens : en échange de chaque réponse vous aurez le droit à une question et une réponse de mon côté. Ces règles vous conviennent-elles ?

Les yeux de la melessë pétillaient d'amusement et de curiosité et pour son plus grand plaisir, Mercœur accepta. Kayla se mordilla la lèvre d’impatience et chercha un instant sa première question, avant de demander :

- Pourquoi avez-vous quitté la Lothrienne ?

- Je me sentais limité, avoua Mercœur. J'ai toujours vécu à la cour, et je voyageais de l'une à l'autre pour me représenter. J'en profitais pour me mêler aux querelles des nobles -- pour arrondir mes fins de mois. Et puis j'ai aspiré à plus que ça. Alors je suis parti. Ce n'est qu'en voyageant que j'ai enfin connu l'éveil. Et ma musique semblait plus appréciée ailleurs. La Lothrienne n'est vraiment pas très drôle, si vous voulez mon avis.

La jeune femme eut l’air peiné. Difficile de dire si c’était parce que la vie du barde dans son pays natal lui avait semblé peu agréable ou si c’était d’apprendre que l’endroit qui la rendait si curieuse était plus triste qu’elle ne le croyait.

- Et vous ? reprit Mercoeur. Pourquoi avoir quitté votre beau pays ?

- Vous êtes déjà allé en Ellerìna ? Ah... Non, c'est à votre tour d'avoir une réponse, n'est-ce pas ? Eh bien... À mon âge, il est de coutume que les jeunes elfes partent explorer le monde, j'étais à la fois très curieuse de redécouvrir l'extérieur de mon pays et j'éprouvais un besoin impérieux de le faire. Parfois, j'avais l'impression que je dépérirais si je restais chez moi. Donc je suis partie, en me passant un peu des adieux que ma mère et mon grand-père auraient mérité. Il faudra que je leur écrive au plus tôt d'ailleurs.
« C’est à moi, du coup ! Comment sont les lothriens, en général ?

- Froids. Méfiants. Peureux. Comploteurs. Ambitieux, aussi... Pour ce qui est de la noblesse ou des religieux, en tout cas. Pour les petites gens, c'est pas si différent d'ailleurs. Ils se méfient juste beaucoup de tout ce qui a trait à la magie.

A nouveau, une forme de tristesse passa sur le visage de la melessë. Le forçait-elle à parler de choses désagréables pour lui ? Elle secoua la tête. Elle tenait un peu trop à ses questions pour renoncer maintenant.

- J’espère… Que mes questions ne sont pas trop pénibles pour vous. Mais c’est à vous, je vous écoute.

- Pourquoi êtes-vous si curieuse de la Lothrienne ? demanda Mercœur.

- Feu mon père était lothrien. Il est mort quand j'étais encore très jeune et ma mère n'a jamais visité la Lothrienne, elle ne connait pas la langue et elle n'en connait pas grand-chose, à vrai dire, à part ce qu'en dise les livres. Ce n'est pas non plus un endroit que connait bien mon grand-père, malgré son âge. Se sont tous les deux des elenions et des éveillés, alors j'imagine que pénétrer dans une zone de magie faible les met dans une situation profondément inconfortable.
« Du coup, y a-t-il beaucoup de gens comme moi, en Lothrienne, de melessë ou d’elfe ?

- Très peu… Mais votre père ne vous a-t-il jamais parlé de son pays ?

- S'il l'a fait je ne m'en souviens plus. Mon père parlait assez peu de sa terre natale ou de sa famille. Il ne m'a pas appris sa langue maternelle et je n'ai pas eu le temps de lui demander. La seule chose dont je me souvienne c'est qu'il m'appelait "ma petite lumière", prononça-t-elle dans un lothrien approximatif, montrant qu’elle se souvenait plus de la sonorité que des mots en eux-mêmes. Alors j'ai toujours été très curieuse du lieu, même si effectivement, grandir en tant que melessë, là-bas... Ça aurait été peut-être un peu compliqué. Sans doute le savait-il.
« N’y a-t-il vraiment rien de beau en Lothrienne ? Quels sont les plus beaux paysages que vous ayez vu près de chez vous ou ailleurs dans le royaume ?

Mercœur décrivit certains paysages naturels enneigés : ruisseaux de montagnes, forêts cristallisées... Et aussi la beauté du printemps, lorsqu'il faisait enfin fondre la neige. La musicienne sourit un peu plus, une roseur impatiente ornant ses joues d’une teinte de bonheur, avant qu’il ne demande à son tour :

- Qu'est-ce que vous préférez et détestez le plus, du pays où vous avez grandi ?

- C’est pas deux questions en une, ça ? Mais je consens volontiers à vos petites manigances d’homme de cour.
« Hmmm... Vous ne pourrez pas y aller vous-même, à moins de vous réincarnez en elfe ou en melessë par une quelconque magie, mais la forêt d'Unquëtaurë est encore, à mes yeux, l'endroit le plus magique et le plus fabuleux du monde.

Elle décrivit assez longuement les arbres, les plantes, les animaux, les promenades avec son grand-père pour chanter et danser sur les branches et avec sa mère pour cueillir des herbes médicinales. Elle s’étendit sur la lumière entre le feuillage dense, les variations de couleurs dans les frondaisons alors que le temps s’écoulait et que les saisons se succédaient, jusqu’à passer à la partie moins agréable de la question.

- Quant à ce que je déteste... Une fois que l'on quitte Varnaïrello, on ne croise plus que des membres du peuple elfique, dans le pays et je n'ai pas grandi dans la capitale. Il y a, bien-sûr, d'autres melessë, mais la plupart de ceux que j'ai connu dans Ellerìna sont les enfants de deux sang-mêlés eux-même et pas d’un elfe et d’un humain, comme moi. Je n'ai donc jamais vraiment eu la possibilité de connecter avec qui que ce soit qui ne soit pas de ma famille, là-bas. Et puis en grandissant j'ai appris que les melessë représentent souvent un exotisme assez convoité chez les autres peuples qui visitent Varnaïrello. Et si ce peut être assez grisant au début, ce n'est pas très agréable non plus, surtout à la longue, elle soupira.
« À moi ! Est-ce que vous pouvez chanter ou jouer quelques morceaux de musique de chez vous ?

Il réajusta son luth et s’exécuta volontiers, jouant quelques balades comiques et quelques chants satiriques qui arrachèrent bien des sourires à Kayla et même quelques rires étouffés. Elle se perdit volontiers dans l’écoute de la voix du jeune homme, se rapprochant sensiblement de lui, observant avec attention ses doigts danser sur les cordes et ses lèvres moduler des paroles qu’elle ne comprenait pas, mais qu’elle savourait avec un plaisir manifeste. Quand il arrêta elle l’applaudit chaleureusement.

- C’est ce qui fait rire les courtisans, précisa-t-il humblement, en haussant les épaules. Et vous ? Pourriez-vous aussi me jouer quelques airs de chez vous ?

Un grand sourire aux lèvres, Kayla obtempéra à son tour. Pour rester un peu dans le thème de Mercœur, elle commença par une chanson coquine, joyeuse et même plutôt drôle, pleine de sous-entendu, une création de son grand-père, précisa-t-elle. Elle enchaina après sur le morceau préféré de sa mère, une prière à Coirë, le nom elfique de Flore. C’était un chant traditionnel qui, comme la déesse à laquelle il s’adressait, avait des accents de joie et une beauté douce et heureuse qu’incarnait très bien la jeunesse de la melessë. Enfin, elle finit par sa composition préférée : une histoire d’amour tragique entre une elfe et un humain, interprétée avec tellement d’adresse que le lothrien pouvait aisément deviner que sa collègue l’avait répétée de très nombreuse fois.

- Dernière question pour cette fois : comment est-ce de grandir en Lothrienne ?

On apprend à tenir sa langue. Dès que vous dites quelque chose laissant penser que vous pourriez pratiquer la magie, ou que vous versez dans le surnaturel, les gens se méfient et se détournent de vous... Quand ils n'essaient pas simplement de vous éliminer, par peur de l'inconnu.
« A quoi ressemblait Kayla, petite fille ?

La tristesse fit place à l’amusement quand il posa sa question. S’écartant légèrement elle rit et répondit :

- À ça !

Elle prononça quelques mots en elfique et, après une petite pirouette, la jeune adulte était redevenue une enfant. La petite fille avait de longs cheveux blonds ébouriffés, un peu plus claires encore que sa version adulte. Ses traits trahissaient davantage ses origines humaines par leur rondeur, en total contraste avec ces yeux clairs qui lançaient à l’homme un regard revêche, presque sauvage. On aurait dit que l’enfant aurait pu mordre quiconque posait la main sur cette bouille autrement angélique.

Kayla rompit rapidement le charme, reprenant son apparence adulte. Elle releva le visage vers Mercoeur, un sourire profondément reconnaissant sur ses lèvres.

- Merci beaucoup d’avoir pris le temps de répondre à mes questions.

- Tout le plaisir était pour moi. J'avoue qu'il est parfois plaisant de laisser tomber le masque, l'espace d'un instant.
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Lorsqu'un domestique s'approcha du duo de bardes, Kayla comprit qu'il était temps pour elle de dire au revoir.

- Je crois que Madame la préceptrice est attendue, lui dit Mercoeur. C'est là que nos chemins s'éloignent...

Kayla se tourna vers le domestique et lui dit en cyrillan :

- Je dis au revoir et je vous rejoins. Je ne vous ferai pas attendre longtemps.

Elle revint vers Mercoeur, comme cherchant quelque chose dans le visage au dessus d'elle :
- Vous êtes... Plutôt agréable, sans ce masque, elle fit une pause, soupira, puis reprit. En vérité j'ai beaucoup apprécié ces discussions avec vous et j'espère que nous nous retrouverons un jour, avec plus de temps devant nous. Est-ce qu'il y a... Quelque chose que je puisse faire pour vous remercier ou rendre cet au revoir moins amer ?

- Je devrais sans doute traîner en Cyrillane pendant un petit moment. Ce ne serait pas si improbable que nos chemins se croisent à nouveau, et sous peu ! Si la Duchesse vous donne une permission de sortie, cela va sans dire, ajouta-t-elle avec un clin d'oeil.
"Me remercier ? Je n'ai pas besoin de remerciement...

Le barde réfléchit un instant.

- Tâchez d'être prudente ? dit-il finalement. Méfiez-vous des gens. Surtout si vous décidez d'aller fouiner dans leurs petites affaires... Et puis, essayez de faire du jeune Duc un homme respectable. Cette région a suffisamment souffert déjà...
Ah !

Le jeune homme découvrit son poignet, et en détacha un petit bracelet formé de perles en bois.

- Vous voulez ça ? Ça ne vaut rien... Mais ça vient de Lothrienne. Le bois vient des forêts du nord de Broarstad. Si ce genre de breloques vous plait, prenez-le. Je n'en ai pas besoin.

Le sourire de Kayla s'effaça devant le bracelet, remplacé par une expression surprise. Elle attrapa le bijou avec délicatesse, comme si elle tenait là un précieux trésor. Elle le déposa au creux de sa paume et l'observa attentivement, curieuse et touchée. Ses yeux brillaient d'une profonde reconnaissance quand elle les releva vers le jeune homme.

- Merci ! dit-elle en passant le bracelet à son poignet, le resserrant pour qu'il ne s'échappe pas de sa petite main.

- Oh, si vous n'allez pas trop loin, je vous reverrai avec grand plaisir. D'autant plus qu'après un tel cadeau, il me faut absolument vous trouver quelque chose qui honore votre générosité comme il se doit.

Son sourire était revenu, radieux, espiègle. Il était à présent difficile de déterminer si elle exagérait un peu ses mots ou si elle les pensait tels quels. C'était probablement un peu des deux.

- Excusez-moi de ne pas me montrer plus généreux, dit-il, un peu gêné devant l'ironie qu'il crut percevoir dans la remarque de Kayla. Je ne possède pas grand-chose de valeur sur moi. Et puis vous ne me devez rien...

Malgré son attitude précédente, c’est avec franchise que Kayla prit doucement les doigts de Mercœur entre ses paumes, posant délicatement le bout de son nez sur ses phalanges.

- Vous aussi, soyez prudent. A être trop antipathique on s'attire autant de problème qu'en étant trop charmante.

- Vous avez raison. L'antipathie attire aussi son lot de problèmes. Mais j'ai estimé que les risques, en ce sens, étaient moindres.

- Vous pourriez m'écrire, peut-être ? elle rougit légèrement. Ce serait une plaisante surprise.

- Je ne vous promets rien, pour les lettres. Mais je vais essayer. Il est possible que je ne signe pas de mon nom, par contre. Et que je n'écrive rien de trop personnel. Je ne fais pas trop confiance aux coursiers. Et n'aime pas l'idée qu'on puisse me suivre à la trace.
"En tout cas, ma chère. Ce fut un plaisir. Bonne nuit à vous, et profitez bien de votre chance ! Je vous envie.

Kayla lâcha lentement la main du barde, et recula lentement vers sa tente :

- A très bientôt, j'espère, insupportable petit bardillon.

Kayla s'inclina en une révérence, lui sourit en se redressant, puis se retourna enfin avant de partir à pas rapides. Mercoeur la salua de la tête une dernière fois, puis la suivit des yeux tandis qu'elle s'éloignait.

Edition 20/09/2020 11h27 par Umberlie
18/09/2020 01h52
Umberlie
Umberlie

Lorsque la soirée fut bien avancée, un domestique vint chercher les nouveaux professeurs pour leur indiquer d’aller chercher leurs affaires, puis de le rejoindre à l’entrée de la villa. Kayla fit ses au-revoir à Mercœur (qui comptait partir de bonne heure le lendemain), et tous s’exécutèrent (Brindja, y compris).

Tous les cinq furent ensuite amenés vers la galerie qui, déviant vers la gauche, conduisait aux bains (que la plupart avaient déjà vu). Le long portique longeant les bains sur sa bordure ouest menait à son tour à l’aile des hôtes d’honneur : plusieurs portes de chambres privatives s’alignaient tout du long, et chaque professeur se vit attribuer la sienne. Ils se retrouvèrent tous voisins, et proches du lieu d’ablution.

Les chambres étaient coquettes et propres, mais assez sommaires en termes de mobilier et pas forcément très spacieuses. Elles comportaient chacune un lit d’allure confortable, une fenêtre donnant sur le parc, un tapis moelleux, une table ornée d’un vase fleuri et d’une bougie qu’on venait d’allumer, une chaise, et une petite étagère de bois blanc, vide.

Le temps que chacun range ses affaires et s’installe, la fête avait pris fin dehors. Les tables étaient en train d’être débarrassées, et les gens commençaient à partir se coucher. Les cinq précepteurs, fatigués, prirent donc le parti d’aller dormir, eux aussi.
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Au matin, chacun put trouver devant sa porte un petit panier comprenant des serviettes propres, surmontées de quelques fleurs de capucines, et d’un petit mot : « Après votre toilette, la Duchesse vous invite à la rejoindre dans la salle d’audience pour prendre le petit déjeuner en sa compagnie ».
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[hrp] la salle d'audience, c'est là où vous avez passé vos entretiens[/hrp]

Edition 18/09/2020 01h53 par Umberlie
18/09/2020 01h53
Sallavïn Tamrel
Sallavïn Tamrel

Ivre de cette fin de journée, mille pensées se suivant dans sa tête, Sallavïn termina son dîner et souhaita bonne nuit à tout le monde, félicitant chacun une fois de plus. Le jeune homme avait récupéré son paquetage et il avança dans la villa, ses javelines attachées entre elles, sous son épaule comme s'il avait s'agit d'un simple fagot, détaillant une nouvelle fois les lieux autour de lui à la nuit tombée.

Une maisonnée pleine de secret, voilà comment on l'avait corrigé lorsqu'il avait considéré les faibles fortifications des lieux. Un enseignement militaire l'obligeait presque instinctivement à considérer les moyens de défendre cet endroit en cas de problème. Le Chancre avait agi, ici ? Avait-il foulé ces bains, touché ces colonnes ? Aucune trace ne subsistait, évidemment, mais sur la rétine du sang-mêlé, une vision imaginée d'un combat se déroula. Chassant ce fantôme de son esprit sans oublier quels accès condamner et quelles voies laisser libre en cas de bataille, il entra dans sa chambre et posa son fardeau au sol.

Après avoir jeté un coup d'oeil rapide là où les plaisantins locaux pourraient cacher un animal venimeux, il s'assit lourdement sur le lit, appréciant sans vraiment s'en rendre compte la qualité du rembourrage. C'est moi son instructeur maintenant... Pas de combat, de chevalerie... Il observa le collier qu'on lui avait donné, perdu dans la paume de sa main. Comment était-ce ? Le Lion Rouge ?

Poussant un soupir, il pria silencieusement ses ancêtres, puis se prépara pour la nuit, qu'il passa sans encombres.

Une aube radieuse accueillit ses prières. Il avait rêvé du Forgeron cette nuit mais il ignorait la portée de ce présage. La pyramide radieuse, surmontée du feu solaire était apparue devant lui au détour d'un chemin de montagne sinueux, autour duquel rampaient des serpents. Ses pas ne le rapprochaient jamais de son objectif. Enfin, juste avant de se réveiller, il avait eut le sentiment que le monument du Créateur était plus proche... Un bon signe, sans aucun doute !

Accueillant le panier et son message au pas de sa porte, il prit le parti de faire quelques exercices plutôt que de se laver immédiatement, malgré l'heure matinale. Une heure et une toilette plus tard, il était frais, propre et ses muscles le tiraient juste assez pour qu'il soit certain d'avoir entretenu convenablement son corps sans l'épuiser. Il passa cette fois encore sa maille, surmontée d'une tunique bleue que le soleil avait blanchie, avant de se rendre à la salle d'audience.

18/09/2020 19h25
Podness Ragnyss
Podness Ragnyss

Après leur conversation, Pod ne fit pas de vieux os. Il prit son paquetage et suivit les serviteurs avec un certain soulagement. Il devait bien avouer que la journée l'avait épuisé. Malgré ses nombreuses années d'études, les périodes d'examen avaient toujours été autant une épreuve mentale que physique pour le petit Pod. C'était dans sa nature de se donner à fond dans ce qu'il entreprenait...
Traversant l'atrium, ils parvinrent devant une série de chambres qui leur était apparemment dédié. Avant de se réfugier dans la sienne, le gnome demanda au serviteur où se trouvait la bibliothèque ? Ses yeux papillonnaient de fatigue et il cru s'entendre dire qu'il verrait ça le lendemain avec la duchesse.
Pod posa son sac et sa sacoche au pied du lit, puis, après avoir déposé son Grimoire sous son oreiller, il sombra dans un profond sommeil.

La nuit fut agité de nombreux rêves. D'habitude capable d'être acteur de ses songes et de les mener là où il préférait, le petit gnome fut balloté par des vagues oniriques très violentes.
Dans l'un d'eux, il recevait une énorme broche d'or des mains de Timothéos, qui se transformait en un énorme serpent ! Puis l'avalait tout cru !
Dans un autre, Kayla essayait de le séduire. Mais lorsque finalement elle s'approchait pour l'embrasser, la melessë se transforma en un monstre informe aux multiples tentacules... le Chancre !
Puis le calme revint dans son esprit. Il se trouvait dans la pièce centrale de la villa. Ses amis étaient avec lui, armes en mains, formant un cercle protecteur autour de Timothéos. De l'ombre alentour parvenait des grognements et autres chuintements... Les serviteurs les menaçaient, des griffes, des cornes et des dents démesurées comme seules armes. L'un d'eux fit des gestes cabalistiques dans les airs et un trait de feu fusa dans leur direction.

- Shil' Dh ! hurla le gnome en levant une main comme s'il voulait détourner la salve magique.

Les flammes s'estompèrent instantanément. Pourtant, le flux de magie se transforma en une pluie d'étincelles azures, qui se précipita sur le gnome et intégra son corps. La surprise passée, Podness sentit une nouvelle puissance en lui, comme lorsqu'il se réveille d'un sommeil réparateur. Il venait d'absorber la magie du sort... D'ailleurs, ses yeux prirent un éclat azur et des étoiles de diamant dansèrent dans ses yeux. Il vit alors briller les créatures autour d'eux. Il percevait le flux de leur magie ! Comme lorsqu'il lançait son sortilège de Détection de la magie.
Tout disparu... laissant place à l'amphithéâtre de son cours d'Abjuration. Sa professeur était assise à côté de lui et ils discutaient.

- La magie est puissante ! Elle permet de grandes choses... terribles parfois ! Mais il n'appartient qu'à nous d'en faire bon usage.

L'apparition onirique s'estompa. Podness sentit qu'il était temps de se réveiller. Il faisait encore sombre dehors, même s'il avait l'impression que la lueur diffuse du levé de soleil n'était pas loin... Bizarrement, il se sentait bien malgré la nuit agitée qu'il venait de passer... parfaitement reposé même !

Alors Podness se leva. Il ouvrit la fenêtre et resta quelques instants à écouter le ressac sur les falaises en contrebas et à sentir l'air marin lui caresser le visage. La lune Eternité allait bientôt disparaître à l'horizon, déjà à moitié cachée par les oliviers du jardin.

Je vais me sentir bien ici... pensa-t-il.

Puis après une profonde inspiration, il se mit au travail. Il commença par installer ses affaires qui n'avaient pas bougées de ses sacs. Utilisant l'étagère disponible, il y installa ses livres, sa fronde et son sac de billes. Son matériel d'écriture fut déposé sur la table devant laquelle il s'assit, ajustant doucement la chaise pour ne pas réveiller les voisins. Il prit ensuite son monocle dans sa poche et le positionna consciencieusement sur son oeil gauche.

- Lumos ! murmura-t-il en touchant le bougeoir au milieu de la table.

Une lumière vive baigna aussitôt la pièce.
Son grimoire ouvert sur la table, Podness se plongea dans son étude attentive. Il avait comme l'intuition que certains passages qu'il avait écrit avant de partir du monastère lui seraient beaucoup plus accessibles ce matin... Tout lui semblait possible d'ailleurs !

Bien, bien... quelle magie préparer pour aujourd'hui ?

Les minutes s'écoulèrent, puis une heure, puis deux. Podness testait les mots de pouvoirs et les gestes nécessaires pour modeler la magie cachée dans ses notes. Ceux là pourraient être très utiles dans les jours à venir.

Soudain, lorsqu'il entendit du bruit derrière la porte. Un serviteur ?

- Qui est là ? demanda-t-il doucement.
- Je vous amène des serviettes propres... dit une petite voix.
- Oh, merci !

Il faisait jour maintenant et le gnome se rendit compte qu'il n'était pas des plus présentable... Alors, après avoir fait son lit au carré et organisé sa sacoche, il alla faire sa toilette et s'apprêter. Avec les serviettes, un petit mot écrit en Cyfand et en Cyrillan les enjoignait à rejoindre la duchesse pour le petit déjeuner une fois prêts.

Edition 20/09/2020 12h09 par FroloX
20/09/2020 11h41
Kayla Fal'San'In
Kayla Fal'San'In

Après avoir quitté Mercoeur, la jeune femme partit récupérer son lourd paquetage dans sa tente. Elle rangea rapidement ses affaires, prenant soin de ne rien oublier avant de rejoindre le domestique qui l’attendait. Elle s’excusa encore, un peu confuse, puis se laissa guider dans la villa, jusqu’aux chambres. Dans la pénombre du soir, la richesse de l’intérieur de la villa prenait un air irréel… Ou bien c’était la situation qui inspirait à la jeune femme cette sensation qui se tordait en elle-même, coulant dans son ventre comme une longue bête impatiente. Qu’est-ce qu’elle devait penser de ces derniers jours ? Il s’était passé tellement de choses…

Elle ne se calma enfin que lorsqu’elle fut laissée seule dans sa nouvelle chambre. Petite et douillette, elle l’aima tout de suite. Elle n’avait rien envie d’autre qu’une fenêtre sur le jardin, de toute manière. Elle observa un instant les lumières de la fête, avant de ranger ses affaires avec précautions, mesurant qu’elle n’avait pas pris grand-chose. Il y avait sa tenue de représentation, sa tenue de voyage, deux changes, sa cape, de quoi écrire, une lampe à huile, ses affaires de toilette, un peu d’argent et, enfin, son armure de cuir, sa dague et sa rapière. Elle aurait peut-être quelques courses à faire, quand elle en aurait le temps et un peu plus d’argent de côté.

Elle disposa ses vêtements sur l’étagère avec ses affaires de toilette, ses papiers, ses plumes et son encre sur le bureau, avec la lampe, puis ses armes dans un coin de la pièce. Elle s’accorda un instant au bureau, les yeux clos, le nez près des pétales de fleurs contenues dans le vase. Elle inspira profondément, expira, laissa ses pensées lui échapper une à une et passa un bref instant ainsi, à gouter l’atmosphère du lieu. Elle se releva enfin, retirant les vêtements qu’on lui avait prêtés aujourd’hui, avant de se glisser sous les draps, la seule demande de Mercoeur fredonnant un mantra à ses oreilles : « Soyez prudentes »… Comment allait-elle bien pouvoir répondre à cette promesse ? Elle s’endormit bientôt, perdue dans un songe sans image, juste une voix qui lui parlait doucement, mais dont les mots précis lui échappèrent au réveil.

Des vêtements de rechange sous le bras, elle ouvrit la porte pour découvrir un panier de serviettes propres accompagnées d’un mot. Elle rentra tout cela à l’intérieur, pris le temps de déposer les capucines dans le vase et ressortit pour faire sa toilette. Elle n’en profita pas trop longtemps, juste assez pour se détendre et pour réfléchir à la suite. Elle avait songé à retrouver Mercoeur pour l’accompagner jusqu’au portail, mais le papier qu’elle avait reçu leur demandait de se rendre à la salle d’audience pour déjeuner avec la duchesse et elle ne voulait pas faire attendre qui que ce soit. Par ailleurs, Kayla n’avait pas très envie de rejouer les aurevoirs de la veille plus que nécessaire. Pensivement, elle jouait avec le bracelet à son poignet. Qu’est-ce qu’elle devait penser de cet étrange lothrien ? Etait-elle en train de répéter les erreurs de sa mère ? Ce serait cocasse… Elle avait envie de le revoir pour mieux comprendre, mais aujourd’hui ne serait pas le jour pour cela.

Propre et fraiche dans une chemise et une veste de page, elle chercha un domestique à qui remettre les vêtements prêtés la veille.

20/09/2020 12h46
Lyvin Veronis
Lyvin Veronis

A l'instar des ses futurs collègues, Lyvin, une fois son dîner terminé et son verre de vin avalé, ramassa sa cape légèrement humide sur le sol avant de la plier soigneusement et de se diriger vers sa tente afin d'y récupérer ses affaires.
Il les rangea soigneusement dans son sac, prenant soin de vérifier qu'il n'avait rien oublié avant de se diriger vers la sortie de la tente.
En passant devant les couches qu'avaient occupées Sallavïn et Khamal, il ne pût s'empêcher de ralentir le pas tout en repensant aux événements et aux souvenirs liés à ces simples matelas, l'un d'entre eux lui ayant presque coûté la vie et l'autre ayant put le faire renvoyer.

Il suivit les domestiques les guidant jusqu'à leurs chambres à travers la luxueuse villa. Il était difficile d'ignorer la splendeur et le raffinement des lieux tant ses derniers s'imposaient aux yeux de ceux qui les traversaient et il se demanda en son fort intérieur s'il lui serait un jour possible de ne plus y prêter attention à force de les voir tout les jours car ce serait certainement son quotidien à présent.

La voix du serviteur le tira de ses pensées quand il lui désigna sa chambre. Il le remercia avant de prendre congé de lui et d'y pénétrer. La chambre était modeste mais semblait néanmoins confortable. Il jeta son sac sur le lit avant de se diriger vers la fenêtre pour l'ouvrir. La fraîcheur de la nuit et la mélodie du ressac sur la falaise étaient réconfortants et apaisant.
Il se dirigea vers le lit et s'y allongea comme exténué, puis fermant les yeux se repassa en mémoire les événements de ces derniers jours.
Sa dernière pensée fut pour le jeune Thimothéos, la médaille qu'il lui remit et mes visage de Pod, Kayla et Sallavïn. Il était resté peut-être bien une heure ou plus à rêvasser ainsi, puis se tapotant les joues comme pour se motiver, il se leva en entreprit de déballer et ranger ses affaires.

Quand il eut terminé, il se mit devant la porte de la chambre afin d'observer le résultat. Il était satisfait du résultat, même si la chambre n'était pas grande, il n'avait pas non plus beaucoup d'affaires à y ranger de toute façon.
Il profita encore un moment de la fraîcheur de la nuit, rêvassant debout devant sa fenêtre avant d'aller la refermer, de se changer puis d'aller s'allonger sur son lit. Il eut un peu de mal à trouver la tranquillité d'esprit nécessaire afin d'entrer en transe, songeant à tout ce qui pouvait l'attendre pour la suite et à ses futures responsabilités envers la famille ducale et aux énigmatiques paroles de Kayla.
Il parvint finalement à chasser ses pensées de son esprit et à se plonger dans sa transe.

Comme à son habitude il se leva tôt, se dirigea vers la fenêtre pour l'ouvrir et profiter de la vue aux aurores. Il inspira profondément l'air frais du matin, laissant filer son regard sur tout se qui s'offrait à ses yeux.
S’apprêtant à sortir pour faire un brin de toilette, il trouva un panier devant sa porte. D'abord hésitant, il en examina avec prudence le contenu avant de le prendre et d'aller le poser sur sa table. Il prit une des serviettes propres et s'en retourna pour faire sa toilette comme prévu initialement.
Tandis qu'il s'habillait pour rejoindre la duchesse pour le petit déjeuner, il se demandait s'il se trouvait une bibliothèque en ces lieux et si on lui en permettrait l’accès mais également qu'il serait bien de pouvoir visiter les jardins afin de voir quelles plantes et fleurs on pourrait bien y trouver.

Peut être même qu'ils ont une serre ou qu'il en mettront une à ma disposition. Après tout je suis professeur de botanique à présent.

Ajustant sa tenue, il sorti de sa chambre et se dirigea vers l'atrium en attendant l'heure prévue pour le petit déjeuner...

Edition 20/09/2020 22h52 par fenryll
20/09/2020 17h57
Lyvin Veronis
Lyvin Veronis

Podness venait de sortir de la salle de bains des hommes, âpreté, lorsqu'il vit sortir Kayla de son côté. Il eut un imperceptible mouvement de recul, l'image du monstre revenant furtivement à son esprit. Il la chassa bien vite et sourit à la barde melessë.

- Bien le bonjour Kayla ! Vous aussi avez trouvé le mot dans le panier ? Bien dormie ?

Elle répondit d'un ton enjoué.

- Bonjour Pod ! Très bien dormi et vous ?

Elle eut l'air soudainement pensive.

- Peut-être que nous devrions nous tutoyer, à présent ? En tant que collègue.

Une plaisante roseur envahit ses joues en y songeant... Collègue, précepteur, vivre ici, tout cela était assez fou.
Pod rougit à son tour lorsqu'elle lui proposa de la tutoyer. Il passa la main dans son dos, se frottant la nuque, gêné.

- Euh je... vous... pardon oui, tu as raison !

Ne sachant plus où se mettre il baissa la tête en mimant une révérence et désigna l'atrium un peu plus loin.

- N'est-ce pas Lyvin que je vois là bas ? On y va ?

Elle haussa un sourcil devant la gêne du gnome. Il avait l'air si à l'aise avec tout le monde, pourquoi faisait-elle exception? Elle le retint donc un instant avant de poursuivre vers Lyvin.

- Tu sais, si je t'embarrasse d'une façon ou d'une autre, il est préférable de me le dire. Je sais que je peux être... elle réfléchit un instant au bon mot. Difficile à cerner. Et je m'en voudrais de ne pas te rendre tout ce que tu as fait pour moi, Pod.

Pod s'arrêta, faisant face. Il poussa un profond soupir et se lança.

- Tu as raison... Je te demande pardon. Fit-il en introduction.
" Je ne suis pas à l'aise avec la gente féminine et tu... es très belle !

Se raclant la gorge, il réfléchit à toute vitesse.

- Votre... ta, révélation d'hier soir m'a énormément fait réfléchir.
" N'as-tu pas peur du... Chancre ? Les légendes sur cette représentation du Mal font tellement peur...

Le sourire de la melessë se mua en une expression soucieuse.

- Si, bien-sûr que si, j'en suis terrifiée, on ne peut pas grandir auprès de gens habités chaque nuit par le Cauchemar sans l'être. Mais, aussi loin que je me souvienne, enfin, depuis la mort de mon père, j'ai toujours eu des visions, des voix. Si tu veux tout savoir, ça a tendance à aller mieux, particulièrement depuis que je suis ici. De plus, une porteuse du Chancre en Ellerìna, près de 15 ans durant, dans la patrie des elenion, tu penses bien que je n'aurais pas fait long feu.
Podness se rendit compte à quel point il était ridicule d'avoir envisagé un instant Kayla comme une envoyée du Chancre.

- Veuillez... euh... excuse-moi, j'ai... fait un cauchemars cette nuit à ce propos et...

Le sourire de retour sur son visage, Pod secoua la tête.

- C'est fini ! Voilà ! On y va ? Lyvin va se demander de quoi on peut bien parler...

Le sourire de Kayla revint naturellement.

- Ne t'excuse pas, c'est une crainte raisonnable.

Puis elle avança vers l'elfe.

- Bonjour !

Perdu dans ses pensées tout en contemplant l'atrium, Lyvin failli sursauter en entendant la voix de Kayla. Il se leva et rajusta sa tenue.

- Kayla. Bonjour à vous, belle journée pour commencer une nouvelle vie ne trouvez vous pas ?

Puis il pencha la tête sur le côté, apercevant Pod.

- Pod, bonjour à vous aussi. Bien dormi ?

- Bonjour Lyvin ! Répondit le gnome avec un sourire sincère.
" Une nuit agitée dirons-nous... mais je suis en pleine forme ! Et j'ai hâte de savoir ce que cette journée va nous réserver...

Il jeta un coup d'oeil à la peinture représentant la duchesse puis revint à l'elfe.

- Qui sais ! Peut-être verrais-je la bibliothèque dont dame Irène m'a parlé...

Lyvin hocha la tête en écoutant Pod, en entendant les derniers mots de ce dernier, son visage s'éclaira et un large sourire apparut sur ses lèvres.

- Ce serait un plaisir et un honneur de vous accompagner pour la visiter à l'occasion.

Le gnome jouait machinalement avec le pendentif reçu la veille. Mais lorsqu'il entendit Lyvin lui proposer de l'accompagner, il eut l'impression de se retrouver au monastère Azur, avec un autre étudiant.

- Ce serait magnifique ! S'exclama-t-il les yeux brillants d'excitation.
" Quel domaine vous affectionnez le plus ? N'y tenant plus.

Lyvin prit le temps de réfléchir, l'air amusé.

- Comme vous pouvez vous en douter, principalement l'herboristerie et toutes ces applications. Mais en un sens, je m'intéresse à tout les domaines de savoir.

Au même instant, à peine sorti de sa chambre, Sallavïn tomba sur les nouveaux professeurs, parmi lesquels Brindja ne figurait pas encore. Bien qu'en pleine discussion, il n'en approcha pas moins d'un pas égal, levant la paume sur son coeur pour saluer ses camarades.

-Bonjour à tous ! Pardon, vous parliez déjà d'éducation ?

Lyvin accueilli Sallavin en lui rendant son salut.

- Bonjour à vous messire. Non, il n'est point question d'éducation mais de curiosité intellectuelle. Nous disions juste à quel point nous avions hâte de visiter le reste de cette magnifique demeure.

- Bonjour Sallavïn, prononça la melessë.

Kayla, qui était demeurée silencieuse depuis un petit moment, s'interrogeait :

- Peut-être que nous pourrions demander tout ça à la duchesse pendant le petit-déjeuner ? Je ne pense pas que nous aurons souvent l'occasion de partager ce genre de moment avec elle, dorénavant. Personnellement, j'ai l'impression d'avoir des milliers de question.

Réalisant qu'il n'avait pas une telle hâte, Sallavïn se souvint qu'il n'était pas un intellectuel parmi eux et qu'il était probablement le seul à n'avoir jamais pratiqué d'école ou de lieu d'apprentissage classique. Etait-il le seul à appréhender ses échanges avec l'enfant ? Sans oser interrompre la conversation, il attendit un silence pour demander :

- Puisque nous sommes tous là, pourquoi ne pas attendre Brindja ? L'avez vous croisée ?

Lyvin se contenta de secouer la tête.

-Non je ne l'ai pas vu. Je suis là depuis un bon moment pourtant, il ne me semble pas qu'elle soit déjà passé.

Pod se mit légèrement en retrait à l'arrivée de Sallavïn, écoutant les autres parler. Lorsque le melessë le regarda, il le gratifia d'un sourire et lui fit bonjour de la main.
Nous y allons ? voulait-il dire. Mais ils devaient attendre Brindja... Aussi, se contenta-t-il de hausser les épaules à la question de Sallavïn.

- Je ne l'ai pas vue non plus dans la salle réservée au femme dit Kayla. Elle doit être dehors ? Je ne l'imagine pas traîner au lit, suggéra la musicienne. Le mieux c'est encore de nous rendre à la salle de réception, elle nous y attendra probablement, ou nous y rejoindra.

- Je suis d'accord avec Kayla, intervint Pod. Allons-y !
Pour moi Brindja est déjà là-bas. La nuit dernière, elle s'est installée sous un arbre pour sa transe...

Kayla haussa les épaules avant de tourner les talons. Ah, les aldaron... Sa chambre n'allait pas beaucoup être utilisée. Quant à elle, elle trouverait bien un domestique à qui remettre la tenue prêtée.

- Je vais déposer mes affaires de toilette et je vous rejoins tout de suite ! Dit elle en filant vers sa chambre.

Le sang-mêlé se gratta le crâne, réalisant l'absurdité de sa remarque. Il s'en voulait de n'avoir pas détecté les différents bruits de la maisonnée pendant son sport et il songea qu'il ferait plus attention désormais :

- Ah, peut être en effet ! Alors nous vous attendons.

Pod et Lyvin acquiescèrent la proposition de la tête. Il ne fallu pas longtemps à la jeune femme pour faire l'aller-retour tandis que les trois hommes restés là à l'attendre discutaient de tout et de rien.
Quand Kayla, les rejoignit, ils se mirent en route pour rejoindre la duchesse comme convenue, prêts et impatient d'en apprendre plus sur ce qui les attendaient.

Edition 20/09/2020 23h19 par fenryll
20/09/2020 23h01
Umberlie
Umberlie

Lorsque les quatre nouveaux professeurs furent prêts, ils se dirigèrent ensemble vers l’antichambre où ils trouvèrent un domestique qui leur indiqua de patienter un instant sur les fauteuils. La Duchesse était sortie pour un dernier au revoir aux candidats et invités partant de bonne heure.
Brindja n’était pas là non plus.
Les jeunes gens s’installèrent, puis attendirent ce qui leur sembla une éternité tant leur impatience était grande. Enfin, Irene se présenta devant eux, dans une tenue bien plus simple que celle des jours précédents. Moins de bijoux, moins d’accessoires. Seule la qualité de ses voilages et des cordelettes distinguait son vêtement de celui de son personnel. Et son port de tête, à lui seul, attestait sa naissance noble.

- Bonjour ! Je vous remercie d’être aussi matinaux. Vous devez avoir faim. Venez donc !

Lorsqu’elle se retourna pour ouvrir la porte de la salle d’audience, Kayla remarqua alors un détail qui lui avait échappé jusque-là : une fine couche d’écailles brunes sur l’omoplate, en grande partie dissimulée par la toge d’Irene.
À l’intérieur, ils prirent place autour d’une table entourée de divers types de sièges, tabourets et bancs (dont certains étaient clairement faits pour s’étendre à moitié dessus).
Une partie du petit déjeuner était déjà servi : petits pains divers, compotes, miel et grappes de raisin. Le domestique qui les avait accueillis ne tarda pas à leur amener des cuisines de l’eau chaude parfumée d’herbes aromatiques, qu’il versa dans des tasses pour chacun d’entre eux. Puis il repartit et ferma la porte derrière lui.

- J’espère que la nuit fut reposante pour vous tous. Les épreuves ont dû vous épuiser autant que moi, sinon plus... Ah ! Notre cinquième professeur, Mlle Brindja Eryn’Galen, nous rejoindra un peu plus tard. Je l’ai chargée d’une course, à la ville…
« Bien. Allez-y, servez-vous.

Montrant l’exemple, Irene prit un petit pain qu’elle coupa en deux et tartina de miel.

- Je n’ai pas l’habitude de déjeuner ici. Si je le fais ce matin, en votre compagnie, c’est parce qu’elle est insonorisée.

Irene laissa flotter sa remarque un instant, le temps de mordre dans sa tartine.

- Avant que vous ne preniez officiellement vos fonctions, j’ai pensé qu’il serait bon de discuter tous ensemble en privé. J’ai quelques informations à vous transmettre… Mais d’abord, j’aimerais répondre à vos questions, si vous en avez. Il faudrait également établir le programme des leçons : je souhaiterais, dans l’idéal, qu’elles débutent dès cet après-midi.
« Mais pour commencer, je vous laisse la parole.

Tout en prenant, délicatement, une nouvelle bouchée, Irene leva les yeux vers ses nouveaux employés, s’attardant un instant sur chacun d’entre eux.

Console R.P.

Lancé de 1d20+6 ~ [7] : 13

Lancé de 1d20+3 ~ [6] : 9

Lancé de 1d20+2 ~ [15] : 17

Lancé de 1d20 ~ [4] : 4

21/09/2020 05h30
Podness Ragnyss
Podness Ragnyss

Pod n'en pouvait plus d'attendre ainsi. Il savait que les puissants aimaient à jouer à ce petit jeu, mais ne rien faire était une souffrance pour lui. Aussi sortit-il son carnet à dessin pour croquer les lieux...
Il avait presque fini lorsqu'Irène fit son apparition. Elle avait troqué ses robes d'appart pour une tenue simple. Pourtant, sa majesté n'en pâtissait pas pour autant, qu'Aster lui en soit témoin !
Ensuite, ce fut les bonnes odeurs du petit-déjeuner qui occupèrent l'esprit du gnome. Les mets à leur disposition était toujours aussi appétissant. Bien sûr, il écoutait la duchesse leur expliquer leur présence dans un lieu propice aux secrets, mais ses mains s'affairaient déjà à tremper un morceau de pain dans un bol de compote.

Lorsque le gnome se servit en nourriture, trempant un morceau de pain directement dans le bol de compote commun, Kayla fut la seule à distinguer l'expression horrifiée de la Duchesse devant ce geste -- les autres étant occupés à observer les différents mets à leur disposition.
Irene se reprit vite néanmoins, et eut la délicatesse de distribuer elle-même des petites coupelles à ses hôtes, en espérant qu'ils comprennent d'eux-mêmes comment s'en servir.

Pod prit la coupelle qu'on lui tendait... et comprit aussitôt sa bévue. Il rougit jusqu'à la racine des cheveux.

- Je... Euh... Veuillez m'excuser...

Préférant en rester là, il avala sa bouchée, et posa la première question... non, la deuxième, la première pourrait attendre encore un peu !

- Hum... Veuillez m'excuser d'aborder un sujet si terre à terre, mais à combien s'élèvent nos gages exactement ?
" J'ai dut partir léger et il me faudrait renouveler mon matériel pour travailler dans de bonnes conditions vous comprenez...

Podness était encore un peu mal à l'aise, mais lorsqu'il s'agissait de parler à la duchesse, il trouvait facilement le courage de parler.

- Ne vous excusez pas, c'est tout à fait normal.
Comme vous semblez tous débutants, je vous propose un salaire journalier de 8 pièces d'or, auquel s'ajoutent le gite, le couvert, la blanchisserie, et l'accès à la bibliothèque.
"Est-ce que cette somme est à la hauteur de vos espérances ?

Les yeux du gnome brillèrent à l'évocation de la bibliothèque. En ce qui le concernait, ce pouvait être son seul salaire, et il se doutait bien que la duchesse devait en être consciente. Mais il aurait des frais...

- C'est parfait, je vous remercie.

Console R.P.

Lancé de 1d20+6 ~ [2] : 8

Lancé de 1d20+3 ~ [6] : 9

Lancé de 1d20+2 ~ [20] : 22

Lancé de 1d20 ~ [14] : 14

Edition 21/09/2020 11h19 par FroloX
21/09/2020 10h02
Kayla Fal'San'In
Kayla Fal'San'In

Avant de s’installer dans un fauteuil, elle remit son emprunt de la veille à un domestique, le remerciant longuement en cyrillan. L’attente lui sembla longue, mais pas si pénible que cela : elle la passa utilement à lister dans sa tête les nombreuses questions qui se bousculaient dans son esprit. En dehors des évidentes interrogations pratiques sur la façon dont elle voulait que l’enseignement de son fils se fasse, il fallait que la barde parle à la duchesse de ce qu’il s’était passé avec Timothéos. Elle était aussi curieuse des critères qui avaient mené à cette sélection précise de tuteurs. Ce n’était peut-être pas très poli, mais assez pragmatique : quelles qualités avaient été récompensés chez eux et quels « défauts » avaient été sanctionnés chez les autres concurrents ? Pourquoi avoir organisé un concours, à la base, même ?

Elle en était toujours à ces considérations, quand dame Irène les rejoignit enfin. Kayla se leva d’un bon et s’inclina, avant de suivre la duchesse, révélant une nouvelle question : que faisait une humaine avec des écailles dans le dos ? Est-ce qu’un petit-déjeuner aller suffire pour répondre à tout ça ? Elle secoua la tête et s’installa, écoutant la duchesse avec attention. Elle se servit finalement du raisin, Podness lui damant le pion pour la première question, après lui avoir arraché un sourire amusé devant l'expression horrifié de la duchesse face au manque d'étiquette du gnome. Elle écouta patiemment, c’était une entrée en matière tout à fait pragmatique et qui ma concernait aussi. Quand Irène eut répondu, Kayla écarquilla les yeux en entendant la somme qui leur serait payé. 8 pièces d'or ?! C'était plus de la moitié de toutes ses économies !

- Cela me convient très bien, c'est même bien plus que ce que j'espérais, répondit-elle en s'inclinant légèrement.
" Ma question est un peu moins terre à terre. Je n’ai pas eu l’occasion de vous en parler avant, mais… Hm… Je vous ai parlé d’une sorte de quête ou de destinée, liée à mes visions, pendant l’entretien. Or, quand Timothéos s’est approché de moi, peu après la… « Scène » avant les dernières épreuves j’ai eu un sentiment étrange : une incroyable félicité, comme si j’avais trouvé une réponse capitale en la personne du jeune duc. Est-ce qu’il y a… Quelque chose que nous devrions savoir à son propos, ou quoique ce soit qui pourrait expliquer cela, selon vous ?
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[edit Umberlie : ]

- Je suis heureuse que la somme vous convienne, répondit Irene en souriant, soulagée. Pour ce qui est de votre euh... quête, je pensais vous en parler plus tard. En privé. Cela vous convient-il aussi ? J'aimerais aussi essayer de comprendre. Et je n'ai pas de réponse évidente à vous fournir dans l'immédiat.
-------------------------------------
[edit Elindine : ]

Kayla sourit et répondit :

- Cela me convient.

Elle en profiterait aussi pour évoquer les écailles, peut-être... Elle s'inclina et laissa la parole à l'un de ses collègues.

Edition 21/09/2020 10h36 par Elindine
21/09/2020 10h17
Lyvin Veronis
Lyvin Veronis

L'attente était presque interminable mais Lyvin comprenait parfaitement les devoirs et obligations qu'incombaient à une position comme celle de la duchesse.
Finalement elle finit par les rejoindre et les accueillir pour le petit déjeuner. Il salua son arrivée d'une révérence et attendit qu'elle les invite à s'asseoir pour prendre un siège. Il attendit également comme le voulait l'usage qu'elle se serve avant d'en faire autant.
Au moment où il s'apprêtait à se servir à son tour, il aperçu la tartine de Pod venir tremper dans le bol de compote. Il leva aussitôt les yeux en direction de la comtesse, puis de Pod et de faire des aller-retour entre les deux visage.
Il dissimula un sourire devant l'expression de la comtesse et la décontraction du gnome.
Cette dernière ne prit visiblement pas ombrage du geste de Pod.

Il écouta avec attention les questions et les réponses de ses collègues, restant tout de même un moment interdit devant la question de Kayla. Cette dernière n'ayant pas hésité à lui faire par de sa soi disant révélation sans le moindre détour.
La réponse de la comtesse le surpris d'autant plus, cette dernière semblant prendre au sérieux la chose.
Après ces paroles il hésita un peu avant de prendre la parole mais finit par se lancer.

- Ma question concerne principalement la tâche que vous avez eu la bonté de bien vouloir me confier. Possédez vous une serre ou un jardin ou il serait possible de cultiver certaines plantes, ou à défaut y aurait il possibilité d'y d'allouer un budget ?
Je ne voudrais pas trop m'aventurer en forêt seul avec votre fils pour ses leçon bien que cela sera inévitablement nécessaire.
---------------------------------
[edit Umberlie : ]

- Nous avons un petit verger avec différents arbres fruitiers. Les jardiniers pourront vous montrer. S'il y a besoin de plus, vous aurez le budget nécessaire. Si ça reste raisonnable, bien entendu.

Edition 21/09/2020 11h12 par Umberlie
21/09/2020 10h51
Sallavïn Tamrel
Sallavïn Tamrel

Une fois assis sur le fauteuil de l'antichambre, Sallavïn garda le silence, organisant ses pensées. Son expérience de la chevalerie, il l'avait vue plutôt qu'étudiée, malgré quelques leçons. Pouvait-il se permettre d'organiser de longues promenades avec Timothéos ? La chevalerie qu'il connaissait était errante, il s'agissait de se mettre au service du peuple, savoir choisir ses combats, pouvoir trancher un conflit entre deux voyageurs au milieu d'un trajet, savoir quand se détourner pour suivre la trace d'une meute de chiens affamés. Malgré tout, il était peu probable que la duchesse le permette. Et puis, il ne pouvait pas se permettre d'assurer seul la sécurité du jeune dans un tel nid de serpent...

Bientôt l'arrivée de la duchesse lui donna un nouvel objet de réflexion et il raidit sa posture inconsciemment en levant, comme un enfant qui veut faire bonne impression. De l'antichambre à la salle d'audience, il suivit le mouvement en n'osant pas faire remarquer l'absence de celle qu'il avait voulu attendre. Que faisait Brindja ? Une fois assis devant un petit déjeuner aussi luxueux qu'on pouvait l'imaginer, la réponse tomba : elle avait déjà reçu un mission de la part de l'enchanteresse. En son fort intérieur, Sallavïn ne put s'empêcher de ressentir une pointe de jalousie. Elle avait déjà acquis aussi pleinement sa confiance, en si peu de temps ? Il y avait entre eux un autre écart que les capacités de combat...

Gardant pour lui ses sentiments, le sang-mêlé attrapa une miche de pain qu'il rompit avant de croquer dedans sans plus de cérémonie, ni confiture, ni fruits, ni plongeon dans les bols de compote. Il écouta les questions de chacun, manquant s'étouffer à l'évocation de la somme évoquée pour leur paiement. Jamais je n'aurais besoin de tout cet or ! Après un court silence qui suivit l'échange entre Lyvin et la duchesse, il prit doucement la parole, de sa voix un peu trop aiguë à son goût, pour obtenir des réponses aux questions qui le gênaient depuis la veille.

- Ma question ne concerne pas l'éducation de Timothéos mais sa protection. Quelles sont les limites prévues pour éviter qu'il ne soit mis en danger ? Pourrions nous prévoir des leçons en extérieur ?
-----------------------
[edit Umberlie : ]

Irene réfléchit un instant à la question.

- Si vous pensez que ce serait bénéfique, nous pourrions essayer d'organiser cela. À condition de ne pas y aller seuls, mais en compagnie d'autres gardes attachés à mon service. Ce ne serait peut–être pas tout de suite, par contre. Mais dans quelques temps, ce pourrait être envisageable...
"Comme vous l'avez compris, les... circonstances font que je m'inquiète beaucoup pour la sécurité -- et même la vie -- de Timotheos. D'autant que je ne sais pas exactement de qui me méfier. C'est en partie ce dont je voudrais vous parler ensuite.

" Avez-vous d'autres questions ? demanda-t-elle à la ronde. Allez-y, profitez-en.

Edition 21/09/2020 11h24 par Umberlie
21/09/2020 11h13
Podness Ragnyss
Podness Ragnyss

Pod écouta attentivement les réponses de la duchesse, laissant même sa compote de côté. Chacune avait son importance...
Il aurait peut-être que peu d'occasions pour poser de nouveau des questions aussi directe, alors il se lança :

- Combien d'heures quotidiennes pensiez-vous nécessaires à l'éducation de votre fils ?
" Il va nous falloir répartir intelligemment les matières pour éviter de le surmener...

Disant cela, le gnome sortit son calepin et commença à lister les matières...

21/09/2020 22h00
Kayla Fal'San'In
Kayla Fal'San'In

Tout le monde était si sérieux quant à la préparation de ses cours. Tous posaient des questions sur les moyens, l’organisation, les horaires… Peut-être était-ce parce que son enseignement avait été entièrement assuré par sa famille, mais elle avait tendance à penser que cela se réglerait surtout avec Timotheos lui-même et selon les exigences de sa mère. Exigences qu’elle n’avait pas encore énoncées, par ailleurs. La jeune femme glissa une mèche de cheveux derrière son oreille, hésitant à poursuivre dans la même veine que ses collègues en demandant quelles langues ou quels pratiques artistiques le jeune duc souhaitait ou devait apprendre. Pourtant ce n’était pas la question qui lui brulait les lèvres… Elle allait passer pour la moins sérieuse du lot, mais tant pis.

- Veuillez pardonner ma question, peut-être est-elle hors-sujet, mais j’étais curieuse de savoir ce qui vous a motivé à nous choisir, finalement. Si le résultat des épreuves n’était pas si déterminant, pourquoi ce concours ? Qu’est-ce que vous recherchiez ou souhaitiez éviter, chez les tuteurs de Timotheos ?

21/09/2020 23h11
Umberlie
Umberlie

Comme la Duchesse s’y attendait, les questions pleuvaient les unes après les autres. La suivante, de Podness, concernait la façon de répartir les cours :

- Eh bien, en la matière, je pensais que vous pourriez délibérer ensemble et me soumettre une sorte d’emploi du temps – que l’on pourra ajuster plus tard, si besoin. Je ne sais pas quel est le temps que chacun d’entre vous estime nécessaire, par semaine, pour enseigner vos domaines de compétence.
« Mais si je puis me permettre, je pense qu’en une journée, cinq matières, c’est un peu trop. Entre deux et trois, ce me semble plus raisonnable. Le reste du temps, vous pourrez préparer vos cours, ou vous procurer le matériel nécessaire – je ne l’ai pas précisé, mais vos salaires incluent le prix du matériel de vos leçons.
« Timotheos aurait aussi besoin d’un ou deux jours de repos par semaine, et vous aussi.
« Il faudrait aussi décider assez vite des deux matières qui seront enseignées cet après-midi même.
-------------------------------------------
La question suivante fut pour Kayla et concernait la sélection des professeurs. La Duchesse sourit, bienveillante.

- Je pense que vous le savez tous. J’ai dû me fâcher contre deux d’entre vous, pendant la compétition, mais c’était bien malgré moi… Je devais maintenir les apparences devant mes invités, afin qu’on ne me soupçonne pas d’être au courant de ce qui se tramait derrière mon dos. En effet, je ne suis pas en position pour accuser publiquement les autres Ducs de l’Empire… Aussi, Kayla, Sallavïn, je vous prie de m’excuser.

« Évidemment, c’est la loyauté qui a primé sur tout le reste. Vous étiez tous, avec Brindja, si… (la Duchesse lève les yeux, comme si elle espérait trouver la réponse au plafond) si déterminés à vouloir mettre à jour les petits complots de chacun, et à me tenir au courant – au risque de mettre votre candidature en danger, que mon choix était arrêté assez vite.
Néanmoins, ajouta-t-elle d’une voix plus forte, si vos compétences n’avaient pas été à la hauteur, je n’aurais pu vous désigner comme victorieux : les invités et vos rivaux n’auraient pas compris ni accepté ma décision.
« Et sans ce concours, je n’aurais jamais pu reconnaître les traîtres et les espions des gens honnêtes… n’est-ce pas ? Et ça m’a aussi permis de savoir quels Ducs jouaient contre moi.
-------------------------------------------
À la question des moyens mis à disposition pour les cours de musique et de danse, Irene répondit :

- En ce qui concerne le lieu, vous pourrez utiliser le théâtre, qui se trouve accolé à la grande salle de réception. Pour le matériel, votre salaire servira à vous procurer le nécessaire.
-------------------------------------------
Sallavïn demanda ensuite si la duchesse connaissait l’origine des noms de chaque Duc humain. Elle sourit, amusée :

- Je comprends que vous trouviez ça étrange. Hélas, je ne pourrais pas répondre à cette question. J’avoue ne jamais m’y être intéressée…

Elle soupira.

- Déjà que je préférerais oublier l’origine de celui d’Andréas, devenu le mien à notre union…
« En tout cas, Andréas, aurait pu vous répondre, lui. Ils se connaissaient tous, et ont eu plusieurs fois l’occasion de combattre ensemble. D’où la ressemblance de leurs surnoms, devenus leur titre de Duc. Personnellement, je trouve ça plutôt ridicule, voire douloureux, en ce qui me concerne. J’aurais préféré garder le nom de mon père, pour être franche avec vous !
-------------------------------------------
Lyvin posa ensuite une question relative à l’enseignement des Arcanes. La Duchesse sourit, mais ses yeux étaient tristes :

- Timotheos… est dans une période difficile, depuis quelques mois. Il se montre à la fois renfermé, silencieux, et rebelle. Surtout envers moi, mais aussi avec sa famille proche. Il n’y a guère qu’avec sa petite sœur qu’il réussit à s’ouvrir.
« J’ai essayé de lui enseigner moi-même, diverses choses. Notamment, les belles lettres, quelques langues étrangères dont le Cyfand, et un peu de théorie magique aussi. Mais il ne m’écoute pas. Il ne m’écoute plus, devrais-je dire. Et si j’insiste, il se rebelle.
-------------------------------------------
Lyvin enchaîna en demandant des précisions sur les doutes de la duchesse concernant la sécurité de son fils, et les menaces des autres duchés. La bouche d’Irene se tordit en une grimace.

- C’est là l’un des sujets que je voulais aborder avec vous. Mes doutes et mes craintes sont la raison pour laquelle je vous ai tous choisis. Je sens comme une menace sur mon fils. Mais je n’en connais pas l’origine exacte. Ce qui me laisse penser ça, c’est la mort, suspecte, de son père il y a six mois environ, successive à d’affreux maux de ventre. Lui qui avait une santé de fer, je n’arrive pas à croire que sa disparition soit naturelle.
« Enfin, vous devez savoir que Timotheos n’était pas censé devenir Duc. À l’origine, c’est son frère aîné, Anatole, qui devait hériter du titre. Or, Anatole est décédé lui aussi… Il y a deux mois et demi environ, presque trois. On a retrouvé son corps, au bas de la falaise, sans vie.
« Évidemment, les rumeurs vont bon train. Parmi les domestiques, et même au sein de ma propre famille. Au point que je ne sais plus toujours qui croire…

Irene essayait de cacher sa douleur, mais n’y parvient pas tout à fait. Elle dégageait, à cet instant, une telle impression de solitude et de vulnérabilité qu’on peinait à reconnaître Irene, la puissante et renommée Duchesse d’Antikyra.
-------------------------------------------
C'est à cet instant que la porte s'ouvrit, et qu'un domestique laissa entrer la cinquième préceptrice : Brindja.
Celle-ci, essoufflée, se fendit d'une grossière révérence :

- Ma dame... C'est fait. Je l'ai retrouvée.
- Ah, très bien. Merci beaucoup ! Venez donc vous asseoir, Brindja.
Lorsqu'elle fut assiste, Irene expliqua :
- Une candidate de la même tente avait oublié quelque chose... Brindja était déjà levée, et à proximité : elle s'est chargée d'aller la retrouver pour lui rendre son vêtement. Comme elle connaissait la personne, c'était plus facile que de demander à l'un de mes sujets...

Console R.P.

Lancé de 1d20+4 ~ [19] : 23

Edition 22/09/2020 07h52 par Umberlie
22/09/2020 04h43