Umberlie
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Retranscription conversation Kayla/Mercoeur
La tête allégée par le vin et les soucis, Kayla approcha de la scène d'un pas guilleret. Mercœur y avait remplacé le barde des Bracque-Croiset, et c'est avec un sourire content et apaisé qu'elle s'appuya contre un quelconque support situé non loin pour profiter du spectacle.
Elle était plus fatiguée qu'elle ne l'aurait cru et elle avait peu envie de danser, de chanter, de jouer, ou d'accepter ce genre de propositions. En revanche, elle était consciente que le lothrien les quitterait demain ou après-demain et qu'il lui restait assez peu de temps pour tenir parole : elle voulait apprendre à le connaître, au moins un peu. Elle attendit donc, ses yeux clairs levés vers l'artiste.
Mercœur comprit assez vite qu'il était attendu. Il prit le temps de finir la ballade qu'il était en train de chanter, puis sauta au bas de la scène pour rejoindre la jeune femme. Le barde des Bracque-Croiset, après avoir fini sa coupe de vin, prit d'ailleurs aussitôt le relai.
- Dois-je comprendre que mademoiselle souhaite me parler ? J'ai dû rater quelque chose dans mon jeu. Moi qui croyais avoir tout fait pour me rendre antipathique ! Mais peut-être que ça vous plait, après tout ?
Il souriait, taquin. Elle lui rendit son sourire, sans aucune animosité :
- Vraiment ? Vous avez tout fait ? Ah, mon cher, si c'est tout ce dont vous êtes capable pour vous faire détester de moi, vous êtes loin du compte !
Elle se redressa, puis pris un air soudain pensif.
- Quoique, vous aviez un très bon démarrage, mais quelques faiblesses sur la fin vous auront perdu.
Son sourire revint chaleureux.
- Je voulais vous remercier d'avoir tenté, à plusieurs reprises, de me sauver de ma naïveté. Je n'ai pas su apprécier vos efforts dans l'instant, mais je trouvais dommage de ne pas les reconnaître à présent. Je suis, à vrai dire, désolée de devoir vous dire adieu bientôt, murmura-t-elle.
- Vous avez raison, avoua Mercoeur. J'ai dû faiblir en cours de route. Mais je suis heureux d'avoir su vous éviter de gros ennuis.
« Tiens donc. Dois-je comprendre que je vais vous manquer ?
Il afficha un instant son sourire insupportable. Puis soupira, et laissa tomber le masque :
- Allez. Je veux bien avouer que ce sera réciproque.
Il détourna le regard un instant, puis :
- Pourriez-vous me promettre de surveiller votre impulsivité ? Je ne serai bientôt plus là pour vous tirer des ennuis... Le monde n'est pas un jeu. Les gens n'apprécient pas toujours qu'on s'amuse avec eux.
- Je ne m'amuse pas avec les gens, dit Kayla en se renfrognant... En tout cas ce n'est pas mon but. Vous trouvez que je joue avec vous ?
- Je trouve, oui, répondit Mercoeur en souriant, ses yeux plongés dans les siens. Sous cet olivier, vous aviez l'air de vous prendre au jeu, en tout cas. Quant à nos deux amis jetés dehors, je pense que c'est l'impression que vous leur avez laissée, en effet. Le cœur des hommes est fragile, vous savez.
Il ponctua sa dernière remarque d'un petit accord dramatique sur son luth. Kayla soutint son regard sans mal, attentive. Silencieuse un instant, les sourcils toujours un peu froncés, elle se détendit et risqua un sourire à l'accord du luth.
- C'est effectivement ce que s'imaginent les hommes face à moi. Quand je dis "J'aimerais bien visiter vos terres natales" je crois qu'ils entendent "En échange de votre visite en moi" ou "Et vous y épousez" ou que sais-je. Quand je leur dis qu'ils ont un physique agréable, ils m'imaginent déjà dans leur lit. Un pas de danse, quelques paroles agréables et je leur devrais ma vie, ou en tout cas une soirée galante, elle lâcha un profond soupir.
« Je ne sais pas si je peux répondre à votre promesse, je n'ai pas l'impression qu'elle ne dépende que de moi...
- Je comprends ce que vous voulez dire, répondit Mercœur. Hélas, vous ne pouvez pas changer la nature. Les hommes sont des idiots, que voulez-vous. L'essentiel, c'est que vous l'avez bien compris.
« En tout cas, l'idiot en face de vous devrait quitter cet endroit demain matin. Je ne sais pas encore où j'irai... Je laisserai le hasard me guider.
« Je voulais aussi vous féliciter, directement, pour votre victoire. Vous la méritez.
Un air peiné puis une légère roseur heureuse passèrent sur son visage. La melessë détourna puis releva ses yeux vers le jeune homme.
- Vous êtes au moins aussi bon barde que moi et je crois que vous avez plus d'expérience... J'espère que je serai à la hauteur. En tout cas je garde précieusement vos mots en mémoire.
Elle fit une pause, fermant les yeux, comme pour profiter de l'air du soir, avant de reconsidérer le visage de Mercœur.
- Accorderez-vous quelques-unes de ces heures qui vous restent à une jeune folle, comme moi ?
- Ma foi, pourquoi pas ?
Ses traits s'éclairèrent d'une joie non-feinte. Si la décence et, peut-être, un peu d'amour propre ne la retenaient pas, elle en aurait frétillé.
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Lorsque Kayla et Mercoeur se furent installés dans un endroit un peu plus tranquille et confortable, Kayla reprit la parole :
- Je vous propose un jeu, comme je risque de vous assommer de question sur la Lothrienne, que vous ne semblez pas être un patriote convaincu et que cette discussion va vite devenir ennuyeuse si elle n'est que dans un sens : en échange de chaque réponse vous aurez le droit à une question et une réponse de mon côté. Ces règles vous conviennent-elles ?
Les yeux de la melessë pétillaient d'amusement et de curiosité et pour son plus grand plaisir, Mercœur accepta. Kayla se mordilla la lèvre d’impatience et chercha un instant sa première question, avant de demander :
- Pourquoi avez-vous quitté la Lothrienne ?
- Je me sentais limité, avoua Mercœur. J'ai toujours vécu à la cour, et je voyageais de l'une à l'autre pour me représenter. J'en profitais pour me mêler aux querelles des nobles -- pour arrondir mes fins de mois. Et puis j'ai aspiré à plus que ça. Alors je suis parti. Ce n'est qu'en voyageant que j'ai enfin connu l'éveil. Et ma musique semblait plus appréciée ailleurs. La Lothrienne n'est vraiment pas très drôle, si vous voulez mon avis.
La jeune femme eut l’air peiné. Difficile de dire si c’était parce que la vie du barde dans son pays natal lui avait semblé peu agréable ou si c’était d’apprendre que l’endroit qui la rendait si curieuse était plus triste qu’elle ne le croyait.
- Et vous ? reprit Mercoeur. Pourquoi avoir quitté votre beau pays ?
- Vous êtes déjà allé en Ellerìna ? Ah... Non, c'est à votre tour d'avoir une réponse, n'est-ce pas ? Eh bien... À mon âge, il est de coutume que les jeunes elfes partent explorer le monde, j'étais à la fois très curieuse de redécouvrir l'extérieur de mon pays et j'éprouvais un besoin impérieux de le faire. Parfois, j'avais l'impression que je dépérirais si je restais chez moi. Donc je suis partie, en me passant un peu des adieux que ma mère et mon grand-père auraient mérité. Il faudra que je leur écrive au plus tôt d'ailleurs.
« C’est à moi, du coup ! Comment sont les lothriens, en général ?
- Froids. Méfiants. Peureux. Comploteurs. Ambitieux, aussi... Pour ce qui est de la noblesse ou des religieux, en tout cas. Pour les petites gens, c'est pas si différent d'ailleurs. Ils se méfient juste beaucoup de tout ce qui a trait à la magie.
A nouveau, une forme de tristesse passa sur le visage de la melessë. Le forçait-elle à parler de choses désagréables pour lui ? Elle secoua la tête. Elle tenait un peu trop à ses questions pour renoncer maintenant.
- J’espère… Que mes questions ne sont pas trop pénibles pour vous. Mais c’est à vous, je vous écoute.
- Pourquoi êtes-vous si curieuse de la Lothrienne ? demanda Mercœur.
- Feu mon père était lothrien. Il est mort quand j'étais encore très jeune et ma mère n'a jamais visité la Lothrienne, elle ne connait pas la langue et elle n'en connait pas grand-chose, à vrai dire, à part ce qu'en dise les livres. Ce n'est pas non plus un endroit que connait bien mon grand-père, malgré son âge. Se sont tous les deux des elenions et des éveillés, alors j'imagine que pénétrer dans une zone de magie faible les met dans une situation profondément inconfortable.
« Du coup, y a-t-il beaucoup de gens comme moi, en Lothrienne, de melessë ou d’elfe ?
- Très peu… Mais votre père ne vous a-t-il jamais parlé de son pays ?
- S'il l'a fait je ne m'en souviens plus. Mon père parlait assez peu de sa terre natale ou de sa famille. Il ne m'a pas appris sa langue maternelle et je n'ai pas eu le temps de lui demander. La seule chose dont je me souvienne c'est qu'il m'appelait "ma petite lumière", prononça-t-elle dans un lothrien approximatif, montrant qu’elle se souvenait plus de la sonorité que des mots en eux-mêmes. Alors j'ai toujours été très curieuse du lieu, même si effectivement, grandir en tant que melessë, là-bas... Ça aurait été peut-être un peu compliqué. Sans doute le savait-il.
« N’y a-t-il vraiment rien de beau en Lothrienne ? Quels sont les plus beaux paysages que vous ayez vu près de chez vous ou ailleurs dans le royaume ?
Mercœur décrivit certains paysages naturels enneigés : ruisseaux de montagnes, forêts cristallisées... Et aussi la beauté du printemps, lorsqu'il faisait enfin fondre la neige. La musicienne sourit un peu plus, une roseur impatiente ornant ses joues d’une teinte de bonheur, avant qu’il ne demande à son tour :
- Qu'est-ce que vous préférez et détestez le plus, du pays où vous avez grandi ?
- C’est pas deux questions en une, ça ? Mais je consens volontiers à vos petites manigances d’homme de cour.
« Hmmm... Vous ne pourrez pas y aller vous-même, à moins de vous réincarnez en elfe ou en melessë par une quelconque magie, mais la forêt d'Unquëtaurë est encore, à mes yeux, l'endroit le plus magique et le plus fabuleux du monde.
Elle décrivit assez longuement les arbres, les plantes, les animaux, les promenades avec son grand-père pour chanter et danser sur les branches et avec sa mère pour cueillir des herbes médicinales. Elle s’étendit sur la lumière entre le feuillage dense, les variations de couleurs dans les frondaisons alors que le temps s’écoulait et que les saisons se succédaient, jusqu’à passer à la partie moins agréable de la question.
- Quant à ce que je déteste... Une fois que l'on quitte Varnaïrello, on ne croise plus que des membres du peuple elfique, dans le pays et je n'ai pas grandi dans la capitale. Il y a, bien-sûr, d'autres melessë, mais la plupart de ceux que j'ai connu dans Ellerìna sont les enfants de deux sang-mêlés eux-même et pas d’un elfe et d’un humain, comme moi. Je n'ai donc jamais vraiment eu la possibilité de connecter avec qui que ce soit qui ne soit pas de ma famille, là-bas. Et puis en grandissant j'ai appris que les melessë représentent souvent un exotisme assez convoité chez les autres peuples qui visitent Varnaïrello. Et si ce peut être assez grisant au début, ce n'est pas très agréable non plus, surtout à la longue, elle soupira.
« À moi ! Est-ce que vous pouvez chanter ou jouer quelques morceaux de musique de chez vous ?
Il réajusta son luth et s’exécuta volontiers, jouant quelques balades comiques et quelques chants satiriques qui arrachèrent bien des sourires à Kayla et même quelques rires étouffés. Elle se perdit volontiers dans l’écoute de la voix du jeune homme, se rapprochant sensiblement de lui, observant avec attention ses doigts danser sur les cordes et ses lèvres moduler des paroles qu’elle ne comprenait pas, mais qu’elle savourait avec un plaisir manifeste. Quand il arrêta elle l’applaudit chaleureusement.
- C’est ce qui fait rire les courtisans, précisa-t-il humblement, en haussant les épaules. Et vous ? Pourriez-vous aussi me jouer quelques airs de chez vous ?
Un grand sourire aux lèvres, Kayla obtempéra à son tour. Pour rester un peu dans le thème de Mercœur, elle commença par une chanson coquine, joyeuse et même plutôt drôle, pleine de sous-entendu, une création de son grand-père, précisa-t-elle. Elle enchaina après sur le morceau préféré de sa mère, une prière à Coirë, le nom elfique de Flore. C’était un chant traditionnel qui, comme la déesse à laquelle il s’adressait, avait des accents de joie et une beauté douce et heureuse qu’incarnait très bien la jeunesse de la melessë. Enfin, elle finit par sa composition préférée : une histoire d’amour tragique entre une elfe et un humain, interprétée avec tellement d’adresse que le lothrien pouvait aisément deviner que sa collègue l’avait répétée de très nombreuse fois.
- Dernière question pour cette fois : comment est-ce de grandir en Lothrienne ?
On apprend à tenir sa langue. Dès que vous dites quelque chose laissant penser que vous pourriez pratiquer la magie, ou que vous versez dans le surnaturel, les gens se méfient et se détournent de vous... Quand ils n'essaient pas simplement de vous éliminer, par peur de l'inconnu.
« A quoi ressemblait Kayla, petite fille ?
La tristesse fit place à l’amusement quand il posa sa question. S’écartant légèrement elle rit et répondit :
- À ça !
Elle prononça quelques mots en elfique et, après une petite pirouette, la jeune adulte était redevenue une enfant. La petite fille avait de longs cheveux blonds ébouriffés, un peu plus claires encore que sa version adulte. Ses traits trahissaient davantage ses origines humaines par leur rondeur, en total contraste avec ces yeux clairs qui lançaient à l’homme un regard revêche, presque sauvage. On aurait dit que l’enfant aurait pu mordre quiconque posait la main sur cette bouille autrement angélique.
Kayla rompit rapidement le charme, reprenant son apparence adulte. Elle releva le visage vers Mercoeur, un sourire profondément reconnaissant sur ses lèvres.
- Merci beaucoup d’avoir pris le temps de répondre à mes questions.
- Tout le plaisir était pour moi. J'avoue qu'il est parfois plaisant de laisser tomber le masque, l'espace d'un instant.
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Lorsqu'un domestique s'approcha du duo de bardes, Kayla comprit qu'il était temps pour elle de dire au revoir.
- Je crois que Madame la préceptrice est attendue, lui dit Mercoeur. C'est là que nos chemins s'éloignent...
Kayla se tourna vers le domestique et lui dit en cyrillan :
- Je dis au revoir et je vous rejoins. Je ne vous ferai pas attendre longtemps.
Elle revint vers Mercoeur, comme cherchant quelque chose dans le visage au dessus d'elle :
- Vous êtes... Plutôt agréable, sans ce masque, elle fit une pause, soupira, puis reprit. En vérité j'ai beaucoup apprécié ces discussions avec vous et j'espère que nous nous retrouverons un jour, avec plus de temps devant nous. Est-ce qu'il y a... Quelque chose que je puisse faire pour vous remercier ou rendre cet au revoir moins amer ?
- Je devrais sans doute traîner en Cyrillane pendant un petit moment. Ce ne serait pas si improbable que nos chemins se croisent à nouveau, et sous peu ! Si la Duchesse vous donne une permission de sortie, cela va sans dire, ajouta-t-elle avec un clin d'oeil.
"Me remercier ? Je n'ai pas besoin de remerciement...
Le barde réfléchit un instant.
- Tâchez d'être prudente ? dit-il finalement. Méfiez-vous des gens. Surtout si vous décidez d'aller fouiner dans leurs petites affaires... Et puis, essayez de faire du jeune Duc un homme respectable. Cette région a suffisamment souffert déjà...
Ah !
Le jeune homme découvrit son poignet, et en détacha un petit bracelet formé de perles en bois.
- Vous voulez ça ? Ça ne vaut rien... Mais ça vient de Lothrienne. Le bois vient des forêts du nord de Broarstad. Si ce genre de breloques vous plait, prenez-le. Je n'en ai pas besoin.
Le sourire de Kayla s'effaça devant le bracelet, remplacé par une expression surprise. Elle attrapa le bijou avec délicatesse, comme si elle tenait là un précieux trésor. Elle le déposa au creux de sa paume et l'observa attentivement, curieuse et touchée. Ses yeux brillaient d'une profonde reconnaissance quand elle les releva vers le jeune homme.
- Merci ! dit-elle en passant le bracelet à son poignet, le resserrant pour qu'il ne s'échappe pas de sa petite main.
- Oh, si vous n'allez pas trop loin, je vous reverrai avec grand plaisir. D'autant plus qu'après un tel cadeau, il me faut absolument vous trouver quelque chose qui honore votre générosité comme il se doit.
Son sourire était revenu, radieux, espiègle. Il était à présent difficile de déterminer si elle exagérait un peu ses mots ou si elle les pensait tels quels. C'était probablement un peu des deux.
- Excusez-moi de ne pas me montrer plus généreux, dit-il, un peu gêné devant l'ironie qu'il crut percevoir dans la remarque de Kayla. Je ne possède pas grand-chose de valeur sur moi. Et puis vous ne me devez rien...
Malgré son attitude précédente, c’est avec franchise que Kayla prit doucement les doigts de Mercœur entre ses paumes, posant délicatement le bout de son nez sur ses phalanges.
- Vous aussi, soyez prudent. A être trop antipathique on s'attire autant de problème qu'en étant trop charmante.
- Vous avez raison. L'antipathie attire aussi son lot de problèmes. Mais j'ai estimé que les risques, en ce sens, étaient moindres.
- Vous pourriez m'écrire, peut-être ? elle rougit légèrement. Ce serait une plaisante surprise.
- Je ne vous promets rien, pour les lettres. Mais je vais essayer. Il est possible que je ne signe pas de mon nom, par contre. Et que je n'écrive rien de trop personnel. Je ne fais pas trop confiance aux coursiers. Et n'aime pas l'idée qu'on puisse me suivre à la trace.
"En tout cas, ma chère. Ce fut un plaisir. Bonne nuit à vous, et profitez bien de votre chance ! Je vous envie.
Kayla lâcha lentement la main du barde, et recula lentement vers sa tente :
- A très bientôt, j'espère, insupportable petit bardillon.
Kayla s'inclina en une révérence, lui sourit en se redressant, puis se retourna enfin avant de partir à pas rapides. Mercoeur la salua de la tête une dernière fois, puis la suivit des yeux tandis qu'elle s'éloignait.
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