Nouveau monde ou paradis perdu ?

Qualité de l'interprétation du personnage (RP) Allant de 1 à 5 :
  • 1 : Interprète très mal son personnage, en contradiction avec son alignement, etc...
  • 2 : Interprète assez mal son personnage, (vague omniscience, utilisation d'informations hrp)
  • 3 : Interprète correctement son personnage.
  • 4 : Interprète bien son personnage et le fait évoluer, utilise ses traits, son background, etc...
  • 5 : Interprète très bien son personnage et lui donne une personnalité identifiable qui contribue à en faire un personnage mémorable.
Qualité de jeu en groupe, de 1 à 5 (jeu) :
  • 1 : Ignore ou empêche le groupe de faire évoluer les situations qui sont crées, qu'elles soient utiles au scénario ou non.
  • 2 : Ignorer ou empêche un joueur ou le MJ de faire évoluer les situations qu'il créé.
  • 3 : Joue dans le sens du groupe.
  • 4 : Permet à un autre joueur ou MJ de faire évoluer ou de créer des situations de jeu ensemble.
  • 5 : Permet au groupe de faire évoluer ou de créer des situations de jeu ensemble.
Qualité de forme (qualité) de 1 à 5 :
  • 1 : Fautes de français nombreuses et non respect des conventions d'écriture.
  • 2 : Lecture globalement désagréable ou peu compréhensible.
  • 3 : Qualité correcte.
  • 4 : Bonne qualité d'écriture, inventivité, synthétique ou facilement compréhensible.
  • 5 : Très bonne qualité d'écriture, style propre.
Elindine d'Enumasam
Elindine d'Enumasam

Le tapotage condescendant de sa main et le regard attendri de Cymbeline l’avait quelque peu agacée. Elle n’appréciait guère qu’on prête à son mariage le miel qu’il n’avait pas, même si elle aurait pu se sentir flattée de voir ses talents d’actrice ainsi reconnus. Ce n’était pas Nedru qui la complimenterait à ce propos. C’est pourtant gracieusement qu’Elindine consentit à passer ses bras autour du cou de son « bien-aimé » pour déclamer, un brin de sarcasme dans la voix :

- N’ayez crainte, ma mie, ma lame et moi saurons vous protéger des pirates et des monstres marins. Enfin, nous essaierons… Peut-être. »

Elle ponctua sa phrase d’un clin d’œil taquin avant de s’asseoir à ses côtés pour mieux écouter le récit de Cymbeline et d’en conclure :

- Hm… Il est vrai que si vos chansons sont toutes de l’acabit de celles que vous avez improvisé sur mon tendre époux, je peux comprendre que quelques âmes plus susceptibles que lui ne vous aient pas à la bonne. Je connais bien des gens à la Cité Franche qui n’apprécieraient guère de voir une halfeline chantait leurs quatre vérités sur la place publique. Bien que ce serait certainement un délicieux spectacle.

Une remarque amusée qui fut vite coupée par les élans du nain, décidément encore moins disposé à plaisanter que ne l’était Elindine. Si ses compliments sur sa bonté la firent sourire dans un premier temps, sa bouche se tordit à la suite de son discours. Cymbeline s’excusa et un long silence gêné s’installa sur leur petite troupe, brutalement interrompu par trois marins dont la politesse n’avait d’égal que l’amabilité.

La jeune femme fronça le nez subrepticement, peu sûre de comment elle prenait ce manque de gratitude : pas particulièrement bien en tout cas, mais pas au point de leur faire la remarque non plus. A la place elle se releva souplement et répondit avec une froide politesse :

- Nous allons manger tout de suite. Si cela convient à mes camarades, je pense que ce sera plus simple pour tout le monde. A tout à l’heure, messieurs.

14/05/2020 13h55
Nedru d'Enumasam
Nedru d'Enumasam

Nedru écouta la réponse de la halfeline en souriant, puis en laissant s'échapper un soupir amusé en l'entendant mentionner les personnalités qu'elle avait pu fâcher. Dans un sens, l'antiquaire ne pouvait pas s'empêcher d'admirer cette espèce, si peu sensible à la peur tout en étant aussi invariablement aimée des dieux.

Les enfants du monde n'étaient pourtant pas si souvent naïfs et dépourvus de vices que leur apparence enfantine le laissait paraître, surtout chez les moins privilégiés de la Cité Franche... mais Cymbeline lui semblait de manière assez évidente ne pas faire parti de ceux qui profitaient des entrebâillements de volets mal fermés pour égorger une famille de mauvais payeurs.

Il salua sa réponse ainsi que la détermination du nain en finissant son verre, avant de se resservir plus légèrement cette fois, tandis qu'Einarr mordait dans sa tranche de pain sans égards pour les remords de la petite musicienne, subissant la taquinerie de sa femme en avalant une nouvelle gorgée du breuvage épicé.

Enfin, la relève se manifesta et l'antiquaire abonda dans le sens d'Elindine :

-Que les cuisiniers goûtent en premier me semble tout indiqué ! Si jamais l'équipage devait tomber malade, qu'ils sachent que nous étions de bonne volonté. Et s'ils me voient rendre le repas ma foi... Cela n'est pas forcément le signe qu'il était raté !

Finissant son verre avant de l'abandonner derrière lui, Nedru s'extirpa de la petite cuisine, se dirigeant vers la cantine locale. Au passage de sa femme, il lui glissa doucement:

-Pourquoi n'irais-tu pas visiter ce charmant endroit après manger ?

Console R.P.

Lancé de 1d20+2 ~ [4] : 6

Lancé de 1d20+1 ~ [6] : 7

Lancé de 1d20-1 ~ [2] : 1

Edition 15/05/2020 22h28 par Nezami
15/05/2020 15h35
Cymbeline Courtmanteau
Cymbeline Courtmanteau

L’intervention un peu sèche de trois membres d’équipage mit un terme au malaise qui s’était installé parmi les passagers. Pas de merci ni rien, mais après tout, ils commençaient à avoir l’habitude. Cymbeline n’espérait maintenant rien de plus que mettre pied à terre en un seul morceau, et s’éloigner de cette embarcation de malheur sans demander son reste. Jusque-là, il s’agissait de faire profil bas.

Elle ne voyait pas spécialement d’inconvénient à manger de suite, surtout qu’elle sentait déjà la tête lui tourner sous l’effet de l’alcool. Boire dans ces conditions était sans doute la pire chose à faire, mais ça lui avait au moins permis de calmer ses nerfs. Se remplir l’estomac permettrait d’éponger ses excès. Et qui sait ce qui les attendait encore ? L’ambiance à bord était devenue vraiment étrange, et si d’autres ennuis éclataient, ils seraient mieux à même de les affronter le ventre plein – mais pas trop quand même.

Elle suivit donc le mouvement, et en profita pour répondre à sa consœur concernant ses chansons :

- Vous savez, Eli… Je peux vous appeler Eli ? Parfois, ça me désole aussi de rire des autres dans mes œuvres. Je n’ai pas toujours écrit ce genre de choses. À vrai dire, j’ai toujours préféré les épopées, les romances impossibles, les histoires de capes et d’épées avec preux chevaliers et jolies princesses ! Oui, c’était ça mes chansons avant. J’étais une rêveuse. Et je le suis toujours.
« Mais la vérité, la vérité, vous la connaissez ? Les contes de fée, ça-n’intéresse-pas-les-gens ! Tout simplement, insistait Cymbeline, les joues bien roses, en s’emballant quelque peu. Les gens aiment les frasques. Ils adorent entendre leurs puissants tournés en ridicule. Ils se repaissent du malheur des autres, car ils oublient ainsi le leur. Et je… Il faut bien que je gagne ma vie. N’est-ce pas ? C’est triste, mais… je me suis adaptée. Maintenant, je chante ce que veulent entendre les gens.

La musicienne haussa les épaules, l’air attristé. En fait, elle avait presque envie de pleurer – le rhum exacerbant ses émotions. Heureusement qu’elle avait faim, sinon elle aurait pu continuer encore longtemps. Elle se dirigea donc vers les trois marins pour réclamer sa pitance, et en profita pour les interroger :

- Messieurs, excusez-moi… Savez-vous comment se porte le Coq ? Je m’inquiète pour lui…
« Je ne comprends toujours pas l’attitude de ce marin. Savez-vous ce qui lui a pris ? Le capitaine… ou le Coq… vous affamaient-ils ?

16/05/2020 07h44
Nezami
Nezami

Un petit ballet commença alors à s'engager entre la cuisine et la salle commune. Les vogageurs, un peu émoussés par la journée et le rhum local, accentuaient le mouvement du bateau lors de leurs déplacements et leur bouche s'était faite un peu plus pâteuse... à l'exception du nain qui nageait dans son élément - si l'on pouvait dire !

Cymbeline avait profité de l'arrivée des marins pour engager la conversation avec eux. Pailletifs se tenait toujours fort à l'écart et son visage était des plus fermés. En revanche elle remarqua, malgré le rose qui lui montait aux joues, qu'elle avait vivement attiré l'attention d'un jeune marin brun, assez petit et sec à l'air d'adolescent.

C'est ce dernier qui lui répondit avec amabilité :

*- L'Ogre du bord se porte bien... enfin, façon de parler, je... disons qu'il va mieux. Il ronfle dans un endroit tranquille de notre dortoir. Vous ... Vous avez été d'enfer tout à l'heure... Enfin... Je vous ai vue même si je m'agitais sur le pont. *

Il eut un petit temps d'arrêt. Derrière lui, les deux autres marins s'affairaient en silence pour préparer le couvert pour les voyageurs. On sentait leurs regards pressants sur le jeune homme mais aucune parole. Avaient-ils si peur que cela d'une femme ? En tout cas le troisième n'en faisait aucun cas :

*- Je m'appelle Gerald, *fit-il en se grattant la tête. *Pour Bran, c'est très étrange. On ne le connaissait pas. Il arrivait de loin et c'était sa première traversée avec nous. Il semblait sacrément expérimenté mais il est devenu comme fou. On aurait dit qu'il était devenu incapable de suivre les règles du bord... Y a des gars qui disent que c'est mauvais signe. Qu'on a insulté la mer et qu'elle se venge. Mais je sais pas trop quoi en penser... Je suis nouveau moi aussi. J'ai que quelques traversées. En tout cas on a toujours mangé à notre faim et le cuistot est un vrai cordon bleu ! *

Il fit un geste qui se voulait élégant pour l'inviter à table mais qui était surtout très maladroit.

Dans la grande salle, les trois hommes s'apprêtaient à servir les convives avec plus ou moins de mauvaise volonté. En tout cas Pailletifs faisait ce qu'il pouvait pour rester à distance respectable des femmes... Comme s'il craignait d'attraper une maladie. Le troisième, un grand baraqué au crâne rasé, était des plus taciturnes.

Console R.P.

Lancé de 1d20+5 ~ [20] : 25

Edition 16/05/2020 11h28 par Nezami
16/05/2020 11h26
Nedru d'Enumasam
Nedru d'Enumasam

Sa démarche discrète encore assouplie par les rondeurs de l'alcool, Nedru s'installa sans cérémonie à table, tirant un banc avant de se concentrer sur la façon la plus confortable de s'affaler sur son minuscule assise. L'un dans l'autre, ça tourne encore...

Il écouta Cymbeline raconter son passé pittoresque avec au coin des lèvres son éternel rictus qui inspirait suffisamment de sentiments contradictoires pour laisser le loisir à ses auditeurs de choisir celui qu'ils préféraient. Beaucoup y voyaient de la politesse, certains du mépris. Ne restaient plus que le brillant de ses yeux pour déchiffrer sa joie alimentée par une curiosité maladive.

Tu es content Nisgriph ? On n'y comprend rien ! Le brun chercha un verre à vider, amusé à l'idée de trinquer pour le plaisir de cette quasi déité. Maintenant qu'ils avaient fini de sauver les apparences, ils pouvaient enfin se consacrer à des tâches plus nobles, telles que la collecte d'informations utiles et l'identification des différents camps en présence.

Si le jeune Gerald n'avait pas l'air d'en savoir long, les autres matelots en retrait semblaient plus expérimentés. De quoi ont-ils peur ceux là ?

-Hé là les gars ! Vous pouvez nous dire pourquoi votre capitaine ne fonce pas aider quand il voit une épave fraîche contre les rochers ? Imaginez que des blessés soient encore dans la cale du Salamander... Pauvres vieux... J'espère qu'il y a pas une loi qui nous oblige à porter secours...

Il hocha la tête théâtralement, geste qu'il regretta presque aussitôt, se rattrapant aux bords de la table avant de déguster le plat qu'ils avaient préparé, levant des yeux innocents en direction des deux collègues de Gerald.

Console R.P.

Lancé de 1d20+5 ~ [14] : 19

Edition 16/05/2020 17h28 par Nedru
16/05/2020 13h39
Elindine d'Enumasam
Elindine d'Enumasam

A la proposition de Nedru, la jeune femme esquissa un sourire et lui susurra en réponse :

- Je suis toujours pour une promenade digestive en compagnie mon bien-aimé.

Le ton était mutin, mais son intérêt sincère. Pour tout ce que son mari pouvait l’irritait, elle s’était toujours demandé ce que cela donnerait s’ils mettaient leurs talents en commun. Curieusement, elle avait hâte. Elle transporta le dîner jusqu’à la salle voisine en écoutant Cymbeline raconter ses déboires, hochant discrètement la tête pour manifester son attention tout en distribuant bols et couverts.

- Eli c’est très bien, dit-elle, souriante.

Elle n’avait d’ailleurs pas repris Einarr quand il l’avait appelée ainsi lui aussi, consciente de la longueur de ce prénom pompeux. Bien qu’Elindine exècre le milieu bourgeois dont elle était issue, ses petites manigances mesquines et sa fausseté congénitale, ce que racontait la barde résumait assez justement les raisons pour lesquelles elle n’avait pas fui en apprenant son mariage. L’argent ne faisait peut-être pas le bonheur, mais il offrait un peu plus de liberté et notamment celle d’esquiver les sottes exigences des esprits obtus, que ce soit en art ou en affaire.

La rousse observa d’un œil amusé le tout jeune matelot exercer son charme sur Cymbeline avec une maladresse qu’elle trouva adorable. Bien plus adorable que ses collègues, dont le regard désapprobateur excédait chaque seconde un peu plus l’antiquaire. La journée avait été longue et ne l’avait pas épargnée non plus. Elle se sentait épuisée et la fatigue avait tendance à la rendre moins patiente. Or, le rejet systématique des marins à l’égard de la gente féminine avait le don d’user fortement ses nerfs. Une chose qu’elle aurait peut-être pu tolérer si son époux n’avait pas jugé bon d’y ajouter son sourire narquois et ses petites minauderies mesquines. C’était lui qui avait plaidé pour ne pas porter secours au Salamander ! Cet homme, par tous les dieux de ce mode, cet homme allait finir par faire d’elle une meurtrière !

Le nez dans son bol et les doigts crispés sur sa cuillère, Elindine mangeait à toute vitesse, avalant son repas autant que les répliques cinglantes qui montaient à ses lèvres. Oui, elle ferait mieux d’aller se « promener » avant de faire quelque chose de regrettable. A peine eut-elle fini de manger, qu’elle se releva et partit déposer à la cuisine ses couverts, saluant l’assemblée d’un :

- Je vous laisse, après avoir passer autant de temps à la cuisine, j’ai besoin de bouger un peu !

Et elle quitta les lieux d’un pas tremblant, soufflant un baiser un peu provocateur, aux origines de sa frustration : Nedru et les deux marins bougons.

16/05/2020 21h43
Cymbeline Courtmanteau
Cymbeline Courtmanteau

Surprise de recevoir une réponse aussi aimable – et même des compliments ! – de la part d’un membre du trio de matelots, Cymbeline gratifia le dénommé Gerald d’un grand sourire. Quant à l'attitude des deux autres, elle ne s'en formalisa pas. Elle savait parfaitement que la gente féminine était crainte à bord, et regrettait un peu de s’être donnée en spectacle pendant ce voyage. Elle était sur leur terrain : c’était à elle de s’adapter et non l’inverse.

- Enchantée, Gerald. Ravie d’avoir pu aider tout à l’heure ! Même si je me demande si j’ai vraiment bien fait d’intervenir, ajouta-t-elle en glissant un rapide coup d’œil vers les deux taciturnes. Excusez-moi, hein ? Promis, je retournerai me terrer dans un coin dès le repas fini. Ainsi, je ne tenterai plus la mer de nous jouer de mauvais tours.

La musicienne s’inclina légèrement, remercia pour le service, puis s’en fut manger en silence. Elle songeait aux réprimandes du capitaine. À la réaction de l’équipage aussi, lorsqu’il avait reconnu le navire échoué. À cette histoire de monstre marin. À ces cargaisons qui se perdaient… À l’attitude nerveuse et méfiante du dvaerg.
Cymbeline avait la désagréable impression qu’ils se dirigeaient droit vers la gueule du loup – elle ignorait juste sa nature. Viendrait-il de leur propre embarcation ou de l’extérieur ? C’est sur ce point qu’elle doutait le plus. En tout cas, le repas lui faisait du bien : elle avait déjà l’impression d’avoir les idées plus claires.

Une fois terminée, elle déposa ses couverts à l’endroit indiqué, puis sortit de la cantine, étonnamment silencieuse. Elle rabattit le capuchon de sa cape, resserra les pans autour d’elle et procéda à ce qu’elle savait faire de mieux (à part chanter et jacasser) : laisser trainer son oreille ici et là, dans l’espoir d’entendre quelque « bruit de couloir ».
Elle se mit donc en quête d'endroits discrets lui permettant de mieux « prendre la température » de l’équipage. L’idéal serait, évidemment, de capter des bribes de conversations provenant de la cantine pendant le repas du premier quart, à condition de trouver la bonne cachette.
Si besoin, elle recourrait à quelques astuces d’ordre magique pour mieux se dissimuler (soudaine apparition de tonneaux…), faire diversion, ou entrouvrir une porte à distance pour améliorer le passage du son.

Edition 19/05/2020 04h52 par Umberlie
19/05/2020 04h44
Nezami
Nezami

Dans la salle commune, Nedru mit les pieds dans le plat et questionna tout de go les deux marins présents sur la stratégie maritime du capitaine. Le grand gaillard rasé serra les poings, les yeux dans le vide, avant de les porter sur Nedru avec insistance :

- On n'a pas compris. Le code maritime veut qu'un navire se déroute pour porter assistance à un navire battant même pavillon ou celui d'une puissance non hostile. Le capitaine est plus anxieux que d'habitude, il...

Pailletif posa sa main sur l'épaule de son comparse pour lui intimer le silence.

- On en a assez dit comme ça. Et puis j'ai cru comprendre que vous n'étiez pas mécontents qu'on laisse le navire derrière nous, je me trompe ?

La question était purement oratoire car les deux hommes se détournèrent instantanément pour retourner vaquer à leurs occupations, signifiant clairement que plus aucun mot ne sortirait de leur bouche. Ils entrainèrent avec eux le jeune Gerald.

Mais déjà arrivait la première fournée d'hommes d'équipages prêts à manger. Ils n'étaient pas nombreux... huit... Pourtant leurs beuglements emplirent rapidement les cales du navires, rendant un écho pénible aux voyageurs.

Cymbeline s'était faite oublier. Plus personne ne pensait à elle et la petite avait pu se terrer dans un coin sans attirer l'attention. Toutefois, la présence des autres voyageurs semblait gêner les marins car ils s'interrompaient au milieu de leurs phrases en regardant les importuns. Clairement, ils ne parleraient pas franchement d'autre choses que de prostituées qu'ils avaient envie "de se farcir" et de tonneaux de rhum qu'ils avaient envie "de se faire" avant que l'homme et le nain n'aient évacué les lieux.

Car en effet, Elindine avait elle aussi disparu. Prenant la poudre d'escampette, elle avait filé au niveau le plus inférieur pour mener quelques investigations. Tout le fond de cale n'était qu'un hangar soutenu par des poutres verticales. A l'avant, tout l'espace était occupé par des cordages, voilages et du matériel de marine permettant de menues réparations d'urgences. Au centre, il y avait plusieurs caisses qui, d'après leur estampille, devaient contenir de matériel de mineurs. Cette partie de la cale était loin d'être pleine. Enfin, l'arrière du bateau était barré par un panneau de bois mais Elindine se souvint sans mal que c'était l'espace occupé par la Cambuse où ils avaient récupéré les victuailles.

Console R.P.

Lancé de 1d20+5 ~ [19] : 24

Lancé de 1d20+4 ~ [13] : 17

Lancé de 1d20+6 ~ [15] : 21

Lancé de 1d20+3 ~ [9] : 12

Edition 20/05/2020 12h26 par Nezami
20/05/2020 12h21
Elindine d'Enumasam
Elindine d'Enumasam

Furtive comme une petite souris de cordage, Elindine s’était faufilée sans peine jusqu’au fin fond du bateau. Aucun mérite à ce modeste exploit : rien ne l’avait arrêté, pas une porte, pas une serrure n’avait entravé sa progression. Les quelques marins qu’elle croisa sur le chemin ne lui reprochèrent même pas à haute voix de se trouver où elle n’aurait pas dû être, signe qu’elle était probablement sur la mauvaise voie. Néanmoins elle poursuivit jusqu’à la cale où elle trouva peu de chose, essentiellement la confirmation de ce qu’elle savait déjà : s’il y avait quelque chose de caché sur ce navire ce n’était pas ici qu’on l’avait dissimulé. Ce fut donc le visage perplexe, légèrement marqué par la frustration, qu’elle remonta au pont où se trouvait le réfectoire.

Passant devant l’antre beuglante des matelots, elle accéléra le pas. Dire qu’elle s’était abaissée à cuisiner pour ces porcs, elle saurait s’en souvenir, la prochaine fois que leur cuisinier se faisait éventrer par un des leurs. A sa surprise, elle croisa son mari alors qu’il s’extirpait du vacarme avec autant d’incongruité qu’un chien racé d’une portée de bâtard. A l’absence rare de son rictus sur ses fines lèvres, elle sut qu’il n’avait rien appris et c’est presque satisfaite de leur commun échec qu’elle s’approcha de lui.

- Ma promenade n’a rien donné : je m’ennuie toujours autant. Et je vois que ta discussion avec les marins a tourné court aussi.

Elle se pressa contre son torse, levant ses lèvres à son oreille dans ce qui, pour toute autre personne qu’eux, serait une embrassade entre époux.

- Peut-être peut-on aller nous promener en quelque endroit plus intime ? souffla-t-elle, aguicheuse, mais pleinement confiante à la capacité de son époux à comprendre qu’elle parlait d’endroit plus intime pour les potentiels secrets à bord et absolument pas pour leur commerce marital inexistant.

20/05/2020 23h54
Nedru d'Enumasam
Nedru d'Enumasam

Constatant avec surprise que les marins étaient déjà au courant des tentants et aboutissants d'une conversation pourtant discrète entre le Bosco et le capitaine, Nedru pensa qu'ils étaient bien filous ces buveurs de rhum... Sans doute avaient-ils une ouïe particulièrement développée, ou bien le Bosco avait déjà vendu la mèche. Auquel cas, il avait sans doute dénoncé le comportement de son capitaine et l'ambiance était déjà aussi ombrageuse qu'il l'espérait.

Le brun agita sa main pour saluer le départ des compères. Il n'en avait pas appris beaucoup plus : soit le capitaine était superstitieux, soit il avait des raisons de l'être, soit il préférait utiliser le bon sens plutôt que le code maritime. Rien, donc ! Heureusement qu'il avait bu, sans quoi l'antiquaire se serait probablement déjà ennuyé ferme.

Se levant en chancelant légèrement, il quitta la pièce pour tomber sur sa femme, manifestement aussi désœuvrée que lui. Se tenant à son épaule, il se servit d'elle comme d'une béquille pour avancer, lui glissant également à l'oreille :

- Hum, je suis certain que le capitaine a une bonne literie, mais je suis presque sûr qu'il détesterait que l'on bondisse dessus...

Puis, se tournant vers leur bon ami nain, il le salua poliment, dans la langue du peuple des montagnes, afin de lui demander de prendre congé. En vérité, Nedru n'avait aucune envie de forcer une serrure de porte bien gardée. Et quoi s'ils apprenaient qu'une flottille de pirate étaient bien dans la région ? Leur embarcation n'allait pas se faire pousser des ailes pour éviter le danger, de toute façon.

Edition 21/05/2020 12h11 par Nedru
21/05/2020 12h06
Elindine d'Enumasam
Elindine d'Enumasam

Aucun commentaire ne franchit ses lèvres lorsqu'elle sentit son mari éméché peser sur son épaule. Il avait passé la première partie du voyage malade et maintenant il était alcoolisé. Bien, c’était au moins un changement. Elle le soutint en commençant à avancer prudemment dans le couloir, soucieuse de ne pas chuter. Elle était fatiguée et son mari n’était pas aussi léger que ce qu’elle aurait cru, mais elle rit néanmoins de bon cœur à sa remarque sur la literie du capitaine. L’image était fort cocasse. En passant devant Einarr, elle le salua à son tour avant de répondre à Nedru, toujours sur le ton de la confidence :

- N'est-ce pas une raison supplémentaire pour aller y jouer ? Ou bien préfères-tu un terrain de jeu plus accessible à ton ivresse ?
- Je ne suis pas encore ivre, c'est ce sol qui n'arrête pas de bouger depuis des jours !
- Bien-sûr, bien-sûr. Ce qui ne répond pas à ma question, Nedru d'Enumasam, comment veux-tu troubler l'ennui de cette traversée infernale, ce soir ?
- Oh ! J'ai peur de bientôt m'ennuyer et d'avoir envie de commander une chanson à notre barde... Des idées ?

Elle leva les yeux au plafond, contemplant ses options d’un air pensif. En réalité, elle songeait plutôt à des activités qui l’impliquaient elle ou qui aurait le mérite de la détendre efficacement. Avec précaution, elle les mena donc sur le pont pour profiter des dernières couleurs du couchant et rafraîchir son corps épuisé. Malgré sa fatigue elle n'était pas encore d'humeur à rejoindre la moiteur de leur couchette. Elle proposa à Nedru de s'asseoir dans un coin à l'abri du passage, pas trop loin du bastingage afin de mieux admirer le profil sombre de la côte. Une fois installée, elle lui confia le fruit de ses réflexions, un sourire détendu sur ses lèvres :

- Je pensais à des jeux qui concernerait plutôt mes compétences personnelles. Mais si nous pouvons dérider notre pauvre amie, qui suis-je pour refuser ?

Nedru lui jeta un regard étonné avant de lui demander :

- Tu parles de pénétrer toute en douceur discrète là où il ne faut pas, ou juste de sexe ? Dans les deux cas, le moment me semble mal choisi.

Elindine aurait pu rire, mais à la place elle se contenta de lever les yeux au ciel. Quoi ? Ses seules compétences reconnues par son mari étaient le sexe et le crochetage feutré ? Devait-elle mal le prendre ? Elle soupira : elle ne s’amuserait pas non plus ce soir, peu importe sa façon de filouter. Finalement, elle força un sourire sur ses lèvres et répondit :

- Des deux ? Quoiqu'il soit j'avais saisi que je n'aurais ni l'un ni l'autre, pas de panique.

Malgré le refus de son époux d’accéder à l’une ou l’autre de ses propositions, ses yeux brillaient toujours d’un éclat mutin. Elle poursuivit donc :

- Bien que je pense que notre amie halfeline ait dans sa besace quelques chants sensuels qui pourraient couvrir ce thème. Cela dit elle avait l'air peu encline à les faire entendre, je crois que si nous voulons une Cymbeline plus joyeuse il faudra se contenter de romantisme sans charnelles passions.
- Au contraire, je l'ai entendu chanter une belle version de Manon La Gueuse ! D'ailleurs, elle a disparu, non ? Tu ne l'as pas croisée en te promenant ?

Nedru regarda le large en inspirant profondément. Était-il toujours malade ? Elle se plaça près de lui en s'appuyant au bastingage, un air légèrement soucieux sur le visage.

- Je l'ai aussi entendu dire qu'elle préférait les fresques épiques et romanesques et que ça la changeait de ce genre de chanson. De toute façon je ne l'ai pas vu, j'imagine qu'elle va préférer se faire discrète à présent. Comme si ce rafiot avait besoin de moins de présence féminine.

Elle agita la main, comme pour balayer la pensée loin de ses préoccupations du moment. Puis elle décida de détacher enfin ses cheveux, les libérant du fichu qu'elle avait utilisé pour cuisinier. Elle agita sa crinière rousse, sans cesser de porter une oreille attentive à son mari.

Edition 25/05/2020 09h52 par Elindine
22/05/2020 12h03
Nedru d'Enumasam
Nedru d'Enumasam

En scrutant l'horizon, Nedru commenta avec des intonations de professeur :

-Des royaumes sont gérés par des générations de reines, nos déesses sont sans pitié, mais les marins se pisseront encore dessus dans des siècles en voyant se promener un halfelin sans pénis ! Ces gens ont beaucoup à nous apprendre.

Un rire franc s'échappa de la gorge de sa femme. Il savait qu'elle détestait les traditions et ces superstitions conservatrices et il ne lui déplaisait pas d'avoir un peu de public dans son camp, désormais. Elle lui répondit sur le même ton de plaisanterie

- Voyons ! Que dirait ta mère devant pareil propos ? Probablement quelque chose comme "Nedru ! Tu n'es vraiment pas drôle !". Il faut croire que je n'ai pas le même sens comique qu'elle.

Alors que sa femme se délassait (littéralement, elle étirait les lacets de sa chemise pour se mettre à son aise) à côté de lui, l'antiquaire l'observa en coin, entre chien et loup. Le faste de ses origines ne se distinguait plus vraiment en ce moment et il répliqua avec son humour habituel, mi figue mi raisin :

- Si ma mère te voyait, elle réfléchirait peut-être à un moyen d'annuler notre mariage.

Lui rappeler qu'il n'était pas sentimentalement engagé et que leur union ne lui profitait pas stratégiquement était un moyen de garder ses distances, de garder son autonomie tout en instillant -éventuellement- une vague de culpabilité qui en faisait sa débitrice. Cela ne fonctionnait évidemment plus vraiment avec sa femme, qui pouffa tout en s'étirant :

- Voudrais-tu prendre le risque d'épouser un être pire encore que ta femme actuelle ? Quel pari osé, mon ami !

ça se discute... - Maintenant que je m'y suis habitué... Tant pis, madame d'Enumasam ne sera pas invitée à nos voyages d'affaire...

Elle mima une diva outragée, avant de prendre une mise boudeuse. Cette petite comédie aurait pu l'amuser un peu plus, sans cette perpétuelle envie de régurgiter son ragoût de légumes variés et viande trop salée.

- Peuh ! Pas grave, je me glisserais dans la cale avec les rats, ils seront toujours de meilleure compagnie que mon époux ingrat !

Pendant que son enfante de femme lui tirait la langue pour aller s'installer ailleurs, lui laissant cracher de la bile tout à son aise, Nedru se retourna sur le bastingage, observant les marins qui continuaient de s'activer sur le pont. Il retint sa réponse, afin de ne pas troubler d'autres oreilles pendues dans leur direction. La cale comptait plus de porcs que de rats. Depuis qu'il avait eu le loisir de se mêler à leurs conversations de cantine, il estimait Cymbeline avait un certain mérite à oser s'aventurer seule sur le navire. Et dans un sens, il était rassuré d'avoir Elindine sous les yeux.

Edition 22/05/2020 14h26 par Nedru
22/05/2020 14h25
Cymbeline Courtmanteau
Cymbeline Courtmanteau

Pendant ce temps-là, depuis son tonneau vide proche de la cantine, Cymbeline commençait à trouver le temps long. Elle ne sentait plus sa jambe droite depuis longtemps, et son dos commençait à crier son inconfort. Lentement et sans bruit, elle remua ses muscles endoloris et tenta de se placer un peu mieux… sans grand succès. Elle devrait sortir de là bientôt sous peine de rester pliée en quatre toute sa vie ! — du moins c’est l’impression qu’elle en avait. De toute façon, l'équipage avait fini de dîner, et elle n’apprendrait rien de plus en restant tapie là.
Les alentours semblaient tranquilles. Elle commença par soulever le couvercle en bois pour y jeter un oeil. Personne en vue.

Aaah, par tous les Diantrefosses de l’Inframonde… Que m’a-t-il pris de choisir une cache si étriquée ? se demandait-elle en se redressant progressivement, laissant le sang circuler à nouveau dans ses membres inférieurs.

Quel métier à haut risque tu fais, ma Cy' chérie ! Aouch… Et puis cette cheville qui… Oh non, OH NON, qu’est-ce que c’est ? Oh !

Une légère sensation de chatouillement au niveau de sa cheville lui fit craindre le pire : serait-ce une araignée se hissant sous ses chausses ? Réprimant un gémissement de dégoût, elle balaya l’importune d’un geste vif et s’extirpa du tonneau en moins de temps qu’elle n’avait sifflé son verre de rhum.
Écoeurée à l'idée d’avoir partagé l’antre d’une de ces immondices poilues, elle s’examina à la lueur de la lanterne (ou torche) la plus proche pour vérifier que d’autres ne s’étaient pas accrochées — par mégarde ou par vice — sur sa personne.
Une fois rassurée, elle soupira puis se frotta énergiquement les jambes afin de retrouver complètement ses sensations.

Au moins, cette prise de renseignements ne fut pas inutile. L’équipage me semble inoffensif, et n’a même pas l’air trop rancunier. Pas envers nous, en tout cas. Le capitaine, c’est une autre histoire. Et il semble avoir quelques vilains petits secrets dans ses tiroirs... Aaah, nous y sommes, je peux marcher ! Bien…
Bien…
… Mais que faire maintenant ? J’adorerais voir à quoi ressemble l’agencement des meubles du côté des officiers…Mais si l'on m'y surprend, je risque de passer directement par-dessus bord. Quant à ce « Khetep » dont les matelots parlaient si mal… Je l’ai aperçu plus tôt, mais plus ensuite. Est-il rentré dans sa cabine ? Pourquoi n’est-il pas allé dîné ? Craint-il de salir ses robes en foulant le pont ?


Tout en réfléchissant, Cymbeline était parvenue sur le tillac et tentait de repérer les têtes familières malgré l’obscurité. Le capitaine était-il visible ? Et le bosco ? Et ce Khetep, était-il quelque part ?
Elle croisa bientôt -- et par hasard -- le regard de Gerald qui, à en croire les ragots, semblait l’apprécier. Laissant glisser son capuchon sur ses épaules, la musicienne lui adressa son sourire le plus charmant – leçon numéro 1 du fouineur professionnel : ne jamais cracher sur des pions potentiels. Comme il était de quart, elle n’osa déranger le jeune marin plus longtemps. Et quelque chose lui disait qu’il viendrait bien tout seul, si l’envie lui prenait.

Elle avisa aussi le couple de bourgeois, assis l’un près de l’autre contre le bastingage, comme deux oiseaux roucoulants. Comme ils n’avaient sûrement pas besoin d’elle, Cymbeline chercha un autre coin tranquille où elle pourrait jouer en sourdine pour passer le temps – et l’aider à réfléchir.
Ce petit tas de cordages, là-bas au fond, semblait parfait pour ça. Elle s’installa, détacha son dulcimer de son dos et ferma les yeux un instant, en quête d’inspiration. Quelques notes lui vinrent alors… et les paroles suivirent bientôt. D’abord hésitantes, puis plus assurées, et suffisamment douces pour ne pas risquer de s’attirer les foudres du chef de bord :

Quand une humble barde
Reçoit la grâce d'une traversée
Avec Gerald le gabier,
Vint alors cette balade…

Du moment où il s'est battu,
Bravant la mer et le vent,
Puis s’élevant dans les airs,
Redressant le cap perdu !

Jette une pièce à ton loup d’mer,
Oh, rivages d’abondance…
Oh, rivages d’abondance, oh !
Jette une… (…)

Edition 23/05/2020 08h59 par Umberlie
23/05/2020 08h41
Nezami
Nezami

Le Lady Diana passa au large d'un cap assez prononcé aux allures lugubres dans les derniers reflets roussis du soleil. De petits nuages laiteux s'accrochaient à ses griffes déchiquetées par les caprices marins. Par moment, quelque écume se jetait à l'assaut de ce bastion avant de refluer inexorablement. Pour revenir. Inexorablement. Derrière, la forêt était plus noir que jamais.

Mais lorsque le regard se promenait le long de la côte qui s'étendait au delà du cap, il découvrait une large baie abritée. Une langue de sable s'étirait nonchalamment, rousse, calme, alanguie... jusqu'à quelques dunettes rocheuses d'où partait une solide digue.

De l'autre côté, un sommet vert fermait la baie. Ses contreforts abritait une petit fleuve côtier qui se jetait assez mollement dans les eaux de l'océan.

Et donc entre les deux, le long de cette digue - au plutôt derrière cette digue - Se dressait la forme caractéristique de Docks et de bassins construits. Et au dessus, tout un amas de maisonnettes de bois, de briques, de broques et de tout autre chose s'enroulait autour d'une petite butte. A son sommet, la forme plus imposante d'un fort.

Plus de doute... Laälmath venait de s'inviter aux yeux des hommes et des femmes présents sur le pont, créant une sorte de soulagement pour tout le monde.

C'est à ce moment précis que les derniers rayons du soleil disparurent derrière la colline.

Le capitaine, qu'on avait senti légèrement rassuré, s'assombrit de nouveau comme s'il avait compris quelque chose qui le contrariait. Monsieur Sands, toujours sur le pont, passait quelques ordres mais rien ne transparaissait de ses émotions. Nagash, qui avait passé la tête par l'entrebaillement de la porte de sa cabine, ne tarda pas à retourner à ses quartiers. Enfin, Gerald, tout en s'affairant, avait fait mine de se rapprocher de la petite qui continuait de jouer de son instrument avec tant de passion qu'elle n'avait pas vraiment remarqué ce qui se passait autour d'elle.

Console R.P.

Lancé de 1d20-1 ~ [16] : 15

Lancé de 1d20+2 ~ [2] : 4

Lancé de 1d20-1 ~ [10] : 9

23/05/2020 10h45
Nedru d'Enumasam
Nedru d'Enumasam

La soirée commençait à s'étirer paresseusement, au son des notes pincées par la halfeline finalement sortie de sa cachette. L'antiquaire épongeait toujours les gouttes de sueur que son malaise faisait perler jusqu'au bout de son nez lorsque l'horizon dessina sur la côte les lueurs et les formes familières de la civilisation. Oui ! Enfin !

Quand le soleil plongea derrière l'horizon, Nedru jeta un regard sur les personnalités notoires sur le pont, juste assez longtemps pour constater la mine sombre du capitaine. Quoi encore ? N'avaient-ils pas laissé tout danger derrière eux ? Est-ce que la vue de la cité l'ennuyait, parce que son non respect du code de la marine lui vaudrait des remontrances à la capitainerie ? Ou bien les eaux étaient-elles ici particulièrement traîtres sans luminosité suffisante ? Comme il ne supportait pas de rester dans l'ignorance, le jeune homme se traîna d'un pas hésitant jusqu'au maître à bord.

-Quelque chose ne va pas capitaine ? Vous avez pris la bonne décision, nous voilà hors de danger ! Réjouissez vous : bientôt, vous pourrez profiter d'un repos bien mérité !

24/05/2020 17h38
Cymbeline Courtmanteau
Cymbeline Courtmanteau

Jette une pièce à ton loup d’mer,
Oh, rivages d’abondance…
Oh, rivages d’abondance, oh oh ooh !
Jette une pièce à ton loup d’mer,
Oh, rivages d’abondaaaance !


- … Ah ?

Suivant les regards des matelots et passagers, Cymbeline suspendit son morceau le temps de jeter un œil par-dessus le bastingage. Laälmath ! Nous sommes arrivés, enfin… Même si ça n’a pas l’air de faire plaisir à tout le monde, songeait la musicienne en notant le changement d’expression sur le visage du capitaine.

Monsieur d’Enumasam devait l’avoir remarqué aussi, car il se dirigeait vers le chef de bord pour lui demander quelque chose. Mais depuis son tas de cordage, la halfeline ne les entendait pas et n’osait pas non plus s’approcher du capitaine – pas tant qu’elle serait à bord de son navire.
Elle pourrait toujours demander à Nedru, un peu plus tard, de quoi il retournait. Ou alors…

Du coin de l’œil, Cymbeline venait de remarquer la présence de son admirateur à quelques pas seulement de là où elle se tenait. Quand on parle du loup…
Tout en rattachant son instrument, elle composait dans sa tête une toute autre chanson, et ajoutait à son visage quelques notes tourmentées.
Elle trottina ensuite vers le jeune Gerald et le saisit doucement par la manche, l’incitant à s’accroupir afin d’être à son niveau. Puis à son oreille, elle chuchota :

- Gerald, savez-vous pourquoi le capitaine a l’air contrarié ? Devons-nous craindre des ennuis ? Je ne peux m’empêcher d’être soucieuse… À mon avis, il se passe des choses étranges ici.

Edition 25/05/2020 06h40 par Umberlie
25/05/2020 06h37
Elindine d'Enumasam
Elindine d'Enumasam

Ah, cet homme ! Les dieux seuls savaient ce qui pouvaient bien trainer dans sa jolie petite tête bourgeoise ! Elindine soupira, étirant ses bras, son dos, ses jambes, faisant rouler les muscles tendus de ses épaules. Aussi insupportable fusse son mari, elle était néanmoins heureuse qu’il soit avec elle. Depuis le meurtre sauvage qui avait eu lieu tantôt, elle ne se sentait plus tout à fait en sécurité sur ce navire et il était clairement hors de question d’aller dormir sans Nedru, pour sa propre sécurité comme pour celle de son homme. Appuyée contre le grand mât, elle observait l’antiquaire du coin de l’œil, pensive, quand quelques notes de musique vinrent divertir agréablement ses soucis. Heureuse d’entendre que Cymbeline n’avait pas perdu le cœur à chanter, la rousse se laissa bercée par les évocations maritimes de la mélodie. Dans sa tête elle imaginait un Gerald bien différent du chétif matelot, un homme d’âge mur, le regard fauve et le juron rauque. Pourquoi cette image ? Aucune idée, mais elle n’était pas désagréable. Un nouveau soupir franchit ses lèvres, elle n’aurait pas non plus l’occasion de s’encanailler avec un musculeux et beau marin ce soir.

Elle n’eut guère l’occasion de s’appesantir davantage sur ses regrets, car la musique cessa, pour mieux faire place aux bruits de pas caractéristiques d’un Nedru qui allait encore s’attirer des ennuis. En suivant l’attention conjointe des personnes présentes sur le pont, Elindine pouvait constater qu’ils étaient bien arrivés à Laälmath, mais le capitaine semblait toujours renfrogné. D’où une nouvelle intervention, un peu trop enjouée à son goût, de son mari. Elle le suivit, se plaçant non loin derrière lui pour être mise au courant de ce qu’il se passait, mais toujours en retrait, pour se laisser une marge de réactivité au cas où. En passant, elle gracia Cymbeline d’un sourire et d’applaudissement silencieux pour sa chanson.

25/05/2020 10h23
Nezami
Nezami

Encore une fois, Nedru venait faire l'intéressant sous le nez du capitaine. Et clairement, le ton condescendant du jeune homme empourpra les joues du capitaine.

- Monsieur D'Enumasan, dites moi... quel est votre métier déjà ? Vous avez passé une bonne part de notre voyage à repeindre mon navire avec la bile de votre panse sans arriver à vous tenir droit. Alors, faites-moi plaisir. N'essayez pas de m'expliquer la situation.

Et sans plus de cérémonie, il quitta le gaillard arrière en lançant :

- Monsieur Sands, procédez aux opérations de mise en sécurité du navire pour la nuit. Vous connaissez la procédure.

Sur ces mots qui ne disaient rien aux voyageur, il s'éclipsa à l'intérieur.

Pendant ce temps, Cymbeline avait abordé Gerald avec plus de délicatesse. Le jeune homme lui sourit gentiment et vint s'assoir à côté d'elle... pour pouvoir parler à voix basse et n'être entendu que de l'Halfeline.

- Le capitaine est plus inquiet que d'habitude. Même si je n'ai pas beaucoup de bouteille sur le Lady Diana, il est bien plus affecté que d'habitude. Il souhaitait arriver à temps pour rentrer dans le port dès ce soir. Or, la luminosité commence à être trop faible. Même en connaissant bien la rade, il sait que nous ne pouvons progresser sans risque jusqu'à l'intérieur du port de Laälmath. Il va donc falloir passer la nuit en mouillage dans la baie et rentrer au port avec le levé du jour.

Il se leva ensuite d'un bond. Les manoeuvres allaient commencer.

- Je repasse vous voir dès que nous sommes auront arrêté le navire.

Et il fila pour aider à rabattre les voiles.

Pendant ce temps, Monsieur Robert Sands passait les ordres et guidait le barreur vers un endroit abrité proche de l'entrée du port.

Console R.P.

Lancé de 1d20+3 ~ [17] : 20

Lancé de 1d20+5 ~ [5] : 10

26/05/2020 08h05
Nedru d'Enumasam
Nedru d'Enumasam

Se mordant la lèvre pour ne pas sourire en regardant le capitaine s'en aller, Nedru posa une main sur la hanche, caressant sa chevalière du pouce de l'autre main.

-La bonne soirée alors !

Jeta-t-il d'un air parfaitement aimable. En se retournant vers sa femme, il se demanda si elle supporterait longtemps de le voir semer la zizanie. Elle lui glissa dans un sourire :

-Si tu passes par dessous bord, je n'irai pas te chercher, je te préviens...

Je suis un incompris ! Il sourit en lui prenant le bras. Mais c'était plus fort que lui et elle l'avait déjà constaté : il devait savoir ce qu'il y avait au fond d'autrui. Et si son ennui persistait... Après tout, il restait encore à faire remarquer au Bosco qu'il faisait un travail exceptionnel depuis ce matin en dépit d'explications quelconques. Mais la journée serait longue demain et il n'avait pas le cœur à perdre plus d'énergie en sottises.

- Nous devrions regagner nos affaires, je pense ? Faisons confiance à l'homme qui n'a pas repeint son bateau pendant la traversée : cette nuit a des chances d'être pénible.

En tanguant, il reprit la direction de ses quartiers, gratifiant Cymbeline d'un clin d'oeil au passage, puis focalisa son attention sur l'horizon, derrière eux, sur une mer dont la noirceur s'épaississait mollement, avant de s'enfoncer sous les planches du pont.

Edition 26/05/2020 16h29 par Nedru
26/05/2020 16h28