Nouveau monde ou paradis perdu ?

Fëanor s'en voulut d'avoir provoqué une telle réaction chez ces âmes perdues, avant de se dire qu'il n'était pas lié à leurs tourments. D'ailleurs, les voir ainsi ne le rassurait pas sur ce qui les attendait lorsqu'ils devraient rapporter les artefacts au site de fouilles.
Il laissa ses compagnons mener l'interrogatoire, visiblement plus doués pour amadouer les fous. Il les remercia d'un regard, s'effaçant le temps nécessaire.

Et en fin de compte, cela se termina par un geste surprenant. Fëanor retint un hoquet de surprise et baissa la tête pour cacher son regard réprobateur. Il n'avait malheureusement pas le pouvoir de soulager les pauvres ères d'une meilleure manière.

Alors, il osa enfin s'adresser à ses compagnons.

- Vous en pensez quoi de tout ça ?

Il y avait plusieurs manières de terminer cette conversation et très peu se déroulaient bien pour nos deux nains. C'est quand il fallut en venir aux mains que je compris qu'il fallait s'arrêter là.

Je me tournais vers mes deux camarades, la question se posait de si l'on continuait ou si on laissait tranquille ces malheureux. En soit l'on pourrait s'acharner... je connais des potions, des plantes qui servent à calmer les esprits mais je les ai toujours utiliser sur des personnes angoissées ou blessées physiquement ; jamais sur des personnes brisées comme ceux-ci.

"Je pense que l'on aura rien de plus. Si on les brusque rien ne dit que nous obtiendront plus de détails. Sans compter que niveau clarté..."

Je me redressa, faisant craquer mes genoux au passage, oh esprits des...

"Et puis, dis-je en réprimant une grimace, ce dont ils ont besoin maintenant c'est du repos. Ils sont au delà de toutes méthodes de guérison que je connaisse."

J'eu aussi une pensée pour leur commanditaire, un homme qui comptait obtenir un bénéfice de tous ces pillages mais qui n'étaient jamais descendu de lui même risquer sa peau dans ces souterrains. C'est un drôle de monde qu'ils nous ont tous amenés, vraiment...

"Oh et au cas où vous y penseriez... je n'ai aucune idée de ce que peut être cette histoire de manteau des abysses mais si cela permet d'entrer dans ces ruines sans s'y faire attaquer, il faudrait peut-être se pencher dessus quand on y ramènera les artefacts."

Les compagnons s'étaient naturellement rapprochés après l'événement musclé qui avait mit fin à l'interrogatoire - la torture ? - des nains. Autant pour debrieffer que pour se sentir en sécurité le concernant.

Le point soulevé par leur nouvel allié était effectivement intéressant et il convenait de se le noter dans un coin de la tête pour plus tard. Mais pour le moment, ils devaient retrouver les artefacts avant d'envisager de les rapporter... et ils n'avaient pas vraiment de...

Mère des glaces, pardonnez mon ignorance, bien sûr, vous avez raison !

Lorsqu'une idée soudaine se manifestait, Fëanor l'interprétait comme l'intervention divine de sa maîtresse et guide, Nolwë la sage. Après tout, qui pouvait soutenir le contraire ?
Le sourire du prêtre s'agrandit à mesure qu'il racontait à ses compagnons ce à quoi il venait de penser.

- Pour retrouver les artefacts, car c'est bien notre premier soucis, je sais qui pourra nous aider.
" La mère des petits... Elle devrait nous être d'une grande aide. Nous devons la contacter au plus vite.

Fëanor eut un instant d'inquiétude avant de se reprendre.

- Mais pour cela nous devons réintégrer la cité ! Avec tous les dangers que cela représente maintenant que nous sommes recherchés...

Sur cette dernière phrase, il se tourna vers leur guide nain, plein d'espoir.

- Connaissez-vous un moyen ? Un accès au système d'égout qui ne soit pas hermétiquement fermé par exemple ?

Dans cette auberge rance et malaisante, Jardag les laissa en conciliabule quelques instants. Il prit les deux nains, en commençant par celui qu'il avait assommé, par les épaules et les conduisit un peu à l'écart. Il ne leur parla pas vraiment mais eu des gestes fermes mais sans brutalité : une tape sur la joue ou dans le dos, une main sur l'épaule... à la fin, il sortit une petite bourse qui avait l'air bien légère et la donna à celui dont le visage avait à moitié disparu. Il restait discret sans vraiment se cacher.

Il revint finalement au moment où les trois compères chutaient sur la nécessité de retourner en ville. Sans répondre immédiatement, il opina du chef comme pour dire qu'il validait leur idée :

- Vous avez raison de ne pas trainer dans les parages. Vous serez beaucoup plus difficile à identifier dans la cité qu'au milieu des nains. Et si je peux me permettre, même si je respecte mes camarades, tous autant qu'ils soient, la nécessité finira par pousser l'un d'entre eux à se faire quelques pièces sur votre dos. Je vais donc vous conduire dans un endroit discret qui vous permettra de passer outre... et de retrouver vos affaires.

il eut un petit sourire espiègle.

- J'avais fait un pari qui s'est révélé juste. Votre équipement vous attend auprès des amis de Vittorio.

Sur ces entrefaites, il les fit sortir par la porte de derrière qui donnait sur une courette et aux latrines. Au-delà, une petite porte s'ouvrait sur l'arrière du campement nain. Ils cheminèrent à l'orée de la végétation pendant quelque temps. Leur vision de la cité leur permettait de dire que les recherches avaient lassé la garnison qui avait retrouvé la sécurité des murs. En revanche, la surveillance semblait renforcée.

Jardag leur signala qu'il hésitait entre deux chemins : l'un assez direct, qui était une porte abandonnée donnant sur le quartier des entrepôts. Le rendez-vous était fixé là avec Vittorio mais la garde renforcée l'inquiétait. L'alternative impliquait de passer sur la plage pour rentrer dans le quartier des armateurs. Plus long mais sur une corniche très peu gardée. Ils sentirent qu'il allait leur proposer de choix mais il se ravisa avec un frisson et son visage pâlit.

finalement, ils arrivèrent à flanc de colline au milieu des fougères. Une quinzaine de mètres à découvert les séparait de la vieille porte vermoulue. Au dessus, les gardes étaient bien là. Malgré la pesanteur de la chaleur et de l'humidité de ce milieu de journée, tout laissait penser qu'ils avaient aux aguets.

Il était temps de passer à l'action. Lorsqu'ils donneraient leur feu vert au nain, celui-ci ferait un signe discret. Il faudrait alors courir et se faire le plus discret possible jusqu'à se retrouver à l'abri de la muraille. Entre eux et la porte, il y avait quelques rochers auxquels des touffes de végétations s'étaient accroché et qui fournissait un abri léger, mais impliquaient de zigzaguer.

Quelle allait être la stratégie des compagnons ?

L’annonce de retrouvaille prochaine avec leurs divers équipements n’émut guère la jeune femme : elle avait trimballé vaillamment son barda du bateau jusqu’ici. Ce n’était pas très lourd, alors autant le prendre, se disait-elle, bien que cet état d’esprit ait failli lui couter cher lors de la dernière attaque du monstre tentaculaire. La perspective de retrouver enfin l’extérieur, le ciel et la lumière du jour, ça, en revanche, c’était une perspective qui faisait naître un petit frisson d’excitation dans sa nuque.

Certes, l’air moite et chaud n’était pas vraiment ce qu’elle aurait préféré sentir en sortant, mais comparer aux boyaux souterrains des nains, c’était le paradis. Ils étaient toujours recherchés, cela dit, et Elindine n’avait pas vraiment le loisir de profiter autant qu’elle l’aurait voulu de sa liberté « retrouvée ». Le chemin que leur indiqua Jardag n’était pas sans risque mais avait l’air relativement sûr. La rousse s’avança un peu, regarda autour d’elle, aux aguets, cherchant avec méfiance comment sa prochaine action pourrait mal tourner, puis se décida enfin.

Elle grommela quelque chose sur le fait qu’elle aurait préféré être un peu plus masqué des yeux des gardes, puis fit signe à ses compagnons qu’elle passait la première et s’engagea. Aussitôt, comme invoquée par sa mauvaise humeur et son inquiétude, un épais brouillard se leva, léchant le pied de la muraille et lui permettant de se déplacer, certes, en y voyant un peu moins bien, mais en étant un peu mieux cachée de la patrouille, plus haut.

Sort de niveau 1 : Nappe de brouillard

Fëanor se laissa guider, prenant soin de repérer les lieux, aux aguets des signes et indices qui pourraient signaler un observateur dissimulé.

Finalement, ils arrivèrent aux abords de la ville, et de son immense rempart. Depuis qu'ils étaient recherchés, ces hauts murs prenaient une toute nouvelle dimension. Le prêtre observait les créneaux avec circonspection, persuadé qu'une respiration trop forte suffirait à le faire repérer des sentinelles !
Il en était encore à se jouer mille scénario pour tenter de passer inaperçu lorsqu'Elindine ouvrit la marche, faisant se lever un brouillard surnaturel à même de la dissimuler aux yeux des gardes.

Mais ! Ils vont pas se laisser berner... un brouillard qui se lève sans raison et aussi vite va leur mettre la puce à l'oreille !

Hésitant, Fëanor observait le mur et tendait l'oreille, pour être sûr que l'alerte n'allait pas être donnée. Les secondes s'égrainèrent, angoissantes, avant qu'il ne s'élance le plus discrètement possible, un peu rassuré par l'absence de mouvement.

[Discrétion : 19]

Au milieu de son propre brouillard, Elindine se déplaçant à vive allure, fendant les volutes et sans lever la tête. Derrière, Fëanor hésita un instant puis se fondit littéralement dans le brumes d'un pas plus lent mais éthéré. Sa discrétion et son pas plus lent lui donnèrent même le loisir de dresser la tête pour s'enquérir des gardes poster. Et ses inquiétudes étaient fondées. Difficile de savoir si cette magie avait attiré l'attention plus que masqué leurs déplacements, ou si les hommes avaient aperçu la rouquine, mais ils scrutaient le sol en parlant à vive voix.

En tout cas, il ne fallait pas trainer. Où pouvait bien être passé Nuage Noir ? Ni l'un ni l'autre des compères ne l'avaient vu depuis le levé de brume. Ils arrivèrent au pied de la vieille porte, ahanant, et et virent la vieille porte vermoulue rouler sur ses gonds grinçants. Vittorio se tenait derrière et leur faisait signe de le rejoindre en vitesse. Et comme ils passaient sous la voûte, Nuage Noir émergea, presque accroupi mais semblant flotter au dessus du sol.

En un instant, la porte fut refermée et le regard du docker leur demandait comment s'était passée la "traversée". Seul, le prêtre savait que quelque chose se tramait en haut et que la garde enverrait peut-être une patrouille. D'ici une minute tout au plus, ils auraient sans doute de la visite. Combien d'hommes ? Impossible de le dire.

Autour d'eux, il n'y avait qu'une impasse d'une cinquantaine de mètres flanquée d'entrepôts désaffectés (sans doute du fait de la baisse des stocks). Un capharnaüm de tonneaux et de caisses vides jonchait les bords de l'artère, souvent presque jusqu'au toit des hangars. Toits qui leur offraient une échappatoire vers les autres ruelles mais aussi un passage à découvert. Il fallait décider - et vite - de la stratégie : Courir le plus vite possible en espérant sortir de la nasse avant l'arrivée des soldats ? Grimper par les toits ? Fracturer une porte pour se cacher dans un hangar ? Se terrer dans les décombres de la rue pour disparaître ? Ou pour une embuscade ?

La décision ne serait pas facile à prendre... mais elle devrait être rapide !

Mais pourquoi n'était-il pas surpris ? Fëanor redoutait ce moment, et il ne fut pas déçu. Comme il le pensait, ils avaient été repérés lors de leur traversée. Mais ils n'avaient pas le temps de revenir sur leur décision.
Il se glissa à l'intérieur, à la suite d'Elindine et observa les alentours, à la recherche d'une échappatoire... qu'il ne trouva pas !

- On est repéré ! chuchuota-t-il.
" Ne traînons pas ici !

Ils seraient vite repérés dans la ruelle qui leur faisait face, aussi discrets pourraient-ils être. Les gardes sur les remparts auraient beau jeu de les arroser de carreaux d'arbalète.
S'engageant dans l'étroit chemin encombré de caisses, il longeait le mur, cherchant à positionner l'ennemi pour éviter les mauvaises surprises. En fonction du temps de réaction de la garde et de leur stratégie, il aviserait !

[Discrétion (1 + 5 = 6) + Perception (14 + 7 = 21)]

Trop occupé à observer les alentours, le prêtre sentit trop tard sa jambe heurter un tas de cagettes qui s'écroulèrent dans un fracas qui semblait sans fin. Maudissant intérieurement ceux qui avait laissé un tel fatras, il observa attentivement les hauteurs. Un peu rassuré par ce qu'il voyait, Fëanor remercia Vittorio pour son initiative. Désaffectée, cette entrée se trouvait dans un angle mort. S'agissant d'une sorte de check-point pour les sorties de marchandises, les constructeurs n'avaient pas dût se préoccuper d'avoir une vue dégagée au dessus. Une sorte de fortin protégeait la porte... et du coup, celui-ci coupait un peu la vue de chaque côté sur le chemin de ronde. Du monde devait arriver, mais personne n'était visible juste au dessus pour le moment... Peut-être que leur arrivée se ferait par le sol... mais par où ?

- Restons groupés... proposa-t-il en reprenant son chemin, plus attentif à son environnement immédiat cette fois-ci.

Il ne fallut pas bien longtemps pour qu’ils passent le chemin tous ensemble. Elindine était concentrée, peut-être trop, si bien qu’un haussement de sourcil surpris marqua sa stupeur quand Fëanor leur révéla qu’ils étaient repérés. Elle était pourtant certaine d’avoir été discrète… C’était un peu embarrassant, mais toujours moins que de voir le prêtre s’empêtrer les pieds dans un tas de cagettes. Si elle avait eu encore des doutes sur leur discrétion, ils étaient à présent entièrement dissipés. Elle adressa un sourire crispé au melessë. Tant pis, ils auraient peut-être la vitesse pour eux.

- Entendu, filons vite d'ici. Vittorio, je vous suis.

La rousse s’élança donc à la suite de Vittorio, toute entière concentrée sur l’idée de sortir d’ici vite et d’atteindre un lieu plus sécurisé aussi rapidement que possible.

Nuage Noir semblait flotter derrière eux lorsqu'ils pénétrèrent dans la ruelle encombrée. Ils l'avaient presque oublié. Visiblement, il ne se préoccupait pas beaucoup de stratégie mais était prêt à apporter son aide si besoin.

Dès qu'Elindine et Fëanor eurent donné la consigne stratégique qu'il attendait - en gros "fonçons" - il s'élança dans la ruelle sans vraiment s'encombrer de savoir s'il heurtait au passage quelque caisse ou cagette mal a propos.

Ils déboulèrent ventre à terre à l'extrémité de la ruelle. A leur gauche, une petite équipe de cinq gardes arrivait d'un pas pressé. Assez lourdement équipés, ils seraient sans doute moins mobiles qu'eux mais plutôt coriaces à tomber.

Vittorio ne prit pas le temps de reposer la question et piqua un sprint dans la ruelle qui sinuait sur leur droit. Il faudrait maintenant le suivre et distancer les autres.

ROUND I

[Elindine 19 - Fëanor 19 - Garde A1 14 - Garde C 11 - Garde B1 10 - Garde B2 9 - Vittorio 6 - Garde A3 5 - Nuage Noir 5 ]

Le petit groupe partit au pas de course pour prendre de vitesse leurs poursuivants. Au vu de leur empressement, ils n'avaient pas pris le temps de faire le portrait des gardes mais ils savaient au moins qu'ils étaient cinq et bien armés. Mieux valait prendre le large pour s'évaporer au détour d'une ruelle qu'affronter des militaires en plein jour.

Vittorio prit la tête de l'équipe d'un pas rapide et décidé. Malgré son âge, ses muscles noueux et entretenus et son pas de marathonien ne laissaient aucun doute quant à ses capacités martiales. Derrière lui, le frêle Nuage Noir semblait flotter au dessus du sol. Contre toute attente, il avançait à un rythme effréné qui permettrait de semer les cinq gaillards.

Malheureusement, les deux autres compagnons étaient moins alertes, sans doute victime de la fatigue des derniers jours et de l'enfermement. Fëanor était derrière mais son pas restait ferme. En revanche, Elindine était à la traine et semblait montrer des signes de fatigues.

Ils débouchèrent sur une sorte de place. A droite, des étals contre un mur. En face, deux impasses. Une rue large repartait sur la gauche. Vittorio et Nuage Noir attendait déjà les deux autres à son embouchure quand les premiers gardes débouchèrent sur la place.

Elindine sentait qu'un point de côté n'était pas loin de la prendre. Clairement, elle ne pourrait plus continuer à courir à ce rythme et les autres étaient sur ses talons. Il fallait trouver une solution plus expéditive que la fuite...

Round 1

Plan
[Fëanor 19 - Elindine 19 - Garde A1 14 - Garde C 11 - Garde B1 10 - Garde B2 9 - Vittorio 6 - Garde A3 5 - Nuage Noir 5 ]

La situation leur échappait ! Talonnés par la garde, ils n'arrivaient plus à creuser l'écart et la fatigue des muscles laisseraient bientôt place à la douleur... Fëanor, entre deux inpirations, prit le risque de ralentir et de regarder derrière lui.
Elindine était à une dizaine de mètres à la traine. Mais surtout, ils avaient au moins cinq poursuivants ! Il fallait agir vite, car ce n'était pas moins que l'élite de la garde locale qu'ils avaient sur les talons ! Les fameux halfelins guerriers que tous redoutaient ici.

S'en remettant comme toujours à l'infinie puissance de la Maîtresse du Temps, le prêtre posa sa main sur la fleur de givre d'argent qu'il portait autour du cou.

Nolwë, donne-nous la force ! l'invoqua-t-il d'une pensée.

[Conduit divin : Instant décisif]

Puis, concentrant l'énergie divine, il s'adressa au deux adversaires les plus proche avec toute l'autorité de sa puissante maîtresse :

- Fuyez !

[Lance Injonction avec un emplacement de sort de niveau 2]

Se faisant, il se laissa rattraper par Elindine et la soutint dans sa course.

Okay, l’endurance n’avait jamais été son fort, mais de là à se faire balader par un petit vieux ! Si la situation n’était pas aussi catastrophique, Elindine aurait sans doute trouvé la situation humiliante, malheureusement elle n’avait pas la liberté d’en penser quoique ce soit. Les cinq halfelins sur ses talons et qui arrivaient, malgré leur équipement et leurs courtes jambes, à la rattraper aussi, menacer de mettre fin à leur escapade, éventuellement de façon funeste.

Fort heureusement, Fëanor ne semblait pas prêt à l’abandonner. Il se retourna et elle se sentit prise d’un élan qui lui permis de rattraper le prêtre, se positionnant sur l’estrade qui longeait une maison à côté de lui, sous une galerie qu’elle pourrait peut-être escalader si besoin.

[Action – déplacement]

Pour le moment elle préférait se remettre de son point de côté et de prendre le temps d’estimer la situation. De là où elle était, elle avait une vision parfaite des gardes qui arrivaient dans la petite place. Levant le bras, elle pointa du doigt le premier à y entrer.

[Action bonus – Marque du chasseur sur le garde le plus proche]

Si le petit tour du prêtre fonctionnait, elle aurait là une belle occasion de les cueillir... Mais elle serait plus efficace en hauteur : sur la galerie. Elle fit un pas en arrière pour l'élan et s'élança, appuyant de son pied gauche sur une poutre pour gagner les quelques centimètres supplémentaires qui lui offriraient une prise solide sur le rebord. Elle profita du premier mouvement de balancier pour remonter un peu plus et se hisser sur la rembarde, avant de passer de l'autre côté, à plusieurs mettre au dessus des gardes, à couvert derrière la barrière.

[Action - athlétisme + acrobatie : monter sur le toit de la galerie]

De là, elle gardait un oeil sur leur poursuivant, tout en sortant son arc et une première flèche. Elle n'avait pas remarqué s'ils étaient armés pour un combat à distance mais, pour le moment, personne ne faisait mine de la rejoindre. Seul Fëanor s'était déplacé sous la galerie. Sa flèche encochée, elle attendait les prochaines actions des halfelins.

Round 1

Plan
[Fëanor 19 - Elindine 19 - Vittorio 16 - Nuage Noir 15 - Garde A1 14 - Garde C 11 - Garde B1 10 - Garde B2 9 - Garde A3 5 ]

Voyant arriver la petite bande, mais surtout la troupe bien armée et redoutée des halfelins du gouverneur, les badauds s'étaient vivement écartés du passage. On pouvait même dire qu'ils avaient fui la place comme des rats découverts dans un sac de grain ! Seuls, ceux qui étaient acculés contre les étals s'étaient fait tout petit.

Pendant ce temps, en moins de temps qu'il n'avait fallu pour le dire, Elindine avait virevolté au sommet d'une galerie. Après une impulsion souple et vigoureuse, elle n'avait eu aucun mal à s'accrocher à un pilier et, d'une volte, avait atterri derrière la rambarde du premier étage

Fëanor, qui se tenait maintenant juste en dessous d'Elindine, réalisa horrifié que son sort avait échoué. Ou plutôt... les solides gaillards avaient une volonté suffisante pour que son sort glisse sur eux comme une pluie de printemps. Il les vit commencer à avancer sur lui et dégainer leurs épées courtes... Enfin... à bien les regarder, l'un semblait sur le point de flancher.

C'est alors que, tel un taureau au milieu d'une arène, déboula une forme massive sur la droite de leur champs de vision et sembla oblitérer tout le reste de sa présence. En même temps, les compères virent un bout de bois s'en échapper et percuter violemment le premier adversaire. fauché net dans sa course à la base de l'épaule, le gaillard s'affala sur le sol avec des saubresauts.

Ils réalisèrent alors que la forme charpentée et bien équipée n'était autre que Vittorio, dont le visage était cagoulé, et qu'il venait d'expédier une hachette bien aiguisée pour cueillir leur plus proche adversaire.

- Dans la ruelle ! cria-t-il en montrant du doigt une petite entrée sombre sur leur droite

Nul ne saura jamais si la raison en était la magie de Nolwë ou la brutalité du docker, mais le second éclaireur flancha complètement et tourna les talons en hurlant.

Trois halfelins lourdement armés et protégés arrivaient en sens inverse. Les deux premiers avaient des haches de guerre et les tenaient d'une main experte. Le troisième, à l'uniforme sombre et élégant, tenait un lourd marteau à deux mains.

- Rendez-vous ! cria ce dernier en ralentissant légèrement le pas. Vous ne vous échapperez pas. Nous finirons pas vous trouver, où que vous vous cachiez...

Mais avant qu'il ait terminé sa phrase, une épaisse nappe de brume les engloutit.

Nuage Noir regarda ses compagnons avec une grimace qui devait mimer un sourire, fit-un signe de tête à Vittorio pour signifier qu'il avait compris son beuglement, et détala à petits pas rapides dans la ruelle en question.

Round 2

Plan
[Fëanor 19 - Elindine 19 - Vittorio 16 - Nuage Noir 15 - Garde A1 14 - Garde C 11 - Garde B1 10 - Garde B2 9 - Garde A3 5]

Fëanor assista impuissant à l'échec retentissant de sa magie, les halfelins ignorant son ordre avec une nonchalance qui frisait l'insolence ! Mais il avait d'autres priorités que de s'apitoyer sur son incompétence pour le moment.
Consciente de sa position, Elindine avait d'ailleurs en vue le point surélevé le plus proche. Le prêtre la suivit jusqu'à ce qu'elle s'élance dans les airs, disparaissant presque au sommet de la galerie... l'acrobatie le prit tellement de court, qu'il marqua un temps d'arrêt.
Au même moment, ses autres compagnons entrèrent en piste, faisant naître un espoir dans l'esprit de Fëanor !
Les assaillants les plus proches fuyant, une brume occultante s'élevant en un instant...

Bien ! Chaque sconde compte !

Le docker suggéra de courir dans la ruelle... mais Elindine serait de nouveau seule ! Sans parler du fait qu'ils avaient beau être à l'abri des regards, on les avait clairement entendu.
Fëanor prit alors le partit d'une autre option... La puissance de sa Dame allait parler !

- Evanesca... prononça-t-il en tournant la tête vers sa destination.

Une brume argenté l'enveloppa aussitôt, le téléportant instantanément au sommet du toit, juste au dessus d'Elindine. Il mit moins d'une seconde à reprendre ses esprits. Il l'appella juste assez fort pour ne pas se faire repérer, lui enjoignant de le rejoindre, s'efforçant d'être aussi discret que possible.

- Eli ! Par ici... vite !

Aidant son amie s'il le pouvait, il s'éloigna discrètement dès qu'elle fut à ses côtés.

[Action bonus : Marche de brume
Action : Assister
Déplacement + Discrétion]

Apparemment les deux vieux briscards avaient quelques tours dans leurs sacs. Parfait, cela lui laisserait le temps de filer en douce. Pour aller où, elle ne savait pas très bien, mais elle estimait qu’elle avait plus de chance d’échapper aux gardes sur les toits qu’au sol. Elle s’apprêtait à ranger son arc, quand une volute de brume libéra une silhouette humanoïde juste au-dessus d’elle. Elle banda son arc un bref instant avant de reconnaître Fëanor. Elle soupira de soulagement puis s’élança vers lui pour mettre le plus de distance entre eux et les halfelins en arme : Vittorio et Nuage avaient pris le Nord, alors ils en feraient autant, à moins que le melessë ait quelque chose à redire. Après tout, il connaissait mieux le terrain qu’elle…

[Action - déplacement discret]

Les deux compagnons, depuis leur promontoire, voyaient assez bien la scène au début : Vittorio et Nuage ne trainaient pas. Ils avaient compris que que les baladins prendraient leur propre chemin. leurs adversaires émergèrent ensuite progressivement du brouillard, cherchant une piste. Ils semblèrent privilégier le sol et la ruelle mais les deux compères ne prirent pas plus de temps à étudier la situation pour ne pas attirer l'attention. Ils déguerpirent en direction du Nord en restant sur la face cachée des toits. ils purent un temps voir leurs amis sinuer avant de perdre leur piste au milieu des petites rues. Vittorio devait bien connaître son affaire.

Ils étaient donc maintenant seuls, mais ils ressentaient étrangement un sentiment de sécurité. L'ensemble des diversions avaient-elles bien fonctionné ? Vittorio les avaient-ils emmené sur la bonne piste. C'était ce l'impression qui chevillait Elindine. Son sort lui donnait la sensation que l'éclaireur halfelin suivait la piste du docker comme un limier suivrait une proie. Elle ne saurait dire pour les autres, mais au vu de leurs armures, elle leur souhaitait bon courage pour les suivre sur les hauts.

Ils trouvèrent rapidement un balcon peu exposé où ils pourraient s'accroupir pour décider de leur trajet. Ils connaissaient désormais assez bien la ville pour s'y repérer : Elindine avait le flair des chiens des rues et Fëanor habitait ici depuis désormais un mois. Mais où iraient-ils ? Retourneraient-ils au Tigre à écailles pour tenter de retrouver leurs autres compagnons ou attendre que Vittorio les recontacte ? Chercheraient-ils Nedru ? Ou rejoindraient-ils le quartier du port pour avoir plus de chances de tomber rapidement sur leurs nouveaux amis ? Et dans ce cas, fallait-il privilégier la maison des dockers ou un lieu plus discret que Fëanor connaitrait ?

Tel deux félins en vadrouille, le duo se faufilla sur les toits avec dextérité, évitant tout bruit qui aurait pu les trahir. Rapidement, ils firent hors de danger.
Pourtant, ils devaient retrouver leurs compagnons... et ce, sans se faire ceuillir par la garde de préférence.
Fëanor avait bien une idée, mais à se chercher ainsi dans les ruelles, ils pouvaient y passer des semaines sans se croiser ! A moins qu'il voit juste et que Vittorio pense à la même chose.
Quoi qu'il en soit, le prêtre ne prendrait pas la décision seul. Ainsi, après quelques regards alentour pour s'assurer qu'ils étaient seuls, il s'adressa à Elindine.

- Une idée sur notre destination ? Ou devrions-nous agir seuls ?

Cavalant sur les tuiles, regardant autant où elle mettait les pieds que le chemin à prendre, Elindine savourait le petit sentiment grisant qu’il y avait toujours à échapper à des hommes de loi. La satisfaction aurait pu faire éclore un fin sourire aux lèvres de la rousse, si Fëanor n’avait pas très justement ramené ses pensées vers un problème plus pressant. Elle n’eut pas à réfléchir longtemps. Une journée ; c’était le seul moment de liberté dont elle avait pu jouir dans cette fichue ville. Autant dire qu’elle n’avait pas la moindre idée de ce qui aurait pu constituer un refuge adéquat à leur situation.

- Je ne sais pas. Pas le Tigre à Ecailles, c’est tout ce que je peux dire, ironisa-t-elle sans ralentir leur progression. Je vous suis.

Si le melessë n’avait pas plus d’idée… Eh bien, il leur faudrait courir jusqu’à en trouver une. Elle dénicherait bien une masure abandonnée ou un quelconque endroit propice à une pause, le temps d’aviser. Mais elle espérait bien que Fëanor ait une meilleure option à leur disposition.