Nouveau monde ou paradis perdu ?

Qualité de l'interprétation du personnage (RP) Allant de 1 à 5 :
  • 1 : Interprète très mal son personnage, en contradiction avec son alignement, etc...
  • 2 : Interprète assez mal son personnage, (vague omniscience, utilisation d'informations hrp)
  • 3 : Interprète correctement son personnage.
  • 4 : Interprète bien son personnage et le fait évoluer, utilise ses traits, son background, etc...
  • 5 : Interprète très bien son personnage et lui donne une personnalité identifiable qui contribue à en faire un personnage mémorable.
Qualité de jeu en groupe, de 1 à 5 (jeu) :
  • 1 : Ignore ou empêche le groupe de faire évoluer les situations qui sont crées, qu'elles soient utiles au scénario ou non.
  • 2 : Ignorer ou empêche un joueur ou le MJ de faire évoluer les situations qu'il créé.
  • 3 : Joue dans le sens du groupe.
  • 4 : Permet à un autre joueur ou MJ de faire évoluer ou de créer des situations de jeu ensemble.
  • 5 : Permet au groupe de faire évoluer ou de créer des situations de jeu ensemble.
Qualité de forme (qualité) de 1 à 5 :
  • 1 : Fautes de français nombreuses et non respect des conventions d'écriture.
  • 2 : Lecture globalement désagréable ou peu compréhensible.
  • 3 : Qualité correcte.
  • 4 : Bonne qualité d'écriture, inventivité, synthétique ou facilement compréhensible.
  • 5 : Très bonne qualité d'écriture, style propre.
Nedru d'Enumasam
Nedru d'Enumasam

L'antiquaire réagit aux propos du docker avec un sourire poli, grattant même ses cheveux dans un mouvement de gêne qu'il estimait parfaitement imité. Nombreux étaient les explorateurs qui revendaient leur butin, il n'avait cure d'être assimilé à l'un d'entre eux. Ce qui l'ennuyait un peu plus, c'était l'odeur du sac à dos de sa femme. Son idée avait beau avoir été brillante, elle se retournait contre lui maintenant qu'ils avaient rejoint un semblant de civilisation. Et son petit tour avait beau être fort pratique, il restait généralement actif pendant une bonne heure et sans que l'on puisse rien y changer.

Qu'importe ! Ils étaient dépenaillés et blessés, l'odeur de mort qui restait sur eux pourrait donner encore plus de crédit à leurs récits !

Tiré de ses pensées par la vocation du melësse, il ne se fit pas prier pour être examiné et se laissa soigner en grognant de douleur. Oubliant bientôt le regard goguenard de sa femme, il savoura bien vite la sensation de respirer plus facilement. Il lui semblait garder un goût ferrugineux en bouche mais l'un dans l'autre, c'était bien plus agréable.

-Merci l'ami.

Fit-il en détaillant d'un œil le symbole sacré qui pendait à son cou. Il ne put s'empêcher d'en estimer la valeur d'un rapide coup d'oeil, avant de ranger la trousse prêtée à l'homme de foi et de se remettre en route. Il hocha la tête aux mots de Cymbeline, jetant un regard plutôt dépourvu d'émotion à celui qui les avait rejoint, savourant d'avance le désarroi qu'il afficherait devant leur refus de lui répondre.

Mais passé ce petit plaisir malsain, il considéra qu'ils devaient accorder leurs violons sur leur version de l'héroïque entrée en ville et sans arrêter de marcher lentement, il se racla la gorge avant de narrer :

- Nous faisions route sur une mer calme, quoi qu'inquiétante. N'ayant croisé personne sur les flots, l'équipage était tendu. Le capitaine savait des choses que d'autres ignoraient et quand les rivages d'Acolat furent en vue... Il refusa de mener son navire vers une épave échouée contre les falaises, ignorant de potentiels survivants en quête de sauveurs. Il avait peur. De quoi ?! Nous allions bientôt le savoir.

Son élocution avait beau reprendre des codes du drame, il donnait à son ton tour à tour l'intonation du gag et du plus grand sérieux.

- Au petit matin, un monstre odieux attaqua le Lady Diana ! La cale était touchée et le navire prenait l'eau. Des tentacules immenses fouettaient l'air tandis que le capitaine et ses hommes fuyaient leur bâtiment ! Une onde mentale traversa notre esprit, venant à bout des plus faibles : les marins nous attaquaient désormais au milieu du désastre !

Mimant par quelques arabesques des coups d'épée imaginaires, Nedru poursuivit, manifestement amusé par son numéro.

- Le monstre nous abandonna un temps, juste ce qu'il lui fallait pour engloutir le capitaine sournois et sa bande de couards ! Pendant ce temps, vos serviteurs parvenaient à sauver ce qu'il restait du bateau, tendre les voiles et redresser la barre ! Impossible d'entrer en ville poliment : nous fonçâmes nous écraser contre les quais ! Rude choc, mais les survivants tenaient le coup !

Nous nous sommes cachés puis avons imploré l'aide des gardes qui répondirent par des jets de pierre. Alors vinrent les noyés... Ils étaient indénombrables et il en venait autant que nous les tuions ! Mouraient-ils d'ailleurs vraiment ? Alors que le hangar dans lequel nous nous étions barricadé menaçait de céder sous les assauts des monstres, Marmenir Bubudir fit le sacrifice ultime et incanta son dernier sortilège. Malheureusement, il ne pouvait partir avec nous et son cri résonne encore à mes oreilles, je me souviens de nos corps s'évanouissant hors du hangar pour nous permettre de passer les murs.

Nedru ferma le poing, l'air désolé.

- C'est ainsi que vous nous avez trouvé, Fëanor. A cet endroit précis, d'ailleurs, où le sort vient de nous projeter. N'est-ce pas ?

Souriant toujours, l'antiquaire observa la réaction du nouveau autant que celle de ses alliés. Les deux marins, surtout, lui faisaient désormais l'impression d'être un poids mort qui pourrait tout faire capoter.

Edition 12/12/2020 20h15 par Nedru
12/12/2020 20h12
Nezami
Nezami

A la suite de demi-elfe, la petite troupe se mit en marche. Ils prirent l'une des ruelles en face d'eux et débouchèrent rapidement sur une artère plus grosse. Les bidonvilles cédèrent la place à des taudis. Les maisons étaient plus hautes, en bois et en terre chaulée, parfois avec des éléments de pierre, mais l'ensemble était plutôt misérable. On avait donc réussi l'exploit de faire une ville à la fois neuve et en ruine !

Nedru avait bien remarqué que depuis leur arrivée dans ces murs, les deux marins étaient restés muets et à l'écart. Comme s'ils étaient mal à l'aise. A l'idée de quoi ? D'être célèbre ? De mentir ? ou simplement d'être dans enserrés dans une ville murée ? Il faudrait peut-être en parler avec eux... plus tard. Einarr, du reste, partageait l'attitude de ses deux compères loups de mer.

Dès qu'ils avaient débouché sur la grand rue, la rupture avait été frappante. Ils avaient quitté un lieu désert où seuls quelques regards en coin au détour d'une fenêtre minable les croisaient. Ils étaient maintenant au milieu d'une certaine cohue. Beaucoup de monde se trouvait dans la rue à cette heure, discutant, s'échangeant de menus objets, des services ou des insultes dans des langues diverses. Souvent du Cyfand, mais aussi une autre langue qui semblait un patois local. Les étals ou les simples couvertures qui couvraient parfois le sol pour proposer des produits étaient bien vides ou bien tristes... De l'ail, un peu de poisson séché qui devait se vendre à prix d'or, d'autres aliments... Ce n'était pas l'abondance en tout cas.

Au début, la vie locale les avait ignorés mais peu à peu, sans doute du fait d'une attitude volontairement conquérante et assurée, les regards s'étaient tournés vers eux, des messes basses ou des "oh !" ou encore "heu ?" les avaient accompagnés. le climat pesant d'anxiété et de tension qui régnait au début laissait progressivement place à autre chose, mélange d'étonnement et ébahissement parfois teinté d'admiration, parfois d'inquiétude voire de franche hostilité.

Les compagnons tournèrent à droite puis tout de suite à gauche pour arrive sur un quartier totalement improbable : Le côté gauche, moins pauvre que la rue précédente, restait assez loqueteux alors qu'en face, les façades de droite étaient fréquemment en pierre, les immeubles plus élevés. Des gardiens en livrée attendaient à la porte de chaque villa ou demeure et chacun semblait rester sur son propre trottoir : Les pauvres d'un côté, des gens jeunes, athlétiques et armés de l'autre. Au milieu de ça, les compagnons semblaient un éléphant dans un magasin de porcelaine ! Et les gens en armes semblaient de loin les plus éberlués par leur vue.

Ils débouchèrent finalement sur une grande place sablée. Au centre, un monument assez gigantesque désignait une femme tenant une balance d'une main, une gerbe de l'autre. En dessous, le piédestal figurait des proues de navires partant dans cinq directions. Plusieurs petites fontaines étaient aménagées à espaces réguliers. L'espace était assez socialement séparé. A leur gauche, des gens du commun et quelques boutiques, à leur droite, des frontons d'administration et la soldatesque. En face, un mélange bigarré à l'allure nonchalante qui représentait l'essentiel ces personnes qui traversaient ou stationnaient sur la "Place centrale".

Et juste à la droite des compagnons en entrant sur la place, une imposante bâtisse à trois étages au fronton baroque, aux larges fenêtres, construire en pierres de taille. "Le Tigre à écailles" était devant leurs yeux. Une légère affluence se retrouvait déjà sur le pas de la porte et de la musique douce s'échappait de la porte ouverte en même temps que des éclats de voix.

13/12/2020 17h10
Elindine d'Enumasam
Elindine d'Enumasam

La commerçante ne se fit pas prier pour assister au mieux le prêtre. Après les aventures de la veille et du jour-même, ce n’était pas un gros hématome qui allait lui faire tourner de l’œil. Et puis le spectacle du petit melessë massant délicatement le cou de son mari était aussi inattendu… Qu’« intéressant », aux yeux de la jeune femme. Pour ce qui était du spectacle, son époux n’en avait pas tout à fait fini. Une fois soigné et lancé sur les pas de leur nouvel allié, il entama le conte de leur épopée avec un jeu et une intonation qui força la rousse à se mordre la lèvre, puis à la couvrir de son poing, pour ne pas trop afficher l’amusement sur ses traits.

Elle avait, cela dit, d’autres sujets pour s’occuper. La ville se dévoilait enfin sous leurs pas et Elindine se sentait presque frémir d’impatience, jetant de brefs regards un peu partout : les bâtiments, les passants, les rues, les équipements de gestions des eaux et des déchets, l’éclairage public, l’orientation du soleil et le jeu des ombres sur les murs. Elle notait tout cela dans un coin de sa tête, attentive, alerte, aussi à l’aise qu’elle pouvait l’être dans un environnement qu’elle ne connaissait pas encore, mais qu’elle avait à cœur de découvrir.

Ses yeux se posèrent enfin sur sa petite troupe, l’amenant à considérer les deux marins. Elle se doutait que les deux ne se quitteraient pas et l’attachement naissant du plus jeune pour la petite barde les poussait probablement à rester avec eux. Ou alors ils se rendaient bien compte qu’ils n’avaient guère de choix. Néanmoins, pour que le conte tienne, il fallait que chacun le narre, si ce n’est avec la même ardeur que Nedru, au moins avec une conviction suffisante. Se plaçant à hauteur du bosco, elle murmura à l’adresse du marin :

- La mer vous manque-t-elle déjà ? Ou alors vous ne goutez pas au talent de conteur de mon bien-aimé ?
« Vous pouvez me le dire, vous savez, il parait que les critiques sur un homme ne sont jamais mieux reçues que par les oreilles de sa femme, conclut-elle avec un sourire encourageant.

Console R.P.

Lancé de 1d20+7 ~ [16] : 23

Edition 13/12/2020 22h27 par Nezami
13/12/2020 18h22
Nezami
Nezami

Elindine, aux aguets, notait tout ce qu'elle parvenait à emmagasiner dans son esprit. Elle voyait bien, malgré les nuages lourdes, que les trainées dorées du soleil étaient plus ou moins face à eux. L'astre devait commencer à décliner en ce milieu d'après-midi, ce qui signifiait qu'ils se dirigeaient vers l'ouest.

Concernant l'urbanisme, il semblait clair que la question de la gestion des déchets était assez secondaire dans cette partie de la ville. Une masse de détritus s'entassait aux coins de rue. Au centre des rues en terre battue avait été maçonnée une rigole qui collectait les eaux usées et sans doute la pluie qui coulaient des toitures. En général, le dernier étage des maisons s'avançait sur la rue, ce qui offrait une protection mais rendait l'escalade plus difficile. Et évidemment, il n'y avait aucun éclairage public à part quelques réverbères à mèche huilée aux alentours des plus grandes bâtisses qui avaient des airs d'administrations ou de maisons de notables.

La remarque qu'Elindine fit à Sands lui arracha un sourire de franche sympathie :

- Vous visez juste, Elindine, fit-il à voix basse. Je ne me sens pas vraiment chez moi enserré dans ces murailles. Et tout cela est pour le moins inquiétant, non ? Cette ville repliée sur elle-même... de quoi vit-elle ? Cette situation est intenable à moyen terme...

Il s'approcha encore plus d'elle, comme s'il allait poser sa tête sur son épaule, et il lui glissa quelques mots qu'aucun des autres, malgré leur ouïe aiguisée, ne purent entendre.

21/12/2020 14h05
Nedru d'Enumasam
Nedru d'Enumasam

A mesure qu'ils évoluaient dans les rues, la démarche de Nedru changea. Ses foulées devinrent moins longues et son pas plus lourd. L'évolution se fit progressivement, presque sans que l'antiquaire lui même ne s'en aperçoive mais au bout de quelques minutes, le résultat était flagrant pour un observateur averti. Son pas de commerçant qui ne cherchait pas à soulever de vagues était redevenu celui des jeunes voyous qui se déplacent en groupes : tête haute, son regard croisait volontiers celui des autres et sa démarche ralenti était celle de celui qui peut s'arrêter à tout moment. Si d'ordinaire il était adopté pour intimider les badauds, c'était le seul que connaissait le brun pour attirer l'attention et il l'avait retrouvé presque instinctivement, ainsi entouré de ceux qui devaient faire leur grande entrée. Entre un chevalier revenant triomphant de la guerre et un bandit se pavanant dans les rues qu'il contrôle, la différence est subtile !

D'ordinaire, il n'était pas celui qui menait la marche. Sous l'aile d'un plus puissant, il n'avait aucune réputation à faire valoir dans les quartiers mal famés de la Cité. Ici, leurs faits d'armes seraient ceux qu'ils décideraient et il était devant, sans gêne, malgré la faible qualité de ses interventions jusque là. Sa femme avait beau se battre mieux que lui, elle ne savait pas jouer la comédie. Et puis, il était occupée pour le moment...

Il avisa le Tigre à écailles une main posée sur la nuque, massant du bout des doigts l'hématome avant de se la détendre en l'inclinant de gauche à droite. Décidé, il ouvrit le battant de la porte en grand sans un regard en arrière, fit deux pas en avant avant de s'arrêter pour observer ceux qui se rassemblaient là.

- Quel accueil, pour les survivants du Lady Diana ?

Lança-t-il à la cantonade, un fin sourire aux lèvres. Au moins, il ne s'ennuyait pas !

21/12/2020 17h47
Elindine d'Enumasam
Elindine d'Enumasam

Elle hocha la tête pour manifester qu'elle comprenait l'intégralité des propos du marin. Elle n'était pas beaucoup plus rassurée que lui, de toute manière et elle ne compensait sans doute que par son goût de l'aventure et des ennuis. Une appétence que ne partageait sans doute plus un vieux loup de mer tel que Sands. Quand il s'approcha encore, elle se laissa faire sans crainte, recueillant la messe basse patiemment. Elle jeta un bref coup d'oeil à la silhouette de Nedru, qui ouvrait la marche, puis ravint sur Sands.

- L'idée n'est pas de traîner longtemps ici, de toute façon et sur la narration que propose Nedru, un peu d'esbroufe ne fera pas de mal.

Elle sourit, encourageante, mais dans l'ombre de ses lèvres subsistait une incertitude. Elle évacua ses doutes d'un soupir discret et se concentra sur la façade de l'auberge qui approchait. À nouveau, son attention se reporta sur son époux : depuis un moment, son attitude avait changé, passant d'un rôle à un autre. Ce n'était pas nécessairement évident à repérer pour qui ne le connaissait pas, mais l'expertise nedruesque d'Elindine dépassait largement le cadre du mariage.

C'est en masquant son appréhension, mais pas sa curiosité, qu'elle vint se placer à la droite de son compagnon une fois qu'il annonça leur entrée. Elle n'était, certes, pas aussi bonne actrice que le jeune homme, mais elle pouvait se vanter d'être observatrice. Partageant son attention entre d'éventuelles indications de Nedru et la salle de l'auberge qui s'étalait devant eux, Elindine croisa les bras sous sa poitrine, droite, le menton levé en une expression à la fois victorieuse et fière.

22/12/2020 00h06
Cymbeline Courtmanteau
Cymbeline Courtmanteau

Amusée, Cymbeline écoutait la version revisitée de Nedru concernant leur arrivée en ville. Elle souriait, et s’esclaffa à la mention du sieur Marmenir Bubudir. Elle se permit même d’applaudir, et son impatience à l’idée de faire son entrée à l’auberge grimpa d’un cran.
Enfin, les portes du Tigre à Ecailles apparurent devant eux, accueillantes. Le bout du chemin… La reprise des affaires. Le réconfort après l’effort. Le terrain de jeu favori de l’artiste. Et la promesse d’un bain et d’un repas - qu’importe qu’il soit bon, d’ailleurs.

Nedru la devança en lançant une entrée en matière pour le moins théâtrale. Cymbeline se plaça bientôt à son côté, et renchérit d’une voix forte et claire :

- En voici une charmante auberge ! Et du beau monde, en plus de ça. Messieurs les aubergistes, un repas et des chambres pour un groupe de miraculés ? On apprécierait un bain, aussi. Les naufragés, ça ne sent pas très bon…

Puis, se retournant vers ses compagnons :

- Ah, mes amis… Que d’aventures ! Nous l’avons échappé belle… Mais à quel prix ? Ce pauvre Bubudir… Quelle tragédie.

Console R.P.

Lancé de 1d20+1 ~ [17] : 18

Edition 24/12/2020 17h26 par Nezami
22/12/2020 03h43
Nezami
Nezami

Leur attitude, dans les rues, avaient déjà attiré la curiosité et l'étonnement des locaux sur les nouveaux venus. Quelques uns s'étaient même pris à les suivre jusqu'à l'auberge où un joli cénacle stationnait en les regardant d'un air mi-figue mi-raisin. Mais quand Nedru, en une phrase tonnante, évoqua dans la même phrase "survivants" et "Lady Diana", la situation changea du tout au tout.

Ils venaient de pénétrer dans l'auberge par un grand vestibule en bois de qualité et finement ciselé et ils avaient à peine eu le temps de voir où ils arrivaient : une salle résolument immense... pour une auberge d'un comptoir récent. Il y avait de nombreuses tables, peut-être une vingtaine, assez vastes et espacées les unes des autres. Au fond, un long comptoir. De chaque côté du comptoir montait un large escalier qui donne d'abord sur des balcons intérieurs puis donne accès au étages supérieurs et aux chambres.

Voilà tout ce qu'ils avaient eu le temps d'identifier pour le moment. Même les paroles de Cymbeline furent emportées par une clameur insensée ! De derrièreeux, des côtés, toute une assemblée mélangeant étonnamment espèces et classes sociales se pressait autour d'eux : Des groupes de jeunes bourgeois s'étaient levés de leurs tables ; les soldats, quelques individus solitaires et de petits groupes de travailleurs qui trainaient du côté du comptoir s'étaient maintenant regroupés en braillant :

- Le Lady Diana ? Vous y étiez ?
- Mais comment...
- ...Vous avez fait ?
- Comment vous êtes entrés dans la ville ?
- Incroyable !
- Quelle embardée ! Qui menait le navire ?
- ....

Tout se mélangeait dans le brouhaha accentué par les dimensions de la salle. Les immenses lustres et les appliques murales semblaient brillaient d'une lueur toute autre dans cette agitation. Le flot humain emmenait les compagnons, renversait les chaises, ébranlait les tables pour se frayer un chemin jusqu'au comptoir. Quelques jeunes avaient même pris Nedru par les jambes et le portait en triomphe, d'autres tiraient les compagnons par le bras, au grand dam du nain qui maugréait comme un putois réveillé en pleine sieste !

un "Tournée générale !" fut lancé par quelqu'un - on ne saurait jamais qui - et une noria de verres de bière et de vin se déversa dans la salle depuis le comptoir des deux barmen à l'air commun ... mais trapu.

Alors, l'un des jeunes bourgeois à l'allure androgyne, au teint clair et à la tenue de soie rouge, monta sur une table et poussa un rugissement étonnant pour son petit corps. Il obtint ainsi quelques secondes de relatif silence et put ainsi intervenir :

- Hé bien, étrangers ? Ne vous faites donc pas prier. Racontez-nous !

ils étaient donc collés au comptoirs ou montés sur des gens, au milieu d'une foule égrillarde qui n'attendait qu'une chose... Une histoire !

Edition 22/12/2020 11h31 par Nezami
22/12/2020 11h25
Fëanor de Torea
Fëanor de Torea

Après ses soins, et vu l'empressement général, Fëanor mena le groupe à travers les rues pour rejoindre l'auberge. Il prit au plus court. Il n'était pas question de faire le guide !
Pourtant, le chemin était déjà bien trop long à son goût. L'histoire conté de façon si imagée par le commerçant avait de quoi réjouir les férus de contes et légendes, mais quelque chose sonnait faux ! Et mener tambour battant cette équipée sauvage vers le devant de la scène, n'était pas pour le rassurer. Bien sûr, il n'était pas du genre à s'offusquer pour un mensonge ou deux... après tout, Nolwë n'interdisait pas que l'on use de subterfuges pour arriver à ses fins ! Ou alors, s'était l'attitude de Nedru, tout simplement. Le gaillard lui filait la chaire de poule, sans qu'il puisse se l'expliquer.

Ainsi, ce fut d'un pas rapide et avec le regard fuyant, que Fëanor les conduisit à bon port. La Sage guide mes pas, pensa-t-il comme pour se rassurer de son choix.

Cette notoriété soudaine pourrait bien le rapprocher plus sûrement de son but que tout ce qu'il avait pu faire pendant les dernières semaines. Loin de lui l'idée de regretter l'aide qu'il avait pu apporter aux pauvres ères qui souffraient dans cette cité à l'agonie ! Non ! Il devait néanmoins se décider à se concentrer sur ce qui l'avait conduit entre ces murs, si loin de chez lui.

Oublions tout çà et concentrons-nous sur l'instant présent ! se morigéna-t-il alors qu'ils passaient la porte du Tigre à écaille.

S'ils voulaient une entrée fracassante, ils allait être servit ! Il ne fallut pas longtemps pour que les lieux se transforment en une foire d'empoigne. Ce fut à celui qui criait le plus fort, car tous le monde voulait en savoir plus...
Enfin, un calme relatif revint lorsque montant sur une table, un homme fit autorité.

Faisant un pas pour être juste à côté de Nedru, il lui fit un large sourire, hésitant à lui glisser un mot à l'oreille. Mais il se ravisa en constant les dizaines de regards tournés vers eux. Alors, après une profonde inspiration destinée à s'encourager, il rejoignit d'un bond l'homme sur la table et prit la parole d'une voix forte.

- Mon cher Thomas Marlborough !
" Ces hommes et ces femmes... que dis-je... ces HEROS... me sont apparus il y a quelques minutes, alors que je longeais les murailles... POUF !
fit-il avec force mimes.
" Quand ils m'ont expliqués d'où ils venaient et ce qui leur était arrivé, je les aient tout de suite ramené ici. Ils méritent toute notre admiration car ils ont des nouvelles de l'extérieur !

Se tournant vers les barmen, il les apostropha :

- Tony ! Johnny ! Percez vos meilleurs fûts !

Puis revenant vers le groupe et plus particulièrement vers l'halfeline et le commerçant, il les invita à prendre la suite.

- Racontez donc à tous, ce que vous m'avez expliqué !

Console R.P.

Lancé de 1d20+6 ~ [16] : 22

Edition 24/12/2020 17h26 par Nezami
23/12/2020 00h50
Elindine d'Enumasam
Elindine d'Enumasam

A peine étaient-ils arrivés que la foule de la salle se précipitait déjà sur eux, brouillant ses sens dans un brouhaha agité. Tant de bruit et de visages, ce n'était pas que la scène fût menaçante, mais Elindine ne s'était pas tout à fait attendue à une telle réaction. Les vagues d'inconnus qui se pressaient entre et autour d'eux les amenèrent à s'échouer contre le comptoir. Les yeux écarquillés et la bouche entrouverte, la jeune femme regarda son époux se faire enlever par une horde enthousiaste... Lui et son sac puant.

Éberluée elle leva le visage vers le bourgeois en rouge, puis vers le prêtre, allant de l'un à l'autre avec le meme air hébété où flotter une question : "Qu'est-ce qu'il se passe ?". Peu habituée à être ainsi le centre des attentions et loin de trouver cela aussi agréable que ce qu'elle aurait cru, la rousse grimpa sur un siège et, de là, bondit sur les hauteurs du comptoir. De ce meuble elle pouvait au moins dominer l'enthousiasme agité de la foule et, plus encore, récupérer Nedru, toujours porté en triomphe au travers de la vaste salle de l'auberge.

Saisissant le bras du jeune homme elle lui tendit une main pour l'attirer à elle, sur sa scène improvisée. Maintenant qu'elle voyait ce petit monde de haut, elle se sentait un peu moins perdue et davantage gagnée par l'excitation qui grouillait à ses pied. Pressée contre l'apprenti conteur, elle lui lança un regard qu'encore jamais elle n'avait posé sur lui : au rouge de l'agitation se mêlait un éclat qui aurait presque pu ressembler à une forme d'admiration, sans le sourire amusé qui ornait ses lèvres. Dans un geste lent, élégant, elle arqua le dos en une révérence maîtrisée, tout en s'écartant d'un pas. Pliant le genou avec souplesse, elle acheva le geste en tendant une main secourable à Cymbeline afin de la sortir de l'ombre houleuse et qu'elle puisse enfin les rejoindre.

Console R.P.

Lancé de 1d20+5 ~ [18] : 23

Edition 24/12/2020 09h03 par Nezami
24/12/2020 00h00
Nedru d'Enumasam
Nedru d'Enumasam

Content de son entrée en scène et des résultats de ses histoires sur l'halfeline, le brun était en confiance. Mais à ce point là ? Le résultat fut spectaculaire ! Soyons honnête : Nedru avait l'habitude de pouvoir embobiner quelqu'un. Mais il n'était pas habitué à avoir une si large audience, ni d'être ainsi bousculé, touché, s...Soulevé ?! Ôtez vos sales p...

Ne laissant pas paraître son trouble, l'antiquaire prit sur lui d'apprécier le moment et il laissa son rire dominer la pièce, gardant son poing droit serré pendant qu'on le hissait au dessus de l'assemblée. Les meilleurs tire-laines n'auraient eu aucun mal à s'emparer de ses bijoux dans de telles circonstances !

-Ahaha, allons, allons !

Sa femme le tira littéralement de son bain de foule, le hissant sur une table. Les mots du prêtre avaient instauré un semblant de silence, ou d'attente, dont profita Nedru pour saisir une chope pleine qui passait à portée. Levant la paume de sa main droite pour demander le silence, il fit durer le plaisir en buvant une longue goulée de bière âcre. D'abord, sa voix se fit plus basse. Plus forte qu'un murmure, penché en avant, il espérait ainsi forcer la foule à se calmer pour l'entendre. Et préparer son effet.

- Que voulez vous savoir ? Comment nous avons survécu aux complots d'un capitaine félon ? La façon dont nous avons combattu son équipage en même temps que le monstre des océans ? Qui parvint à redresser le navire en train de couler et le diriger au milieu des vagues bouillonnantes de sang ? Ou bien souhaitez vous connaître l'accueil que nous firent les gardes et la lutte pour notre survie au milieu des cadavres mangeurs d'hommes dans les rues ?! Le sacrifice du mage qui nous transporta entre vos murs ?!

A mesure qu'il parlait, sa voix était montée crescendo et il s'était lentement redressé, terminant sa dernière question en tapant du pied sur la table, dont la plainte ne se fit pas entendre. Quand il avait évoqué la soldatesque, il prêta attention à la réponse de la foule. Qu'en pensaient ces gens, des miliciens qui jetaient des pierres sur les survivants ? Il espérait que la foule réagirait comme elle avait commencé : en hurlant de tout entendre. Le sorcier leur laissa brièvement le temps de répondre en choeur, il releva les paumes.

- Vous méritez de tout savoir ! Mais je ne suis qu'un marchand, blessé par chacun de nos combats et comme tous mes compagnons, j'appelle un peu de repos... Nous irons à l'essentiel ! Et pour ça, qui de mieux qu'une barde pour faire honneur à la mémoire de Bubudir ? Qui de mieux que Cymbeline pour conter le dernier voyage du Lady Diana ?

Il tendit une main vers la silhouette fragile, l'invitant à prendre la place de choix qu'il occupait, le cœur battant. Par le Chancre, ce genre de moment était aussi éprouvant qu'un duel. L'issue toute aussi vitale. Il ferait de son mieux pour inciter la foule à réagir de la manière adéquate, demandant le silence au moment important ou criant un hourra (modeste) pendant le récit de la musicienne. Elle avait espéré du repos, il faudrait attendre.

Console R.P.

Lancé de 1d20+5 ~ [10] : 15

Lancé de 1d20+1 ~ [9] : 10

Edition 24/12/2020 16h35 par Nezami
24/12/2020 15h15
Cymbeline Courtmanteau
Cymbeline Courtmanteau

Soudain paniquée, Cymbeline vit la foule s’agiter autour d’eux, les pressant de conter cette histoire qu’ils n’avaient fait qu’évoquer. On aurait dit un accueil réservé à des sauveurs, des héros venant tout juste d’abattre la menace pesant sur les habitants reclus de cette ville.

Mais il n’en est rien. Le gros poisson nage toujours. Et ses marionnettes enragées courent toujours les rues.

L’artiste, inquiète de tous ces gens portant Nedru en triomphe, se faufila dans un coin pour éviter qu’on ne lui marche dessus. Son ami se débrouillait plutôt bien pour attiser la curiosité de leur public. Peut-être devrait-elle lui laisser la vedette ? Il était plutôt bien parti.
Et puis ce n’est pas comme si elle comptait faire carrière ici ; plus vite elle aurait achevé sa mission, plus tôt elle pourrait déguerpir. Il n’avait jamais été question de traîner dans ce comptoir gadouilleux plus que de raison !

Toutefois, lorsque le jeune bourgeois – qui prenait depuis peu des allures de débauché, au grand amusement de la barde – lui tendit la main, elle ne put refuser. Elle se tenait maintenant en position dominante face à un public affamé.

Pourquoi suis-je intimidée, tout à coup ? J’ai pourtant joué et conté devant un nombre bien plus important de gens, par le passé…
Sans doute parce que je ne peux leur apporter ce qu’ils demandent. Des bonnes nouvelles…


Le cœur battant, Cymbeline profita du court moment dont elle disposait avant que le silence ne revienne pour tenter de retrouver ses esprits. Elle déglutit, rabattit une mèche désordonnée derrière son oreille droite, puis se redressa.

- HA Hu HEM. Cher public !
Je sais, ou je devine, ce que vous attendez tous. Vos yeux ont faim d’espoir, vos corps vibrent d’impatience, et vos estomacs sonnent creux. Mais si je peux vous conter notre arrivée rocambolesque jusqu’ici, je crains que vous ne soyez déçus par la chute. Mais attendez !

« Nous avons rencontré, il est vrai, la menace qui pèse sur vous depuis quelques temps. Cette énorme créature aquatique qui stationne dans les eaux de Laälmatl, enlève et tue vos proches, pour les revomir sous une forme monstrueuse – celle que vous appelez « noyés ». Cette créature, j’aimerais vous dire que nous l’avons vaincue. Mais hélas, nous avons seulement réussi à lui échapper. Elle a détruit notre navire, corrompu l’équipage, et bien failli nous avoir aussi. C’est la chance et l’entraide qui nous ont permis d’en réchapper, ainsi que le sacrifice de notre mage et ami Bubudir – sans qui nous serions encore à la merci des noyés.

Son regard se tourna un instant vers les gardes, attristé, et rancunier.

« Je comprends que vous ayez peur. Mais la peur, mes amis… La peur ne sert qu’à diviser ! Et la créature le sait. C’est pour cette raison qu’elle nous envoie ses sbires ! Et c’est aussi la peur qui vous pousse à refuser l’entrée à d’éventuels survivants, par crainte de devoir partager et de réduire vos chances de survie. Mais je comprends ! Je comprends, et pourtant… Vous ne pourriez pas vous tromper davantage !

« À notre image, c’est la coopération qui fait la force. C’est ENSEMBLE que nous pourrons la vaincre, et enfin retrouver le contrôle des eaux qui bordent la ville.
QU’EN DITES-VOUS, MESSIEURS-DAMES ?
Allez-vous continuer à vous CACHER DERRIERE VOS MURAILLES ?
Allez-vous juste CROUPIR ICI jusqu’à ce que vos vivres s’épuisent et que la bête n’ait changé tous vos proches en LAVETTES ?

« ALLONS, je SAIS que vous valez mieux que ça ! Qu’en dites-vous, allez-vous BAISSER LES BRAS ?

« Et que fait donc votre GOUVERNEUR, ça j’aimerais bien le savoir ! S’est-il terré dans un trou de souris en attendant que ça passe ? AH !

L'artiste, encore échauffée de son discours enflammé, finit par toiser son public d'un air de défi. Si elle n'avait pas vraiment eu l'intention d'aller combattre l'autre poisson, les mots lui étaient venus tous seuls, comme une évidence.
Elle regretterait sans doute ses paroles plus tard, mais elle s'était laissée emportée par l'héroïsme et le dégoût que lui inspirait la lâcheté.

Console R.P.

Lancé de 1d20+5 ~ [13] : 18

Lancé de 1d20+1 ~ [1] : 2

Edition 28/12/2020 10h26 par Nezami
28/12/2020 04h30
Nezami
Nezami

Le nouveau ton que prenait la scène, et surtout le discours de Cymbeline, continuait de captiver une bonne partie de l auditoire. Visiblement, les mots de l'halfeline avaient résonné dans les oreilles des habitants. On pouvait toutefois constater que certains commençaient à se séparer du groupe pour retourner à ses occupations.

Il restait toutefois plusieurs dizaines de personnes en cercle autour du comptoir et les questions continuaient de fuser... et une en particulier :

- si le Lady Diana est là, ça veut dire quoi ? Est ce que Port Franc est au courant de la situation ? L'équipage du Salamander n'a-t-il pas fait état de la situation déjà périlleuse de notre côté ?

D'autres discours étaient plus inquiétants :
- ce n'est pas qu'une affaire de grosse créature des mers. Nous sommes maudits. Un sceau terrible pèse sur ces contrées. Qu'en dites vous étrangers ?

Il y avait aussi les amateurs de belles histoires :
- mais alors, qu'est il arrivé au capitaine et à l'équipage ? Comment avez vous pu manoeuvrer le Lady Diana jusqu'au port de Laälmath ? Et comment que vous est il arrivé à terre, sur le port ?

Enfin, le ton commençait à monter par endroits :
- Oui, la petite à raison ! Tout ça c'est de la faute du gouverneur ! C'est à lui de nous tirer de cette affaire au lieu de simplement tabous enfermer et envoyer ses halfelins monstrueux pour nous corriger !
- vous ne pouvez pas parler comme ça du Gouverneur Holderlin !
Ça s'agirait dans le coin là-bas. Une bousculade, une gifle qui part, le début d'une rixe et le cliquetement de l'acier qui ne dit rien qui vaille.

Les compagnons allaient ils répondre aux diverses questions ? Essayer d'éviter une bagarre qui semblait bien partie ? Ou quitter la scène et si oui... comment ? Comment devant ce public persistant malgré le remue-ménage ?

Console R.P.

Lancé de 1d20+1 ~ [3] : 4

Lancé de 1d20+4 ~ [11] : 15

Lancé de 1d20+5 ~ [5] : 10

Edition 03/01/2021 01h37 par Nezami
28/12/2020 10h55
Elindine d'Enumasam
Elindine d'Enumasam

Cymbeline avait bien parlé, peut-être un peu trop, même. L’échine de la jeune femme frémit en entendant les premiers sons de bagarre. Un peu en arrière, quelques soldats et représentants de l’ordre ainsi que d’autres, sans uniforme, se disputaient, parfois violemment, contre les plus véhéments à l’égard du gouverneur. Elindine se mordillait l’intérieur de la joue, un peu frustrée de ne pas comprendre la situation embrouillée à laquelle il faisait place. Il faudrait vraiment qu’elle réussisse à coincer Nedru pour qu’il lui touche deux mots sur la politique de Laälmatl. Mais en attendant, elle se contentait de rester droite et attentive, surveillant d’un œil les plus agités, et de l’autre les hommes en armes se postant dans les passages, entrées et sorties, ce qui ne l’aidait pas tout à fait à se détendre.

Délicatement, elle se rapprocha de son époux et tenta de lui signaler ses observations en tapotant l’intérieur de sa paume d’un doigt pour qu’il suive son regard. Si les choses devaient dégénérer, elle préférait qu’ils soient tous au fait de la géographie de l’auberge et des agissements de sa faune quelque peu agitée.

01/01/2021 16h32
Fëanor de Torea
Fëanor de Torea

Fëanor avait perdu le décompte des jours depuis son arrivée à Laälmatl, à bord du Salamander. Cela faisait pas loin d'un mois, ou peut-être plus. Quoi qu'il en soit, il avait suffisamment côtoyé la misère et l'angoisse grandissantes de ces habitants, pour savoir que toute lueur d'espoir que pourrait apporter les nouveaux venus serait bienvenue. Peu importe qu'ils aient dût patauger dans la fange ou vendre leur mère pour parvenir jusqu'ici, c'était surtout des nouvelles de l'extérieur qu'ils attendaient... Ils n'étaient pas assez naïf, ou désespérés, pour prendre ce groupe pour des héros de légendes capable de régler tout leurs problèmes avant le dîner !
D'ailleurs, Marlborough semblait particulièrement intéressé, ce qui était étrange pour le membre d'une famille d'armateur qu'il était ! Craignait-il que ceux-là puisse mettre en péril son commerce lié aux fouilles des temples anciens aux alentours ?

Mais lorsque l'halfeline se laissa emportée par son discours, le prêtre sentit qu'elle avait perdu une bonne partie de son auditoire. La foule moins dense au fur et mesure, confirmait les craintes du jeune homme.
D'ailleurs, la loyauté exprimée par la population locale à son gouverneur avait toujours surprit Fëanor, qui plus que tout autre, avait pu constater le résultat de sa politique sociale. S'en prendre à lui et aux autorités locales n'étaient pas vraiment un coup de maître. Malheureusement, le melessë n'y pouvait rien et il se voyait mal couper la parole de Cymbeline. Il ne parvint d'ailleurs pas non plus à attirer son attention pour lui faire comprendre son erreur.

S'en suivit logiquement quelques échauffourées qui n'auguraient rien de bon pour la suite. Mais peut-être était-il encore temps de calmer les esprits et d'éviter ainsi le pire.
Se répétant qu'il regretterait certainement son geste, tout en était persuadé du contraire , le prêtre s'avança vers l'origine des heurts, jouant des coudes pour arriver à temps.
Se faisant, il murmura une prière rapide à Nolwë. C'est avec une voix forte - et qu'il espérait autoritaire - que Fëanor s'adressa aux camps qui s'opposaient.

[Lance sort mineur : Thaumaturgie (voix 3 fois plus forte)]

- N'avez-vous pas honte ! Rangez-vos armes immédiatement, avant d'ajouter le sang à la misère !

[Charisme - Persuasion]

__________________________
EDIT MD

La tonitruance de la voie du jeune prêtre interloqua les belligérants. Non qu'ils se disent qu'un demi-elfe freluquet soit un peu une femmelette... Enfin, si, quand même ! En tout cas, rien que sur la forme, Fëanor fit son petit effet ! Et quant à ses paroles, très laconiques, elles allaient droit au but et respiraient la sagesse. Les uns comme les autres se calmèrent peu à peu, continuant à échanges signes obscènes, grimaces et insultes murmées... Et pourquoi pas quelques petites tentatives de gifle mais sans réelle conviction.

Accoudé un peu plus loin, le fils de l'armateur en tenue rouge semblait boire du petit lait, son sourire félin toujours accroché à son visage. Alors que les derniers éclats de voix s'étouffaient, il se redressa pour se diriger vers l'escalier. Passant au niveau du prêtre, Marlborough glissa à mi-voix :

- Si vos amis veulent discuter entre gens de bonne société plutôt que faire les zouaves, dites-leur de passer dans ma loge. Au premier.

Console R.P.

Lancé de 1d20+5 ~ [19] : 24

Edition 03/01/2021 01h35 par Nezami
02/01/2021 23h15
Cymbeline Courtmanteau
Cymbeline Courtmanteau

Oh non… ! Qu’est-ce que j’ai raté ? C’est presque pire qu’au début ! s’affolait Cymbeline en observant les gens décrocher, d’autres les presser de questions, et d’autres encore s’énerver et monter le ton.

Alors qu’elle hésitait encore sur la conduite à tenir, Cymbeline leva des yeux impuissants sur Nedru… mais ce fut Fëanor qui réagit le premier en donnant de la voix.

Alors, profitant du silence revenu, la petite renchérit en montant elle aussi d'un ton (s’aidant si nécessaire d’un sort d’illusion mineure pour augmenter le volume de sa voix)

- Je peux répondre à vos questions ! Mais une à la fois, s’il vous plait ! Mettez-vous d’accord.

Si sa proposition ramenait l’ordre et la discipline, l’halfeline s’appliquerait alors à répondre aux diverses interrogations :

- Pour le Lady Diana, elle laisserait parler Gerald ou Sands, qui connaissaient mieux l’histoire.
- Concernant Port-Franc, elle préciserait que les gens s’inquiètent de la situation ici, car ils constatent un retard de livraison des marchandises. Mais que personne là-bas ne semble savoir ce qui se passe exactement.
- Concernant le Salamander, ils l'avaient croisé en route. Et en sale état.
- Concernant la « malédiction qui pèse sur ces contrées », ils ne sont pas au courant, mais apprécieraient d'avoir des précisions sur le sujet.
- Pour le capitaine et l’équipage : ils ont cédé à la corruption de la bête et ont tous fini à l’eau.
- Quant à la manœuvre du navire, M. Sands (notre héros ! ici présent) a su tenir la barre jusqu’au bout. Et que les passagers avaient tant bien que mal aidé les gabiers à s’occuper de la voilure.
- A terre, ils avaient rencontré les noyés et dû les combattre. Puis ils ont tenté de passer les murailles, mais les gardes leur ont interdit l’accès. Ce n'est qu'alors qu'ils durent recourir aux grands moyens et accepté le dernier sacrifice de leur ami mage pour leur permettre de passer les murailles et survivre.

Si cette petite séance de questions/réponses se passait bien, Cymbeline avait l’intention d’en profiter pour faire parler son auditoire : sur cette histoire de malédiction, et aussi sur ce que trafiquait le gouverneur exactement.

Edition 03/01/2021 04h46 par Umberlie
03/01/2021 04h42
Elindine d'Enumasam
Elindine d'Enumasam

Un soupir de soulagement s’échappa des lèvres d’Elindine, lorsqu’elle vit le jeune prêtre rétablir l’ordre d’une façon aussi sobre qu’elle était spectaculaire. Ah ! Les petits tours des hommes de foi étaient toujours aussi efficaces. Enfin, cette fois, la rousse n’était pas mécontente de pouvoir compter sur ce genre d’aptitude. Peut-être que si Nedru s’obstinait à ne rien vouloir lui dire, elle pourrait toujours en apprendre plus auprès de Fëanor.

D’ailleurs, tandis que Cymbeline répondait aux curieux, elle vit le melessë qui revenait vers eux. Au pied du comptoir, il lui fit même signe d’approcher. Après un rapide et dernier coup d’œil aux différents individus encore un peu agités, Elindine se glissa au pied du meuble et tendit l’oreille à ses dires. Faisant à peu près la même taille, il suffisait qu’ils se tiennent côte à côte pour échanger quelques mots en toute discrétion. Et puis, de toute façon, entre la présence scénique de Cymbeline et les discussions reprenant dans l’auberge, la commerçante en guenille n’attirait plus tant que ça l’attention. Dans un murmure, il lui dit à l’oreille :

- Le marchand vous propose de le voir en privé quand ça se sera calmé...
« J'ai comme l'intuition que cela pourrait être une bonne idée !

Un léger hochement de tête confirma qu’elle avait bien entendu la suggestion et qu’elle y consentait :

- Ou pourra-t-on trouver ce monsieur ? demanda-t-elle sans plus hausser la voix.
- Il a une loge personnelle il semblerait. Je vais me renseigner auprès de Tony et Johnny.

Un nouveau signe d’assentiment suivit leur échange et elle observa le petit prêtre demander ses informations aux hommes derrière le comptoir. Sans montrer d’empressement, Elindine s’adossa au meuble magnifiquement ouvragé. Lorsqu’il reviendrait lui transmettre ce qu’il savait, elle lèverait un regard insistant vers son époux pour qu’il descende enfin de son perchoir. S’ils devaient avoir une petite discussion avec un confrère marchand, elle ne voulait pas y aller sans lui. D’autant plus que, si elle avait bien repéré l’énergumène dont il était question, elle ne s’attendait pas vraiment à l’apprécier et elle pouvait éprouver quelques difficultés à être agréable avec ce genre de personnage.

03/01/2021 14h02
Nedru d'Enumasam
Nedru d'Enumasam

Si mentalement une partie de Nedru se réjouissait de l'ambiance que propageait Cymbeline (pas totalement intentionnellement, mais avec suffisamment de rancœur pour qu'elle se répande), le sorcier constatait néanmoins qu'ils perdaient une partie de leur auditoire. L'avantage, c'est que des groupes distincts s'étaient formés, traduisant par ricochet les différents camps de la ville. Le problème, c'est qu'ils seraient bientôt tenus pour responsable de la rixe qui était en train d'éclater et que leur petit prestige coulerait aussi rapidement que le premier sang. Et qu'en cas de coup fourré, les soldats ne prendraient peut être plus leur défense de bon cœur.

Observant le chahut avec un étonnement amusé et inquiet, il tarda à percevoir le regard suppliant de la halfeline et c'est le sang-mêlé qui mit fin au brouhaha, dans un effet de voix magistral. Dans la foulée, la musicienne répondit au torrent de questions des badauds. Quel était ce mouvement qu'un homme richement vêtu avait eu en direction de leur nouvel ami religieux ? Intrigué, il n'en resta pas moins aux côtés de Cymbeline pour lui prêter main forte et empêcher au besoin les plus véhéments de la mettre dans l'embarras physiquement.

Et voilà que les confidences se promènent ?

L'homme de foi avait continué sa route pour chuchoter quelques paroles à son épouse, qui resta là... Puis lui signifia silencieusement qu'il ferait mieux de se bouger les fesses. Une fois passée la pluie de questions et réponses (qu'il avait écouté avec attention afin de ne pas donner des détails différents de ceux de la conteuse) et la situation redevenue plus calme, il prit congé en sautant doucement de la table.

- Laissez la respirer ! Rejoins nous après si tu veux ?

Un clin d'oeil encourageant à Cymbeline plus tard, l'héritier Enumasam se postait à côté de sa femme.

- Qu'est-ce qu'il se passe ?

03/01/2021 17h58
Nezami
Nezami

En effet, l'ambiance semblait se calmer. L'amas formé autour du comptoir se morcela en quelques instants, au fur et à mesure que, d'un côté, l'halfeline répondait aux questions des uns et des autres, d'un autre le prêtre mettait un terme aux troubles.

Sur certaines tables situées à droite de la grande porte, plusieurs petits groupes d'hommes (et de femmes) en armes s'étaient regroupés entre eux. Ils ne semblaient pas tous appartenir à la même troupe mais discutaient ensemble : certains avaient des broignes assez dépenaillées et un armement assez léger. D'autres portaient une armure plus lourde recouverte d'une livrée blanche. Au centre du tissu laiteux, trois tours s'élevaient, entre lesquelles s'écoulait un flot bleu. Leur équipement était plus impressionnant et leurs corps exprimaient une vigueur et une violence bien supérieure à ce qu'ils avaient rencontré jusque-là.

De l'autre côté, des sons harmonieux venaient de s'élever. Une grande blonde gracile avait commencé à pincer les cordes d'une harpe de prix, accompagnée par un homme tenant une sorte de violoncelle. Le tout formait une douce musique d'ambiance qui surnageait au milieu des éclats de voix. La scène était vaste, munie d'autres instruments et de plusieurs sièges pour accueillir toute une farandole d'artistes de tous poils. C'est la table la plus proche de cet endroit qu'un petit groupe de trois avait temporairement élue pour boire en discutant. vêtus de tenues de voyage pratiques et efficaces, ils avaient le visage buriné, les muscles noueux des individus habitués à bourlinguer. Sorte de trépied du triangle, allant d'un éclat de rire rauque à des œillades en direction des étrangers, trônait une Diane qui ressemblait étrangement à Elindine.

Plus près des compagnons, aux alentours du comptoir, restant debout et comme toujours en attente de confession, se tenaient quelques hommes de tous âges aux vêtements râpés, aux mains cagneuses et à la mine fatiguée. Ils ne buvaient ni vin, ni bière mais une boisson blanchâtre qu'ils semblaient mélanger à de l'eau. Certains, un peu plus éloignés, semblaient être des marins et avaient déjà engagé la conversation avec Sands et Gerald. Le bosco les fascinait depuis que Cymbeline l'avait identifié comme l'homme de barre et ils poussaient de grands "oh" et "ha!" à chaque phrase des deux marins de Lady Diana. Et dans un coin, c'est un Einarr toujours aussi mutique qui alignait consciencieusement les verres de Rhum sur le comptoir - après les avoir vidés bien-sûr.

A quelques rares exceptions près, les individus aux tenues les plus distinguées avaient quitté la scène de théâtre qu'était devenu le rez-de-chaussée. Il y avait bien encore quelques binômes ou trinômes qui échangeaient des idées avec une vivacité aiguisée par quelques bières, mais globalement, l'ambiance bouillante des minutes précédentes avait laissé place à une douceur de fin d'après-midi.

Edition 03/01/2021 22h32 par Nezami
03/01/2021 22h17
Georges (L'Aubergiste)
Georges (L'Aubergiste)

Alors que Nedru venait à peine de sauter de sa table et que les compagnons se remettaient doucement de toutes ces émotions, une petite forme imprévus envahit leur champs de vision. Un bonhomme grassouillet à la bouille sympathique venait de se camper devant eux :

- Holà, les amis ! lança-t-il en souriant. Dans la période actuelle, notre carte n'est pas complète, mais je me doute que vos aventures vous auront creusés. Vous allez bien prendre quelque chose à manger ?... Et, si je ne m'abuse, des gens de votre qualité auront besoin d'intimité. Dois-je vous mettre en réserve des chambres à la hauteur de votre standing ? Avec baignoire ! Oui oui !

Un vrai aubergiste venait tel un génie de sortir de sa lampe pour leur proposer ses services.

03/01/2021 22h28