Nezami
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Quand le petit groupe s'était réuni au détour du chemin, Gerald les avait regardés s'affairer d'un air inquiet : L'une avait chanté et faisait maintenant le pied de grue devant la porte d'une ville assurément verrouillée, une autre beuglait qu'on allait débarrasser la région de ce qui les traumatisait, un autre se mettait à jouer à la dinette. Vraiment, pour un jeune matelot, ce groupe avait l'air vraiment bizarre et inconscient. Et il suffisait de le regarder pour le lire dans ses yeux. Toutefois, il avait accompagné Nedru sans hésiter et continuerait d'assurer les arrières, son manche de pioche nerveusement serré entre ses poings.
Lorsque la décision fut prise de rentrer, tout le monde souffla. Sur leurs gardes, les compagnons reprirent le chemin du hangar sans excès de zèle ni paroles. Gerald tenta bien un : "Je suis rassuré de voir qu'il ne vous est rien arrivé de mal" en direction de Cymbeline mais celle-ci semblait plutôt vexée et peu amène.
Arrivés dans leur refuge, ils découvrirent Einar encore en plein action. Ce dernier semblait toutefois particulièrement guilleret compte-tenu de la situation. Fier comme un paon (si tant est qu'un nain puisse sembler un paon), il montra son oeuvre en explicitant :
"Bôh Diou ! Voyez que fassiez confiance au vieil-Einarr ! J'vous a foré le pouy d'eau de mar que vous pourrez vous astiquer les plaies sans risq' "
Et sur ces mots, il alla jusqu'à l'entrée en maugréant "maint'nant que vous dormez comme le marin ci-comme. Y faut", et se campa dans l'entrebâillement dans une posture de gardien. C'est le moment que choisit Cymbeline pour se mettre doucement à son instrument. Chacun se trouva un endroit confortable et, bercé par la musique reposante, les compagnons prirent un peu de repos. Ils sentaient dans leurs muscles et leurs os que la lassitude s'effaçait lentement. Le couple de bourgeois n'ayant pas omis de panser leurs plaies dégoutantes, ils se sentirent d'autant plus délassés.
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Après la musique, les compagnons se laissèrent bien malgré eux aller au sommeil. Cymbeline roula doucement sur le côté, au milieu des voiles... pas si loin de Gerald. Elindine s'affala sur le torse de son mari et ce dernier roula des yeux.
Nedru fut reveillé soudainement. Pas de façon violente mais par des chuchotements. Entrouvrant un oeil, il constata d'abord que sa compagne roupillait ferme, laissant échapper un joli filet de bave sur la chemise de l'antiquaire. Ils avaient dû dormir deux bonnes heures. Mais il eut surtout l'impression de ne pas être seul. Un grognement un peu plus loin vers la porte le saisit : C'était le nain qui dormait.
Et tout près de lui, devant l'entrée de la porte se tenait un enfant. On ne lui aurait pas donné plus de sept ans :
- Je suis sûr qu'ils sont gentils, chuchota-t-il sans quitter des yeux l'énorme nez du nain qui se relevait et se baissait au rythme de la respiration tonitruante du stentor. Et puis je suis sûr que je peux le récupérer.
- Viens, on en trouvera d'autres, fit une autre voix fluette à l'extérieur, j'ai un autre sac plein.
- Et s'ils avaient vu maman ? répliqua le petit.
A cet instant, un mouvement incontrôlé de Nedru le fit repérer et il se retrouva les yeux dans les yeux avec le garçon. Qu'allait-il faire ? Une chose était sûre, dès qu'il s'agiterait, les autres se réveilleraient et son vis-à-vis réagirait.
Console R.P.
Lancé de 1d20+1 ~ [12] : 13
Lancé de 1d20+1 ~ [2] : 3
Lancé de 1d20+5 ~ [1] : 6
Lancé de 1d20+3 ~ [14] : 17
Edition
06/10/2020
18h52 par
Nezami
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