Fort Ardraco (Scénario d'Ed Greenwood)

Oh, Bon sang ! Ellewin, espèce de....

Bran, ne pouvait s'empêcher de pester intérieurement contre Ellewin, mais au delà de ça, c'est à lui même qu'il en voulait le plus.
Il s'était laissé distraire par l'intervention de l'elfe ce qui avait permis au semi-homme de récupérer son arme. Une erreur digne d'un débutant, en temps normal il lui aurait déjà troué la peau à défaut de clouer sa sale petite mimine au chariot avec une flèche.
Trop tard pour les regrets, il fallait réagir et renverser la situation. D'accord pour discuter mais certainement pas dans ces conditions.

Habilement, il profita de l'intervention d'ellewin pour se déplacer légèrement et mettre l'elfe entre lui et le semi-homme tout en gardant en cible son acolyte. Une fois certain du couvert de l'elfe, malgré les paroles pleines de bon sens de ce dernier, il prit la parole.

- Je ne doute pas de ton habileté le petit, mais garde en tête que je sais tirer moi aussi et que nous aura pas tous les deux avec un seul carreau. Alors s'il te prend l'envie de tirer tu devras d'abord abattre mon camarade, ce qui me laissera largement le temps d'étendre le tien.

Il fixa Ellewin un instant d'un air qui se voulait résolu mais où se reflétait tout de même un voile de doute.

- Une fois ces deux hommes à terre, nous serons à deux contre un et je suis certain que tu t'en sortira pas vivant.

Il prit une longue inspiration.

- Mais comme l'a dit mon ami elfe, on peut toujours discuter et il est généralement de bon conseil, alors je serais tenté de l'écouter. Mais avant ça tu vas me baisser ton arme et la faire gentiment glisser à terre vers nous. Ensuite je rangerais la mienne et on pourra repartir de zéro. La balle est dans ton camp, en attendant je bouge pas et tu as intérêt à en faire autant. Et toi le roi du déguisement, je te conseille de n'utiliser que ta langue ou je te refroidit au moindre mouvement suspect.

Tilouka avait décidé d'attendre un peu avant de sortir en voyant Bran s'exécuter. Mais les cris et les dialogues plutôt violent que se lançaient son compagnon et un des deux étrangers le força a sortir de sa cachette. Il s'avanca vers le melessë, mit sa main sur son épaule et tout en fixant le petit homme lui dit

- Wow tout doux, c'est sûr que si vous vous agressez directement, ça va mal finir mais en tout cas...

Il regardait maintenant l'humain a coté et et son regard affichait maintenant un air mauvais.

- Un humain qui traine avec quelqu'un de race différente, pesta-t-il. Intéressant.

Son regard revint vers le Pieds-Léger.

- Quoiqu'il en soit, on a tous l'air concerné par cette espèce de secte alors pourriez vous nous raconter ce que vous savez d'eux ?

Bran tenait toujours en joue le melësse, à couvert derrière Elëwin pour se prémunir du pied léger qui le tenait en joue lui aussi attendant que ce dernier obeisse à sa dernière injonction.
Tilouka jusque là resté silencieux et caché se décida à sortir et à se joindre à la discussion qui était jusqu'à présent assez mal engagée.
Quand ce dernier posa sa main sur l'épaule de Bran, il se dégaga prestement d'un mouvement de l'épaule afin de ne pas être gêné s'il devait tirer.

Sans quitter des yeux ni l'un ni l'autre des deux hommes sur la route, il écouta avec attention les propos du drakeide.
Tilouka était bien moins diplomate qu'elëwin mais sa façon de parler et son attitude étaient néanmoins assez convainquantes.
Fixant le drakeide et le demi-homme tour à tour, s'adressa à Tilouka.

- Vos paroles me semblent sensées. Nous aurons certainement plus à gagner à parler qu'à nous affronter.

Il jeta un rapide coup d'œil au pied-léger.

- Je jette mon arme à l'instant ou il fait de même. Vous avez ma parole.

Elëwin n'en revenait pas qu'ils en soient arrivés là... A tout instant, il pouvait finir en porc-épic, mettant fin à ses rêves, ses doutes et ses croyances ! Ce serait aussi simple qu'un carreau d'arbalète.
Non ! Il n'avait pas survécu à une pluie de projectiles quelques heures plus tôt pour mourir ici et maintenant, avec des gens qui pouvaient tout aussi bien devenir de fidèles amis. Son dieu veillait sur lui, il en avait l'intime conviction. Mais pour cela il fallait qu'il agisse !
Il ouvrit la bouche, cherchant encore quels arguments seraient plus convainquants que ceux déjà utilisés pour calmer ces brutes, lorsque Tilouka intervint.

Mais... ! Je rêve ou il l'insulte là ? pensa l'aldaron en levant les yeux au ciel.

Mais contre toute attente, les arguments firent mouche et Bran sembla plus enclin à la négociation, proposant de déposer les armes.

- Faites ce qu'il vous dit, je vous en pris... murmura Elëwin en fixant Sam, le regard suppliant.

Le "roi du déguisement" accueillit les propos de l'inconnu avec soulagement. Il craignait que ce troisième personnage, qui leur donnait l'avantage numérique, ne soit tenté par la violence. Au contraire, il semblait chercher à calmer le demi-elfe soupe-au-lait.

Alors comme ça je "traine" avec une race différente. Je présume que pour un drakéide, le cosmopolitisme de la région de la cité franche est assez nouveau. Mais a-t-il remarqué qu'il trainait avec un melessës et un aldaron ?

En d'autres circonstances, l'homme des sable aurait fait une blague du style "oh, lui ? C'est mon domestique et mon garde du corps". Mais la sagesse légendaire de Nizam lui disait que ce n'était pas le bon moment.

- Ne vous inquiétez pas, Sam, tout va bien. Monsieur est juste un peu tendu mais il va comprendre que nous ne lui voulons aucun mal. Vous pouvez baisser votre arme, je ne crains rien.

Puis, une idée lui vint.

- Écoute, Robin des noix, j'ai un moyen pour vous faire passer l'arbalète en toute sécurité. Je ne toucherai pas à cette arme et seule ma langue bougera alors reste détendu, d'accord.

Il lança de nouveau un regard rassurant à son ami halfelin avant de se mettre à chantonner :

Pour m'aider j'ai des p'tites mains
Elles sont douces, elles sont fines
Pour m'aider j'ai mes p'tites mains
Mais elles ont des moufles-opalines.

Enfin Nizam et sam, l'air remua doucement et apparurent des mains translucides... enfin, il n'y avait qu'un pouce et un énorme deuxième doigt. Les mains vinrent se poster juste devant l'arbalète, comme un râtelier qui attendrait qu'on y dépose son arme.

- Voilà, avec un seul doigt, au moins t'as pas de doute qu'elles vont pas te tirer dessus, n'est-ce pas Robin ?

Puis, sans quitter Bran du regard

- Allez-y Sam. Déposez votre arme et j'irai la porter à l'elfe sympathique que vous tenez en joue.

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HRP : Lance manipulation à distance.

Les halfelins ne sont pas réputés pour être de belliqueux personnages, mais son ami était en joue et le dialogue ne semblait pas possible de premier abord, il était ainsi futile de vouloir user de ses talents ancestraux pour l'instant.

L'intervention d'Elëwin fût judicieuse et Sam n'attendait bien qu'une chose, que tout le monde pense plus à discuter qu'à se transpercer. La tension était bien là et les paroles aussi, et au détour d'une phrase, il entendit que Robin des burnes faisait un pas dans ce sens.

Comme si cela ne suffisait pas, un nouveau protagoniste apparaissait et il avait tout l'air de ne pas savoir ce qu'il voulait... Pousser à s'écouter en étant irrespectueux envers Nizam avait tout de la bourde. Il y en a qui sont devenus des sacs à main pour moins que ça... Mais il préféra négliger tout ça, pour ne pas mettre d'huile sur le feu ce qui couperait court aux négociations.

Avant que l'halfelin puisse baisser son arme, car la réflexion intérieure n'avait pas été de tout repos, le barde réalisait à nouveau un de ses fameux tour. C'était généreux de participer à la résolution de ce conflit et Sam baissa sa main pour prendre la parole.

- "Merci cher ami, effectivement faire glisser mon arme comme on me le demande pourrait l'endommager, votre tour de passe-passe est donc fort utile. Cependant, je vais la garder, et tout le monde va en faire autant."

Il regarda l'archer avec l'air convaincu, persuadé que ses propos ne pourraient que faire mouche, tout en désengageant son carreau.

- "On ne peut pas se désarmer alors que d'innombrables dangers rôdent dans cette forêt... On serait dans de bien beaux draps si la ou les araignées nous attaquaient à ce moment. Je vous laisse cependant discuter car j'ai à faire avec Elëwin pour retourner votre chariot et vous permettre de continuer votre route."

Sam sortit de derrière son chariot accidenté et se rapprocha des chevaux afin d'être prêt pour pouvoir aider le melessë au demi-tour.

Le melessë que Bran tenait en joue semblait avoir une idée pour tenter de désamorcer la situation.
Bran fronça les sourcils car visiblement l'homme s'apprêtait à lancer un sortilège en fredonnant une comptine pour enfant.

Attend là, c'est qui ce Robin a la con ? Il m'insulte le travesti ?

L'arc dans sa main se tendit un peu plus tandis que ce dernier poursuivait sa chansonnette, prêt à le trouer au moindre signe d'une magie hostile envers lui.
Finalement, il invoqua une sorte de main éthérée qu'il envoya en direction de son complice afin de lui retirer son arme en douceur.
Malheureusement le nabot borné choisit de décliner l'offre préférant garder son arme en main mais il l'abaissa et la desarma ce qui était déjà un gage de bonne foi et d'intelligence de sa part.

Bon, voilà une bonne chose de faite. Il est pas facile à convaincre la demi portion

Qu'importe, il reglerai cela à un moment plus opportun.
Lentement, sans quitter les deux hommes des yeux il retira la flèche de son arc, la rangea dans son carquois et baissa son arc.

- Bon, restons sur nos gardes et retournant ce chariot comme l'a suggèré Tom pouce et nous pourrons ensuite discuter.

Il s'avança vers Elëwin et sauta à terre près du chariot. Scrutant les environs comme un rapace, il s'avança vers les deux hommes et prit en mains la bride d'un des chevaux.

- Bon alors le duo comique, on s'y met ? Restez tout de même aux aguets et pas de gestes suspects.

Enfin ! Ils avaient finit par trouver un terrain d'entente et se calmer... Du moins temporairement. Elëwin avait vraiment cru qu'un tir malencontreux allait provoquer une rixe générale. D'ailleurs, Bran avait tenu son arc bandé si longtemps qu'il aurait pu lâcher sa corde sans même le vouloir.
La méfiance était certes de mise, mais poussée à son paroxysme, elle pouvait coûter la vie à d'honnêtes hommes...
L'aldaron soupira de soulagement, un début de sourire naissant sur ses lèvres jusqu'alors crispées. Il fit un signe de tête et attrapa les rênes, prêt à guider les chevaux pour aider à tourner le chariot, aidé par Bran lui-même.

- Je suis soulagé que vous ayez pu vous entendre !

Sous ses ordres, et avec l'aide des autres, Elëwin parvint rapidement à faire faire demi-tour au chariot. Ce qui laissa le temps pour discuter et faire plus ample connaissance.

Les étranges mains diaphanes retombèrent un peu sur elles-même suite au refus de Sam, comme si elles étaient tristes. Puis, après que les deux armes aient été abaissées, elles se redressèrent, semblèrent reprendre vie et se mirent à tambouriner l'une contre l'autre en un applaudissement ridicule.

- Tu vois l'archer, comme tu me l'a demandé je ne remue que ma langue, ironisa le barde en esquissant un rictus. Mais je suis bien soulagé que tout le monde se calme un peu.

Il congédia ensuite ses mains moufles et vint se placer le plus délicatement possible au service d'Elëwin pour l'aider à manœuvrer leur attelage.

- Bon, maintenant que nous sommes au clair sur le fait qu'on ne va pas s'entretuer - dans l'immédiat en tout cas - et sans présager de votre décision, nous aimerions avec Sam vous raconter un peu notre début de journée.

Faisant son possible pour limiter les détails - ce qui n'était jamais facile pour un barde - Nizam commença à leur raconter comment Georges puis les moines d'Aster avaient sollicité leur aide. Il raconta les disparitions à répétition et insista sur le fait que les personnes connaissant l'éveil de la magie étaient des cibles prioritaires... Et donc la gravité des effets que cela pouvait avoir. Il raconta aussi la dizaine de gros bras qui les avaient attaqués, blessés, les conditions de la mort d'Ulrik et les prières insistantes de Elimith pour qu'ils s'informent au plus vite.

- Bref, comme vous le voyez, chaque minute compte. Nul ne sait si ces brutes ne prévoient pas d'enlever des gens en pleine ville dès cette nuit. Pourquoi pas Elimith en personne, qui soit dit en passant est sans doute l'un des seuls remparts du village.

Il ponctua sa phrase d'un regard triste vers Sam.

- Donc si vous souhaitez prendre la poudre d'escampette, nous comprendrions. Je me demande même pourquoi je suis encore là. Mais laissez-moi vous dire que ce n'est pas à La Croisée que vous devriez vous rendre mais le plus loin possible. Ou bien... vous pouvez nous aider. Vous êtes des hommes aguerris, disposant de ressources physiques et mentales. Vous avez réussi à échapper à ces bougres et à leur voler leur charriot. Pourquoi ne pas plutôt se servir de cet avantage ? Si nous nous reposons pendant le trajet, vous serez comme neufs !

Il avait voulu faire court... mais n'avait pas totalement réussi. Il espérait toutefois que ses mots avaient pu les convaincre. Et il avait oublié une chose importante pour un type comme Bran (pensait-il)

- Et si nous aidons ces braves gens et que vous rentrez en héros à la croisée, je suis sûr qu'ils vous donneront tout ce que vous voulez !

Sam ne s'était pas senti de convaincre qui que ce soit de venir dans leur périple. Même si le plus raisonnable des trois était prometteur. Il préférait les laisser aller là où leur motivation les porterait pour éviter de se coltiner les deux fanfarons. Il resta donc muet, atout majeur pour se coordonner et réussir à déplacer le chariot.

Une fois fait, l'halfelin n'était pas peu fier d'avoir œuvré pour remettre leur moyen de transport dans le droit chemin. Il devait bien cette aide à Elëwin pour s'être mis de leur côté face à Bran, pendant cette dispute inutile.

La tension étant redescendue et le départ proche, le petit halfelin se dirigea vers le sac de Nizam, posé dans les hautes herbes du bas côté de la route. Il voulait le rapprocher du barde afin qu'il ne l'oublie pas, au cas où le résumé de la situation qu'il avait fait, l'eût distrait.

Cette tâche accomplie, il se dirigea vers leur nouveau véhicule pour y grimper, non sans mal vu la hauteur. Une fois dessus, le petit blond s'y s’assit en se mettant au plus loin des chevaux, d'ailleurs, au vu de sa taille, peut de son corps dépassait. La mission qu'il s'était fixée était de scruter les environs afin de jouer le rôle de vigie pendant la discussion (Perception) et jusqu'à ce qu'ils se séparent au niveau du prochain carrefour.

Bran et les autres se mirent donc en oeuvre afin de faire faire demi-tour au chariot, tandis que le petit homme se chargea de surveiller les environs. La manœuvre fut assez rapide et sans trop de problème.

Tandis qu'ils manœuvraient le chariot, le demi-elfe leur exposa la situation et les faits qui les avaient conduits jusqu'ici. Bran les écouta avec attention et néanmoins une certaine suspicion quand à son récit.
Quand il eut terminé sa tirade, il interrogea du regard ses compagnons avant de prendre à son tour la parole.

Il leur exposa brièvement les circonstances qui les avaient conduits à cette situation.
L'attaque de leur caravane, leur réveil à l'arrière de ce même chariot, les circonstances de leur évasion, l'attaque des complices de leurs ravisseurs.
Il prit également soin de leur parler de la femme qui semblait être à la base de tout cela, le destin prévu pour lui même et Elëwin en tant que casse croûte pour une bête dont ils ignoraient tout, mais également l’incompréhensible insistance de ne pas blesser le Drakeide et de le ramener en vie, même au prix de leurs vie.

Pensant ne rien avoir omis dans son récit, il interrogea du regard ses compagnons au cas ou ses derniers avaient voulu rajouter quelque chose.

Pendant que Bran racontait ce qu'il savait et ce qu'il avait vécu, le drakéide continuait de fixer d'un mauvais regard l'humain qui acompagnait le petit homme. Lorsque leurs regards se croisaient, Tilouka dérivait lentement sa tete sans changer l'expression de son visage. Puis Bran se tourna vers lui avec un regard dont il comprit le sens rapidement.
Je n'ai absolument rien écouter mais je vais partir du principe que tu as tous dis et je vais me contenter d'affirmer tes propos.

- Oui, en effet, le nombre de fois ou ils auraient pu me cribler de fleche pour me tuer, mais ils ont plutot décider de se laisser crever...

Enfin, le chariot etait enfin en place, le drakéide s'allongea sur l'herbe en s'adossant sur un arbre puis continua :

- Je suis d'accord avec...hum... l'humain, dit-il en soupirant, nous devrions nous reposer nous verrons de la destination plus tard.

Le chariot était prêt à repartir et il suivrait la direction qui serait retenue lorsqu'ils atteindraient le croisement, un peu plus loin. Le temps de faire demi-tour, le dénommé Nizam et Bran avaient exposés l'un et l'autre les circonstances de leur confrontation avec les kidnappeurs.
Restait un problème ! Tilouka, le drakéïde, ne semblait pas disposé à partir... S'allongeant nonchalamment sous un arbre, il avait l'air de vouloir faire une sieste !

C'est le fait de ne pas être une cible pour ces fanatiques qui le rend aussi sûr de lui ? Ou il est naturellement fou ? pensa l'aldaron qui soupira, levant les yeux au ciel.
Mais la tension accumulée depuis son réveil ligoté explosa à ce moment là.

- Non mais vous êtes inconscient ou quoi ? s'énerva-t-il à l'intention de Tilouka.
" Si vous avez envi de vous faire bouffer par les loups et les araignées ou je ne sais quel autre créature qui peuple cette forêt maudite, libre à vous !
" Moi, j'y vais... Ceux qui veulent, montez !

Disant cela, il fit mine de lancer les chevaux...

Nizam récupéra le sac que lui tendait son ami avec un sourire de reconnaissance et écouta Thomiry raconter leur propre histoire. L'histoire d'une femme inquiétante et celle sur le Drakéide étaient particulièrement inquiétantes.

Mais alors qu'ils s'apprêtaient à partir, Nizam regarda médusé le dit Tilouka s'allonger pour un sieston. Visiblement, ce peuple était très étrange.

Le barde répondit ensuite à l'aldaron en grimpant sur le charriot où il déposa ses affaires et s'installa "confortablement".

"Tilouka, vous devriez plutôt vous reposer dans le charriot et en chemin qu'au milieu des créatures agressives..." s'apprêta-t-il à dire mais il préféra se désintéresser de cet aspect du problème :

- Les drakéides, peuples descendant des dragons, fit-il d'un air pensif en grattant sa barbe courte. Visiblement votre ami avait un rôle clef dans cette affaire. Quand on sait que l'emblème de la maison Ardraco était un dragon rouge, ça laisse envisager le type de rituel auxquels ils veulent se prêter... Bien-sûr, ils sont peut-être idiots et complètement fous, incapable qu'un tel prodige... mais je ne suis pas sûr d'avoir envie de risquer qu'un dragon survole les environs.

Et après un regard entendu avec Sam, il se tourna vers Bran :

- Qu'en pensez-vous, mon brave Robin ?

Attends je reve ou il m'engueule, qu'est ce que sa peut bien lui foutre que je meurs ? Et puis t'inquietes pas mon grand j'ai clairement pas l'intention de crever ici et maintenant.

Plus qu'en colere, le drakéide ramassa son sac et son épée et en se dirigeant vers le chariot, il fixa le melesse et lui dit :

- Faites gaffe a qui et comment vous adressez, compris ?

Puis il embarqua rapidement sur le chariot, s'installa a l'endroit ou il s'était chaché auparavant avec Bran, s'allongea et parla fort pour que les autres puissent l'entendre:

- Allons la ou vous voulez, moi je m'en contrefout.

Sam, imperturbable dans sa tâche, écoutait malgré tout, ce qui se disait. Il y avait là mine d'informations et il en était même à croire que cela pouvait inverser leur chance de survie pour ce raid éclair. Il y avait au moins ce bon point à la rencontre de ce groupe si... "particulier"...

Mais, parce que tout allait trop bien, la fanfaronnade reprit de plus belle avec l'écailleux... Entre robin des burnes et le chêne - en hommage à son idée digne d'un gland - il y avait presque comme une compétition à qui serait le plus stupide. Le tact des halfelins l'empêchait cependant d'en faire part à quiconque. Néanmoins, Cela confortait l'halfelin dans l'idée qu'ils n'apporteraient que des ennuis s'ils leur prenaient l'envie saugrenue de participer à l'expédition.

C'était donc à contre-cœur que le petit être se faisait à l'idée de devoir abandonner le véhicule et de terminer à la marche, alors que cela leur aurait fait gagné un temps fou.

Bran finissait d'aider à manœuvrer le chariot et il s'apprêtait à y monter quand l'intervention d'elewïn à l'intention de Tilouka le fit se retourner brusquement, surpris par le coup de sang de l'elfe. Il n'aurait jamais pensé que ce dernier puisse être capable d'un tel coup de sang.
Constatant l'attitude du drakeide, il ne pût réprimer le sourire qui se dessinait sur son visage.

Le barde prit à son tour la parole, évoquant les drakeides, l'éventuel rôle qu'il aurait à jouer dans tout cela et les implications qui pouvaient en découler.
Ce dernier d'ailleurs se leva de son arbre, la mine sûrement renfrognée, difficile de lire sur les traits du visage de ce dernier et jeta son sac dans le chariot, en lui passant à côté tout en invectivant l'elfe au passage avant de se poser dans le chariot.

L'attidude de Tilouka lui fit étouffer un rire qu'il eut du mal à contenir.
Il s'en excusa rapidement auprès de Tilouka afin que celui-ci n'en prenne pas trop ombrage.
Il finit de monter à son tour dans le chariot, prit place confortablement à l'arrière et adressa un clin d'œil complice à Tilouka avant de s'adresser aux deux nouveaux venus.

- Et bien, s'il y a possibilité de rentrer en héros et d'être récompensé, pourquoi ne pas vous accompagner. Et puis je suis certain que notre ami Tilouka serait bien tenté de mettre une branlée à ceux qui ont tenté de s'en prendre à lui.

Il jeta un coup d'œil à L'elfe.

- Elewïn, vous ne verrez sans doute pas d'inconvénient à venir en aide à des gens qui en ont besoin.

Il s'adressa aux deux nouveaux pour finir.

- Eh bien messieurs, il semblerait que vous ayez trouvé des renforts. Peut être pas ceux que vous attendiez mais il va falloir faire avec pour ne pas crever maintenant. Allez montez, nous pourrons en reparler durant le chemin et faire plus ample connaissance histoire de pouvoir mettre en place un début de stratégie.

Un petit sourire piqua les lèvres de Nizam en voyant évoluer la tournure des évènements. Il se permit donc de croiser familièrement ses jambes tout en farfouillant dans son sac à la recherche de sa flûte.

- Hé bien, si nous sommes d'accord, commençons par refaire les présentations de façon plus amène : Voilà mon ami Sam Orgejuteux, dont vous saurez apprécier l’œil affûté et l'habileté, mais il se présentera mieux que je ne le ferai. Et je suis Nizam Al-Hafez ibn-Ramavi. Hier marin, aujourd'hui éclaireur, souvent musicien et poète.

Disant cela, il tira victorieusement son instrument de son fatras.

- Merci d'accepter de nous aider en tout cas. Les villageois nous ont expliqué que nos agresseurs avaient sans doute pris possession de ruines. Le fameux "fort Ardraco" dont les occupants déchus avaient construit un mythe draconique. Nous devons relever un maximum d'informations sur le fort, ses occupants, leurs projets, leurs points faibles... pour aider les autorités locales à les mettre hors d'état de nuire. Donc nous pensions nous approcher discrètement pour les étudier. J'avais bien en tête de nous faire passer pour eux mais je crains qu'ils se connaissent tous trop bien pour les duper.

Ayant fini ces quelques explications, il lança un sourire qui se voulait rassurant à leurs trois nouveaux compagnons et porta sa flûte à sa bouche sans les quitter des yeux, attendant leurs réactions.

Elëwin ne se laissa pas démonter par l'avertissement aux accents de menace du drakéïde soupe au lait. Il ne se fit pas non plus méprisant ou narquois. Le principal, c'était qu'il les ait rejoint et qu'ils puissent enfin partir d'ici. Soupirant doucement une fois qu'il se fut éloigné, il leva les yeux au ciel, soulagé de la tournure qu'avait prit la situation. Décidément, Façonneur lui avait réservé des épreuves fascinantes - perturbantes - aujourd'hui !

Tendant l'oreille aux histoires des autres, il les écouta raconter leur journée et échanger sur la suite tandis qu'il motivait les chevaux à avancer au petit trot.

Finalement, tous semblaient d'accord pour aller au fort de la secte draconique. Bran se permit même de choisir pour lui... Ou plutôt, il avait deviné la voie qu'Elëwin avait déjà décidé de suivre en lui même. Il sourit au melessë et lui répondit :

- Eh bien Bran, vous me surprenez...
" Vous avez raison, je vais vous accompagner.

Puis il se tourna vers Nizam.

- La protection et la bénédiction de Façonneur ne sera pas de trop pour votre quête messieurs...

Lorsqu'ils parvinrent au croisement, c'est donc à gauche que l'aldaron dirigea l'attelage. Ils ignoraient la distance qui les séparait encore du fort, mais ils avaient déjà parcouru une partie du chemin...

- Si quelqu'un peut prendre les rênes, j'aimerais m'occuper de la blessure de Tilouka... Si vous permettez ? ajouta-t-il en croisant le regard de l'intéressé.
" Je suggère de se reposer un peu, tant que c'est possible...

Sam fut décontenancé par la tournure des discussions. Nizam avait réussi à faire changer d'avis ses interlocuteurs, semant le doute dans son esprit quand à la réussite de la mission.

Mais que fait-il ? Il vaut des fois mieux être seul que mal accompagné...
Il resta cependant impassible malgré cette pensée et la proposition du barde de se présenter. Il n’avait pas trop envie de copiner avec ces personnes pour l’instant. Après, l’expérience avec Ulrik, qui avait été bien brute dans son comportement, mais pourtant un vaillant et fiable combattant, obligeait à leur laisser une chance. Le bon côté à tout cela, c'est qu'il pouvait encore profiter du chariot.

Il semblait que le temps était venu de prendre des forces avant la tempête. L'halfelin se proposa afin de remplacer le conducteur. En effet, il n'avait que peu souffert au cours de ses batailles et il serait au première loge pour surveiller et détecter une embuscade.

- "Je veux bien vous remplacer Elëwin. J'avoue n'avoir aucune compétence dans la conduite de chevaux, mais de vous tous, je semble être le plus en forme. Si ma contribution vous permet de tous vous rétablir, cela n'en sera que plus profitable pour la suite. De plus, on a une excellente vue à l'avant, je serai ainsi bien placé pour nous éviter de tomber dans un coup fourré."

Avant de se lever, le petit homme se débarrassa de son sac. C'était plus pratique pour se déplacer sur un plancher mouvant. Il avait cependant une légère appréhension sur le fait que les nouveaux venus puissent vouloir être pris de curiosité. À la réflexion, il se disait que le barde pourrait les surveiller.

C'est ensuite aussi agile qu'une gazelle, que Sam arriva jusqu'à l'avant du véhicule, s'assurant bien d'esquiver ses compagnons pour ne pas leur marcher dessus. Il récupéra les rênes des mains de l'elfe et s'assit une fois la place libre (Dressage).

On aurait dit qu'il avait fait cela toute sa vie car les chevaux filaient droit. La chance du débutant peut-être... Mais il en profitait aussi pour surveiller les environs à la recherche d'araignées, de loups ou de pièges en tous genres (Perception).