Fort Ardraco (Scénario d'Ed Greenwood)

Nizam n avait rien entendu mais il comprit que l elfe avait senti quelque chose. Il se préparait déjà à le couvrir, profitant de sa vue dans le noir, quand Nora s engouffra devant lui.

Ah ! Ces humains ! Tu m'étonnes qu'ils ont la vie courte ! Foncer alors qu'elle n'y voit que dalle !

Bref, maintenant il fallait agir et vite. Le barde envisagea un instant de produire de la lumière mais sa jugeotte le retint in extremis. La lumiere pouvait les éblouir et donc les desservir plus qu une obscurité contrôlée. Il garda l'idée en mémoire pour plus tard et se glissa à leur suite dans le passage, restant collé au mur droit sur la seconde marche pour profiter du surplomb sans s'exposer trop, l'arbalète en joue.

Toute l'équipe ou presque, prenait maintenant le chemin des profondeurs, empruntant pour cela l'escalier en colimaçon.
Armes en main, ils progressaient marche après marche, dans un silence quasi surnaturel... excepté pour Nizam qui malgré ses efforts, faisait claquer ses bottes sur la pierre ou crisser des grains de sables dissimulés dans la poussière. Dans le silence alentour ces sons, si légers fussent-ils, semblaient raisonner comme une fanfare.
Ils devaient progresser l'un derrière l'autre car l'escalier n'était pas bien large, ce qui n'était pas pour les rassurer !

La lumière naturelle de la pièce supérieure s'estompaient à mesure qu'ils descendaient. Pourtant, une volée de marches plus loin, une lueur doucereuse vraisemblablement d'origine magique, prit le pas.
Ils n'avaient repéré aucun piège jusque là, mais il semblait que l'escalier continuait jusqu'au sol de la nouvelle pièce au grand jour, sans rambarde ni abri... Qu'allaient-ils faire ? Prendre le risque et continuer la descente ? S'accroupir, voir s'allonger - avec la difficulté que cela pouvait représenter dans cet escalier - pour tenter de voir avant d'être vu ?

Là-haut, Sam ne semblait pas décidé à quitter ses nouveaux amis. Mais le départ de ses compagnons pour les sous-sols allait peut-être le faire changer d'avis ? Elëwin fut le dernier qu'il vit disparaître derrière l'arche de pierre, l'arc en main, aussi silencieux qu'une ombre.

Visiblement Sam n'avait pas fait d'émule chez les "squelettes", cependant maintenant il en était sûr, c'était bien l’œuvre d'une illusion. L'halfelin lâcha ses poignées de foin et regarda derrière lui. Il vit malheureusement que tous ses compagnons avaient disparus ce qui n'était pas pour le rassurer mais comme il n'y avait pas eu de cris cela n'allait pas l'inquiéter outre mesure.

Le petit blond rebroussa chemin et se dirigea vers l'escalier en colimaçon. Il y faisait sombre mais si son groupe était passé, pourquoi pas lui. Il descendit jusqu’à les retrouver, arrivant derrière Elëwin. Le semi-homme ne pouvait aller plus loin au vu de l'étroitesse du lieu, ce qui était dommage car il y avait une belle grande salle éclairée à explorer un peu plus loin.

Il faufila son regard [Perception] à travers les corps de ses camarades afin de la voir au mieux et ainsi faire une inspection sommaire de ce qui les attendait. Il n'y avait pas l'air d'y avoir de quoi fouetter un chat. Il avait donc hâte que tout le monde avance pour le débloquer.

Le prêtre avait à peine parcouru quelques marches lorsque l'expédition s'arrêta. Apparemment, quelque chose les empêchait d'avancer, sans qu'il ne puisse dire quoi... pas facile de voir après l'angle de mur et au travers de trois compagnons.
Sam choisi ce moment pour arriver. Silencieux comme un chat en chasse, Elëwin ne l'aurait jamais vu s'il ne s'était pas mit à se tortiller pour voir aussi ce qui pouvait bien les empêcher d'aller plus loin.

- Faufile-toi... suggéra l'elfe au petit homme.

Les propos d'Elëwin firent mouche pour Sam. Non seulement l'halfelin obtenait une autorisation mais en plus il se disait qu'il y avait un intérêt à ce que le plus petit de tous se pointe en premier. En effet, il y avait moins de distance entre ses pieds et ses yeux et en cas de rencontre les ennemis devraient être preste dans leur geste pour réagir à son apparition.

Il tapota sur chacun des membres à portée devant lui pour leur signifier qu'il allait respecter la demande du prêtre. Lorsqu'il eut leur attention, il s'exprima en mimes plus ou moins bien fait mais l'idée était compréhensible et au pire ils n'avaient qu'à regarder. Le petit blond sortit son arbalète et y encocha un carreau en attendant que ses compagnons lui fasse un peu de place.

Il s'accroupit pour au final faire en sorte d'avoir les yeux au niveau des genoux et avança discrètement [Discrétion] contre le pilier intérieur et non contre le mur extérieur. Cela permettrait à Sam de jouer avec les ombres. Son déplacement alla jusqu'à avoir une meilleur vision de la salle que ce qu'il avait eu jusqu’à présent en envoyant un coup d’œil dès que possible et bien entendu avant ses guiboles. Son rôle était de détecter de potentiels ennemis ou pièges en avant première [Perception].

Un à un, les compagnons de Sam le laissèrent passer pour qu'il puisse analyser la situation. D'ailleurs, ils n'avaient pas à bouger beaucoup. Les halfelins avaient l'habitude à se déplacer au milieu des jambes des Grands et cela naturellement.

Il descendit donc une marche ou deux de plus et pu apprécier l'étendue de la salle où ils arrivaient.
Leur escalier était dans un angle de cette immense pièce carrée aux murs et au plafond vitrifiés d'une pellicule noire, lisse et luisantes. Sur la gauche, au centre du mur, une ouverture semblait donner sur un couloir ou une porte. Face à lui, un épais rideau de velour noir, découpé en une dizaine de pans de deux mètres de large, tombait jusqu'au sol, occupant tout un pan de mur.
Devant celle-ci, un autel de bois noir était dressé dans toute son horreur. Des poteaux de bois à chaque angle se terminaient par des griffes de dragon momifiées, à moins d'un mètre de hauteur. Les contours étaient habillés de tissu et la surface recouverte de la cire fondue de dizaines de bougies noires. Enfin, le corps sans vie d'un homme était attaché aux poteaux, les membres tendus de sorte que son corps formait une croix...
Finalement seul le sol semblait normal, constitué de larges dalles de pierre sur toute sa surface.

Bran restait là, le dos plaqué contre le mur laissant le semi-homme observer et évaluer la situation.
Le semi-homme leur décrivit ce qu'il avait pu observer de la salle ce qui complétait assez bien le peu qu'il pouvait voir depuis sa position.
Il dévisagea un moment les membres de son groupe tentant de déterminer ce qu'ils pouvaient penser à ce moment là.
Cette pièce ressemblait vraiment à une salle pour les rituels du culte mais quelque chose lui semblait suspect. De nombreux détails ne sonnaient pas juste.
La disposition de la pièce, son emplacement, cet autel, ces murs noirs, les tentures et même ces dalles au sol. Ajouté à cela les précédentes expériences vécus depuis qu'ils avaient infiltrés le fort.
Pour lui tout ça sentait le traquenard bien orchestré mais peut-être était il juste un peu trop paranoïaque.

Impossible de sortir de cet escalier sans se mettre à découvert ou de s'y remettre à couvert en cas de problème pour contre attaquer....
Il retourna le problème dans sa tête à toute allure en tentant de trouver une solution, leva les yeux au ciel un instant et....
Un large sourire carnassier et pervers apparu soudainement sur son visage tandis qu'il fixait un à un les membres du groupe comme s'il s’apprêtait à les dévorer sur l'instant avant de chuchoter.

- Une idée complètement dingue, Ca vous tente?

La pièce laissa Sam circonspect. Il ne voyait rien de dramatique au premier abord et c'est avec cet œil serein qu'il avait fait la description à ses camarades. Il s'était aussi échiné à déterminer si le corps sans vie pouvait être celui d'Antoine cependant les 12 mètres qui les séparaient n'aidaient pas. Sa conclusion temporaire fut que non. Le petit être espérait que cela n'était pas non plus l'un des membres du village qu'il fallait sauver.

Son analyse passée, l'halfelin était prêt à descendre pour voir s'il y avait moyen de sauver l'homme sans vie. Car pour l'instant, rien n'indiquait qu'il était réellement mort, il y avait peut être une chance. Et la psychologie de sa race penchait très souvent vers l'optimisme. Ses réflexions furent cependant interrompues par Bran qui n'avait dans le regard qu'inquiétude et étonnement. Cela se ponctua par sa proposition qui mis le semi-homme en haleine.

En effet, il y avait là une bonne surprise excitante et Sam était pendue à ses lèvres attendant la suite mais ne s'empêchant pas de faire foisonner dans sa tête pleins de plans.
Veut-il utiliser les vaches comme outil de déminage ? Va t'il vérifier la sécurité de la pièce en tirant sur le corps de l'autel ou bien sur les tentures au cas ou des bandits préparent une embuscade ? Souhaite-t-il mettre le feu aux tentures pour nettoyer cette pièce de toute vie hostile ?

En tous les cas l'halfelin était prêt à s'y coller, peut importe le danger, si l'idée était suffisamment originale et sans risque de tuer des innocents. Dans le cas contraire il irait voir discrètement ce qu'il y avait par delà l'ouverture sur le mur de gauche. Et par discrètement il avait bien conscience que cela concernerait le bruit de ses pas et non pas une quelconque capacité à se fondre dans les ombres pour être invisible au vu de la luminosité de la pièce.

Une idée complètement dingue ? J'eu du mal à réprimer un rictus horrible : j'adorais cet enchaînement de mots. Ma survie avait parfois tenue à l'accomplissement d'idées "complètement dingues" ou d'autres synonymes du même style.

Cela m'intéressait d'ailleurs d'autant plus qu'à part faire la débile dans la salle à tirer à l'arbalète sur les tapisseries pour vérifier si personne n'était planqué dedans, rien ne m'inspirait dans ce nouvel environnement qui puait l'embuscade tellement fort que ça en saturait l'atmosphère.

Ou alors j'étais juste paranoïaque.

-Vas-y, fais toi plaisir, faut qu'on prépare un truc ? Lui chuchotais-je en faisant un signe d'approbation au semi-elfe.

La description que l'halfelin leur fit de la pièce sous leurs pieds inquiétait le prêtre. De toute évidence, il s'agissait du lieu de culte d'une secte draconique. Pourtant, Elëwin n'en connaissait aucun avec ces pratiques...
Pourquoi restaient-ils encore là à dresser un plan qui de toute façon ne se déroulerait pas comme ils l'avaient prévu ? Bien sûr, cela sentait l'embuscade à plein nez ! Mais ils étaient tous de bons tireurs, et il n'y avait rien qu'une bonne volée de flèches ne pouvait stopper non ?

Un peu frustré, l'elfe murmura à son tour :

- Parlez vite. Cette situation ne me plait pas...

Sentant qu'il avait capté l'attention de tout les membres du groupe, Bran se pencha légèrement vers eux tout en baissant également la voix et en les fixant droit dans les yeux un par un. Une vieille technique pour être sûr d'avoir toute leur attention avant de commencer à s'expliquer.

- La configuration de la pièce est beaucoup trop propice à une embuscade pour moi. Les tentures au fond, les murs noir et la disposition de l'autel. Ça sent le traquenard à plein nez tout ça.

Il marqua une pause avant de poursuivre.

- Personnellement je n'ai pas envie de subir encore et de réagir. Il serait temps de changer la donne et d'imposer les règles du jeu pour une fois.

Il pointa son index vers le haut.

- On a un joli troupeau la-haut. Si on s'en servait comme éclaireurs à notre place ? Et puis il pourrait nous servir d'abri en cas de problèmes.
Qu'en pensez vous ?

Elëwin écarquilla les yeux d'horreur. L'idée de Bran était tout simplement ridicule. Tout le monde savait que les vaches ne pouvaient pas descendre des marches... sans se rompre le cou !
Mais à bien observer le sourire sadique face à lui, le prêtre se doutait qu'il le savait déjà. La vision des pauvres bêtes se brisant les os dans les escaliers le fit frissonner et il ne put s'empêcher de riposter.

- Mais ça ne va pas non !

Terminant son exclamation en un hoquet contenu pour tenter de limiter le son de sa voix, le rouge monta aux joues du prêtre.

- Je ne cautionne pas cette idée cruelle, Bran !
" Surtout que les pauvres bêtes vont certainement se tordre dans leur chute et bloquer totalement le passage...

Et avant que les autres aient pu réagir, car ils semblaient d'accord avec le plan de Bran vu leurs regards, il ajouta :

- Passons par les trappes là-haut ! On doit bien pouvoir les forcer...

Nizam s'était fait discret ces dernières minutes. Il avait laissé les compagnons étudier et analyser la situation et il partageait l'avis de Bran. Encore un piège. il fallait donc trouver quelque chose.

Il se creusait encore la cervelle quand la proposition d'utiliser les animaux illumina ses yeux. Evidemment, le prêtre se roula par terre devant le plan et finit par proposer ... quoi d'ailleurs ? Il ne comprenait pas bien cette affaire de trappe mais il avait dû rater quelque chose dans ses investigations.

En tout cas, après un bref silence, il répondit à l'elfe :

- Un plan sans aucune miséricorde pour de malheureuses bestioles innocentes, des risques de pattes bovines brisées, un remue-ménage qui pourrait démolir encore un peu plus le fort, des encornés, des mutilés, des piétinés... Hum... J'ADORE ! On commence quand ?

Il fit mine de remonter en réfléchissant. Il faudrait faire un cordon pour pousser les bestiaux puis le pousser à descendre. Cette idée le fit repenser au Vacher qu'ils avaient croisé à son arrivée au village avec Daniel. C'était peut-être les mêmes vaches qui se trouvaient maintenant au dessus d'eux. Quelle ironie ! En tout cas il se souvenait que le garçon à l'air étrange leur piquait l'arrière train... il s'en souviendrait !

Sam avait eu raison concernant une de ses idées, les bovins faisaient bien parti du stratagème qu'avait en tête Bran. Mais l'halfelin avait-il le cœur à les envoyer en pâture de la sorte ? Comme le disait le prêtre, cela serait surement un carnage car l'illusion en faisait des chevaux mais dessous c'était bien des vaches, et tout le monde sait qu'elles ne sont pas équipées pour des escaliers.

A la réflexion donc, le petit blond pensa que sa condition de ne pas blesser d'innocents n'était pas respecté. Là d'où il venait, les animaux étaient bien plus que pour les autres races. Il ne pouvait donc nier que leur porter atteinte n'était pas très judicieux...

Il regarda son ami le barde dont les yeux plein de fougue pétillaient, Bran dont le regard perçant présageait un coup de Jarnac, Nora l'air songeuse et enfin la tomate Elëwin. C'est vers ce dernier qu'il adressa ces messes basses :

- "Les trappes sont soient verrouillées, soit ensevelies. Aide-moi en explorant le fond de la salle des vaches. On y trouvera peut être un autre accès."

Et il remonta pour aller vérifier cette issue. Les pseudo chevaux squelette n'avaient pas l'air de s'être enfuient à son grand désarroi. Il les esquiva et se rapprocha de la porte. D'abord en analysant la présence de pièges (perception) et en cherchant (investigation) si dans la paille il n'y avait rien de caché. Puis il tenta de l'ouvrir en espérant que cela ne ferait pas comme la précédente.

Elëwin était au courant pour la trappe. Mais une belle pierre jetée avec suffisamment de force aurait pu faire l'affaire... peut-être...
Pourtant, la référence à la porte du fond fit écho aux propres préoccupations du prêtre et il ne se fit pas prier pour suivre son petit compagnon. Tout sauf cette idée farfelue de massacre bovin !

Sur la route, les chevaux-squelettes se contentèrent de suivre les deux explorateurs du regard, trop occupés à manger leur tas foin. Sam n'y trouva d'ailleurs rien d'interessant.

Lorsqu'il se décida de rejoindre la porte, Elëwin l'y attendait, sur la défensive... Façonneur seul savait ce qui pouvait bien les attendre là derrière.
L'halfelin opéra calmement et sa conclusion fut sans appel, il n'y avait aucun piège sur ou autour de cette porte. Il n'y avait qu'à la pousser...

Les autres allaient-ils les suivre ? S'étaient-ils lancés tout seul dans la salle du bas ?

Nizam était prêt ! Ses yeux pétillaient de malice... Et peut-être même d'une touche folie. Il s'imaginait déjà rameuter le détail et le souk que ça allait être dans l'escalier en colimaçon. Il avait bien un peu de peine pour ces pauvres bestioles, mais il voyait ça comme une expérience et une belle farce tragi-comique à intégrer dans la Geste de leurs aventures.

Les réflexions - judicieuses - de son petit ami... disons plutôt de son ami de petite taille pour éviter tout contresens ... le ramenèrent à une réalité plus terre-à-terre et sans doute plus sûre. Lorsqu'ils avaient pénétré dans la grande pièce, le barde avait vu la porte au fond et était venu sécuriser l'escalier, pensant que quelqu'un l'ouvrirait rapidement. Puis, lorsque Bran avait à amorcé sa descente, il avait littéralement oublié cette hypothèse. Elle se rappelait à lui désormais.

- On pourrait en effet commencer par la porte du fond, murmura-t-il à son ami. ça n'hypothèque pas notre idée de Feria si cette issue s'avérait inféconde.

Et il emboita le pas de Sam. Etant à l'arrière de la troupe, ça n'était pas très compliqué.

En un mouvement dont il était désormais habitué, Nizam vint se blottir contre le chambranle de la porte du côté où le panneau s'ouvrait. Son arbalète en joue, il recula d'un pas contre le mur pour prendre un peu de champ et tint l'arme juste au dessus du niveau de la tête de Sam, histoire de le couvrir sans le transformer en porc-épic s'il devait y avoir du rififi.

Après un dernier regard pour l'elfe, puis pour son compagnon, il était prêt à recevoir tout ce qui pourrait arriver par cette porte - du moins le pensait-il !

Bon d'accord je l'avoue j'avais encore en mémoire mon arrière-train fracassé par des bovins fou furieux et à mes yeux, présentement, toutes les vaches de la création pouvaient crever que ça ne m'arracherait pas une larme.

J'avais en revanche des doutes sur l'efficacité d'utiliser leur sacrifice afin de distraire d'éventuels assaillants dans la pièce en dessous de nous. Bon très bien nous les feront probablement rigoler, mais ensuite ? On descendait à la suite des vaches et on se faisait flécher ? On se cachait derrière leurs cadavres que l'on ferait rouler jusqu'à leurs cachettes ? Tout cela me semblait un peu bancale.

C'est pour cela que je préféra rouler pour l'alternative et je rejoignis mes camarades qui ouvraient la porte du fond, les deux armes sorties de manière à pouvoir me battre en cas de mauvaise surprise, sans vache cette fois espérons le.

Bran semblait visiblement déçu que son idée n'ai pas vraiment convaincu la plupart des membres du groupe. Il avait effectivement un doute quand à la capacité des vaches à descendre un escalier et se doutait bien que certaines se briserai quelques membres dans l'opération mais il ne pensait pas que cela se terminerait en une boucherie de corps démantibulés bloquant la descente.
Néanmoins il garda cette pensée dans un coin de son esprit. Au pire ils pourraient toujours se servir de cette option pour empêcher leurs ennemis de gravir les escaliers à leur poursuite si les choses tournaient mal.
Cette dernière pensée fit apparaître un leger rictus carnassier au coin de sa lèvre....

Tandis qu'il remontait l'escalier à la suite de ses compagnons à la recherche d'un autre accès il ne cessait de songer à des solutions pour perturber ces maudis sectataires. Un début d'idée lui vint soudain en tête mais il lui manquait une confirmation sur la faisabilité.
Ellewin semblait avoir quelques connaissances dans le domaine agricole, aussi il se rapprocha de ce dernier et lui chuchota à voix basse sans pour autant chercher à ne pas se faire entendre des autres.

- Vous semblez vous y connaitre au sujet des bêtes, je voudrais savoir ce qui se passerait si on mélangeai suffisamment de paille avec de la bouse de vache et qu'on y mettait le feu? La fumée pourrait-elle être dérangeante?

Elëwin était prêt, arc en main, paré à faire feu sur l'ennemi que Sam ne manquerait pas de révéler en ouvrant la porte.
C'est ce moment là que Bran choisit pour le rejoindre et lui poser ses questions saugrenues à propos de bouses et de foin... comme si l'elfe s'était déjà amusé à pareil expérience ?! Il en avait de bonnes avec ses questions et surtout, ce n'était pas le moment ! Détourné de sa mission, il découvrit que la porte était ouverte...

- J'en sais rien ! Et ce n'est vraiment pas le moment ! S'écria-t-il sèchement.

Son arc pointé vers l'ouverture, Elëwin constata qu'il n'y avait personne dans la nouvelle pièce ainsi découverte.
Une puanteur, propre à retourner l'estomac le mieux accroché, les assaillis aussitôt ! Ils débarquaient dans ce qui semblait être une cuisine... heureusement à ciel ouvert.
Du sang, partout, sous forme de résidus noirâtre, de tâches vieilles de plusieurs mois et de flaques rougeâtres visqueuses plus récentes. L'odeur de la mort prenait à la gorge alors que des mouches bourdonnaient en tout sens pour profiter du festin.
On distinguait trois zones noircies où de grands feux avaient été allumés. Sur l'un d'entre eux, deux trépieds en métal soutenaient une broche.
Le long du mur de droite, une table sommaire accueillait quelques immenses couteaux de cuisine et de pics à viande.
Enfin, au centre de la pièce, une grosse branche traversait un anneau métallique rouillé, scellé dans une dalle d'une bon mètre de côté.

A part la porte d'où ils arrivaient, la pièce comptait trois autres sorties. Face à eux, une ancienne porte gisait au milieu des gravats, et des ronces s'engouffraient par l'ouverture, à l'assaut du fort. De plus, de part et d'autre, deux autres portes n'était pas en bien meilleurs état.

Nizam entra parmi les premiers dans la nouvelles pièce et fut immédiatement pris à la gorge par l'odeur. Sa vue ne fut pas en reste non plus. Des flaques de sang s'épandaient un peu partout dans le carillonnement des mouches.

* Mais bon sang, qu'est-ce qu'ils font ici ? Si rien ne nous tombe dessus avant, il faudra jeter un oeil à cette scène horrible.

Le barde prenait de grandes précautions à chaque mouvement. Non seulement pour se tenir prêt à un danger imprévu, mais également pour éviter de glisser sur les flaques séchées mais poisseuses. Lentement, il se tourna vers se compagnons et signala qu'il se dirigeait vers la porte défoncée. Il rapprocha ensuite deux doigts de ses yeux et montra les deux autres portes pour demander à ses compagnons de surveiller ces huis, son arme toujours en main.

* Surtout, ne reste pas en face de la porte, Nizam. Décale toi un peu sur la gauche, voilà, histoire d'éviter un taureau furieux ou je ne sais quoi

Arrivé au niveau du portail, il se collerait au mur avant de risquer un oeil de l'autre côté... en tout cas c'était le plan si tout se passait bien.