Nedru
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Alors que les discussions allaient bon train, Le Directeur se leva pour annoncer le départ avec l'emphase qui le caractérisait :
- Trrrès chers, trrrès chères ! Le MOMENT est VENU ! L'estomac de notre VEHICULE est AUSSI PLEIN que le NÔTRE ! J'invite tous CEUX qui n'ont AUCUNE ENVIE de VOYAGER jusqu'à BLUM de s'en RETOURNER sur le PLANCHER DES VACHES !
Soignant ainsi sa sortie de scène pour se diriger jusqu'à son poste de commandement : la cabine qui se trouvait au bout du pont. Il fut bientôt imité par quelques manouvriers et autres ingénieurs, gagnant respectivement le sol et la salle des « machines », ces bêtes sauvages et vrombissantes que bien peu pouvaient se vanter de connaître ou de comprendre.
Un puissant son de cor résonna sur la place de la ville, forçant la foule agglutinée à reculer prudemment, tandis que Le Théâtre s'agitait doucement. Ceux assis sur scène purent sentir le sol trembler doucement. Souvenirs de catastrophe géologiques pour certains, sensation nouvelle pour d'autres, le phénomène ne laissait personne indifférent.
Au dessus d'eux, en haut de longs mâts, des hélices se mirent à tournoyer d'abord lentement, puis bientôt trop vite pour que l'oeil puisse saisir leur mouvement complètement. Et puis, ce que d'aucun auraient pu prendre pour de simples voiles se gonflèrent lentement, formant une sorte de ballon d'air aux couleurs blanches et bleues, renforcé de cordages et agrémenté de fanions et drapeaux claquant doucement au vent. En ville, des exclamations s'élevaient à chaque nouvel aperçu du décollage. Sur le pont, il était difficile de ne pas laisser son regard sauter d'un objet à un autre, Le Théâtre entier semblant se gonfler et se raidir pour sauter dans les airs.
- ON DECOOOOOLLE !
Tonna Le Directeur depuis sa cabine, sa voix décuplée par un porte-voix cuivré. Contre toute attente, Le Théâtre ne s'élança pas dans les airs à la manière d'un lourd oiseau : il se souleva d'abord à peine, puis monta progressivement dans les airs. Les passants au sol s'écartèrent en s'exclamant de plus belle, cherchant à éviter les lentes embardées du vaisseau qui grimpait à l'assaut du ciel.
Bientôt l'équipage put voir le sommet des toits de la place et les habitants locaux furent réduit à l'échelle de minuscules insectes. Déjà l'équipage débarrassait la tablée avec une habilité forgée par l'habitude et il ne resta bientôt plus que Grenat et Miran assis sur le pont. Le massif demi-orc s'avança vers eux, d'une démarche élégante et étrangement chaloupée, à la façon d'un marin.
- Si messieurs dame veulent visiter, je peux vous montrer où poser vos affaires et l'endroit où vous logerez.
Edition
12/12/2020
11h30 par
Nedru
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