Grenat
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Longtemps, Grenat erra. Elle suivit les sentiers, puis les routes qui la menait à la cité naine la plus proche, là où elle avait l'habitude d'aller avec son père pour faire du commerce. Arrivé aux portes de la ville, elle se rendit compte qu'elle n'avait que quelques piécettes en poche.
Hors de question de mendier la charité ! Mais que pouvait-elle bien faire maintenant ? Son père avait toujours été là pour l'aiguiller. Il avait les mots pour l'encourager, la rassurer... Elle vit un banc, non loin et s'y assit, cherchant un but à sa nouvelle existence solitaire. Perdue dans ses pensées, elle releva soudain la tête en entendant un cri :
- Au voleur ! Arrêtez-le !
Elle se retourna aussitôt pour voir arriver sur elle un jeune homme, une hache plus grande que lui dans les bras... et peut-être même plus lourde. Il courrait comme si sa vie en dépendait. Et derrière lui, deux nains tentaient de le rattraper en hurlant.
Écoutant son instinct, Grenat se releva d'un bond et prenant le voleur par surprise, lui expédia son poing dans la figure.
Lorsque les propriétaires de la hache l'eurent rejointe, il lui demandèrent comment ils pouvaient la remercier. Voilà une question intéressante à laquelle Grenat n'avait pas de réponse sur l'instant. Elle resta donc sans voix, plantée comme un piquet au milieu de la rue. L'un des nains mit une bourrade dans les côtes de l'autres.
- Hey Trah'rr ! On aurait bien besoin d'une garde de sa trempe sur la route, tu ne crois pas ?
L'autre étudia l'immense drakéïde aux écailles de feu qui lui faisait face.
- Mais oui ! Qu'en dites vous madame ? Nous partons pour la Lothrienne demain matin... Vous pourriez nous servir de garde du corps !?
" Madame, euh ?
[...]
Ainsi, Grenat rejoignit la caravane marchande de Trah'rr, humble commerçant d'armes et autres produits des forges naines des Drakenbergen. Ces semaines passées sur les routes, lui rendirent un peu le sourire. Ne venait-elle pas de se trouver un nouveau but ? Pourtant, lorsqu'elle en discuta avec Trah'rr, qui n'était pas contre l'embaucher, une voix au fond d'elle lui hurlait qu'elle n'était pas faite pour çà.
Karisimbi ?
Ainsi, les jours passant, elle commença à interroger les marchands sur les volcans et leurs pouvoirs. Aucun n'avait de réelle connaissance sur le sujet... Si bien que Trah'rr vint la voir un soir, la veille de leur arrivée à Ersayl, leur destination. Il lui apprit que les érudits et les savants les plus à même de répondre à toutes ses interrogations, se trouaient dans les bibliothèques du monastère Azur. Cette école de magie se trouvait dans les îles Eoliennes, à des milliers de kilomètres d'ici !
Mais il avait entendu dire qu'une troupe de baladins quitterait bientôt Ersayl pour rejoindre les îles... A elle de décider !
Après une nuit agitée, où son père et son frère semblaient s'être ligués pour la convaincre d'y aller, elle se réveilla en sueur, mais certaine de la voie à suivre. Elle fit ses adieux aux marchands, les remerciant chaleureusement. Etait-ce des larmes au coin de ses yeux ?
Elle n'eut aucun mal à repérer l'aéronef décrit par Trah'rr, lorsqu'elle lui avait demandé avec quels chariots les baladins comptaient aller dans des îles volantes ! La question l'avait fait beaucoup rire... contrairement à elle. C'est donc à bord de ce... de ce quoi d'ailleurs..., qu'elle allait voyager ? Elle ajusta son sac à dos sur ses épaules et s'approcha, apostrophant le premier docker venu.
- Salut ! Qui dois-je voir pour monter dans ce... Comment il a dit déjà...
" Bourse-Souffleuse ?
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