Nouveau monde ou paradis perdu ?

Les yeux qui les regardaient étaient perçants sous une touffe de cheveux bruns. La silhouette était grande, gracile et élégante, tout de noir et de blanc. Une légère fossette apparut au coin de la lèvre gauche de Nedru alors qu’il repoussait son fauteuil pour se lever :

- Ma chère femme ! fit-il avec désinvolture. Pourquoi faut-il que tu sois toujours si pleine de surprise et de curiosité ?

Son attitude n’était pas manifestement hostile, mais à quoi pouvait-on s’attendre avec ce personnage ? Les deux compères le connaissaient assez pour s’attendre à tout. Il se dégageait de lui une confiance en lui encore supérieure à celle qu’ils lui connaissaient jusque-là.

Qu’allaient-ils donc faire ? Allaient-ils tenter de discuter avec lui ? Sur quelle base ? Ou allaient-ils se préparer à l’agresser ? Une chose était sûre. Nedru était acculé car il n’y avait pas de porte visible dans la petite pièce où il se trouvait. Quelques étagères à gauche et à droite et une tenture sur le mur derrière son bureau.

Cela se passa très vite. Ce qui devait être une formalité, ouvrir silencieusement une porte, se transforma en comédie dramatique en quelques secondes à peine.

Elindine hésita, fit les mauvais gestes, eux les mauvais réflexes... Résultat : le lecteur qu'ils tentaient de surprendre, fut averti de leur présence avant même qu'ils ne puissent le voir distinctement !

Mais ce n'était qu'un avant goût de la surprise qui les attendait ! Là, face aux deux cambrioleurs d'un soir, se tenait leur ancien compagnon, feu l'antiquaire, pas aussi mort qu'ils ne l'avaient imaginé !

Le prêtre, qui s'était tenu prêt à se jeter sur leur cible en un clin d'œil, se figea. Un flot de pensées l'envahit, le statufiant aussi sûrement que la magie divine.
Comment cet homme qu'ils croyait mort, capturé et exécuté par l'ennemi pouvait se tenir là devant eux, en chair et en os ? Il n'y avait pas trente six explications possibles... Il les avait trahi ! Avait-il seulement été une fois de leur côté ? Du côté des justes qui sauvent les faibles et soulagent de la misère du monde ?
Et Elindine ? Fëanor repensait à la détresse qui avait été la sienne lorsqu'ils avaient passé plusieurs jours enfermés dans une cave. Il paraissait clair que Nedru n'en avait rien eu à faire...
Ses poings se serraient alors qu'il s'imaginait mettre ce traître au tapis d'un coup de poing dans son visage trop parfait, chassant ce sourire hautain et méprisant qu'il leur offrait, tel un défi.

Cette hésitation suffit à son amie pour agir avant lui... Aussi, le prêtre se prépara-t-il à l'assister. La prière déjà sur le bout des lèvres, il fixait l'homme, prêt à tout.

[Action : Se préparer, pour agir juste avant Nedru.
Si il fait mine d'attaquer Elindine, il lance Bouclier de la Foi en action Bonus.
S'il fait mine de lancer un sort, il lance Égide fugace en Réaction]

Elindine sentit la frustration monter face à cette maudite porte. Peut-être était-ce l'angoisse de la situation, de savoir que les gardes les chercher ? Peut-être était-ce là un coup du sort ? Quand la porte s'ouvrit enfin la jeune femme resta stupéfaite, l'œil rond et la bouche entrouverte, exhalant un seul souffle court et sec. Nedru.

C'était la deuxième fois qu'elle surprenait son mari dans une étude secrète, à fomenter des plans qui s'opposaient aux siens. La première fois elle l'avait cueilli au fil de sa lame, aujourd'hui, en revanche, c'était lui qui la prenait de court. Le choc la fit hésiter et le temps qu'elle prenne conscience de la situation, le moment où elle aurait pu sauter sur le sorcier pour lui faire passer son sourire narquois était déjà passé. Et puis... Elindine se rendit compte qu'elle n'en avait même pas envie.

La roublarde soupira doucement, secoua la tête, sourit et avança dans la salle d'un pas sûr mais tendu. Elle s'appuya contre le bureau massif avec une feinte nonchalance, une main sur sa hanche, où
sa dague était accrochée et son regard vint chercher celui de Nedru. Le soulagement qu'il y vit était sincère.

"Tu vas bien ?" Demanda-t-elle doucement.

S'il s'était attendu à une répétition de leur première fois : une femme en colère et brutale, comme une bête blessée, elle lui offrait, cette fois une toute autre histoire. Elindine savait pourtant très bien que, s'il était là c'est qu'il avait passé un accord avec Marlborough, elle savait aussi qu'elle avait peu de chance de pouvoir faire monter les enchères et ramener Nedru de leur côté. Elle savait aussi qu'aux jeux des mots, elle partait perdante avec lui et c'était sur ça qu'elle comptait : le fait qu'il ne voudrait pas quitter ce terrain favorable pour en venir aux mains avec elle, pour laisser le temps à Fëanor de réfléchir à un plan pour sortir de là. Ainsi, l'ex-rousse laissa parler la partie d'elle-même qui pourrait le plus surprendre Nedru, celle qui était soulagée de voir une personne, qu'elle connaissait depuis près de 25 ans, son mari, son partenaire, en vie.

Nedru se pencha imperceptiblement comme s'il allait lancer un baiser à sa femme depuis l'autre côté du bureau. Son sourire narquois s'effaça alors et la roublarde ne vit plus que la marée noire de ses yeux. Ses mains dessinèrent une forme en un éclair et elle reconnut un mot qu'elle avait entendu bien des fois, mais qui n'avait jamais eu cette puissance là.

- AGHMKOT !

N'ayant pu les amener sur le terrain du discours, le sorcier avait choisi de les surprendre une fois de plus par la rapidité de sa réaction. De sa main jaillirent alors... deux éclairs ! Et leur l'éclat n'avait rien de normal ! Le premier percuta violemment Elindine en plein buste. Elle sentit le feu ravager son corps alors que le choc la projetait un bon mètre en arrière. Par miracle, la seconde décharge frôla son visage au lieu de lui donner le coup de grâce, comme si une bonne étoile veillait sur elle. Sonnée une seconde, elle reprit toutefois ses esprits et le contrôle de ses mouvements malgré la douleur délirante qui irradiait son corps.

Avant même que les deux compères ne puissent réagir, un nouveau mot de pouvoir s'échappa à nouveau de la bouche gracile de leur mortel ami. Sa boucle d'oreille - qu'ils ne lui connaissaient pas - se mit à rougeoyer avant de perdre son éclat alors que le mot s'échappait de ses lèvres.

Fëanor savait que quelque chose n'allait pas. Personne de sa connaissance ne pouvait enchainer ainsi aussi vite deux incantation de ce type. Et pourtant, Nedru venait de le faire !

Instantanément, le prêtre sentit ses membres s’alourdir et son organisme peser comme un poids mort qui voulait l'écraser. Il comprit instantanément qu'il était victime des effets débilitants de la sorcellerie de son ennemi.

Elindine en revanche, échappa à ses effets. Soit que la douleur, soit que la fureur eut rendu son esprit imperméable aux tristes sorts de son - ex - mari, qui venait de faire deux pas en arrière.

C'était désormais à Elindine puis au prêtre de réagir... comme il pourrait !
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HRP :
- Nedru : lancé "Décharge Occulte" avec désavantage : 1 décharge réussie.

- Elindine : perte de 14 PV (choc)
- Elindine : JS CON Elindine = 15 = Réussi.

- Nedru : lancé Lenteur
- Elindine : JS Sagesse réussi (22)
- Fëanor : JS Sagesse échec (11)

Elle vit le sort venir mais elle sous-estima cruellement la rapidité de Nedru. L'air dans ses poumon fut expulsé sous le choc et la douleur passa dans on corps, ardente, agitant ses muscles de spasmes aiguë et violent. L'adrénaline, la colère et le désespoir de la situation lui permirent de surmonter la sidération et elle fonça en avant avec un grognement sourd.

Malgré Elindine prit appui d'une main sur le bureau, projetant son corps par dessus le meuble, pieds en avant, dans l'espoir de plaquer son époux au sol, tout en dégainant sa dague de l'autre main. Elle réussi à passer souplement de l'autre côté, tenant Nedru au contact, mais elle sentit bien que son coup n'avait rien fait. Elle fronça les sourcils. Ce n'était pas normal.

"Elle te va bien, cette boucle d'oreille. Ça te donne un petit air coquin. Tu l'as eu contre ton cul faute de ton âme, mon cher ?" Siffla-t-elle, le souffle plus court qu'elle ne l'aurait voulu.

[Acrobatie : 24
Attaque : 15 et 9
Force : 6
Intuition : 8]

Le temps que sa femme s'approche du bureau du sorcier, le prêtre fit appel à la grâce de sa dame pour repérer les auras magiques. Apparemment, Nedru avait fait l'acquisition d'une bague de métal noir qui dégageait une puissante aura, ainsi qu'une boucle d'oreille des plus tendance. Cela n'augurait rien de bon !

Nolwë veillerait sur eux, Fëanor en était persuadé. Il avait en tête une prière capable de dévier les attaques magiques et un bouclier qui protègerait Elindine. Celui-là ne pouvait pas être devenu si puissant en si peu de temps ?

Le pire scénario que Fëanor s'était imaginé ne l'avait pas préparé à l'assaut du sorcier...
Heureusement, ses gestes trahirent ses intentions avant qu'il ne déchaine sa magie corrompue. Réagissant instinctivement, le prêtre activa la magie de sa déesse. Il sentit leurs esprits se heurter de plein fouet alors que deux traits d'un noir infini quittaient les doigts tendus de Nedru. Le scintillement du bouclier mystique s'activait au même moment autour d'Elindine... Mais cela ne suffit pas ! L'un d'eux atteignit sa cible de plein fouet, la projetant en arrière sous la force de l'impact.

L'enfoiré ! Quelle puissance...

Pourtant, Fëanor n'était pas au bout de ses surprises. Il vit la boucle d'oreilles s'illuminer, puis une nouvelle vague magique l'assaillit, l'engourdissant comme s'il était prit dans la mélasse. Il connaissait cet enchantement et n'aimait pas du tout ce qu'il impliquait !
La déesse soit louée, sa complice semblait y avoir résisté, car sa réaction fut vive... sans pour autant être couronnée de succès. Leur adversaire était décidément très fort ou particulièrement chanceux !

Fëanor se savait bien moins réactif, l'esprit embrumé par la sorcellerie de Nedru. De plus, Eli était entre eux deux, il allait falloir la jouer fine et tenter de briser le lien qui le maintenait dans la torpeur.

Dame, prête moi encore un peu de ta force, châtie le mal qui s'est emparé de cet homme !

- Incende ! psalmodia-t-il.

[Lance Flamme sacrée - JS Dex DD14 : Echec - 1d8 dégâts radiants : 6 sur Nedru]

Aussitôt, une flamme mordorée s'abattit sur Nedru qui grogna de douleur et foudroya Fëanor du regard, visiblement agacé d'être prit pour cible.

Ne lui laissant pas l'opportunité de le prendre pour cible, le prêtre fit un pas de côté, à l'abri du mur. Il devait maintenir à tout prix le bouclier magique sur Elindine, en espérant que cela suffise à la protéger cette fois... Et il devait se libérer de sa torpeur !

Nolwë, maitresse du temps et des glaces des Confins, aidez-moi ! pria-t-il en sollicitant toute sa volonté.

[JS Sagesse - Se libérer de la lenteur : 19]

Le sorcier regarda sa femme avec une sorte de pitié. On pouvait sentir se dégager de lui une forme de satisfaction et de vanité écœurante.

- Je crois, ma chère femme, que nous avons rompu notre contrat "d'association". Je pourrais te suggérer de m'accompagner une nouvelle fois, mais...

Au lieu de terminer sa phrase, il susurra une petite phrase et une sorte d'épée courte légèrement courbée apparut dans sa main. Elle dégageait des volutes étranges et ne semblait faite que d'ombres, sa garde se fondant dans le poing fermé de Nedru.

D'étranges flammes mordorées s'abattirent alors sur lui et il grogna de douleur. Revenant soudain à la réalité, il reporta son attention sur le prêtre et lui lança un regard noir, d'autant plus qu'il sentait sa prise sur lui s'éroder !

Fëanor sentit que la rage gagnait leur adversaire et qu'il pourrait perdre son calme. le sorcier jeta un regard fugace mais inquiet sur les ouvrages déposés sur le bureau, alors qu'il incantait de nouveau.

Sa bouche se déforma alors qu'un bruit de gorge rauque s'en échappait... Elindine, par réflexe, envoya sa lame en avant pour tenter d'interrompre l'impétueux qui la sous-estimait, mais elle glissa sur le revers de la veste de Nedru.

Et comme en écho, alors que la bouche fine es refermait, un tonnerre éclata juste devant le bureau, produisant une détonation terrible qui secoua les deux compères... ils s'étonnèrent toutefois de mieux résister qu'ils ne l'auraient cru à cette secousse. Le bureau n'eut pas cette chance et explosa littéralement, éparpillant les papiers autour de lui !

Conséquence évidente de cette magique terrible : Si les sentinelles n'avaient pas encore compris qu'une petite sauterie s'improvisait derrière les archives, elles étaient maintenant prévenues. Il fallait faire vite !
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HRP :
- Nedru lance sort "arme psychique" (action bonus)
- Nedru lance sort "fracassement" (action)

- Elindine : attaque d'opportunité : échec (15)
- Elindine : JS CON réussi - dégâts reçus : 4 PV
- Fëanor : JS CON réussi - dégâts reçus : 6 PV

Un grognement de frustration s'échappa des lèvres d'Elindine quand sa lame glissa de nouveau sur lui sans le toucher. Ce fichu serpent pensa-t-elle dans un sifflement accentué par la douleur soudaine de son sort. Il en avait combien comme ça ?

Elle s'ébroua, cherchant à dissiper la douleur qui engourdissait tout son corps et, dans le mouvement, aperçut quelque chose dans le mur : un passage à mécanisme. Un bref sourire en coin tordit sa bouche.

"Fous-le feu à la pièce voisine." Dit-elle à Fëanor sans quitter Nedru des yeux "J'ai une autre sortie en tête. "

Finalement, elle pointa le sorcier du doigt et dans un souffle elle délia la marque du garde pour la nouer au cou de son époux, sentant la tension s'établir. Elle ne perdit pas une seule seconde et, dégainant son épée courte de sa main dominante, tenta un coup de travers.

[- Marque du chasseur
- Jet d'attaque : 23
- Dégats 6 +2D6 = -10PV]

Fëanor, à l'abri du mur, entendit le sorcier incanter... La prudence conseillait de rester caché, pourtant il risqua un oeil dans la pièce.
A cet instant, le monde sembla voler en éclat ! Il vit le bureau exploser alors que le souffle tonitruant lui vrillait les tympans et lui serrait la poitrine. Accusant le coup, le prêtre grogna de douleur et de frustration, mais il s'en sortait bien.

D'ailleurs, il avait vu quelque chose de très intéressant... Bougée par le souffle, la tenture au fond du bureau cachait une sortie secrète. Avec ce raffut, les gardes allaient rappliquer rapidement et l'aubaine d'une telle option ne se refusait pas.

Nolwë merci !

Les oreilles bourdonnant encore, Fëanor entendit néanmoins Elindine lui suggérer de mettre le feu... L'idée était tentante, mais devait être écartée. Comment pouvait-il se résoudre à bruler ainsi les derniers vestiges d'une civilisation disparue ? Ils allaient perdre du même coup les ultimes indices dont ils avaient besoin pour mettre la main sur le ou les artéfacts à ramener aux ruines. Cette décision pourrait sonner le glas des habitants de Laälmatl !

L'esprit du prêtre tournait à plein régime, envisageant tout les scénarios à sa disposition. L'explosion avait prévenu les gardes à n'en pas douter, mais Irina l'avait certainement entendu également. Ce qui veut dire qu'elle allait pouvoir tenter une diversion...
Avant qu'ils leur tombent dessus, il y avait la magie de protection des archives, pour peu qu'elle agisse sur eux. Il pouvait aussi y avoir cette porte...

Au final, il ne fallut qu'une ou deux secondes à Fëanor pour se décider, deux secondes de trop selon son propre avis. S'élançant dans la pièce, il sauta au dessus des débris du bureau et parvint en un éclair aux côtés d'Elindine, deux dagues en main. Profitant d'un coup vicieux de celle-ci, qui entailla le sorcier, il enchaina les feintes, cherchant à percer ses défenses... et y parvint, ajoutant un estafilade à l'ennemi acculé.
Avec un calme froid et une conviction à l'image de sa foi en Nolwë, il commenta son succès.

- Tu vas mourir...

Au même moment, ses pensées contredisait ses dires, teintant légèrement ses paroles.

Il doit vivre ! Il a étudié tout ces documents pendant des jours, nous devons savoir ce qu'il à appris... Au pire, il peut nous servir de monnaie d'échange.

[Action : Attaque à la dague, manqué
Action bonus : Attaque à la dague, 3 dégâts perforant]

Nedru eut un soubresaut quand la lame de sa femme perça son flanc. Et avant qu'il n'ait pu faire un mouvement, le prêtre lui fonça dessus, faisant feu de tous bois avec ses dagues. Il pensait sans doute que le demi-elfe n'était pas très puissant, mais l'estafilade qu'il sentit dans l'avant-bras le convaincrait sans doute de sa dangerosité.

Acculé, Nedru connaissait assez sa compagne pour savoir que s'il restait sans bouger à son contact, elle le taillerait en pièces... enfin, si elle allait jusqu'à assumer le fait de massacrer son propre mari avec qui elle avait partagé sa vie.

Si sentimentale ! sembla dire un instant son regard avant de se troubler.

Il avait mal et il devait sortir de là. D'autant plus que ses cartes maîtresses s'épuisaient. Si ces incapables de gardes n'arrivaient pas rapidement... il serait foutu. Alors il fallait prendre des risques !

Du mieux qu'il put, agitant sa lame fantomatique, il fit quelques pas en arrière mais il savait bien que cette défense était bien maigre et ne le protégeait pas réellement. Par miracle toutefois, les coups de ses deux assaillants passèrent à côté et il put trouver la sécurité relative des quelques mètres qui le séparaient désormais des deux furies. Le bureau défoncé, à sa droite, rendrait leur tâche un peu plus difficile : Ils n'oseraient pas se placer au milieux des débris qui pouvaient les faire trébucher. Cela lui donnait une ouverture... enfin, peut-être !

Alors qu'il se mettait à l'abri, il chercha dans sa tête et dans ses sens ses dernières ressources obscures. Il hésita une fraction de secondes entre deux stratégies mais... sa vanité l'emporta visiblement !

Il chuchota des mots qui semblaient des sifflements affreux et des raclements d'ongles sur une vitre. Le son en était profondément désagréable. Et à la fin... rien ne se passa ! Pas de tempête, pas d'éclairs hurlants, pas de sentiments irrépressibles... les deux compagnons qui fixaient Nedru constatèrent simplement que la main gauche de Nedru produisait une ombre étrange à la lueur des lampes à huile.
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HRP :
- Nedru : Déplacement (subit 2 attaques d'opportunité - 2 échecs)
- Nedru lance un sort... mais lequel ?

Vif comme un serpent, le traitre réussi à manœuvrer pour échapper aux lames assoiffées de vengeance, évitant leur morsure avec une aisance surnaturelle. A reculons, il contournait les débris de son bureau tout en faisant appel à sa magie félonne.
Le prêtre avait déjà entendu ce langage impie et l'ombre qui nimba sa main ne lui laissait aucun doute. Un horrible sentiment de dégout s'empara de lui, à la limite de la nausée, les souvenirs macabres et souillés remontant à la surface... Comment pouvait-on avoir sombré à ce point dans la folie pour utiliser les armes de tels monstres ?

Fëanor ne pouvait pas laisser Elindine s'approcher de lui dans son état. Faisant appel à ses dernières ressources magiques, il s'en remis à sa foi, formulant la prière adéquat, la main posée sur son médaillon.

- Eli, attends... Interrompit Fëanor, le temps de poser sur son dos sa main emprunte de la ferveur dévote de Nolwë.

[Action : Lance Soin -> 10 pv]

- Maintenant ! Ajouta-t-il lorsque la chaleur curatrice de sa prière eut fait effet.

Ils ne pouvaient pas laisser fuir leur proie, pas maintenant, pas comme ça !

Dès qu'il vit la roublarde s'élancer vers son mari, piétinant les moreaux de bois éclatés avec une démarche féline, Fëanor fut inspiré et l'imita.
Prenant un chemin légèrement différent, il avait bien l'intention de couper la route du sorcier, lui projetant l'une de ses dagues vers lui. Celle-ci siffla à ses oreilles, se plantant dans la bibliothèque.

[Déplacement à travers le bureau, entre Nedru et la porte ;
Action bonus : Attaque à distance avec dague.]

La jeune femme allait tenter une attaque désespérée de plus contre son mari quand elle entendit Fëanor l'interpeller puis sentit sa main sur son dos. Une douce sensation de fraîcheur se diffuse immédiatement dans son corps endoloris, détendant les chairs rongées par la magie fiélone. Elle hocha la tête en direction de Fëanor avec un sourire reconnaissant avant de s'élancer avec une vigueur renouvelée vers le sorcier.

- Ton problème, Nedru...

La roublarde profita du mouvement de Fëanor pour masquer l'orientation de son coup d'estoc. Elle sentit la lame traverser le corps du jeune homme sans effort, cette fois.

- C'est que tu me sous-estimes toujours

Sans hésiter, son poignard fendit l'air, fauchant l'oreille et sa nouvelle boucle dans un coup sec et précis. Profitant de son élan elle plaqua le dernier héritier d'Enumasam au sol, appuyant sur sa lame, juste assez pour être mortellement dissuasive.

- As-tu une seule bonne raison pour me faire prendre le risque de ne pas te tuer maintenant, Nedru ? Pour ne pas rendre ton âme à ton seigneur et clore ta bouche à tout jamais ?

Elle a raison... Je l'ai toujours sous-estimée

Ainsi pensait Nedru alors qu'il basculait en arrière sous le poids de son amante. Il avait senti quelque chose lâcher dans sa colonne et autre chose... se crever en lui. Quelque chose de sale.

Il regarda sa femme comme il ne l'avait pas regardée depuis longtemps alors que la lame de sa dague meurtrissait son cou frêle.

- La seule bonne raison ? C'est que je n'ai pas d'âme. Je vais errer sans fin dans des tourments infinis. Alors si tu m'aimes encore un peu...

Il ne parvint pas à finir sa phrase. Un haut-le-cœur l'interrompit et il vomit une gerbe de sang au visage de la belle rouquine. Elle-même, allongée sur lui, le maintenant raidement de son corps et de ses jambes, sentait se répandre sur elle quelque chose de poisseux. Quelque chose qu'elle commençait à connaître et qui lui fendit le coeur malgré elle.

- C'est vrai. Je t'ai toujours sous-estimée, souffla Nedru. Ou bien m'étais-je plutôt surestimé moi-même. Tu peux ranger ton jouet : cette fois, je crois que je n'irai pas plus loin, ma chérie.

Il porta son regard un peu plus loin vers les papiers éparpillés :

- Tout ce savoir. Toute cette connaissance. Toutes ces perspectives... et puis plus rien.

Il cracha de nouveau un fleuve de sang mais se pencha sur le côté pour préserver Elindine. Il sentait la flaque poisseuse s'étendre dans son dos et sur son ventre. Il son avis, il n'y avait pas que du sang dans tout ça et cette fin minable le déprimait :

- Elle était pas mal notre association, tout de même, fit-il avec un sourire. Moi j'ai plus rien à gagner à vous empêcher alors... prenez cette paperasse et passez par derrière.

Il montra la tenture.

- Je vais vous donner du temps... disons plutôt que je suis une clepsydre percée . Quand je serai vide, ils entreront.

Il recula son coude gauche et pointa son doigt bagué vers l'embrasure de la porte un susurrant des mots sifflants. De la bague jaillit un mince filet de noirceur qui alla se déposer sur la table centrale de la salle des archives. Aussitôt, une nuit d'encre totale se fit dans grande pièce déjà sombre. Même Fëanor, pourtant doté d'une vision nocturne, ne parvenait plus à distinguer le moindre détail. Comme si les abysses s'étaient ouverts à côté d'eux.

Nedru reposa la tête sur le sol avec un triste sourire. Ses yeux étaient toujours expressifs, mais Elindine sentait à leurs tremblements que la vie s'échappait. Inexorablement.

Ce n'est pas que la réponse la prit au dépourvu, ce fut un ensemble de chose : la sensation visqueuse qui se repandait autour d'elle, entre ses doigts, sur ses mollets, le long de son cou, ce corps familier qui devenait froid et flasque. La colère s'échappa de ses yeux avec le sang qu'elle sentait, épais et poisseux contre sa peau. Elindine cligna à peine des yeux, quand il toussa à son visage, mais elle le fit s'allonger avec précaution, attentive à ne plus lui faire mal inutilement.

"Fëanor, souffla-t-elle, occupe-toi des papiers, je viendrai t'aider avec la porte quand on partira. En attendant... Je reste avec lui."

Sa main passa sur la joue de Nedru et y essuya delicatement le sang du revers de sa manche, son front contre le sien en un geste qui se voulait vainement réconfortant. Elle n'avait pas eu le choix. Il l'aurait tué, si pas cette fois ça en aurait été une autre. Elle le savait. Elle le connaissait. Pourtant le regret lui serrait la gorge.

"Je suis là, je t'écoute, Nedru." murmura-t-elle tout doucement, comme une berceuse "Je t'écoute."

Prêt à défendre chèrement sa peau, Fëanor coupait maintenant toute retraite au sorcier, sa deuxième dague toujours en main... Sa comparse quand à elle, profita de l'instant de distraction qu'il venait d'offrir pour feinter Nedru et sa lame pénétra la chaire, mortellement !
Aussitôt, un malstrom de sentiments assaillit le prêtre. L'ennemi était vaincu... Son ancien compagnon allait mourir... Un érudit de talent, à n'en pas douter, rejoindrait bientôt les limbes et son âme serait jetée en pâture aux légions infernales.

- Quel gâchis... soupira-t-il, assistant aux derniers instants de cet homme.

Danger mortel il y a un instant, Nedru allait partir et laisser Elindine souffrir, seule.

Comment peut-on faire autant de mal...

Beaucoup moins lié au mourant, Fëanor réussi à garder les idées à peu près claires. Les gardes allaient arriver, ils devaient récupérer autant d'informations que possible sur les artéfacts de la cité antique et ils devaient trouver le mécanisme de la porte dérobée...
Son premier geste fut de récupérer sa dague, qu'il arracha de la bibliothèque.

Merci Knivkastaren... pensa-t-il, tel un rituel, lorsqu'il remit ses lames au fourreau.

Pour ne pas trop se perdre dans les sentiments, ce qu'il savait ne pas avoir le temps de faire, il s'attela à la tâche. S'accordant quelques secondes, il observa la pièce attentivement.

La porte. Est-ce qu'on peut la fermer ? Un loquet ? Une clé ?
Les documents. Quelle quantité ? Peut-on raisonnablement tout prendre ? Lesquels semblent les plus importants ?
La sortie. Un mécanisme visible ?

Son regard se posait sur chaque recoin de la pièce, se déplaçant si besoin pour écarter la tenture ou déplacer un morceau de bois.
Un peu perdu au milieu de tout ce fatras, le prêtre fit appel à sa foi pour le guider.

Nolwë, je m'en remet à toi... pria-t-il.

[Perception : 12
Investigation : 4 / Inspiration : 16 + 3 (Assistance divine)]

Fëanor commençait à avoir une certaine habitudes de situations tendues où il fallait sécuriser le périmètre. Quelques pas vers la porte lui suffirent pour voir que la clef de la petite serrure était sur le porte et qu'un loquet pouvait aussi être abaissé... mais ça restait une maigre protection.

Concernant la "littérature", il avait plusieurs ouvrages, parchemins, papyrus et cartouches disséminés autour du bureau. Certes, le tout serait un peu lourd mais tout rentrerait sans problème dans les deux besaces qui trainaient sur le sol. Nedru devait sans doute s'en servir lui-même pour déplacer ces documents qu'il conservait toujours auprès de lui. Faire le tri dans tout cela serait bien trop long en tout cas.

Enfin, concernant le passage derrière la tenture, il eut beau chercher et passer ses mains partout, il ne trouva ni loquet ni bouton qui permettrait de l'activer. Peut-être que la situation de son ancien compagnon le perturbait plus qu'il ne le pensait.

De son côté, Elindine n'avait pas bougé. Elle regardait simplement son mari disparaître. Sa respiration commençait à saccader un peu et ses yeux étaient éperdus. Une larme coula. Il avait peur. D'ici quelques secondes, il ne serait plus rien.

Elle sentit la larme encore tiède courir sur ses doigts et les frissons de froid et de peur courir sur sa peau. À sa place aussi, elle aurait été terrifiée. Elle le regarda et lâcha un soupir.

"D'accord..." La roublarde récupéra de la ficelle dans sa poche et sa dague "Je ne promets rien mais je vais prendre une mèche de tes cheveux et ta chevalière. Si je peux te sortir de là je le ferai."

Elle noua rapidement une mèche sombre qu'elle coupa d'un coup de lame, puis récupéra le catalyseur de son époux et attacha les deux ensemble avant de les mettre en sécurité au fond de sa poche. Elle n'avait aucune idée de s'il était seulement possible de tirer une âme d'un pacte comme celui qu'avait conclu Nedru, mais elle ne pouvait pas ne pas lui donner ce frêle fragment d'espoir. Elle entendit sa respiration bloquer, de plus en plus laborieuse.

"Au revoir Nedru." souffla-t-elle enfin avant de sentir le corps s'immobiliser pour de bon.

Elindine rejeta vigoureusement les pensées qui commençaient à serrer son cœur et la bile qui lui montait à la gorge. Un soupir bref et rauque s'échappa de ses lèvres. Il fallait être pratique maintenant. La jeune femme fouilla rapidement le corps du défunt, récupérant son alliance, la boucle d'oreille qu'elle détacha prestement de son morceau de chair, ainsi que tout ce qu'elle pouvait trouver de précieux ou d'utile. Une fois cela fait, elle se releva, récupérant son épée au passage, jeta un dernier coup d'œil au jeune homme et puis joignit Fëanor dans l'ouverture du passage secret et la récupération frénétique des papiers.

Ils n'avaient plus de temps à perdre.

[Jet de dextérité : 9
Jet d'escamotage : 13]

Fëanor s'occupa en premier lieu de la porte, qu'il ferma à l'aide de son loquet, et de sa clef. Nedru n'en avait plus pour longtemps, il fallait agir sans tarder.

Une bonne chose de faite ! Quelques secondes précieuses de gagnées... pensa-t-il.

Au centre de la pièce, il y avait beaucoup de papiers, mais heureusement, des sacoches permettraient de les transporter. Encore faudrait-il ramasser les documents éparses...

Préférant s'intéresser au moyen de sortir, il s'approcha de la tenture pour essayer de comprendre le fonctionnement du passage secret... sans succès !
Le temps s'écoulait bien trop vite à son goût et comme toujours dans ces cas là, il s'en remit à la bonne volonté de Nolwë.

Oh déesse, guide mes yeux aveugles de ta grâce infinie...

[Lance Assistance divine
Utilise Inspiration]

Après cette courte prière, Fëanor s'obligea à regarder les lieux d'un oeil neuf, sous la tutelle divine... Et ce qu'il avait raté jusqu'ici lui sauta aux yeux.
Là, dans la trame, un lacet dans la doublure entraînait un mécanisme d'ouverture. Simple et brillant !
Cette information en tête, il revient à l'origine de leur quête, commençant à remplir la première sacoche avec les documents éparses. Son regard passait de la porte au corps ensanglanté du sorcier, puis à sa tâche.

Vite ! S'inquiétait-il alors que l'odeur âcre du sang lui titillait les narines.

Il n'avait pas terminé de ramasser sa part de documents lorsqu'Elindine le rejoignit. Elle avait attrapé la deuxième sacoche et y fourrait maladroitement des parchemins. La rousse était visiblement très troublée, ce que le prêtre pouvait parfaitement comprendre. D'ailleurs, il n'espérait jamais avoir à vivre une telle expérience !
Sa présence signifiait le départ de Nedru. Il avait dût pousser son dernier soupir...

Sans magie, impossible de soigner de telles blessures ! Tu n'aurais pas pu le sauver Fëanor... se rassurait-t-il intérieurement.

Mais aurait-il vraiment voulu le ramener s'il en avait eu le pouvoir ? Bien sûr ! Personne ne méritait le sort réservé à son âme, maintenant qu'elle n'avait plus d'ancre ici-bas... Aussi mauvais fut-il !

Cette fois, sa sacoche était pleine. Le reste serait donc pour Elindine. Se redressant, le melessë jeta un regard vers la porte, s'attendant à entendre tambouriner les gardes.
Il y avait bien un bruit diffus, mais bien trop lointain pour venir de derrière la porte.

Foutre, Irina ! s'inquiéta-t-il aussitôt.

Ils devaient agir maintenant ! Leur amie avait dût entendre l'explosion magique et comme Fëanor s'en était douté, elle avait aussitôt organisé un contre-feu pour occuper les gardes et leur offrir une occasion de fuir. Il ne put s'empêcher de se sentir coupable de mettre ainsi en danger la mère des deux petits.
Ne voulant pas non plus inquiéter précocement Elindine, il la laissa terminer son rangement alors qu'il se dirigeait prestement vers le passage secret. Utilisant le cordon qu'il avait repéré, pour enclencher l'ouverture de leur retraite, il ajusta sa nouvelle sacoche et dégaina une dague, au cas où un comité d'accueil les attendait à la sortie.
Le temps que le mécanisme termine son oeuvre, il constata avec soulagement que sa comparse avait terminé de remplir son sac et le rejoignait.

- Irina a besoin de nous... chuchota-t-il.
" Elle doit avoir créé une diversion... Tu peux me passer le criquet ? Je doit la prévenir, ajouta-t-il en lui désignant l'ouverture dans le mur.
" Je te couvre... finit-il par dire, prêt à actionner le signal, puis à s'équiper de son arc s'ils avaient le champ libre.

Si tout se passe bien et que vous pouvez passer par le sol, claquez une fois en restant appuyé quelque secondes. ça fera "Clic......Cloc" se remémora-t-il en empoignant l'objet tendu par Elindine.

Il la remercia d'un signe de tête.

Merci ma Dame ! remercia t'il silencieusement sa déesse.

Les compagnons s'affairaient et étaient prêts à partir quand des bruits confus et lointains les attirèrent. Une stratégie rapide fut donc établie pour voir d'où venait le raffut.

En un instant, par une simple pression sur le lacet, le panneau de bois fut déverrouillé et entrouvert. Fëanor prit le clic donné par Irina et ... Clic.......................cloc. L'outil était assez puissant mais Fëanor avait tout de même un petit doute sur sa portée en extérieur.

Ceci fait, Elindine passa la tête à l'extérieur... Cette sortie cachée donnait à l'arrière dans une ruelle sombre et étroite. Et encombré de détritus et débris divers. L'idée de cette porte dérobée était vraiment extrêmement bien pensée. Ce hangar était-il spécial ou y en avait-il d'autres de ce type disséminés dans la ville ? Et que cachaient-ils d'autre ?

Les bruits s'étaient calmés et devaient provenir de l'intérieur du bâtiment. Ici, le calme régnait. Les deux compères restèrent là quelques instants afin d'étudier les environs et s'assurer que tout allait bien. Ils entendirent alors un bruit sur le toit. Un bruit léger mais évident. En tout cas pour Elindine. C'était un pas précipité sur le toit. Et comme ils levaient la tête ils assistèrent à un fabuleux vol plané. Une ombre sauta du hangar vers l'immeuble de l'autre côté de la ruelle. L'impulsion était parfaite. La silhouette retomba assez souplement de l'autre côté et sembla continuer sa course. Etait-ce Irina ? On pourrait le penser. Qu'allaient-ils donc faire maintenant ? Ils pouvaient revenir en arrière, ou s'engager dans les profondeurs de la ruelle qui tournait sur la droite quelques pas plus loin. Ils pouvaient aussi revenir vers la rue principale et l'entrée du hangar, ou même choisir une voie plus... aérienne. Suivraient-ils la silhouette qu'ils avaient aperçue ? ou au contraire tenteraient-ils de s'en éloigner ?

Cette fois, ils étaient dehors ! Fëanor devait se l'avouer, pendant quelques instants il avait bien cru ne jamais ressortir vivant de ce traquenard. Il inspira profondément l'air frais de la nuit, regardant les étoiles scintiller dans le ciel... C'est alors qu'il vit une ombre sauter habillement depuis le toit du hangar vers les habitations voisines.

Irina ! devina-t-il, soulagé.

Une bonne nouvelle... la surprenante jeune femme avait réussi à faire diversion et la voilà qui quittait les lieux prestement.

Elle est peut-être suivie ? Il ne faut pas traîner ici. pensa-t-il aussitôt.

A ses côtés, Elindine observait les toits, visiblement intéressée pour y trouver refuge. Pourtant, les moyens de s'y rendre n'étaient pas du goût du frêle Fëanor. La ruelle qui s'offrait à eux, et leur permettrait de suivre leur guide, l'attirait bien plus.

- Par là ! fit-il à la roublarde en prenant les devant.

Se coulant dans la ruelle en prenant soin d'utiliser les ombres à son avantages, il avait bien l'intention de mettre le plus de distance possible entre lui et les gardes furieux. La nuit et l'étroitesse du passage aidait grandement à passer inaperçu, heureusement pour eux.
Il s'agissait surtout d'éviter les obstacles afin d'éviter de faire trop de bruit.

Bien, dans quelle direction se trouve le rempart... Il ne faudrait pas se retrouver coincé entre deux feux ! Si Irina est partie par là, on doit être dans la bonne direction !

Mécaniquement occupé à sa tâche, le prêtre réfléchissait à la suite. Il devaient trouver un coin tranquille pour étudier les documents si chèrement acquis. Où allaient-ils se réfugier ?

Vittorio est surveillé par la milice et des espions de tout poils...
Et si nous sommes suivis, revenir chez Irina mettra les enfants en danger...
Nous ne sommes pas encore recherchés avec nos nouveaux déguisements... Sauf qu'un garde nous a vu... Bien joué Fëanor ! Avec ta sensiblerie, tu nous as certainement condamné à mort...
Qui sais, peut-être qu'il hésitera à nous dénoncer vu qu'on l'a épargné ? T'as qu'à croire !
Pourtant, informer aussi rapidement toute la garde demandera une débauche de magie qui n'a aucun sens !

Se rassurant comme il pouvait de ses faiblesses, il n'était pas plus avancé quand à leur destination.

Soudain, il eut une idée. Même si c'était un peu risqué, il pouvait essayer une dernière fois le criquet, tant qu'Irina n'était pas trop loin, pour la guider à eux et lui poser la question. Elle devait connaître plusieurs planques où ils seraient tranquilles.

- On a besoin d'Irina pour trouver une planque... J'utilise la criquet pour la faire venir à nous ? proposa-t-il à Elindine à voix basse.