Un faire-part inattendu

Lyvin resta un moment décontenancé par l'enchaînement des événements, fort heureusement la proposition de rositina fut une diversion propice.

Il était sur le point de se faire discret quand la jeune mérosi lui adressa ou tout du moins sembla lui adresser une requête qui le laissa circonspect.

L'Honneur de ne pas la connaître ? Qu'entend telle par là ?

Tout en se creusant la tête afin de comprendre s'il y avait derrière ces paroles un quelconque sens caché, il se mit en marche suivant la petite troupe tout en observant les devantures des commerces devant lesquels ils passaient.

Podness s'en remit à la jeune gnome, convaincu par ses arguments, pour leur préparer un moyen de locomotion. Bien sûr, ils pouvaient aussi chercher un autre moyen de se rendre au mariage... Mais ils avaient encore le temps, et se passer de cette opportunité serait bien dommage ! Sans parler du fait qu'ils étaient bien inopinément tombés sur la soeur du futur marié... Dame qui l'interrogeait d'ailleurs sur ses études !

- Euh... commença-t-il, surpris de la question.
" Le monastère Azur. Eh bien, j'y ai passé tellement de temps que j'ai l'impression que tout mes souvenirs s'y trouvent ! L'apprentissage de la magie n'est pas aussi aventureux qu'on pourrait le croire. Des heures à étudier des textes, pratiquer les gestes, entraîner sa voix pour prononcer les mots justes...

Ils approchaient de leur destination, le sujet ayant évidemment motivé le petit magicien au delà de la patiente mérosis.

La petite troupe s’éloigna tranquillement de l’embarcation, laissant s’étouffer derrière eux la voix étrangement sévère de Rositina qui semblait faire la leçon à son père. Mené par le gnome chevauchant son chien ils suivirent les indications données et passèrent devant plusieurs établissements tous plus animés les uns que les autres. D’alléchantes odeurs de cuisine flottaient dans la rue, aiguisant l’appétit des voyageurs. Il fallait dire que l’heure du repas était déjà bien passée et personne dans le groupe n'avait mangé quoique ce soit depuis l’aube. Fort heureusement pour leurs estomacs le Saule Rieur n’était pas bien loin et fort reconnaissable.

La devanture décorée de feuilles de saule s’étendait sur deux petits bâtiments distincts, visiblement réunit par le rez-de-chaussée qu’occupait l’auberge. L’ensemble avait été unifié par une peinture d’un vert tendre, ponctué de jaune, de beige et même de rose, dans un ensemble qui, selon l’observateur, pouvait être jugé d’un gout douteux ou bien charmant. L’intérieur était également de la même couleur verte qui couvrait toutes les boiseries aux murs, ne laissant que le parquet et le plafond pour apaiser le regard. Depuis l’entrée, les voyageurs pouvaient voir deux salles distinctes. La première était plus calme et à la taille des humanoïdes de taille moyenne avec néanmoins un effort notable pour pourvoir un mobilier davantage dédié aux petits peuples. La seconde, quant à elle, semblait entièrement adaptées aux gnomes et aux halfelins, qui s’y trouvaient d’ailleurs en nombre, plusieurs tablées complètent bavardant joyeusement devant des assiettes vides et des chopes encore pleines. A leur gauche, juchée sur une estrade qui la plaçait à la hauteur des yeux de ses plus grands clients, une gnome d’âge moyen les salua d’un jovial :

- Ohla messieurs, madame ! Bienvenue au Saule Rieur ! Que peut-on pour vous ?

je marche tranquillement en suivant Podness sur son beau chien, j'en profite pour admirer la ville qui est bien plus vivante que mon village natal de la belle région de la prairie de Cys.

je sors de ma rêverie une fois devant l'établissement, qui porte bien son nom vue les couleurs des murs et menuiserie.

- je me frais un chemin vers la gnome "et bien nous remplir la pense avec de bonne binouze c'est possible ?"

Pendant qu'ils marchaient, la belle Merosi regardait le petit homme avec intérêt et chaleur. Dans ses propos, le petit homme tentait de relativiser - pensait-elle - la dimension profondément romanesque d'une vie d'étude des arcanes, même dans un monastère ! Elle marchait à ses côtés d'un bon pas en continuant d'emmener la petite équipe vers le bar proposé par Rositina mais ses iris étaient rivées sur le chienvalier. Ses lèvres brûlaient de l'interroger.

- Oui, je me doute qu'il doit y avoir des moments fastidieux, des répétitions etc... mais c'est aussi le cas losqu'on apprend à tirer à l'arc ou monter à cheval. Et ce doit être fascinant la première fois qu'on arrive à ... transformer le réel !

Elle une un tout petit temps d'interruption avant de poursuivre :

- Et Lys ? Aviez-vous une aile pour les filles et une autre pour les garçons ? Comment vous êtes vous rencontrés ? Si vous venez à son mariage, ce n'est pas juste parce que vous étiez camarade de promo, hein ? Est-ce qu'elle vous menait la vie dure par exemple ?

Le nombre de questions que Lilian avait en tête était faramineux et croissait de seconde en seconde mais elle s'interrompit pour laisser à son pauvre auditeur l'opportunité de répondre. Elle ne voulait pas donner l'impression aux autres de les ignorer... mais cette histoire l'excitait trop. Et puis, ils auraient bien le temps de bavarder tous ensemble une fois attablés

Lilan mit le doigt sur la corde sensible dès la première tirade. Ainsi, plongé aussitôt dans un flot de souvenirs qui menaçait de le submerger, Podness ne put suivre les questions suivantes.
Il faut dire que le petit magicien avait mit tant de temps à connaitre l'éveil, que les railleries de ses camarades et les milliers d'expériences tentées pour y parvenir, revenaient le hanter à chaque fois qu'on évoquait le sujet.
Cherchant son souffle, le regard vague, Pod s'agrippa fermement à la crinière de Pactol. Ce n'est lorsque le pauvre chien émit un petit couinement indigné que le magicien revint à la réalité. Il répondit alors un peu sèchement... ignorant par là-même toutes ses questions :

- Non, la magie n'est pas accessible à tous le monde...

Et sur ces mots mystérieux, il se renferma jusqu'à ce qu'ils parviennent à la fameuse taverne.

Lyvin avait suivi la petite troupe s'avançant à travers les rues animées, laissant vagabonder son regard sur les bâtiments et les devanture des échoppes.
Pour autant il ne perdait rien des discussions, ou plutôt du monologue de la mérosi devant lui. Devant le flot de question de cette dernière il fut en même temps amusé d'imaginer la mine que pouvait avoir Podness et surtout soulagé que ces questions ne s'adressaient pas à lui.

Parvenu à l'auberge indiqué, il fut tout d'abord intrigué par l'étrange choix de couleurs mais il y trouva également un côté enfantin, presque mignon.
Le jeune Alton prit les devants de passer commande auprès de leur hôtesse, Lyvin se contenta d'aquieser de la tête, ajoutant un timide.

- S'il vous plaît madame.

La gnome répondit avec un sourire à Alton et à la confirmation de Lyvin :

- Je vous prépare ça de suite : quatre ragouts de légumes avec quatre bières pour faire passer le tout ! Vous pouvez vous installer là, dit-elle en indiquant une grande table dans la partie adaptée aux humanoïdes de toute taille, j’en ai juste pour quelques minutes. Ça vous fera 4 pièces d’argent chacun.

Après paiement, elle disparut derrière son comptoir avant de se glisser par une porte à l’arrière, probablement vers les cuisines. Quelques minutes plus tard, après que tout le monde fut installé, elle revint effectivement avec quatre plats fumants, accompagné d’un autre gnome de son âge portant quatre chopes bien remplies. Les plats étaient effectivement sans viande ni poisson, mais extrêmement parfumés et généreux en quantité. Il en était de même pour les quatre pintes qui dégageaient un léger arôme amer de plantes fraiches. Avec tout cela, un panier de fruits frais fut également déposé à leur intention sur la table. Le petit groupe était désormais libre de faire connaissance le ventre plein.

Podness était partagé entre ses ruminations et sa culpabilité. Bien sûr, la pauvre merosis n'avait pas mérité d'être ainsi rejetée, sa curiosité étant tout à fait compréhensible, voir même adorable... Mais les souvenirs étaient bien trop marqués dans l'esprit du gnome pour qu'il accepte de les partager ainsi.
Peu de personnes pouvaient s’enorgueillir d'avoir pu échanger avec lui sur le sujet... et sa mère n'en faisait même pas partit !
En guise de mea culpa, il esquissa un pauvre sourire à Lillian lorsqu'il put croiser à nouveau son regard, contrit.

Enfin, ils parvinrent à destination, et le magicien laissa les autres prendre commande, s'occupant d'installer Pactol sous la table à grand renforts de caresses et de câlins. Avant que la serveuse s'en aille, il lui demanda une gamelle pour donner à boire à son chien.

- C'est ma première visite dans cette charmante ville ! lança-t-il à la cantonade, pour lancer la conversation.

Bien sûr le quartier Éolien à la Cité Franche possédait de tels établissements, dédié aux petites et aux grandes gens, mais cela semblait être la norme ici...
Son regard courrait alentour pour étudier l'architecture des lieux, sa curiosité jamais rassasiée.

C'était le troisième fois que Lilian tentait d'engager la conversation et qu'on l'éconduisait poliment. Or, Lilian d'Arlington, toute Merosis qu'elle fût, n'avait pas l'habitude d'être éconduite. Elle était, ne l'oublions pas, une femme jeune, bourgeoise et sublime ! Ce n'était peut-être pas un esprit supérieur comme ces lanceurs de sort, mais elle détenait tous les codes pour se faire apprécier en société et donner envie de lui parler. Et là, elle tombait sur un os - un sac d'os même - avec ces inconnus. C'était un comble !

Piqué au vif, elle rendit son sourire à Podness en le forçant suffisamment pour qu'il se sente mal à l'aise sans que sa mimique passe pour une grimace. Elle suivit ensuite le groupe, alanguie, dépitée d'être ici alors qu'elle devait encore s'occuper du plan de table, des consignes sur les compositions florales, veiller à ce que les musiciens et autres saltimbanques soient bien traités mais en même temps suffisamment mis sous pression pour "attiser leur créativité et leur désir de se dépasser"... oh là là ! Quelle histoire ! Sans parler du plus important, bien-entendu.

Elle pénétra dans l'auberge à la suite des autres ; voulut se mêler aux petites gens mais on leur avait déjà attribué une table de grandes personnes ; souhaita commander un vin de blanc sec et fruité mais on avait déjà commandé des bières; Bref... elle aurait vraiment pu faire un scan-dale ! Mais elle n'en fit rien. L'étiquette, toujours l'étiquette.

Au bout de quelque temps, elle se tourna vers le petit guerrier chevaleresque qui avait eu le bon goût de la tirer des eaux quelques minutes auparavant :

- Cher ami, avec tout cet émoi, je n'ai même pas eu le temps de vous demander ce qui vous avait conduit dans notre belle contrée ?

Enfin devant une bonne bière bien mousseuse, je lève la pinte, - "a notre rencontre , a cette aventure et que ce mariage apporte joie et bonheur" et direct je bois une bonne gorgée.

je me rassois tranquillement je me tourne vers Lilian.

-"Avant de te sauver des eaux ! J'étais dans le coin de Selbê en Cyrillane, pour essayer de trouver des contrats pour aider vue la guerre, mais je n'ai trouvé que corruption donc j'ai tourné les talons et je suis revenue dans m'a contré en prairie de Cys, pour me recueillir sur les tombes de ma famille et j'ai profité pour ranger la demeure et magasin.

et je suis tombé sur toi en sauvant alors que ma destination était la Cité Franche pour voir ma sœur."

-"Cela répondit il a ta question ?"

Je fais une pause pour attendre la réponse et commencer à manger, -"mais c'est très raffiné ce plat."

La jeune femme aimait bien le style direct d'Alton. Elle eut un sourire triste lorsqu'il aborda sa déconvenue en Cyrillane et cela l'entraina dans ses pensées. Après un temps de latence un peu trop long, elle finit par répondre au jeune homme :

- Oui, je comprends ce que vous dites. La guerre ne pousse pas seulement des corps à s'affronter mortellement. Elle transforme aussi notre manière d'être de vivre, aiguise des instincts enfouis. Elle agresse aussi nos esprits, nos valeurs... Enfin, je crois. Je n'ai de tout ça qu'une lecture très théorique.

Et après un bref silence qui s'apparentait à un soupir, elle reprit comme pour elle-même :

- Et parfois, les mariages aussi.

Mais elle évacua tout de suite cette pensée et s'adressa soudain à tout le monde :

- En tout cas, ce cera une grande journée ! Une grande fête et un vrai plaisir de vous avoir avec nous ! Et je me dis que ça vous amuserait peut-être de m'aider dans les derniers préparatifs lorsque nous serons - enfin ! - sur place. Je vais être cruellement en retard sur toute mon organisation !

j'écoute Lilian tous en mangeant calmement ce plat de verdure qui est totalement à mes goûts gastronomiques.

-"Et bas tu t'ennuie pas trop à vivre que par la lecture ? tu n'es pas curieuse de découvrir le monde en le parcourant à pied ou en cheval ?"

La jeune femme écouta son compagnon avec attention et réalisa avec un pointe d'humour l'image qu'il s'était fait d'elle. Elle laissa échapper un petit rire cristallin et lui toucha légèrement l'épaule avec camaraderie :

- Décidément, Mon frère Sirbastien a bien plus déteint sur moi que je ne l'aurais cru. C'est mon frère cadet... enfin, le plus jeune des deux. Il m'a trainé de salons en salon, nous avons beaucoup lu ensemble...

Elle eut un petit regard mutin :

- Mais par chance, j'ai deux frère et l'autre est féru de chasse et de chevauchées sans fin dans nos contrées. Je vous défie au tir quand il vous siéra ! Je tire un chevreuil à 150 pas ! Et après le mariage de Maximilien Sirbastien m'a promis de m'emmener en voyage dans les confins du monde connu !

Un voile passa un instant sur son visage. Un voile de tristesse... ou d'inquiétude ... qu'elle chassa d'un grand sourire comme elle savait le faire. Elle regarda tour à tour ses compagnons attablés, les étudiant, les analysant pour essayer sentir leur humeur, avant de se lancer une nouvelle fois :

- Et vous, mes amis ! Maintenant que nous sommes coincés ici pour quelques heures et attablés, vous allez bien me raconter vos histoires, vos aventures, vos chevauchées et vos déboires ? Vous me faites l'air de garçons aguerris ! Contez-moi donc vos hauts faits... ou vos petites actions. Je suis une dame. Vous ne me refuseriez pas cette faveur, tout de même ?
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HRP : test de perception pour sentir si certains de ses compagnons sont inquiets ou angoissés par leur arrivée et par l'approche du mariage - Résultat = 17

Pod écoutait, l'air de rien, les échanges de ses nouveaux compagnons. Il appréciait leur franchise, enregistrant leurs histoires comme il le ferait pour un bon livre d'aventures.
La dame, Lillian, fit une description synthétique de sa famille, éclaircissant les points d'ombre que le magicien avait encore.
C'est alors qu'elle demanda qu'on lui raconte à son tour leurs aventures...

Le gnome posa un regard appuyé à Lyvin, comme s'il requerait son approbation avant de se lancer. Les péripécies qu'ils avaient vécu en Cyrillane pouvait noircir les pages de plusieurs volumes, aussi se retenait-il généralement de les conter à chaque passant de la Cité Franche. Pourtant là, l'occasion était trop belle et trépignant presque sur sa chaise, des étoiles dans les yeux, il se lança.

- J'aurais bien une petite histoire à vous raconter... commança-t-il d'une voix forte, pour capter l'attention de son auditoire.

Il marqua une pause, s'assurant qu'on l'écoutait avant de poursuivre.

- C'est à cette occasion que Lyvin et moi nous sommes rencontrés, loin de la Grande Cité du Commerce, dans une contrée qui se relevait à peine d'une guerre civile destructrice. Oui, je parle bien de la Cyrillane, le royaume voisin...
" La duchesse d'Antikyra, la belle Irene de Bracque-Croiset, cherchait des tuteurs pour son fils Timotheos, le futur héritié du duché.

Buvant une gorgée de sa boisson, le magicien en profita pour vérifier qu'il avait toujours l'attention de la tablée.

- Je venais de terminer mes études au monastère Azur et j'ai sauté sur l'occasion de mettre mes nouvelles connaissances en pratique.

Disons plutôt que ma mère m'a forçé la main pour rembourser les dettes qu'elle avait contracté pour payer mes études ! pensait-il en même temps.

- Après un voyage en boursoufleuse jusqu'à la capitale, particulièrement calme, puis quelques jours de carosse, je me suis retrouvé au domaine avec un nombre impressionant de candidats.
" Je vous passe les détails des épreuves que nous avons passés, mais comme vous vous en doutez, Lyvin et moi faisions partit des finalistes...

Heureux d'avoir un auditoire, le gnome n'allait pas s'arrêter en si bon chemin, à part s'il sentait qu'il n'intéressait personne avec ses histoires.

Attablé avec les autres, Lyvin dégustai sa choppe de bière à très petites gorgées comme s'il tentait de se cacher dans son verre, tout en écoutant avec attention les conversations autour de lui.
De temps en temps, il levait un regard sur ceux qui étaient à table avec lui, créant un furtif contact visuel signifiant qu'il était là.

Il n'avait pas vraiment d'avis sur ses compagnons de table étant donné qu'il n'avait jamais été doué pour jauger les gens mais ces derniers semblaient être des gens plutôt digne de confiance.

Tandis qu'il portait une cuillère de son goûteux repas à sa bouche, il failli avaler de travers au moment où Lilian les interrogea sur leur histoire et leurs aventures. Cherchant du regard le soutien de Podness, il lui lança un regard presque implorant. Comme s'il pouvait entendre ses pensées, Podness semblait lui demander s'il pouvait prendre la parole. Ce qu'il ne manqua pas d'approuver.
Finalement, comme une aide providentielle, Podness prit la parole.

Se sentant libérer d'un grand poids, il fut d'autant plus rassuré quand Podness l'inclua d'emblée dans son récit.
Il put alors se continuer son déjeuner, se contentant d'aquiescer de temps en temps d'un hochement de tête pour appuyer les dires de son ami.

je termine tranquillement mon plat et chopine et m'essuies correctement la bouche.

je regarde le gnome Podnes -"Et donc comment a tu eu ce beau toutou qui te sert de monture ?"

Et je me tourne vers Lyvin -"Toi tu n'es pas très bavard, aller déballe un peu ton sac et dit nous ce que fait ici avec nous et pas de réponse a hoché la tête, t'as une langue donc parle l'ami, on va pas te manger mon grand."

Comme s'il avait comprit qu'on parlait de lui, le compagnon de Podness se releva d'un coup et posa ses lourdes pattes sur la table, manquant de la renverser. Les assiettes tanguèrent, nappant de jus et de sauce les alentours... Les moins attentifs à leur verre en perdirent une partie de leur contenu.

- Pactol, non ! Descend ! intima le gnome d'une voix autoritaire.

Avec une moue irrésistible, le bouvier quitta son perchoir pour s'allonger au pied de son maitre, poussant un gémissement déçu pour faire bonne mesure.
De nombreux regards s'étaient tourné vers eux, dont celui d'une serveuse, qui ayant assisté au massacre, s'écria outrée au propriétaire :

- Si vous ne savez pas tenir votre chien, vous sortez !

Contrit, le petit magicien répondit en marmonnant :

- Je, euh... ça ne se reproduira pas... finit-il, dans un filet de voix.

Il se racla la gorge et gratifia les curieux d'un grand sourire, à la limite de la grimace, qui signifiait : Vous voulez mon portrait ?!
Satisfait de l'effet, il se retourna vers ses compagnons.

- Veuillez m'excuser, il ne fait pas ça d'habitude...
" Je crois que tu lui plait, Alton... ajouta-t-il.

- Ouaf, fit l'intéressé, d'un aboiement bref et puissant.

De nouveaux regards appuyés des voisins et de la serveuse, calma l'entrain du chien qui posa sa tête au sol avec un nouveau gémissement.
Pod reprit alors son récit, offrant à son timide ami - Lyvin de son prénom - une échappatoire.

- Pour répondre à votre question, ce moment viendra plus loin dans mon récit... Pas tout de suite, car il s'est déroulé mains évènements avant que nous découvrions ce chien merveilleux.

Le magicien caressa l'animal avant de poursuivre.

- Sachez seulement que son courage, et ses crocs, nous ont en partis évité de finir
dans l'estomac d'une meute de loups affamée !

Son verre n'ayant pas perdu son contenu, Podness bu une nouvelle rasade avant de rependre son histoire.

- Où en étais-je ? Ah oui...
" Je vous disais que nous faisions partit des finalistes des épreuves destinées à sélectionner les futurs mentors de Timothéos. Et ce n'était pas un mince exploit, car la concurrence était rude, chacun dans notre spécialité.
" D'ailleurs, certains parmi la concurrence n'avaient pas prévu d'être loyal et nous avons déjoué plusieurs tentatives crapuleuses !

Se tournant vers Lyvin, Pod allait lui demander de confirmer l'affaire du serpent... Puis il se ravisa, se contentant d'un clin d'oeil.

- Par la suite, la duchesse nous expliqua que son choix avait surtout été dicté par notre bravoure et notre loyauté, plutôt que par la qualité de nos savoirs ! fit-il en pouffant.
" Je ne peux pas lui en tenir rigueur... Mes connaissances étaient effectivement limitée, malgré le nombre de livre que j'avais déjà lu à l'époque.
" Depuis, je suis bien mieux organisé !
" Tiens, posez moi une question sur l'Histoire de nos contrées ou sur les Mystères de notre monde, je vous pari que je connais la réponse !

La jeune femme s'était laissée aller à écouter Podness raconter ses aventures. Sous ses airs discrets, le petit homme pouvait se montrer captivant. C'est alors que, prise au dépourvu par l'intervention de son chien, elle sursauta, parvint néanmoins à stabiliser sa chope avant qu'elle ne répande son contenu alentour.

La suite de l'intervention du magicien la replongea dans l'intrigue et sa morgue soudaine lui donna envie de le taquiner. Aussi, lorsqu'il étala sa fierté pour l'étendu de ses connaissances, elle ne put vraiment pas se retenir :

- Moi je m'interroge cruellement sur un Mystère de ce monde, fit-elle d'un ton malicieux en jetant rêveusement ses yeux vers le plafond. J'espère que vous aurez la réponse : Pourquoi, alors que l'amour est une force puissante qui permettrait la paix et le bonheur, les conventions sociales se montrent généralement plus fortes et conduisent à rendre les êtres malheureux... voire à se déchirer ?

Elle redescendit lentement son regard pour le poser sur Podness avec une petite moue mutine. Difficile de dire s'il s'agissait là d'une simple taquinerie ou d'une véritable question. Dans tous les cas, Podness était dans de beaux draps.
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HRP : test de DEX pour savoir si elle renverse sa bière (15)

Podness regretta aussitôt le défi qu'il venait de lancer !
Attrapant à deux mains la perche qu'il venait de lancer, la mérosi l'interrogea. D'abord enjoué de susciter l'intérêt, le gnome laissa son sourire s'effacer et faire place à la suspicion, puis à une franche inquiétude.

J'ai la tête d'un moine d'Eana ou d'un philosophe du quartier des Cristaux ? pensa-t-il.

Se forçant à sourire, le magicien tenta de reprendre le contrôle :

- Une excellente question, qui a certainement un fondement dans les évènements que se profilent ? questionna-il en réponse à Dame Lillian. Mais avant qu'elle répondre, il reprit.
" Je n'ai pas eu l'occasion d'expérimenter un tel dilemme, Aster m'en préserve, mais je dirais dans ce cas qu'il faut lutter pour ce en quoi l'on croit...