À l'ombre des oliviers

Qualité de l'interprétation du personnage (RP) Allant de 1 à 5 :
  • 1 : Interprète très mal son personnage, en contradiction avec son alignement, etc...
  • 2 : Interprète assez mal son personnage, (vague omniscience, utilisation d'informations hrp)
  • 3 : Interprète correctement son personnage.
  • 4 : Interprète bien son personnage et le fait évoluer, utilise ses traits, son background, etc...
  • 5 : Interprète très bien son personnage et lui donne une personnalité identifiable qui contribue à en faire un personnage mémorable.
Qualité de jeu en groupe, de 1 à 5 (jeu) :
  • 1 : Ignore ou empêche le groupe de faire évoluer les situations qui sont crées, qu'elles soient utiles au scénario ou non.
  • 2 : Ignorer ou empêche un joueur ou le MJ de faire évoluer les situations qu'il créé.
  • 3 : Joue dans le sens du groupe.
  • 4 : Permet à un autre joueur ou MJ de faire évoluer ou de créer des situations de jeu ensemble.
  • 5 : Permet au groupe de faire évoluer ou de créer des situations de jeu ensemble.
Qualité de forme (qualité) de 1 à 5 :
  • 1 : Fautes de français nombreuses et non respect des conventions d'écriture.
  • 2 : Lecture globalement désagréable ou peu compréhensible.
  • 3 : Qualité correcte.
  • 4 : Bonne qualité d'écriture, inventivité, synthétique ou facilement compréhensible.
  • 5 : Très bonne qualité d'écriture, style propre.
Sallavïn Tamrel
Sallavïn Tamrel

Si l'entretien ne se déroula pas bien, Sallavïn ne chercha pas à plaider la cause de leur groupe. Déjà, il considérait qu'il était moins bon orateur que Kayla, qui en avait déjà trop fait. A présent, tout ce qu'ils pourraient gagner c'est de n'avoir pas l'air solidaires des uns des autres (ce qui était à peu près correct). A vrai dire, à mesure qu'ils parlaient, il se sentait lui même fort embarrassé et l'idée de s'éloigner de cet endroit n'était pas pour lui déplaire. Sans parler du fait qu'ils allaient quitter un lieu clos, une bénédiction ! Être chassé de la sorte lui fit rosir les joues, mais il garda sa contenance en se réfugiant en pensées et se consolant du mieux possible.

Une chose est sûre, cette dame a des ennuis.

Elle l'avait répété plus d'une fois. Le genre d'ennui que l'on peut se plaindre d'avoir devant des invités, sans doute de ceux que l'on peut négocier en échange de bons procédés. Lorsque déboula dans l'espace un garçon à la carrure d'un chef de guerre, le chevalier s'extirpa de ses pensées, ne pouvant s'empêcher de marquer l'arrêt, observant de haut en bas l'individu. Le fils de cette femme ?

Malheureusement, il ne parvint pas à répondre immédiatement à l'interrogation de Ana... D'Adagu... De Agadipios ? A la question du fils de bonne famille locale. Déjà, probablement parce qu'ils ne parlaient pas la même langue et que s'il avait vaguement compris le sens de la question posée, il n'avait aucun moyen de répondre de manière adéquate. Aussi parce que d'autres l'avaient devancé, en cela comme en de nombreuses autres choses depuis leur arrivée en ville. Etait-il à ce point un péquenaud ? Sans doute...

Je lui aurais bien glissé que nous logeons à l'Ours au Bois Dormant à ce gaillard...

Fit il en hochant la tête pour lui même. Profitant de l'arrêt de leur groupe,le chevalier étudia l'effet qu'aurait la réponse de la musicienne sur le visage du jeune homme, avant d'esquisser un geste évoquant tout à la fois le salut courtois et le geste de foi.

- Je reste disponible pour toute aide qui servira le royaume.

25/01/2021 17h23
Umberlie
Umberlie

Les yeux du jeune homme s’étaient parés un instant d’une étincelle enthousiaste lorsque les professeurs s’étaient sommairement présentés à lui. La déception d’Agapios n’en fut que plus grande, lorsqu’il les vit se diriger vers la sortie – avec force grognements du chien lorsqu’il passa près de lui.

Les étrangers étaient presque à la porte lorsqu’une voix les arrêta :

- ATTENDEZ ! Je vous en prie… Revenez ! Mèèèère ? Pourquoi les avoir refusés, eux aussi ? Sommes-nous si pauvres que vous le prétendez ? Vous m’aviez promis de faire un geste, pour mes 15 ans… Vous avez déjà refusé le cavalier. Maintenant eux ? Mèèèère, ils enseignaient à Timotheos Bracque-Croiset !

- Tu le sais, Agapios. Les caisses sont vides.

Le jeune homme ferma les yeux et serra les poings.

- Alors, laissez-moi prendre les routes et apprendre par moi-même !

- Hors de question ! Tu es l’héritier du duché… Dans un an, c’est toi qui devra prendre toutes les décisions importantes. Je ne peux pas te laisser vagabonder à ta guise ! Et puis tu sais… Ta maladie.

- Au diable, tout ça ! Puisqu’il ne reste qu’un an avant d’endosser vos responsabilités – dont je me passerais bien d’ailleurs, laissez-moi vivre, un peu ! Mèèèère, comment voulez-vous que je règne si je ne connais ni mon Duché, ni rien de l’Empire… Ni même d’ailleurs ?

- Je ne te laisserai pas faire. C’est bien trop dangereux.

La Duchesse toisait maintenant son fils d’un air de défi, qu'Agapios lui rendait au centuple. En arrière, le Duc toussait et se grattait la gorge pour attirer leur attention et calmer le jeu, mais personne ne s’en souciait réellement.

Edition 27/01/2021 00h36 par Umberlie
27/01/2021 00h34
Kayla Fal'San'In
Kayla Fal'San'In

La voix d’Agapios l’arrêta de nouveau, le pas de la porte à peine franchi, et elle se retourna pour observer l’échange entre le fils et sa mère, à la fois embarrassée et incertaine. Son visage allait de la scène vers ses compagnons, des interrogations s’inscrivant dans ses yeux au fur et à mesure qu’elle écoutait les propos de la famille. Le tout jeune homme semblait habité de la même curiosité fougueuse que Timotheos, le même désir de connaître son pays, l’extérieur, d’échapper, ne serait-ce qu’un instant, au cocon de la noblesse tissé patiemment par leurs mères, encouragées par l’absence d’un père décédé ou malade. Malade, d’ailleurs, le garçon l’était aussi, apprit-elle avec étonnement. Pourtant le vigoureux jeune homme avait l’air de beaucoup de choses, mais pas d’être souffrant.

Quand les exclamations se tarirent dans les voix des Brademaux-Refais, Kayla était immobile, les bras ballants, incertaine. Si elle ouvrait la bouche, Brindja allait la mordre ou pire et la Duchesse pouvait certainement leur faire payer son audace et son manque de réflexion. Caressant le bracelet à son poignet, elle songeait à la dernière demande de Mercoeur : surveiller son impulsivité, être prudente, se méfier des gens, surtout si elle devait se mêler de leurs affaires (ce qu’elle faisait). Que ferait-il, lui qui avait l’habitude des cours et des petits jeux de la noblesse ? Elle n’en savait rien. C’était lui qui aurait dû être là, pas elle...

Allons, Kayla, réfléchit, qu’est-ce que tu sais sur ces gens : ils ont des problèmes d’argent, la duchesse se méfie d’Irène et, par extension, de nous, son fils a 15 ans, il est malade et doit prendre le relais à la tête d’un duché ruiné dans un an à peine… Pas étonnant que cette femme soit méfiante et en colère.

Prenant une inspiration, la melessë rentra à nouveau dans la pièce, sa voix calme et douce tinta entre les murs, moins passionnée, mais claire.

- Ma dame, mon seigneur, je vous demande pardon pour cette interruption, je serai brève.
« Nous cherchons notre élève et nous souhaitons protéger l’empire. Nous ne demandons pas d’argent et vous avez besoin de précepteurs. Offrez-nous la possibilité de mener nos recherches librement, sous votre vigilance et nous enseignerons à Agapios aussi bien que nous l’aurions fait pour Timotheos, poursuivit-elle, avançant encore d’un pas vers la duchesse.
« De plus, notre groupe compte plusieurs guérisseurs. Par la magie, la science et le divin, votre fils sera toujours entre de bonnes mains.

Un pas encore et elle se redressa, le bout de ses doigts posés sur le cœur, les yeux relevés vers la famille ducale.

- Aidez-nous, laissez-nous vous aider.

[HRP : jet de persuasion]

Console R.P.

Lancé de 1d20+8 ~ [10] : 18

Edition 28/01/2021 15h39 par Elindine
27/01/2021 12h58
Umberlie
Umberlie

La Duchesse resta fermée aux arguments de Kayla. Elle semblait méfiante et désabusée.

- Mèèèère, ils ne demandent pas d’argent ? Pourquoi refuser ? intervint Agapios.

Menodora soupira. Et braqua un regard sévère sur la barde et ses compagnons.

- Pour le bien de mon fils, j’accepte votre offre. Mais il n’est pas question de vous laisser déambuler librement dans ma demeure, et encore moins de vous laisser fouiller partout. J’ai bien compris que votre loyauté allait à Irene, ce qui ne m’encourage pas à vous faire confiance. Et je ne comprends toujours pas votre insistance à l’idée d’enseigner à Agapios. Mais soit.

« J’exige néanmoins d’être présente lors de vos cours. Je ne souhaite pas que vous lui racontiez n’importe quoi.

« Par ailleurs… Je pourrais me montrer plus courtoise si vous aviez de quoi m’offrir en échange. Par exemple… Des informations sur ce qui se trame au nord, chez les Braque-Croiset ?

« Sinon, ne comptez pas sur moi pour vous héberger. Vous devrez loger et manger en ville.

Devant la perplexité de Podness et Sallavïn, Brindja leur traduisit les propos de la Duchesse.

30/01/2021 01h53
Kayla Fal'San'In
Kayla Fal'San'In

Sous le regard sévère de la duchesse, la petite barde rentra imperceptiblement les épaules. Encore une fois, elle entendit la voix du fils qui plaidait leur cause… Et, finalement, sa mère céda, sans se détendre pour autant. Evidemment, la noble dame ne leur fit aucune concession, mais Kayla la trouvait tout de même gonflée. Ils allaient enseigner gratuitement à son enfant et elle ne leur ferait même pas don de sa courtoisie ? Bien des mots, dans au moins trois langues différentes, vinrent à la musicienne pour qualifier ce comportement et aucun n’était particulièrement diplomate, ni même poli. Peu importe, ils avaient une place ici, aussi précaire fusse-t-elle, il serait toujours temps d’y remédier au fur et à mesure. La melessë consentit alors à répondre à la demande de leur nouvelle « employeuse », elle n’avait pas grand-chose à lui apprendre, de toute manière :

- Je suis navrée de vous décevoir, mais nous n’avons été que deux jours au service des Bracque-Croiset. Timotheos a disparu au matin du surlendemain de la fin des épreuves qui nous avaient désigné comme ses précepteurs. Nous avons quitté le domaine peu après midi, le jour-même de sa disparition.
« Quant aux autres histoires qui pourraient concerner la famille, le premier point sur lequel nous avons été sélectionnés était notre absence totale d’implication dans la région ou dans l’Empire.

Et puis Kayla n’était absolument pas disposée à lister tout ce qu’elle avait appris sur la famille du duché d’Antikyra, au hasard, sans question plus précise, juste pour mendier la « courtoisie » de cette dame. Elle n’en savait que trop peu, de toute façon : les Bracque Croiset avaient perdu le père et l’ainé il y a peu, Irène avait alors organisé des épreuves pour trouver des enseignants à Timotheos, tout en s’offrant l’occasion de surveiller les agissements des autres duchés, craignant pour son fils. A sa connaissance, ce furent surtout ceux du Tërpan et de Karkavec qui s’illustrèrent par leurs petits complots et pas vraiment les Brademaux-Refais, mais elle ne voulait pas colporter ce genre de chose sans mieux connaître leur hôtesse. A la place, elle se tourna vers Agapios pour se présenter plus amplement, maintenant que les choses semblaient entendues :

- Veuillez nous excuser pour cette entrée en scène. Je suis Kayla Fal’San’In d’Ellerìna, barde et experte en arts, musique, langues et calligraphie. Au domaine des Bracque-Croiset, j’étais chargée d’enseigner le cyfand, l’elfique, la danse, la lyre et le chant à Timotheos.
« Mais si vous avez d’autre préférence je ferai de mon mieux pour vous satisfaire, conclut-elle en regardant le fils et sa mère. Je connais également le gnome, le nain, le sylvestre et l’originel, la flûte de Pan et la viole sont également des instruments que je peux jouer.

Elle s’inclina avec élégance et s’effaça pour permettre à un autre professeur de se présenter. Elle doutait qu'aucun d'entre eux n'ait plus d'information à donner sur ce qu'il se tramait à Antikyra. A part peut-être Brindja ; c'est vrai qu'il y avait eu cette histoire, le matin de leur premier jour au service des Bracque-Croiset...

Edition 01/02/2021 10h25 par Elindine
31/01/2021 23h53
Lyvin Veronis
Lyvin Veronis

L'insistance de Kayla mettait vraiment Lyvin mal à l'aise et ce qu'il craignait fini par arriver.
La colère de la duchesse monta encore d'un cran et ils risquaient à présent de se voir jeter dehors par les gardes sans plus de ménagement.
Par miracle, le fils de la duchesse intervint une fois de plus en leur faveur et même s'il ne pût radoucir sa mère, il parvint tout de même à lui faire changer d'avis les concernant.

A l'écoute de mots de la duchesse, il s'arrêta net sans pour autant se retourner.

Déambuler dans sa demeure ? Elle exige ? Sa courtoisie ? Elle se fout de nous ?
Et on devrait en plus la remercier pour ça ?


Les poings serrés, Lyvin était prêt àse retourner et décliner l'offre de cette duchesse mal embouchée tout en lui balançant ses quatre vérités quand la voix de Kayla se fit entendre. Il trepignait toujours intérieurement mais en ré-entendant la barde faire mention de Thimoteos il se souvint du pourquoi de leur présence et, serrant les dents il prit sur lui.

Il attendit qu'elle ait terminé de parler. Il prit une profondes inspiration afin de se détendre avant de se retourner, marchant d'un pas décidé vers le jeune duc afin de lui parler à son tour.

- Lyvin Veronis. Érudit, spécialiste en herboristerie et en alchimie.

Il fixa le garçon droit dans les yeux sans adresser ne serait-ce qu'un début d'attention à sa mère.

- J'ignore si ses sujets éveilleront en vous un quelconque intérêt, mais je suis également médecin. Je pourrais vous ausculter et peut-être même vous procurer de quoi vous soigner ou à défaut vous permettre de vous sentir mieux.

Si ta mère ne craint pas que j'en profite pour t'empoisonner....

01/02/2021 03h18
Sallavïn Tamrel
Sallavïn Tamrel

La conversation qui s'engageait avait des éclats dignes d'intérêts et Sallavïn devait s'intéresser à la physionomie et aux modifications dans les faciès ainsi qu'aux intonations utilisées pour déceler le sens caché de ce qui se racontait sous son nez. Brindja leur traduisit les propos de la duchesse mais le chevalier se força à comprendre par lui même ce qu'il pouvait- non sans remercier silencieusement la guerrière d'un hochement de tête reconnaissant.

Mentalement, Sallavïn se repassa la tapisserie de la scène.

Bonjour. Je m'appelle Kayla (il avait reconnu le nom), je suis une excellente musicienne et vous serez contents avec moi. Je suis vraiment pleine de bonne volonté et je ne vais pas causer de problèmes même si j'ai des visions et qu'on peut penser que je suis folle ou possédée par un ennemi des peuples qui parlent.

Lyvin Veronis, bonjour. Votre maman ne m'intéresse pas. Comme vous êtes pleins de bon sens, nous pourrions nous entendre car je suis quelqu'un qui valorise l'intellect.


Le chevalier avait tendance à imaginer un monde plus honnête qu'il ne l'était. En attendant que Brindja ne lui fournisse la version officielle du texte, le chevalier avait pris sur lui de reprendre une position digne, face à ses interlocuteurs. Après tout, ils étaient presque invités désormais.
Cela dit, il demanda à Brindja de traduire ses propos :

-Dis leur que je suis un chevalier errant. Je sers les dieux, pas les seigneurs. Je saurai faire preuve de la neutralité qui convient et la remercie de nous laisser mener à bien notre mission pour la paix de son pays.

03/02/2021 15h04
Umberlie
Umberlie

Menodora ne sembla pas davantage convaincue par les nouveaux arguments, ni de Kayla, ni de Lyvin, ni de Sallavïn.
Agapios, en revanche, ne cachait pas sa joie. Le grand bonhomme trépignait quasiment d’impatience en écoutant la liste des qualifications énumérée par les deux professeurs.

- Oh, s’il vous plait… Quand est-ce qu’on commence ? Mèèèère, tu es d’accord, n’est-ce pas ? Même si ce n’est que pour quelques jours… Je suis tellement las de la vie entre ces murs. Pour une fois, s’il te plait, laisse-moi m’amuser.

Menodora serrait les mâchoires, refusant de céder.

- Eh bien moi, je suis d’accord ! rugit le Duc, en arrière.

Son intervention surprit tout le monde. Alors qu’il somnolait quelques instants plus tôt, il semblait maintenant tout à fait fonctionnel et maître de lui.

- Mais enfin, commença Menodora, l’air un peu paniqué.

- C’est toujours moi le Duc ici, et quand je dis OUI, j’aimerais qu’on obéisse ! Non mais quoi ? Ton fils a raison, il serait grand temps de le traiter en adulte.

- Ah… Eh bien. Vous avez entendu mon mari, céda la Duchesse. En revanche, ajouta-t-elle un ton plus bas, hors de question de vous laisser fouiller ma demeure sans supervision. Et pour les cours, je le répète, je tiens à être présente ; je me méfie de l’influence d’Irene. Je pense que vous pouvez comprendre ça. Ah, et dernière chose : pour la maladie d’Agapios… Ne vous en mêlez pas. Nous avons notre propre guérisseur, et n’avons besoin d’aucune autre assistance. Merci.

- Alors c’est bon ? questionna Agapios, hésitant encore à laisser exploser son enthousiasme.

- Oui…

- OH VRAIMENT ? OH MERCIII… Quand est-ce qu’on commence ? Je suis libre… quand vous voulez !

Il pressait ses grandes paluches entre elles, en signe de remerciement. Et dans ses yeux, des étoiles dansaient.

Console R.P.

Lancé de 1d20+8 ~ [10] : 18

Lancé de 1d20 ~ [18] : 18

Lancé de 1d20+5 ~ [3] : 8

Edition 07/02/2021 08h00 par Umberlie
07/02/2021 07h57
Kayla Fal'San'In
Kayla Fal'San'In

L’éclat de voix du duc fit lever le visage de la musicienne vers le vieil homme. Elle reconnaissait enfin le timbre de baryton qui avait fait frémir la foule des invités, à la villa d’Irène, durant leur dernière soirée là-bas. Prise en étau entre le fils et le père, la mère n’eut d’autre choix que de céder. C’est avec peine que Kayla réprima un faciès victorieux, se contentant d’une façade polie et d’un sourire heureux pour le grand jeune homme. Elle répondit à la duchesse dans un souffle :

- Nous comprenons, avant de reprendre la présentation des derniers professeurs.
« Podness Ragnyss de la Cité Franche, il était chargé d’enseigner l’Histoire et la théorie magique, puis suivant les indications du gnome elle précisa en désignant le chien, accompagné de son fidèle compagnon : Pactole.
« Sallavïn Tamrel de Torea, professeur de chevalerie et de spiritualité.
« Malheureusement aucun des deux ne parle encore le cyrillan. Avez-vous quelques bases en elfique ou en cyfand, pour communiquer avec eux ? demanda-t-elle finalement à Agapios.

Une fois qu’elle eut sa réponse, elle termina en présentant la grande elfe, dont elle sentait le peu d’allant dès qu’il s’agissait d’interaction sociale.

- Enfin, je vous présente Brindja Eryn’Galen, Experte en créatures et abomination et maître d’armes.
« Si cela vous convient, nous pouvons commencer dès maintenant avec le cours que vous souhaitez. J’ai une représentation prévue ce soir, mais jusque-là je suis libre, pour les cours ou pallier à la barrière du langage.

En attendant la réponse de leur nouvel élève, ou de l'un de ses parents, elle prit le temps de traduire la situation à Podness et Sallavïn.

Edition 09/02/2021 00h36 par Elindine
08/02/2021 22h05
Sallavïn Tamrel
Sallavïn Tamrel

Plutôt que la force des mots d'une belle jeune femme versée dans l'art de convaincre, leur répit fut expiré par un vieil homme quasi mourant l'instant d'avant, toujours à demi affalé au fond d'un fauteuil.

Sallavïn se tourna vers le personnage, inclinant sa tête en gage de respect et de remerciement. Dans ce pays où l'on empoisonnait ceux qui dérangent, il ne faisait pas bon avoir une santé fragile... Et un avis fermement opposé à celui d'un ou d'une autre noble. Il n'en écouta les demi menaces de la duchesse qu'avec plus de prudence. Il avait beau n'avoir rien compris, le fait qu'on lui chuchote ainsi d'un air emporté traduisait assez bien la portée des mots prononcés.

Forgeron ! Tout le monde semble si odieux...

La promesse d'un conflit faisait un monstre de l'esprit le plus acéré. Choisissant fermement en son cœur de pardonner toutes ces cachotteries courtisanes, il écouta Kayla les présenter à nouveau en se mettant dans une forme de garde à vous informel.

- Je préfère éviter de donner un cours sur ce sujet dans l'immédiat. Je serai satisfait si je pouvais m'entretenir avec vous, duchesse.

Prononça-t-il avec courtoisie.

12/02/2021 11h50
Umberlie
Umberlie

À la question de Kayla concernant les langues qu’il maîtrisait, Agapios répondit :

— Je parle elfique, oui. J’ai quelques bases en cyfand aussi : je peux comprendre à peu près, mais je m’exprime assez mal.

Sallavïn doucha quelque peu l’enthousiasme (presque) général, en demandant un entretien. Brindja (ou Kayla) commença à traduire sa demande… quand la Duchesse l’arrêta :

— Ne vous donnez pas cette peine, je parle aussi Cyfand, dit-elle avec un fort accent. Simplement, je n’aime pas l’utiliser…

« Un entretien ? Je pensais que vous m’aviez déjà exprimé la raison de votre venue tout à l’heure. Enfin… J’espère que cette fois-ci, vous saurez vous montrer honnêtes.

Elle jeta un coup d’œil méfiant à Kayla – la femme aux visions étranges. Puis sur son mari, en arrière.

— Seul à seul, ou avec vos compagnons ? Mon mari voudra être présent aussi. C’est lui le Duc, après tout.

Sallavïn crut percevoir un certain mépris dans cette dernière précision.

Le chien, à côté de Podness, commençait à gémir, et à observer le gnome avec insistances. Ses pleurs faisaient échos à la vacuité stomacale des cinq professeurs, qui n’avaient rien mangé depuis le matin.

Edition 13/02/2021 10h51 par Umberlie
13/02/2021 04h43
Kayla Fal'San'In
Kayla Fal'San'In

L'enthousiasme d'Agapios trouva un reflet dans  le doux sourire de la melessë. Kayla répondit aimablement :

- Si cela vous convient vous commencerez par moi et puis ce sera au tout de Podness ou Brindja pour l'histoire et le combat.

Elle s'interrompit pour écouter avec surprise la demande de Sallavïn. Elle s'apprêtait à traduire quand elle fut coupée par la duchesse. Ses yeux allèrent du paladin à la noble avec une certaine confusion. Tout comme leur hôtesse, elle ne comprenait pas bien ce que ces deux-là pouvaient bien se dire. Quoiqu'il en soit, jugeant que sa présence serait probablement superflue au vu des regards que lui lançait Menodora, Kayla suggéra, avec la même politesse qu'elle s'efforçait toujours d'afficher, malgré la situation.

- Si cela vous convient, Podness, Brindja et moi-même allons nous retirer un moment pour nous préparer. Nous sommes arrivés aujourd'hui en ville et n'avons même pas pris le temps de nous sustenter avant de venir vous voir.

Elle gratta doucement le chien derrière l'oreille avec un sourire, tentant de lui transmettre l'assurance que sa patience serait bientôt récompensée.

- Pendant ce temps vous pouvez vous entretenir avec Sallavïn et Lyvin. Je reviendrai pour le cours de musique dans une petite heure. Avant de partir j'aimerais vous demander une chose, mon seigneur, dit-elle en levant son regard vers le duc.
"Au domaine des Bracque Croiset, vous avez interprété une chanson guerrière avec le duc de Bracassay. J'espère ne pas abuser de votre gentillesse et de votre temps en vous demandant de me rafraîchir la mémoire. Elle serait parfaite pour le timbre d'Agapios.

Les yeux de Kayla brillaient désormais d'un éclat joyeux, presque fébrile. Elle n'avait eu que trop peu d'occasion d'apprendre les musiques de Cyrillane et elle était impatiente d'en connaître enfin une.

Console R.P.

Lancé de 1d20+8 ~ [13] : 21

Edition 21/02/2021 02h19 par Umberlie
13/02/2021 23h35
Podness Ragnyss
Podness Ragnyss

Complètement perdu dans ses pensées, Pod reprit ses esprits lorsque Pactol se mit à gémir à ses pieds. Ce chien était vraiment une bénédiction ! Le gnome avait hâte qu'il soit dressé à lui servir de monture... En attendant, il lui sourit et le gratta derrière l'oreille.
Relevant la tête, Pod essaya de se remémorer la traduction que Brindja avait faite pour Sallavïn et lui, un peu plus tôt. Le Cyrillan avait la mauvaise idée d'être une langue chantante et malgré les inflexions incontrôlées de la duchesse, le magicien avait complètement décroché.

Apparemment, ils étaient toujours là. La négociation avait donc tournée en leur faveur !
Pod leva d'ailleurs un sourcil, interloqué, lorsque dame Brademaux-Refais parla dans sa langue. Il porta même la main à son visage pour dissimuler un gloussement amusé. La situation avait tellement changée en quelques secondes - minutes ? - qu'il aurait pu se croire dans une mauvaise pièce de théâtre...

Avançant d'un pas ou deux pour rejoindre Brindja, le magicien lui tira sur la manche pour attirer son attention.

- Dites... chuchota-t-il. Il se passe quoi finalement ?

Puis, un peu pour lui même.

- Il est plus que temps que j'apprenne à parler la langue locale... Ou que je fasse appel à la magie pour çà... termina-t-il en soupirant.

Edition 14/02/2021 16h38 par FroloX
14/02/2021 16h37
Umberlie
Umberlie

Puisque Sallavïn avait réclamé un (nouvel) entretien, les cours ne commenceraient pas de suite. Podness, Lyvin et Brindja pouvaient donc aller déjeuner, et même faire quelques emplettes si l’envie leur en prenait.

Kayla, pour sa part, avait une autre envie en tête. Elle s’adressa au Duc au sujet de son chant de guerre, ce à quoi Antipatros répondit :

— La chanson guerrière… Ah ! Je vois de quoi il s’agit. Elle vous a plu ? On la chantait souvent quand j’étais dans les rangs, avant même la guerre. Je peux vous l’apprendre, évidemment ! Mais vous savez, Agapios la connait déjà… Il ne chante pas très juste, mais avec ce genre de chant, on ne peut pas dire que ce soit vraiment un problème…
« Allons, asseyez-vous. Menodora, peux-tu te charger seule du jeune homme ? Je suis présentement occupé.

Le Duc semblait absolument ravi de répondre à la demande de l’artiste. Ils restèrent donc tous les deux dans le petit salon, tandis que Menodora prit en charge Sallavïn.
Agapios se retira dans ses appartements, et les autres sortirent.

-------------------------
[hrp]
(La conversation Sallavïn / Menodora se fera en privé :) )

Console R.P.

Lancé de 1d20+5 ~ [9] : 14

Lancé de 1d20+3 ~ [12] : 15

Edition 21/02/2021 03h38 par Umberlie
21/02/2021 02h28
Podness Ragnyss
Podness Ragnyss

Brindja avait expliqué en quelques mots la situation à Pod. Il était tout à la fois heureux que l'issu de l'entretien leur soit favorable, et inquiet des échanges complexes qu'il avait fallu déployer pour y parvenir. Lui-même s'était retrouvé prisonnier de sa langue et de son incompréhension, frustré de ne pas pouvoir aider ses compagnons.
Finalement, libéré de ce poids, il croisa le regard de Brindja et de Lyvin. Le chien gémissait doucement à ses côtés, de plus en plus incontrôlable.

- Que direz-vous d'aller faire un tour en ville ? proposa le magicien.
" Pactol ne tient plus ! Et j'aimerais faire quelques emplettes...

Lorsque les autres réagirent enfin, intéressés pour le suivre, il s'engagea dans les couloirs vers la sortie, accompagné par les gardes. Oppressé malgré lui, Podness avait autant hâte que son chien de quitter cet endroit. Et c'est avec soulagement qu'il regarda Pactol faire ses besoins. Soupirant, il chercha des yeux ses compagnons...

24/02/2021 21h02
Lyvin Veronis
Lyvin Veronis

L'affaire était donc finalement entendue. Ils avaient réussi à obtenir leurs entrées dans la demeure de la duchesse même si cette dernière ne leur laisserai pas le moindre répit.

Lyvin avait vraiment hâte de quitter les lieux, esperant au fond de lui qu'ils n'auraient pas à traîner trop longtemps dans cette demeure.
De toute manière, vu l'enthousiasme de la duchesse quand à son domaine de compétence, il n'aurait sûrement pas beaucoup d'occasion d'y mettre les pieds.

Tout à ses pensées, il entendit la voix de Podness qui l'interpella.

- Un tour en ville ? Bien volontier, j'ai moi aussi quelques emplettes à faire.

Il se tourna vers Brindja.

- Vous êtes des nôtres ?

Sans attendre de réponse de sa part, il emboita le pas de Podness qui se dirigeait vers la sortie, laissant Kayla avec le duc et Sallavin en compagnie de la duchesse.
Il le rejoignit dehors tandis que ce dernier observait le molosse qui se soulageait.

- Dites moi, que diriez vous si nous rentrions d'abord à l'auberge, histoire de ne pas tomber de faim dans une boutique ?

24/02/2021 23h25
Sallavïn Tamrel
Sallavïn Tamrel

La duchesse avait accepté son audience et ils croisèrent effectivement quelques domestiques. Sallavïn ne remarqua rien de spécial – à part peut-être la présence d’une très jolie jeune femme en train de laver la vaisselle. La neutralité que sembla afficher Sallavïn au cours de ses échanges avec leur hôte sembla plaire à cette dernière, qui lui répondit sur chaque point.

À la question sur les navires étrangers, elle s’arrêta cependant et dévisagea le chevalier :

- «  Des navires étrangers, qui stationnent près des côtes ? Quel genre ? D’où viennent-ils ? »

Elle semblait commencer à paniquer et sa concentration sur le reste des question vacilla. Elle y répondit cependant en substance. Par rapport à la disparition de jeunes gens, elle prit un air désolé : « À vrai dire, certains de mes sujets m’ont récemment rapporté ce genre d’incidents. Des disparitions… De jeunes gens, surtout. Antipatros a accepté de déployer quelques troupes dans les endroits où c’est arrivé, pour tranquilliser les habitants. Principalement dans des villages du sud… et aussi proches des côtes. Sa dernière phrase la laisse songeuse, et encore plus mal à l’aise. »

Quand la discussion aborda Irène et les reproches qu'elle pouvait lui faire, elle déclara qu'elle la connaissait depuis longtemps, sans pour autant n'avoir jamais pu lui faire confiance. « Le fait qu’elle ai survécu au massacre de sa famille… Et la nature de ses pouvoirs… Tous ces morts, au sein de son Duché… pourquoi ? Je ne veux pas qu’elle s’immisce dans ma famille et qu’elle y apporte son lot de malédictions. Nous avons bien assez de problèmes, déjà. « Il y a déjà un camp neutre : la capitale et le roi. Ils sont indépendants par rapport au Duché dans lequel ils se trouvent. C’est eux qui arbitrent les conflits. Même si pour l’instant, il n’y en a pas. Pas de conflits ouverts, en tout cas. »

Abordée la question de la maladie de son fils et l'offre discrète de Sallavïn pour que Lyvin ou lui même tentent quelque chose, elle répéta que l'affaire était privée et qu’elle préférait ne pas en parler, leur guérisseur actuel proposant déjà un traitement adapté.

Pendant ce temps, Sallavïn déambulait avec une certaine nonchalance martiale, observant autour de lui sans se sentir inquiet, cherchant à retenir les visages qu'il voyait. Il était ravi qu'on lui accorde ce temps, dans une langue que la duchesse maniait avec une légère maladresse. Passées les réponses à ses diverses questions, il revint préciser ce qu'on lui avait demandé.

- « Il paraît qu'ils viennent du Kaan, voir de Kârtaçöl. Ce sont des rumeurs bien sûr, mais c'est ce que racontent les pêcheurs et les gens, à une petite journée de chevauchée d'ici. En tous cas c'est nouveau, inconnu, et on comprend qu'ils soient inquiets. » Surtout si leurs nobles se chamaillent se retint il d'ajouter en observant la réaction de la dame.

- « J'apprécie sincèrement votre franchise. Je vais continuer de rechercher la source des disparitions en évitant que les faux pas diplomatique n'obligent la capitale à intervenir. »
Ce serait... Il secoua la tête, évacuant une pensée où les complots étaient toujours plus sombres.

« - Si vous faites confiance à ce guérisseur, je n'interviendrai pas. »

C'était forcément un secret qui leur faisait honte, sans quoi ils accepteraient sans doute toute l'aide possible pour soigner leur enfant... Suspect, mais humain...

Quand Sallavïn évoqua la provenance supposée des navires, il remarqua une vive agitation chez la Duchesse. En fait, elle était quasiment au bord de la panique.

- « Des rumeurs... Je vois. Je vais envoyer des hommes vérifier. »

Elle lui demanda des précisions sur ce qu'il avait entendu à ce sujet, insistant lourdement. Elle semble avoir du mal à se calmer, et en même temps essayer de retenir tout débordement en sa présence.

Sallavïn donna les détails qu'il pouvait, n'en ayant que peu entendu parler. Il demanda au passage ce qu'elle craignait précisément et est ce que la situation est grave au point de craindre une attaque étrangère.

- Une attaque... de Kartaçöl... La Duchesse ne répondait plus à rien d'autre. Elle s'était appuyée contre un mur et sa respiration était accélérée. Elle n'écoutait plus Sallavïn, ne le regardait plus... En fait, elle semble faire une crise de panique. Sallavïn s'approcha maladroitement :

- « N'ayez pas peur si des pêcheurs ont vu la chose ça ne peut pas être une attaque surprise. Quoi que ce soit nous ferons face et vous ne serez pas seule si une crise éclate. »

Il chercha à lui prendre la main et à la faire asseoir pour l'aider à se calmer, mais elle s'écarta vivement.

- « Veuillez m'excuser... »

Ses gestes ne trompaient pas et le chevalier comprit qu'elle cherchait à le congédier. Alors qu'un domestique venait au secours de sa duchesse, elle le laissa dans le couloir, confus.

Edition 26/02/2021 18h55 par Nedru
26/02/2021 18h54
Kayla Fal'San'In
Kayla Fal'San'In

Aussi absurde que cela puisse paraître, je ne ressens le besoin d’écrire ce qu’il se passe qu’à présent. J’aime une bonne histoire, mais la mienne ne m’a jamais paru digne d’intérêt, jusqu’à présent. Où alors je commence à admettre que je perds la raison ? Quoiqu’il en soit, entre deux chevauchés au trot et autant de cauchemars, je pense que l’exercice me fera du bien.

Ce qu’il s’est passé à Driskos agite encore mes songes et mon âme. Quand nous avons commencé à travailler en tant que précepteur pour Agapios, le jeune duc, au départ, j’avoue que je ne comptais pas m’investir plus que cela dans le travail. J’essayais surtout de trouver un moyen d’échapper au regard suspicieux de la duchesse pour mener à bien notre mission principale. Mais notre élève était… En fait il me rappelle Timotheos. Il a ce même désir de partir, de faire ses choix, de vivre sa vie, cette même frustration de ne pas pouvoir laisser son regard aller au-delà de quatre murs. Au moins la villa d’Antykira avait-elle la mer comme horizon, la demeure ducale de Driskos est aussi triste que l’histoire qu’elle couve entre ses briques salies par le temps et les secrets.

Avec sa mère perpétuellement sur le dos, ce n’était pas évident de communiquer plus que le contenu de mes leçons. C’est à Sallavïn qu’il a pu se « confier » en premier. Si Menodora semble terrifiée par les navires au large, lui, au contraire, se montre plutôt curieux, en tout cas il a été assez pressant auprès de notre paladin, qui n’avait pas grand-chose à lui dire.

Loin de s’en tenir à ses devoirs de professeurs et à son entraînement quotidien, Sallavïn s’est aussi entiché d’une très jolie servante de la maison Brademaux-refait. Une jeune fille si belle que j’ai cru qu’elle avait réellement réussi à débaucher le petit dévot. Comme il ne cessait d’y jeter de « furtifs » coups d’œil, évidemment remarqué par Brindja, je l’ai taquiné. Comprenez-moi, ces trois garçons sont des cibles beaucoup trop faciles pour ne pas jouer un tout petit peu avec. Mais apparemment la demoiselle lui aurait été « simplement » désignée par les dieux.



Evidemment, pourquoi en aurais-je douté un instant ? C’était forcément les dieux. Quoi d’autre venant de lui ?

Pour le moment, en revanche, la belle ne lui a rien révélé : elle travaille auprès de la famille ducale depuis toujours, c’est la sœur de lait d’Agapios et puis c’est tout, rien de spécial. Mais puisqu’il s’agit d’un message divin, j’ai décidé d’utiliser mes recherches à la bibliothèque à bon escient en utilisant un sort d’invisibilité. Sallavïn et Brindja n’ont pas plus aimé cette idée d’intrusion que moi, mais les raisonnements de Podness et Lyvin ont su vaincre leurs réserves et les miennes. Nous n’avancions pas, aucune information, aucun indice à propos de Timotheos et la duchesse qui épiait toujours chacun de nos mouvements : il fallait faire quelque chose. Alors, couverte par mon sort, j’ai suivi la servante désignée par les dieux.

A ma grande surprise, elle m’a mené à Agapios et j’ai très, très vite compris que ces deux-là n’étaient pas que des amis d’enfance. Prise de remord à l’idée d’espionner ainsi un jeune couple qui essayait juste d’échapper au regard envahissant d’une mère, je ne suis pas restée trop longtemps, mais assez pour entendre quelques mots et comprendre que le duc n’est pas le père du jeune homme et que les amoureux veulent mettre les voiles.

De son côté, Lyvin s’est surtout intéressé à ces histoires de guérisseur et de maladie. Je crois qu’il est vexé qu’on le tienne à l’écart d’un tel sujet d’étude ou par le fait que la famille ducale maintient que cet illustre inconnu est plus doué en décoction que lui. En tout cas, dans son professionnalisme scientifique, il n’a rien noté d’incongru ou d’inquiétant sur Agapios, à part, en fin de soirée, lorsqu’il tarde à prendre son traitement, de subtils changements, une pilosité plus prononcée, une peau qui s’assombrit, un épaississement de la carrure déjà impressionnante du jeune homme.

Podness et moi nous sommes concentrés sur des recherches à la bibliothèque, préparant nos cours ensemble, parfois rejoints par Lyvin et, ponctuellement, par un Sallavïn peu réjoui par les cours de cyrillan. Il est d’une aide précieuse pour mes études linguistiques, grâce à lui, nous avons découvert l’emplacement de ruine, pas très loin de Driskos. Nous y sommes allés ensemble, avec l’érudit elenion. Sallavïn et Brindja n’étaient pas très contents que nous nous passions de leur protection, mais il fallait bien que quelqu’un assure les cours d’Agapios pendant ce temps. Ce fut aussi l’occasion pour Podness de mettre en pratique le dressage de Pactol ! Voir un gnome monter un chien est un spectacle fabuleux et curieusement adorable. Je ne l’ai pas dit à notre magicien, je crois que ce n’est pas très poli, mais ce fut un grand moment.

Finalement, en croisant les documents déterrés à la bibliothèque et les inscriptions des vestiges, j’ai fini par obtenir la traduction des mots qui hantent mes songes : « Viens, rejoins-moi ». Je ne suis guère plus avancée, mais, curieusement, j’ai aimé faire ce travail. Ces recherches m’ont un peu rapprochée de mon père, je n’avais plus autant pensé à lui depuis longtemps et c’était un moyen de faire autre chose que d’espionner la maison des Brademaux-Refait.

Entre-temps, j’ai essayé de me rapprocher d’Agapios. D’une part parce que le fait d’avoir appris ainsi son secret me mettait profondément mal à l’aise. Et d’autre part, quel professeur ne voudrait pas apprendre à connaître un élève aussi curieux du monde ? Il avait une soif inextinguible de connaissances, et pas que durant nos cours de musique et de langue. Il pressait Lyvin, Podness et Sallavïn de tout un tas de questions, dont certaines ne relevaient absolument pas de nos domaines d’expertise. Dès que nous nous écartions des sujets les plus classiques, la duchesse, toujours vigilante, nous interrompait systématiquement d’un toussotement et d’un regard sévère, a minima. C’était frustrant. Alors, doucement, j’ai commencé à glisser des mots cachés dans certaines notes que je lui confiais, des réponses aux questions qu’il me posait et auxquels sa mère refusait que je réponde. Podness et Lyvin ont aussi commencé à faire de même. Je pense que nous sommes tous les trois d’accord sur le fait qu’un parent ne doit pas intervenir dans la quête de savoir d’un enfant, en tout cas pas aussi souvent, ni aussi arbitrairement.

Puis, un jour, parmi les informations sur la géographie Kaani que je lui transmettais en secret, j’ai glissé une invitation à se retrouver dans le jardin de la demeure ducale, à l’abri des oreilles et des regards indiscrets. Je ne pensais pas qu’il viendrait, mais il l’a fait et j’ai cru le faire presque mourir de peur en signalant ma présence sous mon sort d’invisibilité. Je crois que j’ai un don pour terrifier les guerriers qui font deux fois mon poids…

Pour la première fois nous avons pu discuter un peu plus librement et nous en étions tous les deux ravis, je crois. Il avait tellement de question et beaucoup dont je n’avais pas la réponse. Le jeu auquel j’avais joué avec Mercoeur et Timotheos, avec Agapios, a été particulièrement prolifique. Au fur et à mesure, nous nous sommes aventurés ensemble sur des terrains plus personnels et pas qu’à mon initiative. Il m’a fait parler de moi, de ma famille, de ma nature hybride aussi, avec maladresse, certes, mais beaucoup d’intérêt et un respect certain. Il savait que je venais d’Ellerìna et il m’a demandé comment y étaient traités les demi-sang, si j’avais connu mon père, comment mes parents ont pu se rencontrer. De mon côté je lui ai fait parler de sa famille aussi, de ses aspirations. Doucement je l’ai mené vers le désir de partir, celui qu’il avait exprimé au jour de notre arrivée, puis des raisons d’un tel souhait. Tournant autour du pot j’ai fini par lui avouer que je savais, pour sa compagne, mais que je n’en dirais rien et surtout pas à ses parents. S’il a eu l’air surpris, apeuré et peut-être en colère, aussi, dans un premier temps, il avait aussi besoin de parler. Nous partagions déjà quelques secrets, alors de fil en aiguille ceux-ci ont coulé, comme un ruisseau tranquille d’abord, puis une rivière vive et sans pouvoir y faire quoique ce soit, le flot des cachoteries et des mensonges s’est fait torrent tumultueux.

Il m’a d’abord demandé de révoquer mon sort, il avait besoin de voir mon visage. Non sans inquiétude, j’ai obtempéré et il m’a parlé du projet de fuite avec son amoureuse, d’elle, aussi, beaucoup. A l’en croire il s’agit de la femme parfaite. Sa voix vibrait en parlant d’elle, de leur amour, et il souriait, béat, heureux. C’était un spectacle ravissant et triste à la fois. Devoir cacher tant de bonheur, je ne trouve toujours pas que ce soit très juste. Puis il m’a dit qu’il avait refusé la proposition de sa dame de partir avec elle. Il voudrait en apprendre davantage sur son géniteur, qui n’est pas le duc, expliquant ainsi son intérêt pour le Kaan et le Kartaçol.

Je le voyais épier mes réactions, scrutant mes traits à la recherche de surprise ou de rejet. Je connais ce regard, c’est le mien quand je parle des choses que je cache. Je l’ai encouragé, rassuré, écouté, mais je ne vois pas comment j’aurais pu être prête pour la suite. Lentement il a déroulé les informations une à une : il est issu d’un viol de guerre entre sa mère, la duchesse, et un guerrier du Kartaçol, un orc, ce qui fait de lui un demi-sang, un merosi.

Je crois que j’ai dû afficher ma perplexité, puisqu’il m’a souri en expliquant que la potion qu’il prend matin et soir est une décoction de métamorphose, pour cacher sa véritable nature. Je sentais déjà la colère monter à mes joues, mais je me contrôlais encore, ou bien il ne l’a pas remarqué, en tout cas il a poursuivi. Sa mère avait essayé beaucoup de choses, lorsqu’il était petit : pâlir sa peau pour lui donner le teint olive des cyrillans, limer ses canines proéminentes et même couper le cartilage de ses oreilles pour leur donner l’arrondi caractéristique des humains. A cours d’option elle a fini par recourir au soigneur qui les a ruinés contre la sauvegarde de leur secret. Aussi infecte soit cet homme, il a au moins bien fait son travail, Agapios lui-même n’avait pas la moindre idée de qui il était avant de tomber amoureux. C’est sa compagne qui le lui a révélé en l’encourageant à fuir avec elle.

Quand le silence est revenu entre nous, j’étais en état de choc, incapable d’articuler un mot. Il a fallu que je perçoive la honte dans ses yeux sombres pour qu’enfin je réagisse. J’ai à peine reconnu ma voix dans le grondement de rage contenu qui s’est échappée de mes lèvres : « C’est monstrueux… De vous avoir fait ça. » ai-je répondu, je crois. Je tremblais, les poings crispés, la mâchoire verrouillée pour ne pas agonir d’insulte la duchesse. Quel monstre que cette femme ! Faire ça à son propre enfant, comment peut-elle ? Agapios ne disait plus rien, il fixait droit devant lui. J’avais l’impression de contempler un fauve en cage rêvant des forêts et des jungles qu’on lui avait toujours interdit, obligé de se changer en chaton. Et pour quoi faire, en plus ? Sa mère dilapidait son héritage pour maintenir le sceau du mensonge sur toute l’existence de son fils. Et quoi ? Combien de temps pensait-elle que cela pourrait durer ? Oh je m’y connais en farce, en déception, en dissimulation de toute sorte, en illusion grotesque et en canular facétieux. Mais les meilleurs mensonges sont de ceux que l’on peut garder pour soi, de ceux que personne n’a d’intérêt à dissiper. Six personnes étaient désormais au courant, sept avec moi. Le sceau se fend, il craque et la duchesse acculée n’en est que plus venimeuse.

Je me suis à nouveau drapée dans mon sort et, après avoir assuré mon soutien à Agapios, nous nous sommes séparés. J’étais dans tous mes états, ce soir-là, je n’ai même pas pu faire mon spectacle habituel à l’auberge, ni avaler quoique ce soit. Je me suis juste enfermée dans un silence inhabituel, offrant un sourire crispé comme seule réponse à l’inquiétude de Podness. Lyvin et Brindja n’ont pas osé me demander quoique ce soit. Ils ont bien fait, je n’aurais pas été agréable avec eux. C’est Sallavïn, finalement, qui m’a sorti de mon mutisme, le lendemain.

Cette nuit-là, plus que les autres, je n’ai pas pu dormir. Levée tôt, je l’ai croisé pendant ses exercices matinaux, dans la cour de l’auberge. Il s’est interrompu et, en cherchant mon regard, il m’a demandé ce qu’il se passait. En dégainant mon sourire le plus rassurant, j’allais lui dire que tout allait bien, mais en relevant mon visage vers lui, mes yeux ont été attirés par la forme en amande des siens. Sallavïn n’a pas beaucoup de traits elfiques, c’est vrai, mais son regard est indubitablement celui d’un melessë. Qui voudrait ternir ce bleu pour le rendre plus humain ? Et puis il y a ses oreilles… Je crois que je les ai fixés un moment, assez pour qu’il s’en rende compte en tout cas. Et puis j’ai craqué.

« Elle les a coupés » ai-je dit devant un paladin interloqué « La duchesse, elle a coupé les oreilles de son fils ». C’était un murmure, un filet de voix tremblant. Je sentais mes yeux brulés par les larmes, à partir de là, je n’ai pas réussi à tenir le secret. C’était trop horrible, trop affreux.

« Quoi ? Quand ? Comm...Pourquoi ? » Sallavïn était abasourdi, paniqué, même. Quand j’y repense c’était presque drôle de le voir s’imaginer que Menodora venait littéralement de trancher les oreilles d’Agapios. Alors j’ai raconté, j’ai dit la vérité. Entre des bribes de récits plus ou moins cohérents, je demandais si elle aurait fait pareil s’il avait été à moitié elfe. Est-ce que le sang des fées est plus tolérable que celui des orcs ? Est-ce qu’elle aurait aussi taillé les oreilles d’un melessë ? Est-ce juste une question de succession ? Est-ce plus important que son fils soit empereur qu’heureux ? Il a répondu maladroitement « Les nobles n'agissent pas comme nous... Mais je ne sais pas comment réagit la mère d'un enfant ainsi conçu. On ne peut pas... Penser qu'elle est raisonnable. ». Evidemment qu’elle n’est pas raisonnable ! Est-ce que qui que ce soit mutile son enfant de façon raisonnable ? Non je ne crois pas. Même avec le cerveau rongé par le pouvoir personne ne fait ce genre de chose, personne ! Et quand bien même serait-elle horrifiée par les traits de son violeur sur ceux de son enfant, c’était il y a 15 ans, est-ce toujours une excuse pour le forcer à vivre son mensonge à elle ? Ma réflexion devait être moins polies et moins claires quand j’ai répondu à Sallavïn. Je crois que j’ai crié aussi. J’étais tellement en colère. Je le suis toujours, d’ailleurs, mais à ce moment-là, j’avais besoin de hurler toute ma frustration sur quelqu’un.

Il m’a laissé faire, calme. Je crois que son air paisible à fait monter ma rage d’un cran. Agapios, aurait pu être lui, moi. « Elle croit faire ce qui est bon pour lui. » tu parles d’une excuse. Elle fait ce qui est bon pour elle, oui ! Je lui ai jeté un regard mauvais et puis je suis partie. J’ai disparu un moment, j’ai marché dans la ville, je suis même sortie avec Kokola. Je crois que ça m’a fait du bien.

Pendant les cours suivants j’ai commencé à glisser de nouveaux documents à Agapios. Des copies de texte sur le Kaan, le Kartaçol, à propos des dialectes locaux que je ne parle pas et sur la langue des orcs, aussi. Ce ne sont pas des documents faciles à trouver, mais j’ai fait de mon mieux. Soigneusement je retranscrivais mes recherches pour lui en transmettre le plus possible. J’ai essayé de reproduire des cartes et des gravures de paysages, mais je ne suis pas très douée, alors j’ai demandé à Podness de m’aider. Au fur et à mesure j’ai fini par le mettre, lui aussi, dans la confidence. A force de recherche sur la potion, Lyvin se doutait déjà de quelque chose, de toute manière, et il aurait fini par découvrir le pot-aux-roses.

Nous avons organisé un nouveau rendez-vous secret, cette fois avec Sallavïn et la belle amoureuse d’Agapios. Il a remis au paladin une lettre à transmettre aux navires du large. Evidemment, aussi courageux soit-il, le melessë a protesté. Une telle demande le mettait dans l’embarras. Que priorisait entre un secret d’état ou sa loyauté envers son élève, et frère de sang-mêlé, mutilé pour ne pas être ce qu’on attendait de lui ? Et puis nous avions notre propre mission et elle ne nous autorisait pas à crapahuter sur les côtes cyrillanes pour jouer les entremetteurs dans des causes perdues. A contre-cœur, j’ai convaincu Agapios que ce n’était pas une bonne idée. En dehors du fait que son géniteur était un orc, guerrier du Kartaçol, nous n’avions aucune idée de qui il pouvait bien être, ni même s’il était en vie, encore moins de ce qu’il ferait en sachant qu’il avait un fils merosi et cyrillan. Et puis enquêter sur le viol caché de la duchesse de Cërrik… Nous avons tout de même gardé sa lettre, au cas où. Après tout nous pouvions plus aisément tomber sur un miracle que lui, piégé dans son château.

Quant à notre mission, elle n’avançait pas. J’avais beau sentir la présence de Timotheos entre les murs, personne n’a réussi à le trouver, ni même à débusquer le moindre indice. Podness a commencé à s’intéresser de plus en plus à mes voix. Comme un écho à mes inquiétudes, il se demande si, peut-être, celles-ci pourraient être manipulées. Au début, j’ai refusé son hypothèse, obstinément. Puis, doucement, j’ai accepté de m’m’en soucier avec lui. Il sait se montrer étonnamment convaincant et puis j’ai confiance, il ne me fera pas de mal. Il a proposé quelques désenchantements, sans effet, puis il a inclus Lyvin dans notre travail. J’ai accepté à la condition que l’elenion n’utilise aucune magie sur moi, aucune potion, rien. C’est déjà bien assez humiliant d’être l’objet d’étude d’un elfe suspicieux et, pour le moment, ses recherches ne mènent à rien non plus.

Il y a trois jours, j’ai eu de nouveau cette sensation horrible. Cet arrachement atroce, comme au matin du jour où nous avons quitté Antikyra. J’ai su que Timotheos était parti. Comme nous ne trouvions rien, de toute manière, il n’a pas été difficile de convaincre tout le monde de la nécessité de quitter Driskos. Brindja a envoyé un long rapport à Irène, j’ai supplié de ne pas y dévoiler les secrets d’Agapios. C’est à lui et à lui seul de décider ce qu’il veut faire de sa vie et de son identité. La duchesse d’Antikyra n’a pas à y fourrer son nez, fusse-t-il bienveillant. Ce dont je ne peux que douter.

Nous avons fait nos adieux à l’aubergiste et aux artistes qui peuplent son établissement. Dans ces moments troublés, l’auberge a été une bénédiction pour moi, un phare dans la nuit. Le lieu me rappelle Mornorin et la maison. Nous avons aussi remis notre « démission » à la famille ducale, et dit au revoir à Agapios et à son amoureuse. Pendant nos derniers cours, je lui ai transmis une partition de ma composition. Le chant raconte l’histoire d’un tigre que l’on oblige à vivre comme un chat de salon, et qui tombe amoureux d’une chatte à l’allure de tigresse. J’espère qu’il lui plaira, il n’est toujours pas un très bon chanteur, mais bon…

Nous sommes partis ce matin, tôt, en direction du sud-est, vers Pangaïon et, vraisemblablement pour se rendre à Pëllumbas, la demeure des Bramantombe. Nouvel appel de mes voix, « viens, rejoins-moi », nouveau duché, nouvelle ville, nouvelle famille ducale et ses secrets. Si j’avais la certitude du bien-fondé de mes intuitions, celle-ci vacille désormais. Qui gagnerait à nous tirer de ville en ville ainsi. ? Irène ? A-t-elle seulement ce genre de pouvoir sur moi, même d’aussi loin ? Si c’est le cas, c’est terrifiant, mais peut-être moins encore que la possibilité d’être manipulée par une entité plus obscure encore. J’ai peur, je suis terrorisée, en fait. Podness essaye d’être rassurant, mais ses mots ne m’atteignent plus. Je crois que je vais laisser Lyvin tenter ses méthodes, je n’ai rien à perdre et… Il ne m’a jamais fait de mal, il est professionnel et consciencieux, quitte à être manipuler, je préfère autant que ce soit lui que… Quoique ce soit d’autre. Il faudra que je mène d’autres recherches à Pëllumbas, j’ai besoin de savoir.

04/03/2021 09h02
Lyvin Veronis
Lyvin Veronis

Cela ne faisait que quelques jours qu'il n'était pas remonté en selle, il avait espéré que les choses iraient un peu mieux qu'à son arrivé mais rapidement il avait du se rendre à l'évidence: Il n'était décidément pas très à l'aise avec les chevaux, ou alors c'était ce cheval là qui avait un problème avec lui. Il s'était pourtant plié au rituel de la pomme et de l'approche délicate, presque révérencieuse avant de pouvoir espérer harnacher et le monter. Quelques kilomètres avaient également suffit pour rappeler à son arrière train l’inconfort de ce mode de transport.

J’espère ne jamais avoir besoin de monter précipitamment en selle un jour. Avec toi, je suis déjà mort....

il ruminait cette pensée en regardant sa monture d'un regard mauvais mais pas trop, des fois que l'animal ai la bonne idée de sentir son animosité et de le jeter à terre en représailles.
Jetant un dernier coup d’œil afin d'observer la ville une dernière fois avant qu'elle ne disparaisse à l'horizon, il se remémora les événements de ces derniers jours....

Les visions de Kayla les avaient conduits jusque là et leur plan était des plus simple. Suivre l'instinct de la barde qui les mèneraient jusqu'au garçon qui semblait être détenu dans la demeure du duc local. Ne leur restait plus qu'à s'introduire dans les lieux en se faisant passer pour des précepteurs éconduits et le chercher.
Dans les faits, les choses ne s'étaient pas passé comme prévu: L'histoire qu'ils avaient élaboré et leur stratégie s'étaient toutes deux écrasé contre un mur en la personne de la duchesse.
Il ne souhaitait pas vraiment se remettre en mémoire cet entrevu catastrophique mais ils n'avaient du leur salut qu'aux caprices d'un jeune duc, à un sursaut d'activité d'un vieux duc endormi et à une chance insolente.

Rapidement après leur embauche, Lyvin s'était plus senti intéressé par la maladie du jeune homme et à son traitement qu'aux leçons qu'il aurait avec lui ou même qu'à la recherche de Thimotheos.
Impossible de savoir si cela était dû à une simple curiosité scientifique ou à un sursaut de fierté en réponse aux paroles de la duchesse qui insistait pour le tenir éloigné de l'état de santé de son fils.

Tandis que les autres dispensaient leurs leçons, il passait son temps libre à étudier la magie avec Pod, à travailler son alchimie ou à s’entraîner avec Sallavin. Cette dernière activité était de loin la plus pénible et malgré les encouragements du paladin, il ne lui semblait faire aucun progrès de ce coté là.
Il faisait souvent en sorte d'avoir cours avec le jeune Agapios en fin de journée. Tout d'abord afin d'avoir du temps libre et puis il préférait avoir affaire à lui en soirée espérant que sa mère, épuisé par une journée à surveiller les autres serait un peu moins sur son dos.
Agapios semblait étrange lors de ses leçon. Lyvin n'aurait su décrire l'attitude du jeune homme, il semblait tantôt curieux tantôt dégoutté par les effets de certaines potions pourtant anodines.

Un jour tout particulier lui revint en mémoire. Ce soir là, la leçon avait duré un peu plus tard que prévu et ils étaient sorti aux abords de la ville afin d'observer certaines plantes. Sur le chemin du retour tandis qu'ils discutaient de choses et d'autres, Agapios sembla soudain pressé de rentrer et Lyvin avait observé chez le jeune homme quelque chose qui lui parut étrange.
Agapios semblait soudainement plus massif comme s'il avait gagné en muscle, sa peau semblait plus sombre et il aurait juré avoir vu plus de poil que d'ordinaire sur le visage du garçon. Il mis tout d'abord cela sur le compte de la fatigue et du manque de luminosité mais l'intervention de Menodora qui les attendait impatiente et furieuse aux portes du domaine lui mit la puce à l'oreille.
Elle s'était précipité sur eux, donnant à son fils une fiole lui intimant de la boire sur le champ et sermonnant Lyvin de manière agressive.
Sur le moment il n'avait pu que baisser la tête en s'excusant tandis qu'elle continuait à l’admonester, mais tandis qu'il rentrait à son hôtel il ne cessait d'y repenser et de s'interroger.

Depuis lors, il n'avait plus qu'une idée en tête. Tenter de comprendre ce qui se passait, persuadé qu'on lui cachait quelque chose. Il avait tout de même préféré ne rien dire aux autres avant d'être certain de savoir de quoi il en retournait.....
La chance semblait lui sourire néanmoins. Le soir même tandis qu'il terminait sa leçon avec Agapios sous la stricte surveillance et le regard foudroyante de sa mère, une domestique lui apporta encore une fiole pour son traitement.
Tandis qu'il la buvait, il fut prit d'une quinte de toux, manquant de s'étouffer. Sa mère inquiète se précipita pour l'aider et sortit afin d’appeler quelqu'un pour lui apporter à boire.
Loin de s'inquiéter pour si peu, il garda la tête froide et avisa la fiole. Agapios n'avait pas eu le temps de tout boire et il en restait dans le fond de la bouteille. Sans perdre un instant il glissa sa main dans son sac, en sorti une fiole vide qu'il déboucha et remplaça la fiole vide par celle du jeune homme qu'il s'empressa de remettre dans son sac au moment ou Menodora revenait dans la pièce. Il s'en fallu de peu pour qu'il se fasse surprendre mais visiblement il n'en était rien et elle le congédia sans ménagement, mettant fin à la leçon.

Il ne lui fallu pas moins de deux jours afin de déterminer la nature de la potion, mais le doute n'était plus permis. Il s'agissait bel et bien d'une potion de métamorphose!!
Loin de se réjouir de sa découverte cette dernière en soulevait encore plus. Quel intérêt de soigner quelqu'un avec ce genre de potion et que pouvais t'elle bien soigner?
Il se demandait s'il était judicieux d'en parler aux autres quand il fut question de Brindja et d'un certain rapport qu'elle devait faire parvenir à la duchesse. Lyvin n'y voyait aucune objection mais se garda bien d'évoquer ses découvertes.

Les jours suivants, Lyvin ne cessait de réfléchir à un moyen d'aborder le sujet avec Agapios. Dans le même temps, Kayla semblait ne plus vraiment être elle même comme si quelque chose l'avait vraiment perturbée. Il n'en fit pas grand cas mettant cela sur le compte de ses visions ou du manque de résultats concernant leurs recherches.
Finalement, au détour d'une leçon ou ils avaient pu se retrouver seuls, Lyvin choisi d'évoquer le sujet avec Agapios de but en blanc.
D'abord surpris, le jeune homme paru finalement soulagé et se confia sans se faire prier, dévoilant toute l'horrible vérité le concernant.
Lyvin écouta sans rien dire la confession du jeune homme tout en tentant de ne rien laisser transparaître. Il lui révéla également s'être déjà confié à Kayla à se sujet et au sujet de ses projets à venir.

Après une journée de réflexion afin de digérer l'information, tout ce que Lyvin put faire suite à ses révélations quand ils se revirent s'est comme à son habitude de faire preuve de la plus grande franchise qu'il pu. Il lui indiqua que la potion de métamorphose était une chose très coûteuse et qu'à terme il ne doutait pas que leur alchimiste ne ferait que faire grimper les prix et la pression sur sa famille et qu'à se compte là ils finiraient par se retrouver un jour à court d'argent pour le payer. Au final la décision revenait à lui et à lui seul d'assumer qui il était réellement et de choisir sa voie ou de continuer ainsi et de ruiner petit à petit sa famille.

Peu de temps après, Kayla eu à nouveau une de ses visions. Il avait eut l'occasion durant leur séjour d'être consulté par elle et Podness afin d'aider la jeune femme concernant ses voix mais elle refusait qu'il utilise sur elle des potions ou quoique ce soit d'autre. Comment voulait-elle qu'il puisse l'aider dans ses conditions? Il tenta tout de même de faire pour le mieux.
Cette fois ci les visions de la jeune femme lui indiquaient que Thimotheos avait quitté la ville et semblait se diriger vers le sud-est.
Ils prirent donc congé de la duchesse et de son fils, Lyvin se moquant pertinemment de la décision que prendrait Agapios pour l'avenir car après tout cela ne concernait que lui même.
Ils préparèrent donc leurs paquetages et se remirent en route à la poursuite de leur mission.

06/03/2021 23h39
Sallavïn Tamrel
Sallavïn Tamrel

Tapotant l'encolure de Gourmand, Sallavïn sourit devant le plaisir manifeste du petit cheval déroulant le paysage qui s'étendait sous ses sabots. Moi aussi je préfère être sur la route bonhomme...

La situation chez les Brademeaux-Refait était encore pire que ce qu'il avait imaginé et il se demandait s'il était satisfait d'avoir fait tant de découvertes pour ne pas faire avancer sa quête. D'une certaine manière, oui. Au moins, la noblesse locale n'avait pas enlevé Timotheos et ils avaient sans doute évité une catastrophe... Mais tout de même...

Il avait été confus dès l'instant où, sortant de la bâtisse ducale, il avait laissé la duchesse affolée, presque en pleurs. Certes, l'endroit était vieillissant et elle n'avait sans doute pas de quoi équiper une garnison solide, mais tout de même. Il y avait là d'autres secrets, d'autres cachoteries, d'autres choses à fouiller... C'était la raison de sa présence et s'il devait se résoudre à mettre le nez où on ne l'attendait pas, il ne connaissait aucune ficelle efficace en la matière.

S'en remettre aux dieux lui avait été d'une grande aide. Par la prière, le melësse se mit en quête de bienveillance, d'aide... Et dès le lendemain et après ses ablutions matinales, il avait été guidé comme par un éclat céleste, comme si au travers de la roche et de la terre se découpait une silhouette diffuse, lumineuse. Ce signe le mena jusqu'aux cuisines où ne se trouvaient que deux domestiques occupées. Une femme d'un âge mûr ainsi que la jeune beauté aperçue la veille, une domestique qui ne semblait pas si étonnée que cela qu'une jeune chevalier errant vienne se présenter à elle sans présenter de requête claire. Entre refus de lui parler, politesse serviable mais distante et pure méfiance, la tâche n'était pas aisée. D'ici, il fallait interpréter la volonter du Forgeron. Qu'attendait-on de lui, ou d'elle ? La vieille femme, elle, avait affiché une attitude également fermée, chaperonnant vraisemblablement leur conversation qu'elle n'entendait pas d'un œil amical.

Quoi qu'il en soit, elles affichaient une ignorance plus que vraisemblable face à la disparition d'un jeune duc en devenir. En revanche, cette histoire soulevait quelque chose, il brillait dans leurs yeux un éclat étrange, une sorte de curiosité mêlée de détermination. Mais jamais l'une ou l'autre ne ne se confia vraiment. Sallavïn ne pouvait que blâmer sa maladresse à aborder les problèmes délicats avec les mots justes. Trop direct ou trop silencieux, son attitude avait semblé inquiéter les deux femmes et leur attitude trahissait un quiproquo qu'il n'avait jamais réussi à résoudre. Non, il n'était pas là pour se rouler dans la paille fraîche avec une inconnue !

Les autres gens de la duchesse n'avaient pas l'air bien plus intéressés par ce qu'il demandait. Les disparitions ne semblaient inquiéter personne suffisamment pour être considérées comme une affaire commune à résoudre. Sallavïn en parla aux lieux de culte mais chacun avait des problèmes plus urgents à résoudre...

Enquêter ne serait donc pas son fort ! Pourtant, il ne lui semblait laisser de mauvaise impression nulle part. Mais le chevalier comprenait ce qui avait tenu ses parents à l'écart des villes : les soucis ici avaient le poids de simples mesquineries.

Ses cours en revanche se passaient étrangement bien. Lyvin notamment, manifestait un intérêt évident pour le maniement du bouclier et il devint capable d'anticiper et de manier un écu sans se cogner le menton plus rapidement que le paladin ne l'aurait cru. Sûr de ses bottes et de la vitesse de ses coups, Sallavïn ne pouvait que féliciter celui qui, quelques mois plus tôt, n'avait probablement jamais porté plus lourd qu'une encyclopédie au creux du bras.

Agapios quant à lui manifestait un enthousiasme débordant. Plutôt que d'écouter sagement, il posait aussi ses questions, soulevait des interrogations nouvelles. Les dieux savaient-ils ce qui était bon et mauvais de manière absolue ? Si deux dieux avaient une vision différente du bien et du mal, n'était-ce pas le signe que chacun était libre ? Et qu'en était-il de la voix d'un dieu mineur, d'une des divinités oubliées telles que leur Morphée local ? Ses enseignements avaient-ils autant de valeur que celle d'un être plus divin ?

Des questions auxquelles Sallavïn avait parfois dû réfléchir et dont les réponses n'avaient pas toujours satisfait la duchesse à ses côtés.

« -Les dieux incarnent des facettes du monde et au delà de notre monde. C'est ensemble qu'ils régissent les choses et que l'équilibre existe, il me semble. Si tu demandais un conseil de cuisine aux dieux et qu'ils te répondaient tous, l'un te parlerait du feu pour faire cuire ta viande, une autre des épices pour relever son goût, un autre te dirait d'éteindre ton feu avant de manger... Leurs messages peuvent être contradictoires mais ils se complètent. Il faut être fou ou plus sage qu'un mortel pour tout saisir dans son ensemble. En attendant, il est plus aisé de trouver un dieu dont on respecte la vision et le rôle, pour suivre ses enseignements. C'est ce que j'ai fait toute ma vie ».

Cette conclusion avait permis d'enchaîner sur les devoirs imposés par le Forgeron, garant d'un monde stable.

Sallavïn soupira, s'attirant un regard étonné de sa monture. Ce qu'ils avaient appris ne laissait pas entendre que cette partie du monde était gourvernée par l'Ordre ou la Loi. Le Chaos avait ici des pions bien plus vivaces. Devait-il en parler à l'église de son dieu ? Non, bien sûr que non. Même son église sert parfois les intérêts d'autrui. S'il voulait faire ce qu'il estimait juste, il devait le faire lui même... Et il ne s'était pas détourné de sa quête initiale et n'avait pas encouragé l'enfant à courir sa vraie nature, à trouver son véritable père.

Il observa Brindja qui ouvrait la marche, puis Kayla. Dans un sens, ils suivaient tous Kayla, bien entendu. Guidée par des voix qui s'étaient manifestement fourvoyées et avaient permis à Brindja de faire ce dont on les avait soupçonnés : renseigner Irène. Peu enclin à jouer aux hypocrites avec quelqu'un à qui il pouvait confier sa vie une fois la nuit tombée, Sallvïn expliqua à la guerrière ce qu'il ressentait.

Il ne voulait pas croire simplement à la réputation d'Irène et il souhait ardemment aider son fils. Malgré tout, sa loyauté irait d'abord pour le peuple qu'il protégeait.

A quel point la musicienne était-elle l'esclave d'un enchantement qu'elle ignorait ? A quel point son intuition avait-elle changée de lieu après que l'enchanteresse se soit montrée satisfaite de leurs découvertes ? A quelle point ses sentiments étaient-ils aisés à manipuler ?

Podness partageait les mêmes craintes que lui. Il avait tenté de la sonder, de s'assurer qu'elle n'était pas le jouet d'un être aux intentions troubles... Mais sans succès. Ils en saurait plus en continuant d'avancer.

07/03/2021 08h47