FroloX
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Monastère de Tyr
Cassiopée, pressée de mettre définitivement le risque d'une douche glacée de côté, s'avança dans la cour, interpellant les soldats d'une voix mal assurée.
A peine avait-elle fait quelques pas qu'une ombre s'interposa, stoppant net sa progression. La silhouette impressionnante devait mesurer sept pieds de haut et brandissait une hallebarde plus grande encore. Son armure de plaques luisait, le soleil couchant rayonnant à travers l'immense porte.
- Halte ! Pas un pas de plus ! Ordonna la sentinelle d'une voix forte qui aurait fait trembler un troll.
Le gardien avait levé la visière de son heaume et lorsqu'il baissa la tête pour mieux jauger l'importune, Cassiopée put voir qu'il s'agissait d'un jeune mérosi au canines saillantes.
Celui-ci allait continuer, lorsqu'une voix bien plus posée et calme, d'âge mûr, fit mourir ses paroles dans sa gorge.
- Allons, allons, du calme Maglev. Ce n'est pas ainsi que l'on accueille d'humbles visiteurs au monastère de Tyr, voyons...
Un moine en robe de bure bleue s'avançait vers eux, mains jointes derrière un tabard blanc où le symbole du Juste avait été brodé avec soin. C'était un homme à la barbe poivre et sel parfaitement taillée et aux yeux verts perçants. Il avisa Cassiopée et ses deux compagnons restés en retrait et s'adressa à eux avant qu'ils ne réagissent.
- Vous devez chercher un abri face à l'ire des éléments...
"Venez avec moi ! fit-il en se retournant vers la cour, sans attendre de réponse.
Il n'avait pas haussé la voix ni changé de ton et pourtant, les compagnons reçurent cet ordre comme un édit de justice, auquel on ne saurait s'opposer.
De là où elle était, Cassiopée avait une meilleure vue sur la cour et le monastère. L'édifice était bien plus grand qu'on ne pouvait le deviner depuis l'extérieur. Divisé en cours, chemins de ronde et bastions, il évoquait plus une forteresse qu'un refuge pour quelques moines.
L'unité de fantassins qu'ils avaient vu n'était en fait qu'une petite partie du contingent. De l'autre côté, des cavaliers en armure s'étaient répartis en deux groupes et s’entrainaient à la charge groupée ou au combat face à une unité de fantassins. Tous les soldats portaient le symbole de Tyr.
Le moine quand à lui, longeait le mur de gauche, droit vers une porte bardée de fer au milieu d'une courtine. Derrière, une large tour carrée, percée de quelques fenêtres, portait son ombre sur eux. Plus loin, les vitraux d'un temple jouaient avec le soleil couchant et diffusaient de vives lumières colorées.
Non loin au sud de Cormaeryn
Quand Quarion fut réveillé par son compagnon, il vit à la position du soleil, qu'il était déjà tard. En effet, le vent et la pluie de la veille l'avait maintenu éveillé plus que de raison et c'est d'épuisement qu'il avait finit par fermer les yeux. La bonne nouvelle, c'est que la pluie avait cessée et que les nuages gris de la veille au soir avaient disparu. La mauvaise, c'est qu'avec une telle violence, la pluie avait sûrement rendu la piste difficile...
Sa toilette terminée, il allait reprendre sa traque, lorsqu'un bruit le stoppa net. Un petit caillou venait de tomber du rocher qui lui avait servit d'abri. Levant les yeux, il vit une petite silhouette au milieu des buissons qui parsemait le sommet du rocher. Immobile, elle semblait observer les alentours, mais il estima qu'elle ne l'avait pas encore vu.
Puis une voix fluette, enfantine, lui parvint. Elle n'appartenait pas à la silhouette, qui tourna aussitôt le dos au rôdeur.
- Mathieu, attends-moi ! C'est dangereux par ici, on devrait rentrer...
Ce à quoi la silhouette, un petit garçon du nom de Mathieu apparemment, répondit.
- Non ! Je dois trouver Elisabeth ! Les adultes sont trop bêtes pour nous aider de toute façon... ils sont persuadés que c'est Jazabel qui a fait le coup... Qu'ils peuvent être stupides !
Edition
14/01/2025
09h43 par
FroloX
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