Étranges disparitions

Qualité de l'interprétation du personnage (RP) Allant de 1 à 5 :
  • 1 : Interprète très mal son personnage, en contradiction avec son alignement, etc...
  • 2 : Interprète assez mal son personnage, (vague omniscience, utilisation d'informations hrp)
  • 3 : Interprète correctement son personnage.
  • 4 : Interprète bien son personnage et le fait évoluer, utilise ses traits, son background, etc...
  • 5 : Interprète très bien son personnage et lui donne une personnalité identifiable qui contribue à en faire un personnage mémorable.
Qualité de jeu en groupe, de 1 à 5 (jeu) :
  • 1 : Ignore ou empêche le groupe de faire évoluer les situations qui sont crées, qu'elles soient utiles au scénario ou non.
  • 2 : Ignorer ou empêche un joueur ou le MJ de faire évoluer les situations qu'il créé.
  • 3 : Joue dans le sens du groupe.
  • 4 : Permet à un autre joueur ou MJ de faire évoluer ou de créer des situations de jeu ensemble.
  • 5 : Permet au groupe de faire évoluer ou de créer des situations de jeu ensemble.
Qualité de forme (qualité) de 1 à 5 :
  • 1 : Fautes de français nombreuses et non respect des conventions d'écriture.
  • 2 : Lecture globalement désagréable ou peu compréhensible.
  • 3 : Qualité correcte.
  • 4 : Bonne qualité d'écriture, inventivité, synthétique ou facilement compréhensible.
  • 5 : Très bonne qualité d'écriture, style propre.
FroloX
FroloX

A quelques lieues au nord du Gué-de-la-dague


Les deux volontaires désignés suivirent l'elfe guide jusqu'au ruisseau, l'air d'avoir reçu pour ordre de nettoyer les latrines... Pourtant, arrivé sur place, les traces de la bête dans la terre meuble du ru ne laissait aucune place au doute. Il y avait bien là une menace sérieuse qui se baladait dans le coin.

Le plus jeune n'en menait pas large et Quarion se demandait s'il n'allait pas se pisser littéralement dessus avant peu... Elle était belle la garde !
Heureusement, l'autre semblait avoir plus de bouteille et il se pencha même pour observer les empreintes avec attention. Sa réflexion ponctuée de Mmh à répétition il finit par faire face au rôdeur.

- Merci de nous avoir prévenus...
Nous allons envoyer un pisteur et une unité pour traquer cette créature et si elle s'avère dangereuse...

Il montra le cours d'eau, puis les traces qui continuaient en direction du nord.

- En attendant, nous serions vos obligés si vous décidiez de continuer à la suivre.
" Il y a dans cette direction un petit village qu'il faudrait prévenir. Il est en dehors de notre juridiction, mais vous n'êtes pas sujet à ces problèmes administratifs...

Au regard de l'homme, Quarion compris qu'il était inquiet et peut-être même frustré de ne pas pouvoir le faire lui-même.

13/12/2024 17h20
Quarion
Quarion

Quarion étaient revenu au ruisseau, un des gardes n'était pas très à l'aise de la situation, mais par chance le deuxième avait bien plus d'expérience.

Je fixai le garde qui m'adressa sa demande ma main droite, je la pose avec la grâce des elfes sur son épaule comme pour le rassurer.
- "Rassuré vous, je vais aller à ce village et les prévenir quant à vous faite très attention à votre collègue, je le sens en stresse."-

Et avec verdouille on reprend la route en direction du petit village indiquer par le garde

14/12/2024 22h13
FroloX
FroloX

A quelques lieues au nord du Gué-de-la-dague


L'homme eut un sourire gêné lorsque Quarion lui parla de l'inconfort de son collègue. Accueillant l'assentiment du rôdeur, il le remercia d'un hochement de tête et le regarda partir.

La piste de la bête n'était plus de première fraîcheur et plusieurs fois, Quarion pensais l'avoir définitivement perdu, l'obligeant à rebrousser chemin. Pourtant, peu avant le coucher du soleil, il découvrit quelque chose qui lui confirma qu'il était sur le bon chemin...
Là, sous le couvert d'un bosquet de chênes, les restes d'un énorme animal gisait dans une mare de sang séché et une nuée de mouches. Un ours des cavernes !

Les charognards avaient déjà bien commencé leur œuvre, mais les indices ne trompaient pas. Le cuir de la peau de l'ours avait été profondément lacéré par des griffes. Difficile de dire si l'auteur de cette attaque l'avait pour se nourrir ou guidé par un instinct primal incontrôlable, car la nature avait fait son œuvre.

Quelle que soit la réponse, il faudrait attendre le lendemain pour continuer les recherches. Quarion pouvait se mouvoir sans problème dans la nuit, grâce à sa vision nocturne, mais suivre une piste serait d'autant plus compliqué.

Console R.P.

Lancé de 1d20+1 ~ [11] : 12

Edition 17/12/2024 13h23 par FroloX
17/12/2024 13h22
Cassiopée Talitha
Cassiopée Talitha

Cassiopée quitta Vilrena, le pas rapide et l'air inquiet alors qu'elle marchait dans les rues d'Eauprofonde. La note du Valet Bleu avait été plus salé qu'elle ne l'aurait cru et heureusement qu'Eldrin avait agi courtoisement en payant leurs boissons avant de partir, sinon elle aurait du rester pour la plonge. La petite magicienne entra chez elle avec un gros soupir, elle salua Jasmine avec un sourire fatiguée et demanda à être prévenue quand ses parents rentreraient, ils ne tarderaient probablement pas.

Cassiopée récupéra un sac à dos et fourra quelques affaires dedans : quelques livres, son précieux grimoire, les parchemins confiés par son père, son balai, encre, plume, bref, tout ce dont elle pourrait avoir besoin et même un peu plus, mais elle eut beau cherché dans toute la pièce, elle avait dû embarqué toutes ses économies avev elle au Valet Bleu, consciente que Vilrena en profiterait probablement un peu trop. Un grognement s'échappa de ses lèvres. Elle n'avait pas le temps de passer à la banque, pas pensé à demander une avance pour cette mission absurde et maintenant elle se retrouvait le bec dans l'eau à devoir quémander quelques pièces à ses parents, ce qu'elle détestait. Entre son intronisation à l'ordre, ses velléités de réconciliation avec sa sœur et des missions où l'évocation même d'une avance faisait froncer certains sourcils... Elle soupira, inspira et s'apprêta à redescendre avec son barda et l'espoir que ses parents pourraient l'aider encore une dernière fois avant son départ... Le tout sans évoquer le nom de Vilrena.

Se sentant prête, Cassiopée allait quitter sa chambre - atelier - bibliothèque, lorsque Jasmine apparut à sa porte. Elle avait les bras chargés de paquets et stoppa net en voyant la magicienne ainsi équipée pour son expédition. Son regard parlait pour elle, trahissant l'afflut de souvenirs des années passées à veiller sur cette enfant... Les yeux embués, la nounou posa ses paquets sur un tabouret de velours et prit Cassiopée dans ses bras.

- Mon enfant, comme vous allez me manquer ! Fit-elle dans un sanglot refoulé.
" Tu es tellement grande...


Cassiopée sursauta quand elle manqua de percuter Jasmine à la sortie de sa chambre. Son expression se tordit immédiatement en croisant celle de sa vieille nounou et elle ne résista pas son étreinte, la rendant même volontiers en laissant s'échapper un peu de l'angoisse accumulée dans la journée. Elle ne voulait pas inquiéter Jasmine, mais c'était plus fort qu'elle et sa voix était moins assurée qu'elle ne l'aurait voulu quand elle répondit avec un petit rire rauque d'émotion :

"Je ne me sens pas grande du tout Mamine..." dit-elle en utilisant volontiers le petit nom qu'elle avait toujours employé pour la femme qui avait tant participé à son éducation.

Cassiopée prit une grand inspiration et réussit à s'extirper un peu de l'embrassade douce amère, forçant un sourire sur ses lèvres.

"Mais c'est juste pour quelques semaines ! Je reviens bientôt... À ce sujet, tu sais quand mes parents rentrerong ? Je voulais leur demander encore un peu d'aide pour le départ. Après tout ce qu'il s'est passé je n'ai plus de fond et pas le temps d'en récupérer." Elle lâcha un bref soupir, grommelant entre ses lèvres "Ils auraient pu me donner une avance s'ils comptaient m'envoyer si loin, mais j'imagine que c'est de ma faute si je ne sais juste pas encore gérer mon propre argent."

Jasmine se força à reprendre un air digne. Dans le sourire qui illuminait son visage, Cassiopée put lire de la fierté.
Répondant aux interrogations de sa protégée, la Calishite s'affaira avec ses paquets et les lui tendit un par un, avec une justification pour chacun...

- Tiens, je t'ai pris la couverture la plus légère et chaude que j'ai pu trouver, c'est de la soie de mon pays et du duvet de canard, il n'y a rien de mieux pour les nuits fraîches...
" Je t'ai trouvé une bonne cape aussi, s'il se met à pleuvoir, tu dois te protéger, on attrape vite froid quand on est mouillé...
" Ça, c'est des repas froid, ton plat préféré ne se mange pas bien froid malheureusement, mais j'ai fais au mieux... Je t'ai ajouté quelques loukoum... Ajouta-t-elle avec un clin d'œil complice.

Finalement, elle détacha une bourse de sa ceinture et la tendit à Cassiopée, pinçant les lèvres.

- Tu y trouveras de quoi payer tes frais... Tes parents ne pourront pas être là, mais ils tenaient à ce que j'organise au mieux ton départ.

Cassiopée connaissait bien sa Mamine et elle comprit aussitôt que ses parents n'avaient pas donné de consignes pour laisser de l'argent à leur fille... La bourse contenait certainement les économies de Jasmine...


La jeune femme rangea précieusement chacun des objets dans son sac, calant chaque cadeau avec d'infinies précautions, profitant de ses gestes lents pour ne pas laisser couler les larmes qui lui montait aux yeux ; jusqu'à la bourse. Elle allait la prendre puis fronça les sourcils.

"Ce n'est pas l'argent de mes parents, Mamine, n'est-ce pas ?" dit-elle doucement.

Le remord et la reconnaissance faisait trembler la voix de Cassiopée, mais elle faisait de son mieux pour essayer d'avoir l'air un peu ferme.

Le sourire de Jasmine se modifia imperceptiblement. Cassiopée n'avait pas été dupe, mais elle s'en doutait et répondit le plus naturellement du monde.

- Ne t'inquiètes pas, dès qu'ils seront rentrés, je leur en parlerai.
" Ton père me remboursera la moindre piécette, tu le connais...

La nounou prit la magicienne dans ses bras et lui frotta le dos doucement.

- Là, là... Il est temps maintenant ! Sauve-toi ma *grande
, va sauver le monde !

Cassiopée secoua la tête vigoureusement. Si elle ne doutait pas que son père ne laisserait jamais sa fille prendre toutes les économies de leur domestique sans rien dire, elle était aussi convaincue que Jasmine pouvait tout aussi bien ne rien dire pour lui éviter de se faire trop vertement tanser à son retour.

"Je ne vais sauver personne et tu as économisé tout ça avec ton travail ! Je peux pas tout prendre, Mamine !" protesta-t-elle en pinçant les lèvres.

*Jasmine prit soudain un air faussement autoritaire, qui pourtant avait la force d'un commandement divin pour Cassiopée.

- Mais je ne te laisse pas le choix jeune fille, prends cet argent !

Sur ces mots, elle se retourna et partit à grandes enjambées.

- Je dois préparer à manger pour ce soir... Vos parents seront affamés à leur retour, ils le sont toujours quand ils s'inquiètent... Lança-t-elle, déjà loin.


Cassiopée laissa tomber son sac et s'elança à la poursuite de sa nounou pour la prendre dans ses bras une dernière fois.

"D'accord... D'accord Mamine. Mais j'espère que tu me laisseras te rembourser chaque pièce de cuivre !" fit-elle avec un petit renifement.

Elle fit un pas en arrière en se frottant les yeux rapidement.

"Tu diras au revoir à maman et papa ce soir pour moi."

Encore un pas, la magicienne saisit son sac et le passa sur ses épaules. Elle avança jusqu'à la porte, fit un petit signe à Jasmine et puis la referma en sentant son cœur se serrer.

Bien. Ça c'était fait. En attachant la précieuse bourse à sa ceinture, Cassiopée s'elança vers le lieu de rendez-vous, le cœur encore un peu lourd d'angoisse.

17/12/2024 14h24
Eldrin Valen
Eldrin Valen

Eldrin se leva et salua les deux jeunes femmes d'une révérence. Il leur laissa l'adresse de ses parents afin qu'elles puissent le rejoindre quand elles seraient prêtent à partir ainsi que quelques pièces en paiement des boissons comme promis.

Tandis qu'il arpentait les rues animés en se dirigeant vers la maison de ses parents, il ne cessait de penser aux questions qu'il pourrait leur poser concernant la mission.
Parvenu chez eux, il confia son sac et sa veste à un domestique avant de se diriger vers le bureau de son père où se dernier, comme à son habitude, était occupé à travailler.

- Bonjour père. Si vous avez un peu de temps à m'accorder, j'aimerais vous poser quelques questions. Puis je prendre un siège ?

Monsieur Valen, le nez dans un parchemin couvert de runes anciennes ne leva pas la tête de son étude, le front plissé, les yeux fixes, on eut dit qu'il voulait transpercer le papier d'un simple regard. Des dizaines de documents du même type étaient éparpillés sur son bureau.

- Oui, fils ? Répondit-il simplement.
" Je t'écoute... Mais fais vite je te prie."

Eldrin prit un siège en levant les yeux au ciel et soupirant intérieurement, il n'avait que trop l'habitude de ce genre de comportement de la part de ses parents.
Mais il savait également comment attirer leur attention, il fallait les surprendre pour les faire réagir. Il réfléchit une seconde puis annonca en souriant.

- Je tenais à vous dire que j'ai rencontré la jeune Cassiopée Talitha et que nous sommes tombés d'accord au sujet de notre mariage.

Il resta, souriant et attendant la réaction de son père.

La tirade était bien trouvée et le jeune homme y avait mis le ton, mais ce ne fut pas suffisant pour faire lever les yeux de son historien de père. Celui-ci se contenta de rétorquer :

- Très drôle fils... Alors, qu'as-tu à me dire ?

Eldrin eut un sourire en coin. Que fallait il pour faire réagir cet homme, ou alors la pillule était trop grosse ?
Il balaya la question et en vint au fait.

- C'est au sujet de la mission qui m'a été confiée. J'aimerais avoir plus de détails et savoir en quoi cela me concerne.

Cette fois, son père leva les yeux, croisant le regard de son fils. Toujours aussi insondable, Eldrin n'y vit aucune surprise, ou autre émotion susceptible de le guider vers la réaction à adopter.

- A toi de me le dire, commença-t-il énigmatique.
" Arthur m'a expliqué que tu t'intéressait aux mêmes lectures qu'une de leur jeune mage... Et qu'elle aurait besoin de quelqu'un comme toi pour veiller sur elle et négocier avec un mécène de l'Ordre... Un nobliau de la région.

Il ajusta sa position dans son siège, sans quitter son fils du regard.

- Vous partez quand ? Ajouta-t-il alors.

toujours aussi froid et énigmatique qu'une ruine antique celui là.

Cette pensée le fit sourire intérieurement mais il n'en montra rien, rassemblant dans sa tête les informations qu'il avait.

- Arthur m'a effectivement demandé d'accompagner une jeune femme chez le comte de Cormaeryn qui nous aurais convié elle et moi pour un événement mondain, la fête de la longue nuit.

Il réfléchit un instant tout en passant sa main dans ses cheveux.

- Il paraît que je me serais porté volontaire pour servir de cavalier, mais je n'ai aucun souvenir de cela voyez vous.

Sans laisser à son père le temps de répondre il poursuivi.

- Et quand est il de cette histoire de négociation ?

Eldrin nota un sourcil levé à l'évocation du volontariat. Apparemment, son père n'avait pas apprécié le sous-entendu...

Il posa son document à côté de lui, joignit les mains et posa ses avants-bras sur le bureau avant de répondre.

- Quand Arthur m'a parlé de toi et de ton intérêt pour les artefacts étudiés par miss Talitha, il est possible que j'ai évoqué tes facilités linguistiques et ta propension à creuser les sujets avec talent...
" Cet homme, Cormaeryn, est prêt à débourser de fortes sommes pour organiser une expédition...
" Mais peut-être me suis-je avancé en proposant ton aide ?

Pour seule réponse à la posture de son père et au fait que ce dernier semblait enfin s'intéresser à la discussion, Eldrin afficha un sourire de satisfaction en coin,.

- Avancer ? Oui, certainement.

Il croisa les jambes, les bras posés sur les accoudoirs de son siège.

- En résumé, vous aviez besoin de vous attirer les bonnes grâces d'un mécène et pour ce faire vous avez décidé avec Arthur d'envoyer cette jeune femme dont il apprécie le travail ainsi que votre fils pour appâter un gros poisson ?

Il decroisa les jambes et se pencha en avant.

- Il aurait peut-être fallut que vous y alliez avec mère, vous êtes bien plus célèbres et doués pour ces mondanités, non ?

Son père écarquilla les yeux de surprise, la colère se lisant maintenant parfaitement dans son regard... Pour s'évanouir la seconde suivante. Seul un petit soupir vint accompagner le changement. C'est avec un calme dérangeant qu'il reprit... Avec une différence notable.

- Nous n'avons besoin d'attirer les faveurs de personne...
" J'ai émis l'hypothèse qu'un voyage vous ferait le plus grand bien, au lieu de passer votre temps dans les couloirs des bibliothèques.
" A vous de décider si cette opportunité pique votre intérêt ou non...

Sur ces mots, il reprit son document.

- Les chevaux sont équipés et vous attendent aux écuries. Maintenant, laissez-moi, je dois travailler.

Eldrin entendit clairement qu'il avait insisté sur ce dernier mot.

17/12/2024 18h11
Eldrin Valen
Eldrin Valen

Eldrin exulta intérieurement en voyant son père perdre son calme mais s'efforça de ne rien laisser transparaître.
Seule la mention des couloirs de la bibliothèque lui provoquant un bref tic nerveux à l'oeil.
Les derniers mots de son père ne laissaient aucun doute quand à la fin de cette conversation et il savait pertinemment qu'il serait inutile d'en rajouter. Il se leva alors et salua d'une courbette.

- Je vous remercie pour cette opportunité, je ne manquerai pas d'en tirer la meilleure expérience possible.

Puis il tourna les talons et se dirigea vers la porte. Une fois cette dernière ouverte il se retourna une dernière fois.

- Et je ferais en sorte de mener à bien ma mission et de faire honneur au nom des Valen.

Il referma la porte et prit la direction des cuisines, où il demanda, d’un ton ferme et précis, qu’on prépare des rations pour son voyage. Ses instructions ne souffraient aucune hésitation, sa voix portant ce mélange d’autorité et de hâte qui caractérise ceux pour qui chaque minute est précieuse.
Puis avant de retourner à sa chambre afin de préparer ses affaires il alla trouver le majordome de la maison.

- Vous êtes certainement au courant que je doive prendre la route dès aujourd'hui pour une mission qui m'a été confiée par mon père, vous voudriez bien vous assurer que les cheveaux soient prêt comme il l'a demandé et en faire préparer un de plus car nous serons trois.

Il réfléchit un instant.

- Miss Cassiopée Talitha et une autre personne devraient bientôt arriver, vous voudrez bien les installer au petit salon et me faire prévenir dès qu'elles seront là. Merci par avance.

Puis juste avant de prendre congé, il ajouta.

- Je n'ai pas eu le temps d'en parler à mon père car il est très occupé mais il serait bien que je puisse disposer d'une certaine somme d'argent pour le voyage et les faux frais. Vous serez également très gentil de vous en occuper.

Il avait bien insisté sur le fait que son père était occupé à dessein et avant même que le majordome ne puisse répondre il le laissa et rejoignit sa chambre pour préparer son sac.

Eldrin referma la porte de sa chambre derrière lui avec un soupir mesuré, le visage impassible, mais ses pensées, elles, s’activaient avec une précision redoutable. Le majordome. Bien sûr qu’il irait en parler à son père. C’était dans sa nature, presque dans ses fonctions. Fidèle, méticuleux, un homme qui ne laisserait pas une demande aussi inhabituelle passer sous silence. Une pointe d’agacement effleura Eldrin alors qu’il lançait son sac de voyage sur le lit. Rien n’échappe au regard de l’ombre de cette maison, songea-t-il avec un soupir intérieur.

— Je n’obtiendrai rien par ce biais…

Son regard se posa sur la fenêtre, dont les rideaux de velours tamisaient la lumière grise de l’extérieur. Là où son père était une muraille infranchissable, sa mère représentait une autre forme d’autorité : plus douce, plus subtile, mais tout aussi redoutable dans ses propres convictions. Et pourtant, elle savait écouter. Du moins, si l’on parvenait à frapper juste.

Eldrin jeta un dernier coup d’œil à son sac, encore à moitié vide, puis s’empara d’une chemise jetée sur un fauteuil pour compléter sa tenue avant de quitter la pièce. Il déambula dans les couloirs familiers de la maison Valen, attentif au moindre bruit de pas. Le silence régnait en maître dans cette demeure où chaque murmure semblait amplifié par la pierre froide. Il s’arrêta devant une porte légèrement entrouverte, celle de la petite serre intérieure où sa mère passait l’essentiel de ses matinées.

L’odeur d’humus et de verdure l’accueillit lorsqu’il poussa doucement la porte. Lady Valen était là, comme toujours, assise dans un fauteuil en rotin, une paire de ciseaux fins à la main, s’affairant à tailler avec soin un buisson d’agrumes miniatures. La lumière douce des vitraux colorés baignait son visage d’éclats dorés et pourpres. Malgré l’apparente tranquillité de la scène, Eldrin savait qu’elle avait déjà perçu sa présence.

— Eldrin, souffla-t-elle sans lever les yeux de sa tâche. — Te voilà bien matinal pour venir troubler ma quiétude. Dois-je en déduire que tu es dans l’embarras ?

Il esquissa un léger sourire, se rapprochant lentement. Sa mère ne lui accorda toujours pas un regard, mais il savait que chaque mot qu’il dirait serait pesé, jugé, soupesé.

— Je ne dirais pas "embarras", mère, plutôt… une nécessité pragmatique.

Elle s’interrompit brièvement, déposant ses ciseaux avec grâce sur la petite table d’appoint, avant de lever enfin les yeux vers lui. Son regard gris perle, si semblable au sien, l’examina avec une lueur amusée.

— "Nécessité pragmatique"… Voilà qui est élégant. Je t'écoute.
Eldrin prit un instant pour formuler sa demande avec soin. Ses gestes restèrent maîtrisés tandis qu’il s’accroupissait légèrement pour se placer à sa hauteur, à la manière d’un soldat prêt à négocier une trêve.

— Père m’a confié une mission qui, je crois, est d’une certaine importance pour l’honneur de notre maison. Mais il a omis, probablement par oubli, de me fournir les moyens financiers nécessaires pour m’acquitter de cette tâche dans les meilleures conditions.

Lady Valen haussa un sourcil, son expression neutre masquant à peine une lueur d’intérêt.

— Et tu viens plaider ta cause auprès de moi ?

— Qui mieux que vous pour comprendre l’importance des détails dans une mission réussie ? Vous m’avez toujours appris que les moyens et une bonne préparation conditionnent les résultats, mère.

Lady Valen resta silencieuse un instant, ses yeux fixés sur Eldrin comme pour sonder ce qui se cachait au-delà de ses mots soigneusement choisis. Puis, lentement, elle se redressa dans son fauteuil, ses mains glissant avec grâce le long des accoudoirs. Une ombre de sourire effleura ses lèvres, un sourire qui n’avait rien de réconfortant.

— Les moyens conditionnent les résultats, c’est vrai, dit-elle enfin, d’un ton presque méditatif. Mais encore faut-il savoir ce que l’on vaut lorsque les moyens viennent à manquer.

Eldrin fronça imperceptiblement les sourcils. Le poids sous-jacent de ses paroles ne lui échappa pas. Il resta immobile, attentif, tandis qu’elle poursuivait, sa voix aussi douce que l’éclat de la lumière filtrée à travers les vitraux.

— Ton père et moi avons discuté de cette mission, Eldrin. Nous avons convenu que l’heure était venue pour toi de montrer ce dont tu es réellement capable. Sans le confort des ressources familiales.

Un silence lourd s’installa. Eldrin sentit ses muscles se raidir, bien qu’il s’efforçât de garder son expression parfaitement neutre.

— Ainsi, vous saviez déjà…

Lady Valen esquissa un geste léger de la main, comme pour écarter cette évidence, puis plongea son regard dans le sien.

— Je ne suis pas celle que l’on surprend, Eldrin, pas plus que ton père ne l’est. Nous t’observons tous les deux, chacun à notre manière, et il est temps pour toi de prouver que tu peux survivre et réussir sans que chaque obstacle soit aplani pour toi.

Eldrin serra imperceptiblement la mâchoire. Il s’était attendu à tout, sauf à cela. Il connaissait l’inflexibilité de son père, mais il avait espéré trouver en sa mère une alliée. Ce qu’il trouva, en revanche, fut une adversaire plus subtile, capable de tendre des pièges où lui-même avait cru pouvoir manipuler la situation.

— Et vous avez accepté cela à contrecœur, j’imagine ? murmura-t-il, laissant une pointe d’ironie glisser dans sa voix.

Lady Valen détourna légèrement le regard, ses doigts caressant distraitement le tissu brodé de sa robe.

— Je ne suis pas insensible à ta situation, mais ton père a raison sur un point : il te faut apprendre à conquérir ton propre chemin. C’est un jeu dangereux que nous jouons ici, mon fils. Crois-moi, il est parfois plus difficile pour une mère de rester en retrait que d’agir.

Eldrin inspira profondément, s’obligeant à ravaler sa frustration. La colère n’était pas une arme ici ; la patience et la réflexion, en revanche, pouvaient encore le sauver. Il inclina légèrement la tête, masquant ainsi son agacement derrière un air feint de soumission.

— Alors, c’est ainsi ? Je dois partir avec ce que j’ai, ou plutôt avec ce que je n’ai pas ?

Lady Valen releva la tête, une lueur indéfinissable brillant dans ses yeux gris.

— Exactement. Mais ne te méprends pas : Nous ne sommes pas si cruels à laisser notre enfant dépourvus. Tout ce qu’il te faut, tu l’as déjà en toi. C’est maintenant à toi d’en convaincre le monde.

Elle reprit ses ciseaux, comme pour signifier que l’échange était clos, et se remit à tailler les minuscules branches du buisson avec une précision presque théâtrale. Eldrin resta là un instant, immobile, puis s’inclina légèrement, reconnaissant qu’il n’obtiendrait rien de plus. Une fois encore sa mère avait tourné la situation et il se retrouvait confronté à ses propres aspirations, impossible d'aller à l'encontre de ce qu'il avait toujours réclamé.

— Fort bien, mère. Je relèverai ce défi, puisque vous semblez croire que c’est ce qu’il me faut.

Lady Valen ne répondit pas, mais un mince sourire réapparut sur ses lèvres, un sourire qui, pour Eldrin, ressemblait à une promesse silencieuse. Sans ajouter un mot, il tourna les talons et quitta la serre, la porte se refermant doucement derrière lui.

Dans le couloir, il s’autorisa enfin un soupir agacé. Il n’aurait ni argent ni appui. Mais si sa mère et son père voulaient voir de quoi il était capable, il leur prouverait qu’il pouvait se débrouiller seul. Il était un Valen, après tout. Et les Valen ne s’effondraient jamais.

— Très bien, murmura-t-il pour lui-même, ses doigts tapotant distraitement le pommeau de sa ceinture. Voyons si je peux transformer leurs obstacles en victoires.

Un sourire froid étira ses lèvres tandis qu’il reprenait la direction de sa chambre. Le jeu venait de changer, et il comptait bien s’en saisir.

17/12/2024 18h19
Cassiopée Talitha
Cassiopée Talitha

Une fois sur le porche de sa maison, Cassiopée pris une grosse inspiration, frotta ses yeux en espérant qu'ils ne soient pas trop rouges et commença à marcher dans les rues d'Eauprofonde. Ses premiers pas loin se chez elle lui semblèrent lourds et l'envie de faire demi-tour pour expliquer qu'elle ne remplirait pas cette mission absurde était forte. La magicienne s'était toujours vue comme un rat de bibliothèque, une créature d'habitudes et de familiarité qui n'aimait rien plus que sa petite routine et les ronronnements familiers d'un quotidien rythmé par les mêmes lieux et les mêmes gens. Le changement la stressait et les mutations brutales de son environnement étaient pire que tout. Alors voyager, n'en parlons même pas ! Pourquoi s'épuiser aux quatre coins du monde quand les livre pouvaient nous y mener tout aussi efficacement à moindre effort ?

Toute à sa réflexion, la jeune femme ne se rendit pas compte que sa marche se faisait progressivement plus légère. Si son sac était lourd, son coeur s'allegeait à chaque pas. Se promener une dernière fois dans des rues qu'elle connaissait, vers une destination donnée, était juste ce qui lui fallait et un bon échauffement. Elle arriva devant le petit manoir des Valen le souffle court et les joues rougies par l'effort, mais globalement moins triste qu'en quittant Jasmine.

Cassiopée s'ébroua un peu, frotta ses joues et toqua à la porte aussi fermement qu'elle le put, c'est-à-dire dire pas trop.

20/12/2024 23h17
Vilrena
Vilrena

Le quartier maritime était le genre d'endroit qui m'inspirait des sentiments contradictoires. D'un côté je portais au décor un intérêt tout... et bien, professionnel : tous ces manoirs, ces grandes maisons, ces jardins, ces murs où chercher les prises, ces incessantes patrouilles de garde dont noter les habitudes...

C'étaient les gardes qui m'inspiraient les sentiments plutôt négatifs que j'avais avec ce quartier. Surtout leurs regards méprisants envers mes cornes et... peut-être aussi ma propension à avoir mon regard qui se posait sur des fenêtres qui ne m'appartenaient pas ; à regarder si des barreaux ouvragés en interdisaient le passage...

Bref, même si j'y étais habitué à des degrés diverses, ce n'était jamais agréable de se faire reluquer comme si on avait pas sa place là où on se tenait, ou bien comme si on allait commettre un acte délictueux tôt ou tard parce qu'après tout, les cornes valaient mille mots...

Toute à ces vilaines pensées, je finissais par arriver à l'adresse transmise par Eldrin. Je n'étais qu'à moitié étonnée de voir ma soeur plantée comme un bouquet de fleurs devant la porte, sans doute paralysée à l'idée de l'ouvrir elle-même et de "déranger". Je soupçonnais ma soeur de concevoir chaque jour des tas et des tas de moyens de déranger autrui et qu'il fallait absolument éviter de faire. respirer trop fort, en était probablement une.

Heureusement, moi je ne me prenais pas la tête avec ce genre de considérations.

- Et bien Cass tu attends quoi ? Une invitation ? Lui lançai-je en arrivant à son niveau avant d'actionner la poignée de porte. Je mis à peu près trois secondes et autant de coup de poignet frénétique avant de saisir qu'elle était verrouillée. Mais comment ! Quel était donc ce quartier ? Les gens avaient peur qu'on les vole ou quoi ?

- Eldriiiin c'est nous ! fis-je d'une voix sonore en toquant vigoureusement la porte avec mes jointures.

Aujourd'hui 00h02
Eldrin Valen
Eldrin Valen

La porte s’ouvrit enfin, dévoilant un homme d’âge mûr impeccablement vêtu d’une livrée d’un noir profond, ornée de boutons argentés. Son visage, d'un calme glacial exprimait une neutralité étudiée, mais le plissement de ses lèvres trahissait une légère irritation qu'il tentait de camoufler avec la maîtrise d'un professionnel aguerri.
Ses yeux, perçants et d’un gris acier, passèrent rapidement d'une Cassiopée au visage rougi et légèrement décoiffé à Vilrena, s’arrêtant un instant de trop sur ses cornes en soulevant un sourcil interrogatif avant de se recentrer avec professionnalisme.

- Mesdemoiselles, dit-il d’un ton courtois mais légèrement glacial, je ne doute pas de l’enthousiasme qui vous a menées ici, mais pourriez-vous envisager de à l'avenir de toquer avec un peu plus de.... délicatesse lors d'une prochaine visite. Cette porte, bien que robuste, mérite d’être traitée avec un minimum de respect.

Le ton était poli mais le reproche à peine voilé et avant qu'une des deux invités ne puisse dire quelque chose il ajouta.

- Vous devez certainement êtres les demoiselles Cassiopée Talitha et Vilrena. Le jeune maître nous a prévenu de votre arrivée. Si vous voulez bien vous donner la peine d'entrer.

Joignant le geste à la parole, il s'écarte, les invitant par la même à entrer.

Elles penetrèrent dans un large vestibule avec un haut plafond orné de moulures complexes, des murs couverts d'étagères remplies de livres anciens et au sol un tapis épais étouffant les bruits des pas.

- Je vais vous conduire au petit salon et faire prévenir monsieur de votre arrivée.

Il les devança à travers un large couloir, passant devant une série de vitrines en bois ou reposaient divers objets à l'apparence ancien, des instruments de mesure, des tablettes gravées de symboles ainsi que des parchemins et les livres usés par le temps.

Il les conduisit jusqu’à une pièce baignée de lumière naturelle, à la fois élégante et chaleureuse. Les murs étaient couverts de portraits d’érudits au regard sérieux et de bibliothèques remplies à craquer de vieux ouvrages et d'objets poussiereux. Au centre, un grand canapé de cuir brun patiné et deux fauteuils assortis entouraient une table basse ornée d’un plateau en verre sur pieds ouvrages sur laquelle tronait un vieil encrier et une pile de feuillets vierges. L’endroit sentait le cuir, la cire d’abeille, et par moment des relents de poussière et de thé.
Une grande fenêtre cintrée donnait sur un jardin ou l'on distinguait des allées bordées de haies plus ou moins bien taillées.

- Si vous voulez bien prendre place, dit le majordome en leur désignant le canapé d'un geste fluide. Puis je vous débarrasser de vos affaires ou de vos manteaux et vous proposer une boisson ?
Thé, café ou peut-être une infusion ?

Edition Aujourd'hui 14h26 par fenryll
Aujourd'hui 14h24