Étranges disparitions

• Description :
  Votre aventure commence dans la partie Nord des Royaumes Oubliés, dans un petit village tranquille au sud d'Eauprofonde nommé Cormaeryn. Nous sommes à quelques jours du solstice d'été de l'an 1383 CV (Calendrier des Vaux), soit 25 ans après le temps des Troubles. Il fait un peu frais, mais le ciel est dégagé et les dernières brumes du matin s'estompent sur la campagne environnante.
  Pourtant, les esprits s'échauffent après la disparition mystérieuse d'une troisième jeune fille.
  Il est grand temps d'éclaircir cette affaire !
  
  
• Pré-requis :
  Merci de vous astreindre à une présence minimale.
  Les personnages mauvais sont exclus.

A quelques lieues au nord du Gué-de-la-dague

Gué de la dague

Quarion, accompagné de son curieux compagnon batracien, Verdouille, patrouillait le long de la Voie du négoce, préférant voyager à travers champs et bosquets. Il croisait bien trop de monde sur la route qui reliait La porte de Baldur à Eauprofonde. En cette saison, on ne passait pas dix minutes sur la route sans croiser une caravane de marchandises, une patrouille armée ou un groupe d'aventuriers... Dans quelques mois, la pluie et les vagues de froid rendraient les routes presque impraticables pour les charriots, ce qui expliquait une telle effervescence du commerce.

Le rôdeur venait d'arriver au sommet d'une petite colline, l'herbe folle battue par la brise légère du matin sonnant doux à ses oreilles d'elfe. En bas, un sentier menait de la route à une fermette, à moitié dissimulée au milieu de hêtres centenaires et abritée derrière de hauts murs de pierre. Pourtant, le vent amenait une odeur inconnue qui stoppa net la contemplation de Quarion. Fouillant dans ses souvenirs, il ne parvint pas à identifier son origine.
Curieux, il descendit rapidement la colline pour rejoindre le sentier, semble-t-il l'origine des effluves. Là, l'herbe avait été couchée par le passage de charriots, le piétinement des chevaux et d'humanoïdes... Les sens en éveil, l'étude des lieux apporta plusieurs réponses au rôdeur.
Premièrement, une caravane venue de la route était passée par là, avait fait une halte, avant de repartir.
Deuxièmement, des odeurs légères d'encens et des griffures au sol suggéraient qu'un rituel avait eu lieu ici.
Troisièmement, des traces de sang, des poils roux et noirs et des empreintes de pattes félines bien trop larges en disaient très long également.
Enfin, l'une de ces séries d'empreintes s'enfonçait dans la campagne, en direction du nord !

Impossible de suivre la caravane sur la route. Avec le flux actuel, suivre ces charriots était exclu. Quand à la créature qui avait fuit, elle était tout sauf naturelle, et menaçait la vie de ceux qu'elle croiserait...

Eauprofonde, Tour de l'Ordre vigilant des mages et des protecteurs.

Eauprofonde - Lieux intéressants

- Cassiopée Talitha ?

La jeune magicienne, qui attendait patiemment dans un boudoir luxueux, voyait enfin son attente récompensée. Un peu plus tôt dans la matinée, elle avait trouvé sur son bureau une missive sibylline qui l'enjoignait à venir voir le seigneur Elébor, au plus tôt.
L'avant-veille, elle avait reçu de ses mains un anneau, symbole d'appartenance à l'Ordre et de reconnaissance par ses pairs. Elle ne pouvait pas se permettre de refuser l'invitation et s'était alors dirigée vers la Tour, sise rue des Cloches, dans le quartier du château où elle allait régulièrement pour étudier. Une fois sur place, on l'avait prié d'attendre son tour en lui proposant du thé et des gâteaux secs.

A l'annonce de son nom, Cassiopée s'était levée, et avait vu ses parents quitter l'étude du seigneur Elébor, un sourire gêné sur le visage. Ils lui avait fait un signe discret qui voulait dire, on en parle après, et s'étaient éclipsé rapidement. La situation était inédite et interrogeait l'esprit curieux et rationnel de la magicienne, mais elle ne voulait pas manquer à l'étiquette et elle avait rejoint son hôte.

Le bureau n'avait pas changé depuis la dernière fois qu'elle y était entré, alors qu'elle avait à peine dix ans. Des bibliothèques sculptées de mains de maître, en teck ou en acajou, qui croulaient sous le poids des livres et des rouleaux de parchemins. Des tableaux détaillants des lieux magiques des Royaumes Oubliés, couvrant chaque centimètre carré d'un mur lambrissé au bois de rose. Le tout éclairé par une curieuse lampe de verre en arabesques, dont chaque terminaison avait sa propre couleur.
Comme lors de sa première visite, Cassiopée fut prise d'un mal de crâne lancinant, alors que son cerveau avait du mal à analyser le trop plein d'informations...

- Mademoiselle Talitha, merci d'être venue si vite... commença le vieil homme connu sous le nom d'Arthur Elébor.

Il était habillé avec le même foisonnement que son bureau, aussi la jeune magicienne préféra se focaliser sur ses lunettes en demie-lune et ses épais sourcils broussailleux.
Devant le silence qui s'installa, elle se rendit compte qu'elle loupait quelque chose et vit tardivement qu'il lui désignait le seul fauteuil libre à côté d'elle. Les autres était occupés par des parchemins et des piles de vélins enluminés.
Une fois assise, il reprit.

- Je vais être bref, car nous n'avons pas beaucoup de temps devant nous... annonça-t-il.
" Le conte de Cormaeryn a récemment fait appel à nos services et en remerciement, il vous convie à la fête de la Longue Nuit. C'est un évènement local qui a lieu au solstice d'été, dans son château.
" Il a expressément demandé à ce que ce soit vous qui y participiez...

Un peu choquée, plusieurs informations parvinrent à l'esprit de Cassiopée en même temps. Tout d'abord, elle avait effectivement fait des recherches sur des artefacts, à la demande d'un généreux mécène de l'Ordre dont elle ignorait jusqu'à présent le nom. Mais elle n'avait eut que très peu de résultats sur ces objets aussi mystérieux que redoutables. Ensuite, le solstice d'été aurait lieu dans quelques jours seulement, comment allait-elle arriver à temps là-bas ? D'ailleurs, où était-ce, ce là-bas ?
Sa bouche ouverte n'eut pas le temps de poser ses questions qu'Arthur reprit.

- ... ainsi que le fils Valen. Qui est en retard d'ailleurs ! fit-il en haussant un peu le ton.

Au même moment, un jeune homme élancé, équipé comme un explorateur fit irruption dans la pièce. Avec un salut impeccable, digne des familles nobles les plus raffinées d'Eauprofonde, il s'excusa de son retard, prétextant l'incompétence des pages qui ne comprenaient vraiment rien.
Il renouvela son salut pour Cassiopée, adaptant la forme à la demoiselle. Celle-ci pu croiser son regard d'un vert incandescent, où elle pu lire l'érudition de son vis à vis.
Elébor mit fin à ces mondanités et revint au sujet initial.

- Bon, puisque vous êtes là...
" Je vous présente mademoiselle Cassiopée Talitha, membre de l'Ordre et grande passionnée d'artefacts magiques.
" Et voici Eldrin Valen, le fils du siegneur Altharion Valen et de dame Ilyana Valen.

Ces noms n'étaient pas inconnu à la magicienne qui reconnu le nom d'un historien et d'une alchimiste de renoms, dont elle avait lu plusieurs ouvrages.

- Vous deviez être accompagnée pour cette fête et ce jeune homme, qui a entendu parler de vos recherches, s'est porté volontaire...

Le vieil homme sembla les étudier de pied en cape, comme s'il voulait s'assurer qu'ils feraient bien l'affaire, puis coupant court à toutes questions, il les congédia.

- Vous êtes encore là ? Aller !
" Si vous voulez arriver à temps à Cormaeryn, vous devez partir aujourd'hui même...

Eauprofonde, siège d'une guilde marchande locale

Assise sur une caisse dans un coin de l'entrepôt, Vilrena était fidèle à ses habitudes, se faisant oublier autant que possible. Même dans une ville aussi ouverte qu'Eauprofonde, il n'était pas rare qu'on lui fasse remarquer ses origines démoniaques.
Aujourd'hui, elle n'avait pas encore eu de mission et elle se contentait de regarder les autres aller et venir dans ce repaire de la rue du Mur dans le quartier Sud.

D'ailleurs, l'arrivée d'un convoi attira son attention. Plusieurs charriots bâchés, de bonne taille, devaient trouver leur place dans l'entrepôt.

- Vil ! l'appela-t-on en renfort.

Obéissant prestement, la fluette jeune tieffeline rejoignit ses collègues qui détachaient et pliaient les bâches, révélant d'immenses cages aux barreaux d'acier. Visiblement, ils avaient transportés des animaux plutôt dangereux.

- Une livraison pour la vieille boutique à monstres ? demanda Terran, un halfelin aux longs cheveux roux que Vilrena ne pouvait pas saquer.

Ce commerce, à deux pas d'ici, proposait à la vente toutes sortes de monstres pour les magiciens et les nobles en mal de sensations fortes.
Une brute de deux mètres de haut, la main aussi large que le visage de la roublarde sauta de la plateforme d'un charriot et atterrit juste à côté du curieux. Lorsqu'il se réceptionna, il grimaça de douleur et frotta sa jambe, révélant une large entaille dans le cuir où des traces de sang séché subsistaient encore.

- Non, pas celle-là ! expliqua-t-il en toisant le petit curieux.
" Une livraison pour un nobliau près du Gué-de-la-dague.
" Et comme si ces saloperies du Calimshan n'était pas assez agressives comme ça, il a fallut qu'on les améliore un peu...

L'homme de main, que la tieffeline aimait appeler Baffe, fut prit de soubresauts qui devaient être un rire.

- Les invités de sa fête vont avoir une belle surprise... Souffla-t-il.

Du haut d'une mezzanine où était installé son bureau, le contremaître s'écria soudain.

- Il est où Flynn ? En s'adressant aux membres de l'expédition sur le retour.

Ce fut Oreilles de lapin qui lui répondit, un drakeïde versé dans l'art profane. Le bougre avait un jour expliqué à Vilrena qu'il était expert en transmutation... Elle en doutait, vu l'origine de son surnom !

- Le bellâtre s'est entiché d'une ribaude sur la route boss... Ils sont repartis vers La Porte de Baldur...

Reniflant de dédain, il ajouta plus bas, de sorte que seule la tieffeline proche l'entende.

- A mon avis, il va la vendre à des marchands d'esclaves l'imbécile !

Là-haut, le boss voyait rouge, jurant ses grands dieux que le jeune homme n'avait plus longtemps à vivre, mais il fut coupé par un tintement caractéristique. Le cuistot avait préparé la tambouille et la bande de malfrats qui occupait les lieux se dirigeait vers les immenses tables de la cantine.
Vilrena sourit, car pour une fois, elle allait échapper à l'infâme gruau que le nain avait préparé.

Aujourd'hui, elle avait rendez-vous au Le Valet Bleu, une taverne huppée du quartier du château, juste de l'autre côté de la Grande rue. Elle allait fêter la nomination de sa grande soeur au sein de l' Ordre vigilant des mages et des protecteurs d'Eauprofonde... Quel titre ronflant pour des riches pompeux !
L'entente entre elles n'avait jamais été une réussite, mais Cassiopée avait fait de gros efforts récemment et manquer l'occasion de manger à l'oeil dans une taverne pareille, ça ne se manquait pas !

Le chemin pour retrouver le Valet Bleu n'était pas compliqué : le quartier du château était quadrillée par les plus grandes rues d'Eauprofonde et la taverne faisait face à l'ouverture que formait la rencontre de trois d'entres elles. L'établissement était grand, le quartier était renommé, en clair c'était l'endroit idéal pour organiser des événements festifs sans départir de votre position quand vous en avez une.

Une fois rentrée je vis que les places de chacun étaient attribuées par un placeur, ce qui ne manqua pas de m'amuser : j'étais la vilaine petite cicatrice de la famille Talitha, rouge, moche et indubitablement là.

J'allais très probablement malgré tout être placée avec ma famille, car aucun invité ne méritait pareille punition. Aux Talitha de devoir assumer le diabolique petit écart de la maternelle.

En attendant qu'arrive le moment où je serais introduite en bonne et dû forme à ma table, j'élaborais ma réaction quand à la nomination de ma sœur : la féliciter pour son nouveau titre mais avec dédain ? Acidité ? Jouer celle qui s'en fichait ? Je pourrais même jouer la franche enthousiaste, ça ça risquerait de la déstabiliser ! M'enfin j'avais une réputation à tenir...

La jeune magicienne avait encore beaucoup de questions, mais elle n'osa pas insister et tourna les talons, tête basse, lèvres pincées et pas pressé, elle avait une expression d'intense réflexion sur son visage. Qu'est-ce que c'était que cette histoire ? Elle avait fait un travail... Correct tout au plus, rien qui ne justifiait de tels égards et puis qui invitait des inconnus comme ça du jour au lendemain ? Pourquoi ses parents avaient-ils été convoqués juste avant elle et...

Ses yeux se levèrent enfin vers le jeune homme qui lui avait été assigné, le détaillant un bref instant sans retenu avant de se reprendre, mordre sa lèvres inférieures et détourner le regard, les sourcils froncés. Qu'est-ce que c'était que cet intérêt soudain de la part de parfaits inconnus pour son travail ?! C'était pas d'ailleurs comme si elle en manquait, rien qu'aujourd'hui elle devait... Oh ! Vilrena ! Elle avait un repas avec Vilrena ! Quelle heure était-il ? Est-ce qu'elle pouvait manger avec sa sœur et puis organiser son voyage ? Elle ne pouvait pas annuler ! Et qu'est-ce qu'elle allait faire du fils Valen en attendant ?

"Hm..." commença-t-elle en se tournant vers le jeune homme dans un geste raide, un sourire fermé sur les lèvres "C-comment devrait-on procéder ? Hm... Tout ceci est... Un peu soudain, pour moi."

Valen se dirigeait vers la porte du bureau d'un pas pressé. Une fois devant la porte, il prit un instant pour reprendre son souffle histoire de ne pas paraître trop essoufflé et en profita pour remettre ses vêtements en bon ordre. Il passa ses doigts dans ses cheveux pour se recoiffer avant de frapper à la porte et de rentrer.
Après avoir salué elebor tout en lançant une excuse à demie vraie, il adressa un autre salut à la jeune femme qui se trouvait également dans la pièce tout en la détaillant rapidement du regard.

Une fois qu'elebor les eut officiellement présentés, il adressa a Cassiopée un rapide salut de la main accompagné d'un large sourire.

Erebor n'étant visiblement pas vraiment en clin à ce que cette discussion se poursuive dans son bureau, ils le saluèrent avant de prendre congé.
Ils avancèrent dans le couloir en silence, Cassiopée semblant être en pleine réflexion, tandis qu'elvin l'observait tentant de deviner les formes de la jeune femme au delà de sa tenue.

Parvenu dans l'escalier, elle brisa finalement le silence. Elle semblait quelque peu gêné ce qui l'amusa intérieurement.

"Nous pourrions aller boire un verre histoire de discuter des détails, après tout nous aurons bien assez le temps de faire plus ample connaissance."

Un léger tique nerveux agita le nez de Cassiopée. Une autre impasse dans son programme, voilà bien sa veine. La jeune mage croisa les bras et lâcha un soupir bref avant de remonter ses lunettes du bout de l'index.

"Navrée, j'ai promis à ma sœur un repas au Valet Bleu, ce midi, pour fêter mon intronisation récente dans l'ordre..."

À nouveau elle se mordit la lèvres, nerveuse et incertaine. Toute cette histoire l'angoisser bien plus que de raison.

Elvin pencha la tête sur le côté d'un air amusé tout en écoutant la jeune femme.
Redressant la tête, il se mordit la lèvre inférieure d'un air dubitatif tout en levant les yeux au ciel.
Soudainement, il pointa son doigt vers Cassiopée.

"Et si je vous accompagnait ? Je serai ravi et honoré de vous offrir un verre pour fêter cela."

Il croisa les bras avec un large sourire.

"Bien sûr je ne resterai pas trop longtemps, juste le temps de mettre les choses au point, et puis cela sera sûrement plus simple et moins embêtant pour vous plutôt que de me rejoindre chez moi par la suite non ?"

Son regard fixait le mur droit devant elle. Elle hésitait. Comment Vilrena allait-elle le prendre ? Est-ce qu'elle prendrait la présence d'une tierce personne contre elle ? Est-ce qu'elle serait déçue ? Si oui elle ne le montrerait jamais. Est-ce qu'au contraire elle prendrait un malin plaisir à savonner la planche de l'expédition à venir ? Cassiopée jeta un bref coup d'œil au jeune homme. Clairement, sa petite sœur trouverait probablement ça très croustillant...

La magicienne soupira en laissant retomber ses épaules, déjà lasse de cette histoire. Et puisqu'il avait l'air de tenir à son verre...

"Très bien, suivez-moi."

Elle songea à dire quelque chose, peut-être prévenir le noble sur l'identité et le caractère... Particulier de sa soeur, mais elle se dit qu'une démonstration valait mille mots et qu'avec un tout petit peu de chance, Vilrena serait décente ce midi... Non, vraiment, elle avait plus de chance d'avoir un diner courtois avec un ourshibou, mais l'espoir fait vivre et elle n'avait pas la patience, ni les mots, pour aborder ce genre d'histoire de famille avec un quasi inconnu.

Eauprofonde, Tour de l'Ordre vigilant des mages et des protecteurs.

Cassiopée et Eldrin descendirent l'escalier de marbre noir de la Tour, rejoignant l'immense Hall où des dizaines de lanceurs de sorts se croisaient sans même se saluer, l'esprit trop préoccupé par leurs prochaines expériences ou recherches ésotériques. Il devait y avoir un représentant d'à peu-près toutes les races intelligentes des Royaumes Oubliés !
Eldrin avait déjà côtoyé les couloirs de ce repaire de magiciens plusieurs fois, mais il était toujours aussi stupéfait. Un jour, il y avait même vu une avariel !
La grande majorité de ces thaumaturges n'avaient toujours pas l'expérience nécessaire pour créer une boule de feu ou même se rendre invisible, pourtant, ils assuraient ensemble un semblant de sécurité dans les rues d'Eauprofonde. En effet, l'Ordre envoyait ses novices patrouiller les rues en tant que combattants du feu ou mage-veilleurs. Les mages les plus puissants ne venaient même plus à la Tour, préférant leur propre repaire et envoyant leurs
apprentis récolter les informations ou les ressources dont ils avaient besoin.

Fendant la foule, à grand renfort de gestes de la main, le père de Cassiopée parvint à rejoindre sa fille avant qu'elle ne disparaisse dans les rues d'Eauprofonde.

- Ah, Mystra soit louée, j'ai pu t'attraper à temps... commença-t-il en tentant de reprendre son souffle.

Avisant Eldrin, son visage se déforma d'une légère grimace alors qu'il cherchait dans ses souvenirs où il avait vu ce visage juvénile. Ses yeux s'éclairèrent soudain et il le salua selon les usages.

- Le jeune Valen je suppose...
" Vos connaissances linguistiques feraient pâlir de jalousie Elminster de Valombre en personne m'a dit Arthur, fit-il alors que son sourire s'élargissait.
" Je compte sur vous pour veiller sur ma fille ! L'honneur des Valen est en jeu dans cette affaire, mais vous devez en être conscient...

L'intéressé n'avait pourtant aucune idée de ce dont il retournait, puisqu'il avait simplement reçu une missive qui l'enjoignait à venir à ce rendez-vous. Pour dire vrai, il avait seulement vu la jeune magicienne étudier des manuscrits qu'il avait lui-même envisagé d'emprunter à la bibliothèque de l'Ordre. Sa passion pour les artéfacts et les légendes l'avait naturellement conduit à fréquenter ce lieu de connaissances digne d'Oghma.

Eauprofonde, Grand rue, Taverne Le Valet Bleu.

Vilrena reçu un accueil cordial, le réceptionniste ne s'émouvant visiblement pas de sa couleur de peau ou de ses cornes. A moins qu'il ai été briefé par sa soeur. Elle se dit que l'homme habillé d'une veste de soie ourlée d'or devait certainement avoir un balai coincé quelque part pour se tenir aussi droit.
On l'accompagna jusqu'à l'une des nombreuses alcôves. Quatre fauteuils de velours entouraient la table, mais la vaisselle en porcelaine du Calimshan avait été installée uniquement pour deux. Une bouteille de vin rosé avait été placée dans un bac à glace.
Le page s'inclina avant de prendre congé.

- Mademoiselle votre soeur ne devrait pas tarder.
" Désirez-vous manger quelque chose en l'attendant ?

Quarion resta silencieux à examiner les traces de la charrette, mais ce sont surtout les traces de sang et les poils roux et noirs avec des empreintes de pattes félines qui préoccupa le rôdeur accompagné de sa compagnonne de route, verdouille, la batracienne géante.

Il repensa à les années d'apprentissage pour lire la nature et la comprendre et avec une perception naturelle, il se mit en chasse d'indice pour connaître la destination de cette créature étrange.

jet de nature +2 : 18+2 = 20
jet de perception +3 : 16+3 = 19

Je fus entraînée dans une des alcôves à part. Bien, je n'aimais pas manger le dos exposé à tout une salle. En revanche j'étais un peu gênée aux entournures par le luxe de l'ensemble : entre la porcelaine du service et le tissu des meubles j'avais l'impression d'avoir été conduite par traîtrise sur l'estrade d'un théâtre sans avoir lu la pièce et que le rideau de l'alcôve allait être tiré au sol et qu'une assemblée cachée derrière allait se payer de ma fiole.

- Mademoiselle votre soeur ne devrait pas tarder.
" Désirez-vous manger quelque chose en l'attendant ?"

Je secoua la tête en signe de dénégation.

- Et perdre par la même l'occasion de lui reprocher de m'affamer ? Non cela ira.

Il prit congé après voir hoché la tête et arborer le petit sourire du "le client pas drôle vient de faire une blague et je dois le brosser dans le sens du poil". Me laissant seule, caressant l'idée de vider la bouteille de vin avant l'arrivée de ma sœur pour lui communiquer de manière asséchante mon agacement à avoir dû l'attendre. La connaissant, de toute manière, son retard était sans doute plus dû à l'étourderie qu'à la malveillance.

Eauprofonde, Tour de l'Ordre vigilant des mages et des protecteurs.

- Ah, Mystra soit louée, j'ai pu t'attraper à temps... commença-t-il en tentant de reprendre son souffle.

Avisant Eldrin, son visage se déforma d'une légère grimace alors qu'il cherchait dans ses souvenirs où il avait vu ce visage juvénile. Ses yeux s'éclairèrent soudain et il le salua selon les usages.

- Le jeune Valen je suppose...
" Vos connaissances linguistiques feraient pâlir de jalousie Elminster de Valombre en personne m'a dit Arthur, fit-il alors que son sourire s'élargissait.
" Je compte sur vous pour veiller sur ma fille ! L'honneur des Valen est en jeu dans cette affaire, mais vous devez en être conscient...

L'intéressé n'avait pourtant aucune idée de ce dont il retournait, puisqu'il avait simplement reçu une missive qui l'enjoignait à venir à ce rendez-vous. Pour dire vrai, il avait seulement vu la jeune magicienne étudier des manuscrits qu'il avait lui-même envisagé d'emprunter à la bibliothèque de l'Ordre. Sa passion pour les artéfacts et les légendes l'avait naturellement conduit à fréquenter ce lieu de connaissances digne d'Oghma.

L'homme qui s'était avancé était un demi-elfe vêtu d'une élégante robe en velours bleue nuit, avec un visage doux et avenant, tout en rondeur, rappelant beaucoup celui de sa fille.

En le voyant, la mine de Cassiopée afficha successivement la contrariétés, la surprise, puis la joie. Oui, ses parents étaient dans le bureau juste avant qu'elle y entre elle-même et visiblement c'était autant de nouvelles personnes qui avaient l'air plus au courant de sa mission qu'elle-même. C'était quoi encore que cette histoire ?

- "Papa ! Je pensais que que tu serais déjà rentré avec maman. Tu-hm... Voulais me dire quelque chose ?" fit la jeune femme du ton bien connu que prend souvent un enfant déjà grand pour signifier à un parent qu'il l'aime beaucoup... Mais qu'il a autre chose à faire !

Comprenant qu'il était de trop, papa s'empourpra légèrement. Il mit une longue seconde avant de reprendre.

- Je te connais assez jeune fille pour savoir que tu dois te pose mille questions...
" Je ne pourrais pas répondre à toutes, mais j'ai certaines réponses.
" Par exemple, qui est le conte de Cormaeryn...

L'érudit stoppa sa tirade, convaincu qu'il allait dire quelque chose qu'il allait regretter. Mais il poursuivit rapidement.

- Il a la réputation d'un châtelain proche de ses administrés.
" Malheureusement, il a perdu sa femme et ses enfants ces dernières années, m'a-t-on dit.
" Cela explique certainement qu'il soit prêt à dépenser sans compter pour ses recherches...

De nouveau, il s'arrêta, comprenant qu'il parlait trop et se frottant la nuque, l'air gêné, il finit par dire :

- Pardon, si tu as des questions, pose-les, j'essaierais d'y répondre. Tu as peu de temps...

Le comte avait perdu des êtres chers ? Qu'est-ce qu'il cherchait, alors ? Des artéfacts nécromanciens ? Ce n'était pas... Cassiopée secoua la tête.

- "Ce que tu évoques, papa... Ce n'est pas vraiment ma spécialité, je peine à saisir comme je serai utile au comte et pour être honnête..."

Ses yeux se levèrent un bref instant vers le fils Valen avant de baisser la tête.

- "Je comprends bien que je n'ai pas le choix et qu'il faut bien se lancer des défis pour progresser... Mais c'est franchement soudain et de plus en plus inquiétant."

Monsieur Talitha semblait surpris de la réaction de sa fille.

- Quoi ? Non ! Enfin...

Il chercha alors dans une sacoche à sa ceinture et en sortit deux parchemins scellés.

- Communication à distance, fit-il en tendant ce précieux cadeau.
" Préviens-moi s'il y a le moindre problème d'accord ?

Dès qu'elle les récupéra, il poursuivit.

- D'après les renseignements que j'ai obtenu sur lui, il est digne de confiance.

La réaction de son père sembla rassurer un peu la jeune femme qui se détendit un peu avant d'ouvrir des yeux grands comme des soucoupes en voyant les deux parchemins dans les mains de Rosalor Talitha.

- "M-mais... C'est une folie ! Ce genre de sort coûte une fortune, même à prix d'ami... Oh ! Papa !"

Cassiopée se jeta néanmoins dans les bras paternels, se serrant tout contre l'homme sans plus de cérémonie. Elle savait qu'il était inquiet, elle l'était aussi, et son attention lui faisait chaud au cœur.

- "On se retrouve à la maison cet après-midi avant que je m'en aille, hein ? Est-ce que tu penses que tu pourrais trouver une carte pour nous rendre à Cormaeryn ? J'ai encore mille choses à faire et je ne sais déjà plus où donner de la tête." soupira-t-elle d'un air contrit, avant de reculer d'un pas pour enfin considérer le jeune homme qui l'accompagnait, les joues un peu rose.

- "Je ne sais pas pour sir Valen qui semble bien plus aguerri que moi en matière de voyage, mais je n'ai pas la moindre idée quant à la direction à prendre."

Eldrin avançait aux côtés de la jeune femme quand un homme vint les interpeler, ou plutôt interpeler Cassiopée.
Même s'il s'interrogea un instant sur l'identité de l'homme, ce dernier avait un visage suffisamment ressemblant pour ne pas laisser trop de doute sur le lien de parenté.

Eldrin lui rendit son salut formel selon l'usage en vigueur avant d’acquiescer d'un sourire courtois accompagné d'une brève révérence.

- Merci pour le compliment.

Pâlir Elminster de jalousie ? Il est vraiment sérieux celui-là ? Et pourquoi pas un livre sur Eldrin la grosse langue de faerun tant qu'on y est !

Les dernières paroles de l'homme concernant l'honneur des Valen le sortirent de ses pensées. Il adressa a son interlocuteur une moue dédaigneuse tout en levant les yeux au ciel.
Suite à cela il se contenta de rester quelques pas en arrière afin de laisser le père et sa fille discuter tout à loisir sans les gêner.

Il observait d'un œil distrait les alentours quand une nouvelle évocation de son nom le ramena à la conversation. Il s'avança d'un pas afin de ne pas trop élever la voix et dit d'un ton enjoué.

- Je ne sait pas si le terme aguerri est juste mais j'ai certes eu l'occasion de voyager. Quand à la direction à prendre j'en ai bien une vague idée même si je ne sait absolument rien de la raison de ce voyage.

D'abord surpris, le père de Cassiopée se radoucit aussitôt et rendit l'étreinte de sa fille.
Quand elle se dégagea, il lui sourit avec toute la force d'âme qu'il avait en réserve, afin de la rassurer autant que lui-même.

- Oui, je vais demander à Jasmine de te préparer de quoi manger pour la route, fit-il en réponse à sa fille.

La seule servante de la famille, une vieille Calishite sauvée du marché aux esclaves, veillait sur la maison Talitha en l'absence, fréquente, des propriétaires.
Lorsque le saer Valen mentionna sa vague idée de leur destination, Rosalor soupira et roula les yeux au ciel.
Puis, sans plus de cérémonie, il s'éloigna, se frayant un chemin dans la foule avec l'efficacité acquise par des années de pratique.

La jeune femme hocha la tête, puis observa l'interaction entre les deux hommes d'un air perplexe. Elle allait demander plus d'explication à Eldrin quand elle se rendit soudain compte de l'heure.

"Oh non, non, non ! Je suis déjà en retard ! Vilrena va me tuer ! Ou pire, réduire la taverne en cendre !"

Elle s'elançait déjà dehors quand elle sembla se rappeler du fils Valen, fit demi-tour, saisit sa main et le traîna dehors au pas de course à travers la rue des Cloches.

Quelques minutes plus tard, Eldrin entrait au Valet Bleu tirant une pauvre Cassiopée essoufflée et échevelée au bout de son bras. La pauvre magicienne finit par haleter.

"B-bonjour... U-une réservation au nom de Cassiopée... Talitha. Quelqu'un doit-ah... Déjà nous attendre..."

A quelques lieues au nord du Gué-de-la-dague.

Quarion n'eut pas longtemps à chercher pour repérer la piste de la créature. Heureusement, ses connaissances de la végétation locale lui permirent de repérer les incohérences visibles pour lui seul. Dans les champs, les herbes hautes avaient été à peine écartées, malgré la taille imposante qu'il avait estimée de ce prédateur. La bête avait été assez féroce et rapide pour fausser compagnie à toute une troupe de trafiquants d'animaux, ce qui forçait son respect.

Plus loin, un ruisseau coulant à la jonctions de deux collines lui permit de confirmer ses estimations grâce à de belles traces. Il chassait une créature d'environ 3 mètres de long et d'au moins une tonne !
Devait-il prendre ce risque ? Au moins pour repérer le monstre et prévenir les autorités ?
Quelle que soit sa décision, il devait agir vite ! Il avait au moins une journée de retard sur sa cible.

D'accord, ok, là j'étais énervée. J'avais de la patience dans beaucoup de situations mais elles incluaient souvent des patrouilles de vigiles ou une serrure rétive. Rien de cela ici, juste moi qui tapait du pied sur le sol pendant que je faisais tourner un poignard légèrement plantée sur la table.

En fait, j'attendais depuis si longtemps que ma vigilance s'était complètement émoussée et ce fut presque en sursautant que je vis arriver la petite troupe. Oui la PETITE troupe. Le réceptionniste passe encore, il allait bientôt retourner à son poste mais c'était qui l'échalas aux oreilles pointus ?

Toutes les répliques pour accueillir ma sœur, toutes plus acides et débiles les unes que les autres disparurent de mon esprit alors que j'avisais de mon regard jeune le drôle de duo.

- Et bien j'ai failli attendre !" Dis-je de l'air entendu de la personne qui n'a que trop attendu. La queue battant l'air derrière moi comme si elle cherchait à gifler un chien invisible. J'avisais ensuite la figure rouge pivoine de ma sœur, jeta un autre regard au demi-feuille et je fis semblant de comprendre quelque chose en arborant un horrible sourire entendu et de me tourner vers Cassiopée.

- D'accord, en vrai je comprend il a l'air fringant mais quand même... c'était nécessaire que ce soit si long que ça ?

Eldrin observa un bref instant la silhouette du père de Cassiopée qui s'éloignait, soupirant de ne pas avoir plus d'informations.
Il entendit les propos de Cassiopée au sujet d'une certaine Vilrena sans même s'apercevoir qu'elle était déjà sur le départ.
Au moment où il réalisa, elle était déjà revenue, lui saisissant la main avant de l'entraîner dehors dans sa course.

Tandis qu'il courait derrière elle a travers les rues de la ville, il ne pouvait s'empêcher de remarquer que son rythme se faisait rapidement moins pressant et sa prise moins ferme, signe que la jeune femme n'était visiblement pas coutumière de ce type d'exercice.
Affichant un sourire en coin, il lui saisit le poignet avant de reprendre une allure plus soutenue, entraînant la jeune femme dans son sillage.

Une fois parvenus à destination, il se dirigea vers le réceptionniste qui leva un sourcil en les voyant arriver.
Eldrin fronça légèrement les sourcils en constatant furtivement que malgré une retenue exemplaire, ce dernier semblait contenir son hilarité. En se retournant vers une Cassiopée échevelée et essoufflée, il lui fallut à son tour faire de beaucoup de retenue, se mordant même les lèvres pour ne pas exploser de rire à son tour. Il les conduisit à une table ou les attendait une tiefling visiblement impatiente qui les accueillit d'un regard presque meurtrier.

Effectivement, elle semble tout aussi bien capable de nous tuer que de mettre le feu au bâtiment.

Il s'attarda quelques secondes sur la tenue et l'allure de la jeune femme se demandant quels genres de liens elles pouvaient avoir entre elle tant elles semblaient venir de mondes complètement différents.

Finalement elle leur adressa la parole ou plutôt envoya une pique en adressant un sourire riche de sous-entendus.

Une joueuse ? J'adore...

Tandis qu'il réajuster sa tenue il la salua respectueusement, arborant un sourire enjôleur.

- Toutes mes excuses, mais il est vrai que les choses se sont faites un peu au dernier moment, assez précipitamment et que nous n'avons pas vraiment eu le temps de régler notre affaire. Et puis chemin nous sommes tombés sur le père de votre amie.

Faisant un pas de côté, il tira une chaise, invitant Cassiopée a prendre place.

- Mais il est prévu que nous puissions terminer cela en prenant un peu plus notre temps n'est-ce pas ?

Si l'heure était à la rigolade et à l'hilarité générale à ses dépends, Cassiopée n'en avait pas encore bien conscience, trop occupée qu'elle était à reprendre son souffle, calmer son cœur emballé et refroidir son corps échaudé par la course. La Tour n'était pourtant pas bien loin du Valet Bleu, mais la jeune femme n'avait jamais su ménager ses forces en début d'exercice et, il fallait bien le dire, ses études ne relevaient pas vraiment de la formation physiques des mages guerriers.

Tout en agitant la main pour refroidir son visage rougeot, Cassiopée vida un premier verre d'eau, avant de lever sa frimousse vers ses deux... Invités ? C'était une tablée cocasse qu'elle avait là et elle sentait bien à leurs regards que... Quelque chose se tramait, mais les sous-entendus lui étaient passé loin au dessus de la tête. Mais bon, un simple coup d'œil à l'air espiègle d'Eldrin et à l'expression féroce et rigolarde de Vilrena suffit à la convaincre que qu'ils s'amusaient bien. Elle soupira, se redressa et fit les présentations :

- Vilrena, je te présente sir Eldrin Valen, sir Valen, Vilrena Talitha, ma petite sœur." si hésitation il y aurait pu avoir au mot sœur Cassiopée avait fait tout son possible pour que cela ne s'entende pas "Pardonne-nous ce retard, je ne voulais pas te faire attendre, mais nous avions effectivement une affaire pressante à régler et... Bref je n'ai pas pu me libérer plus tôt. Je suis vraiment désolée."

La tête basse et les lèvres pincée, la petite mage affichée l'air de la contrition incarnée.