Nouveau monde ou paradis perdu ?

Qualité de l'interprétation du personnage (RP) Allant de 1 à 5 :
  • 1 : Interprète très mal son personnage, en contradiction avec son alignement, etc...
  • 2 : Interprète assez mal son personnage, (vague omniscience, utilisation d'informations hrp)
  • 3 : Interprète correctement son personnage.
  • 4 : Interprète bien son personnage et le fait évoluer, utilise ses traits, son background, etc...
  • 5 : Interprète très bien son personnage et lui donne une personnalité identifiable qui contribue à en faire un personnage mémorable.
Qualité de jeu en groupe, de 1 à 5 (jeu) :
  • 1 : Ignore ou empêche le groupe de faire évoluer les situations qui sont crées, qu'elles soient utiles au scénario ou non.
  • 2 : Ignorer ou empêche un joueur ou le MJ de faire évoluer les situations qu'il créé.
  • 3 : Joue dans le sens du groupe.
  • 4 : Permet à un autre joueur ou MJ de faire évoluer ou de créer des situations de jeu ensemble.
  • 5 : Permet au groupe de faire évoluer ou de créer des situations de jeu ensemble.
Qualité de forme (qualité) de 1 à 5 :
  • 1 : Fautes de français nombreuses et non respect des conventions d'écriture.
  • 2 : Lecture globalement désagréable ou peu compréhensible.
  • 3 : Qualité correcte.
  • 4 : Bonne qualité d'écriture, inventivité, synthétique ou facilement compréhensible.
  • 5 : Très bonne qualité d'écriture, style propre.
Elindine d'Enumasam
Elindine d'Enumasam

Si la rousse avait eu des oreilles plus longues ou mobiles, nul doute qu’elles se seraient dressées fièrement en haut de son crâne à l’énoncée de l’aubergiste. Un bon repas, un lit, un bain ! Par toutes les divinités de ce monde, oui, Elindine voulait cela de tout son cœur. L’aventure, oui, certainement, mais elle se mesurait aussi au plaisir de retrouver la civilisation et le confort d’un oreiller douillet et propre. Sans consulter davantage Nedru (après tout c’était son argent à elle, dans le sac), elle répondit, l’enthousiasme perceptible dans sa voix un peu rauque :

- Très volontiers ! Un repas, une chambre pour mon homme et moi, ainsi que la possibilité d’une bonne toilette ne seront pas de refus. Cymbeline ?

Tout en récupérant son sac en quête de sa bourse, elle en profita pour glisser discrètement à ses deux compagnons :

- Le prêtre m’a confié que nous étions attendus dans la loge d’un notable, le marchand en rouge qui est monté le premier sur une table. Intéressés ?

En glissant le sac à son épouse, Nedru lui répondit en veillant à ne pas prendre des airs de conspirateurs :

- Evidemment ! Nous devrions nous mêler aux bonnes gens de cette ville le plus rapidement possible.

Le sourire de la rousse s’altéra un bref instant. Ce n’était pas exactement la personne qui l’intéressait le plus dans la salle, mais le sorcier avait raison, ils ne pouvaient pas trop faire la fine bouche. Pour ajouter encore à l’innocence de leur échange, elle glissa un baiser léger sur les lèvres barbues de son mari, récupérant sa bourse au passage.

- Entendu, dit-elle simplement, avant de se retourner vers l’aubergiste.

04/01/2021 23h35
Fëanor de Torea
Fëanor de Torea

Après tant de temps passé à gérer le quotidien et soulager les maux sans se soucier de vraiment réfléchir, le prêtre prenait la pleine mesure de la situation à Laälmatl depuis quelques instants. Dans cette salle étaient réuni des représentant des factions principales en jeu dans la cité.
Bien sûr, il avait déjà essayé de rentrer en contact avec le gouverneur Holderling. Mais au delà de ses mercenaires au service du maintien de l'ordre - les fameux halfelins pieds-sûrs locaux, la garde rapprochée d'Holderling, venue de la Cité Franche, ne laissait personne le voir, quel qu'en soit la raison !

En quelques instants, Fëanor s'était donc plus rapproché du dirigeant, qu'en plusieurs semaines. En effet, sieur Marlborough était clairement un homme influent et dans le cercle rapproché du gouverneur.
Pourtant, s'il ne voulait pas que les nouveaux héros soient lancés dans la fosse aux lions sans un minimum d'information sur les prédateurs qui y vivaient, il devait leur parler, sinon il ne donnait pas cher de leur peau.

S'adressant à ceux qui semblaient le plus à même de gérer la situation - la jolie rousse et son mari et la jeune barde - Fëanor leur désigna une table libre, pas trop proche de potentiel curieux.

- Si vous voulez bien vous asseoir un instant. Je pense que nous devrions discuter un peu avant d'aller voir notre éminant marchand...

Edition 07/01/2021 17h22 par FroloX
07/01/2021 15h35
Georges (L'Aubergiste)
Georges (L'Aubergiste)

Les yeux de l'aubergiste brillèrent d'une étincelle qui ne fit aucun doute à Elindine. Il était ravi d'avoir des clients et d'imaginer faire rentrer un peu plus de deniers dans son auberge. Toutefois, rien ne laissait prétendre que notre aubergiste était aux abois au vu de sa large clientèle. La négociation semblait donc possible mais serrée.

- Nous avons des chambres doubles proprettes pour une petite pièce d'or mais les lits sont simples et étroits pour une pièce d'or. Mais pour un jeune couple vigoureux dans votre genre, je conseille nos suites au grand lit confortable et baignoire pour la modique somme de deux pièces d'or. Vous verrez, elles sont sublimes et vous pouvez même choisir votre thème : "Jardin Cyfand", "embruns salés" ou "passion".

Il jeta un oeil plus "triste" en direction de ce qui devait être la cuisine :

- En revanche, pour le repas, compte tenu de la situation, nous avons de bonnes purées de légumes divers pour 2 pièces d'argent. Mais si vous souhaitez les derniers pièces de nos meilleurs bovins, je ne peux aller en dessous d'une pièce d'or pour d'excellentes côtes de boeuf. Dans tous les cas, je vous offre la boisson... enfin, avec modération quand même. Alors, qu'est-ce que ce sera chers amis ?

Console R.P.

Lancé de 1d20+7 ~ [20] : 27

08/01/2021 22h48
Cymbeline Courtmanteau
Cymbeline Courtmanteau

« Laissez la respirer ! Rejoins nous après si tu veux ? »

Après avoir géré le troupeau de curieux, Cymbeline accueillit l’intervention, et la proposition de Nedru avec reconnaissance.

Néanmoins, certaines remarques des clients avaient éveillé sa curiosité. Et elle craignait que l’occasion de bavarder avec ces gens ne se représente plus. Tandis que les bourgeois s’étaient éloignés, la barde commençait déjà à fouiller la salle des yeux pour retrouver cet homme – à l’air loqueteux – qui avait mentionné quelque chose au sujet d’un « sceau terrible menaçant la zone ». Serait-ce la clef du mystère ? L’explication de l’origine de ce gros poisson maléfique ? Ou une simple superstition d’un pauvre hère des bas quartiers? Dans tous les cas, ça ferait une excellente histoire à raconter à son retour au Cyfand ! – ce qui n’était jamais perdu.

Croyant avoir repéré l’individu, elle s’apprêtait à avancer dans sa direction lorsque l’aubergiste les interrompit. Et les prix qu’il annonçait étaient exorbitants. Jamais elle n’avait dépensé autant pour une chambre – plutôt coucher dehors !

Ignorant la remarque d’Elindine, la musicienne se tourna vers l’aubergiste en se grattant la gorge. Avec un signe de la main, elle l’encouragea à pencher à sa hauteur, comme si elle avait un secret à lui confier.

- Dites, monsieur l’aubergiste… Plutôt que cette greluche insipide et son musicien de compagnie, je peux vous offrir un spectacle qui fera – au moins – votre soirée ! Regardez-moi cet air niais, prêtez l’oreille à ce répertoire sans éclat… Voyons, votre auberge mérite tellement mieux.
Vous avez déjà constaté que nous ne laissions pas votre clientèle indifférente. Et figurez-vous qu’une barde émérite originaire du Cyfand – au répertoire étoffé de créations originales – se tient justement devant vous ! A mon avis, vous auriez tort de ne pas en profiter.
Mon point était qu’une prestation de cet ordre vaudrait bien un petit geste sur vos prix ? – ou même une exception, en fonction du succès de la représentation !
Alors, qu’en dites-vous ?

___________________
EDIT AUBERGISTE :

Le tenancier se gratta le menton avant de répliquer sans la quitter de son regard ferme qui ne cillait pas :
- Cette greluche insipide à l'air niais... Vous voulez parler de ma nièce ? Hum... les clients aiment bien les ambiances détentues et après le début de rixe tout juste évité, j'aimerai mieux qu'ils se tiennent tranquilles. Alors voilà ce que je vous propose : Ce soir, vous payez et profitez de tout notre confort comme des clients habituels. Demain, nous organisons votre petite prestation comme un évènement qui fera venir du monde. Et si vous êtes aussi bonne que vous le prétendez, soyez sûre que je proposerai quelque chose d'avantageux !

Console R.P.

Lancé de 1d20+4 ~ [3] : 7

Edition 09/01/2021 09h26 par Nezami
09/01/2021 01h22
Nedru d'Enumasam
Nedru d'Enumasam

Un notable les attendait ? Oh ! Oh ! Le palpitant du sorcier s'accéléra progressivement. Voilà qui était intéressant ! Ils avaient attiré l'attention des bonnes personnes ! De toute évidence, il fallait qu'ils se lavent et se préparent dignement. Prendre le temps pour chacun d'eux de discuter ne serait pas du luxe. Un instant, il se tourna vers le nain, qui avalait son rhum comme d'autres prennent une inspiration. Misère... L'avantage de l'alcoolisme, c'est qu'on accorderait peu de crédit à ses propos s'il venait à contredire leur version des faits.

Alors que le bedonnant aubergiste annonçait ses tarifs, Nedru toussa, surpris. Entre une et deux monnaie d'or la nuit, dans de telles circonstances ? Payer d'argent une bouillie de mauvais légumes côtiers ? N'étaient-ils pas les héros du jour ? Manifestement, la musicienne ne goûtait pas plus que lui le prix à avancer pour un tel luxe. Mais il fallait reconnaître qu'on les avait mené vers un lieu de standing, où ils avaient pu faire les bonnes rencontres...

Il s'immisça dans la conversation, tirant sa bourse du revers de son pantalon, là où les mains baladeuses avaient du mal à se glisser et d'où elle avait réussi à ne jamais chuter. Lorsqu'il posa sa voix, il prit l'intonation agréable mais sûre de celui qui n'estime pas être contredit.

- Nous avons besoin de nous reposer dans un lieu calme et sûr. Je paye deux sous d'or pour la grande chambre et que l'on fasse monter des pichets d'eau chaude pour faire notre toilette. Le jardin Cyfand sera très bien. Nous y logerons à trois.

En posant les lourdes pièces sur le bois du comptoir, recouvertes de sa main, il ne jeta pas un regard vers le prêtre, se désintéressant de sa manière de se loger comme de celle des marins qu'ils avaient sauvés. Contrairement à eux, celui là connaissait son monde et devait déjà avoir un lieu où dormir. Et puis, les esclaves des dieux n'avaient-ils pas l'asile du premier imbécile pieu venu ? Quant aux marins, ils avaient l'air de s'être fait de nouveaux bons amis...

Il fit tinter le reste de l'argent que contenait sa bourse pour rassurer son interlocuteur, prenant un ton plus détendu.

- Nous paierons nos repas, mais pas d'avance, je déteste que l'on me traite comme un voleur. Vu ce que nous venons de traverser, nos estomacs ne supporteront pas vos meilleurs viandes, commençons par vos délicieux légumes.

Il n'avait pas ôté la main des pièces sur le comptoir, signifiant qu'il ne les abandonnerait que si l'aubergiste admettait que tout était convenu entre eux. Rapidement, il se ferait guider vers leur chambre. Il avait hâte d'avoir l'avis de chacun sur la suite des opérations. Même si, dans un coin de sa tête, il ne pouvait s'empêcher de s'interroger. Combien de temps la nécessité les obligerait à rester ensemble ?

09/01/2021 14h30
Nezami
Nezami

Les compagnons avaient enfin pu retrouver un peu de calme après l'agitation. Fëanor s'était approché d'une table à l'écart, Elindine sur ses talons.

Nedru était resté au comptoir avec Cymbeline pour discuter avec l'aubergiste. Malgré la gaffe de la barde, Nedru put faire affaire : En or sonnant et trébuchant, il prit une suite pour la nuit avant de rejoindre ses "amis" à la table flanquée de la barde mortifiée qui avait maladroitement accepté une représentation pour le lendemain. Ils disposaient donc d'un endroit calme s'ils le souhaitaient.

il est vrai que dans cette salle, il y avait beaucoup de monde :
- Une bonne banque d'ouvriers et de marins ainsi que quelques illuminés autour du comptoir
- Les gardes dans un coin
- Des aventuriers dans un autre près de la scène
- Et un peu partout des duos ou des individus de classes sociales diverses
- Au dessus d'eux, ils savaient que quelque part, dans une grande loge, Thomas Marlborough les attendait. Pour combien de temps ? Il ne semblait pas pressé.
- Ils savaient aussi que Vittorio devait venir les rejoindre un peu plus tard. L'après-midi avançait vers sa fin. Il ne devrait pas tarder.

Dans ce contexte, ils avaient de nombreux sujets à éclaircir : Qu'est-ce que chacun d'eux, individuellement, avait envie de faire maintenant qu'ils étaient à l'abri mais enfermés ? Allaient-ils se joindre à quelque cotterie de la ville pour en apprendre plus sur la situation...? ça semblait nécessaire. Ils avaient chacun des affaires à faire ici. Mais s'ils souhaitaient quitter ce trou maudit, il faudrait bien qu'ils trouvent une solution. Et la bête des profondeurs ne semblaient pour l'heure pas prête à laisser les navires s'en aller.

Les compagnons se levèrent sur la proposition du prêtre et montèrent au "Jardin Cyfand", leur suite, au deuxième étage. Il y avait deux grands lits ainsi qu'une table de bois massif où ils pouvaient prendre place à six. Dans un coin, une
baignoire. Le tout était chaleureux dans des tons de vert doux. Ils seraient au calme pour discuter.

10/01/2021 11h12
Elindine d'Enumasam
Elindine d'Enumasam

Retranscription depuis Discord


Fëanor regardait les échanges entre le marchand et l'aubergiste. Il ne savait pas trop quoi en penser... Il logeait chez l'habitant depuis plusieurs semaines et sa bourse était loin de permettre ce genre de dépense.

Finalement, ils prirent tous place autour d'une table, prêts à écouter le prêtre, légèrement nerveux

- Bien, voyons voir... commença-t-il, cherchant ses mots.

Jetant un coup d'oeil alentour, il semblait vérifier qu'il n'était pas écouté... Finalement, Fëanor se pencha, chuchotant presque.

- Si je ne me trompe pas, vous avez pris une chambre... Peut-être devrions-nous en parler là-bas ? A l'abri des oreilles indiscrètes.
« Je... préfèrerais parler de tout çà là-bas.

Elindine avait observé l'intervention de Cymbeline, puis la réponse de l'aubergiste avec un sourire douloureux. La petite barde s'était un peu avancée. Heureusement, Nedru était intervenu avec toute l'habitude d'un jeune marchand d'antiquités de la Cité Franche. C'était étrange de le voir agir dans cette situation, affublé de vêtements sales et puants, comme il pouvait le faire dans sa boutique, entourés des atours de la petite bourgeoisie. Son sourire s'accentuant et elle se permit même un bref soupir soulagé, bien sue contrariée de payer une telle somme pour une chambre d'auberge. Ils rejoignirent le prêtre à une table et celui-ci semblait enfin disposé à leur expliquer ce qu'il se passait ici. Quelle joie ! À sa proposition de rejoindre leur chambre, elle hocha la tête.

- Nous pourrons toujours manger après un brin de toilette, répondit-elle en se levant lentement.

Ensemble, ils montèrent l’escalier qui menait à la suite. Elindine n’était pas tout à fait sûre de ce qu’elle pensait de ce petit mouvement de foule, mais comme ils attiraient l’attention quoiqu’ils fassent…

Avait-il raison de prendre autant de précautions ? Fëanor était en tout cas au centre de l'attention, ce qui ne le mettait pas particulièrement à l'aise. Il prit une profonde inspiration et se lança.

- Très bien ! Avant de vous dire ce que je sais, j'aimerais avoir en quelques mots vos objectifs ou vos intentions...
« Je veux dire. Vous êtes venus à Laälmath pour quelque chose, et les évènements récents vous ont peut-être convaincu d'en changer...

Une fois dans leur suite, la rousse déposa son sac au pied d'un lit, puis retira son armure et quelques couches de vêtements pour se retrouver en chausse et en chemise. Elle s'assit enfin à la table, soupirant avec lassitude. À la question de Fëanor elle tourna son regard vers son époux, un air un peu fatigué tirant ses traits tachetés.

Une fois monté dans la chambre et sans prendre le temps d'en apprécier le charme, Nedru tira une chaise de la grande table et s'assit dessus avec un profond soupir de soulagement.

- Elindine et moi sommes venus pour faire des affaires. J'avais eu vent des difficultés pour les bateaux marchands de faire la liaison entre ici et Port Franc. Je comptais étudier le problème et négocier de nouveaux contrats au besoin.

Fëanor sourit à Nedru et Elindine, reconnaissant d'avoir répondu à son appel. Il se tourna vers les autres, notamment l'halfeline...

- Pour ma part, je venais surtout m'entretenir avec le gouverneur. J'ai ouï-dire qu'il avait une histoire fascinante à raconter. Mais la situation rend les choses un peu plus... compliquées disons.

Le prêtre fut rassuré par ces quelques mots échangés. Il reprit alors, les autres hésitant visiblement à parler.

- Comme je vous l'ai peut-être déjà dit, je suis arrivé il y a plusieurs semaines à Laälmatl à bord du bâteau que vous avez retrouvé échoué.
« Je venais moi aussi voir le gouverneur pour l'entretenir d'une importante affaire pour le compte de mon ordre...
« Mais on ne m'en a pas laissé l'occasion ! Le petit peuple ne peut plus accéder à son gagne-pain depuis les quais sont clos et se meure à petit feu. J'ai donc tout naturellement cherché à lui venir en aide !
« Je suis heureux que vous soyez arrivés ici en de si... incroyables circonstances ! Les grands semblent disposés à vous ouvrir leurs portes.
« Est-il possible que je vous accompagne ?

Elindine écouta, attentive et quelque peu impatiente. Jusqu'ici le melessë n'avait pas dit grand-chose qu'ils ne sachent déjà. Ainsi, elle ne parut pas surprise quand il demanda à les suivre. Au contraire, le sourire qui glissa sur ses lèvres avaient l'air authentiquement heureux quand elle répondit :

- Très volontiers. Nous ne connaissons que trop peu les différentes... factions de Laälmatl et je ne pense pas que qui que ce soit ici soit contre la présence d'un guide.
« Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ? Et plus encore sur le jeune marchand vêtu de rouge qui nous a convoqué ? J'apprécie de savoir à qui je m'adresse.

Les derniers mots de la femme surprirent le sorcier, qui tendit une main entre le prêtre et eux, comme pour apaiser un trop plein d'enthousiasme.

- Mais n'oubliez pas que c'est à nous qu'il veut parler. S'il vous connaît déjà, il risque de vous prendre pour un profiteur qui s'est glissé parmi nous pour obtenir une audience et si vous vous mettez trop en avant, il risque de refuser de nous parler.

Elindine fronça les sourcils en plantant son regard dans celui de son mari.

- Nous pouvons déjà voir la réaction de ce marchand. Ce sera un bon indicateur pour la suite.
« Et puis je ne doute pas qu'il ait les mots pour éconduire Fëanor si sa présence l'indispose.

Fëanor fronça les sourcils. Ce barbu plutôt antipathique ! A l'exact opposé de sa compagne à vrai dire. Mais il ne s'en offusqua pas et préféra continuer.

- Je n'ai jamais eu l'occasion de parler directement avec sieur Thomas Marlborough à vrai dire.
« Cet homme est un riche armateur et commerçant de la cité. Il a des contacts directs et réguliers avec le gouverneur.
« Il semble lié à une activité particulière qui occupe une bonne partie de la ville...

Le prêtre ménagea une pause, cherchant à lire son auditoire, avant de reprendre.

- Des fouilles... Des érudits, des manouvriers, des marchands et tant d'autres sont impliqués dans cette entreprise au quotidien.
« Cela pourrait être anodin s'il n'y avait pas tant de secrets autour de tout ça.

Fëanor ? Par le ciel si on commençait à lui donner un nom on n'arriverait plus à s'en défaire ! Le sorcier répondit avec son sourire narquois habituel, teinté de condescendance pour l'occasion.

- Oui des fouilles archéologiques sont en cours dans la région. Port Franc a d'ailleurs reçu quelques pièces de valeur et c'est pourquoi notre qualité en tant qu'antiquaires peut être mise à profit ici...

Les yeux de la jeune femme étincelèrent à l'évocation des fouilles, mais elle ne fut qu'intérieurement surprise. Voilà donc ce que son cher et tendre avait omis de lui dire. Pour la peine elle lui aurait bien discrètement écrasé le pied sous la table, mais elle le tourmenterait plus tard. En attendant elle ignora royalement son désagréable compagnon et se concentra sur le joli prêtre à l'air d'autant plus doux que son époux était franchement désagréable.

- Vous pensez que cela peut avoir un rapport avec le monstre dans la baie ?

Fëanor resta interdit à l'affirmation du marchand. Il était plus surpris que vexé par ses explications.

- Dans ce cas... peut-être en savez-vous plus que moi sur le sujet ? Je suis sûr que cela pourrait nous être utile !
« N'est-ce pas ?

- Nous être utile ? Excusez-moi mais quelle est cette importante affaire pour le compte de votre ordre ? Je ne suis même pas certain que nos intérêts concordent ! Combien de fouilles ont dû être arrêtées parce qu'un serviteur d'un dieu de passage était mécontent ?

Nedru rangea un peu de son air condescendant pour redevenir plus diplomate.

- Comprenons-nous : vous voulez aider les gens et je respecte ça. Vous nous avez aidé. Vous voulez parler au gouverneur et nous aussi. Alors je ne veux pas paraître ingrat. Cela dit, nous avons risqué notre vie pour ça et je n'accepterai pas que tout espoir brûle sous mes yeux. Alors racontez moi tout, et trouvons une solution.

Cymbeline remarqua l'impatience de sa consoeur, d'autant plus qu'elle la partageait. Elle aurait voulu parler au loqueteux concernant ses histoires de malédictions. Elle avait peur que l'individu ne lui échappe, si elle tardait trop. Et puis elle avait faim. Très faim. Et elle sentait mauvais. Aussi, elle n'écoutait le prêtre que d'une oreille, tandis que son genou droit s'agitait inlassablement.

Gnagnagnagnagna...

Elle ne releva la tête que lorsqu'une suite de mots particulièrement intéressante éveilla son attention. Ces mots concernaient l'armateur. Si cet homme entretenait en effet des contacts directs et réguliers avec le gouverneur, il venait de supplanter le mendiant du 1er dans l'ordre de ses priorités.

La suite, concernant les fouilles secrètes, n'était pas moins intéressante. Si Gerald lui avait déjà parlé de ces travaux, elle se dit à présent qu'il existait peut-être un lien avec cette histoire de malédiction. C'était souvent le problème, à creuser des trous dans un sol inconnu. On déterrait parfois des choses qui n'auraient jamais dû revoir le jour.

La question d'Elindine fit écho à ses propres réflexions. Mais le prêtre se montra décevant dans sa réponse. Quant aux attaques répétées de Nedru, elle les trouvait plutôt injustifiées : pourquoi ce petit prêtre chercherait-il à leur mettre des batons dans les roues ? Il avait beau être ennuyeux, il semblait aussi curieux et porté vers l'action que leur petite équipe.
A la dernière question du bourgeois, elle fit la moue :

- Dites ? Tout ceci est passionnant. Mais si ces explications s'éternisent, ne craignez-vous pas que l'armateur ne s'impatiente ?
« Peut-être devrions-nous limiter notre échange au strict nécessaire, afin de ne pas risquer de voir cette précieuse invitation s'envoler ? Y a-t-il quelque chose de crucial à savoir, avant de se présenter à lui ?

Fëanor ne se démonta pas face aux attaques du barbue. Déesse, que cet homme est désagréable ! Mais c'était souvent le trait des hommes qui se construisent une façade pour se protéger. Fort de cette conclusion, le prêtre garda son calme et s'autorisa même à sourire. Mais alors qu'il allait s'expliquer, l'halfeline intervint. Elle semblait pressée d'en finir.

- Je suis un servant de Nolwë, la Sage.
« Ma mission n'est certainement pas d'empêcher les savants de travailler, n'ayez crainte.
« Au contraire, certains écrits dans nos archives font mentions d'artefacts ayant un rapport avec La Déesse. Je dois juste m'assurer qu'ils soient manipulés avec les précautions nécessaires... Mais sieur Marlborough n'a pas besoin de le savoir.

Il n'en dit pas plus et concentrait son regard sur Cymbeline quand il reprit.

- Je pense avoir fait le tour des informations importantes. Allons à ce rendez-vous si cela convient à tout le monde.
« Je resterais en retrait... ajouta-t-il en se tournant, tout sourire, vers Nedru.

- Pour vous assurer qu'ils soient manipulés avec précautions, cela me convient. Je veillerai à ce que de telles reliques soient respectées comme il se doit !

En hochant la tête, Nedru tapota sur sa chevalière, comme souvent quand il réfléchissait. Si cet ordre en sait tant, autant en profiter...

- Il n'y a rien d'autre de crucial à apprendre je pense. Soyons courtois !

D'un geste de la main accompagné de la bonne formule, Nedru ordonna aux souillures de quitter ses vêtements ainsi que ceux de sa femme.

La rousse s’ébroua vigoureusement en sentant l’effet du sort sur son accoutrement. Lentement, elle roula des épaules et offrit un sourire reconnaissant à son époux.

- Merci, mon ami. Nous pouvons y aller.

Ensemble, ils quittèrent la chambre pour se rendre en direction de la loge du fameux Thomas Marlborough.

Edition 11/01/2021 13h27 par Elindine
11/01/2021 13h27
Nezami
Nezami

A la rencontre de Marlborough##


Après ce petit temps en privé, le petit groupe redescendit de la chambre "Jardin Cyfand", spacieuse suite sur cours située au seconde étage de l'auberge, jusqu'au premier qui accueillait les loges. Les compagnons furent étonnés du nombre et de la taille des emplacements cosy situés au delà du balcon donnant sur la salle centrale.

A ce stade, Sands et Gerald, qui s'étaient sagement tenus coi dans un coin, signifièrent qu'ils ne se sentaient pas à leur place dans ce genre de discussion et se proposèrent d'emporter le nain plus qu'éméché au rez-de-chaussée. Ils rappelèrent qu'ils restaient à proximité si les survivants avaient besoin d'eux, les remercièrent, mais s'empressèrent de dévaler l'escalier.

Les deux "couples" se retrouvèrent donc entre eux et Fëanor les emmena vers la plus grande loge où devait les attendre leur hôte. Un rideau rouge était ouvert et Thomas Marlborough jouait aux échec avec un homme plus âgé. Dans un coin, une troisième personne, jeune, musculeuse et à l'air neutre, se tenait droit comme un piquet (bien qu'assis sur une banquette à l'air tout à fait douillet).

Thomas Marlborough les invita à entrer de son sourire énigmatique mais engageant et ils purent alors vraiment le dévisager. Il était moins jeune qu'ils ne l'auraient cru au premier abord mais il se dégageait de lui une vitalité et un dynamisme évident. Ses vêtements, soignés, étaient sobres et bien coupés. Pas de fastueuses tenues exubérantes mais le charme discret de la noblesse qui n'a pas besoin de paraître. Tunique noire cousue d'or très fin, brocard rouge, broche massive. Cheveux coupés courts, petite moustache, regard pénétrant. Bref, Thomas Marlborough

L'homme plus âgé était vêtu plus sobrement mais sa classe sociale ne faisait aucun doute. Un début de calvitie, une barbe fine, un monocle. Lui aussi avait l'air vif et calculateur. N'empêche. Son roi était en "échec". A deux coups du "mat" possiblement pour qui étudiait bien le plateau de jeu.

- Chers inconnus, fit Thomas alors qu'ils s'asseyaient. Comme vous l'a peut-être dit ce brave Fëanor, je suis Thomas de Marlborough. Fils du comte Falstaff... de la Cité Franche. Je suis ravi de vous voir arriver de si bonne heure. J'aurais crû, au vu de vos pérégrinations, que vous ayez besoin d'un peu de délassement. Je prends votre promptitude pour un hommage dont je saurai me montrer digne.

Son sourire était franchement cordial et charmant. Son regard brillant d'intelligence.

- Je vous présente mon ami, Monsieur de Malaval, Baron du Pont.

Il ne présenta pas le troisième homme pour signifier qu'il n'avait aucune importance mais laissa chacun de ses interlocuteurs se présenter et dire ce qu'ils avaient à dire en guise d'introduction. Il ne semblait visiblement pas pressé. En revanche, un garçon a l'air stressé déboula soudain, déposa sur la fine table de la loge toute une myriade de verres différents et, au centre, plusieurs flacons remplis de liquides ambrés, roux, translucides ou encore brunâtres avant de disparaître.

- Si je souhaitais vous parler, c'était d'abord parce que votre coup d'éclat a piqué ma curiosité. Non seulement, vous êtes arrivés sur le Lady Diana que toute la ville a vu s'écraser (c'est le terme exact) sur les quais, mais vous avez de plus réussi à vous introduire ici alors que le port est sous séquestre. Pour cela, déjà, vous méritez l'admiration. Courage, astuce et volonté. Voilà des qualités que j'apprécie. J'espère donc que vous me raconterez un peu plus précisément votre histoire que vous ne l'avez fait jusque-là... car je suis resté sur ma faim. N'est-ce pas Baron ?

Il se tourna vers l'homme au monocle qui ricana tranquillement tout en se servant une bouteille carré au contenu sombre et épais qui dégageait un fumet terreux.

- Mais, reprit Thomas Marlborough, je suis aussi un homme d'affaire et un patriote. On a pu vous le dire. Et je crois que vous pourriez m'aider, ainsi que toute la communauté de Laälmath, à faire évoluer les choses ici. Vous pourriez peut-être m'aider à convaincre mon ami le gouverneur. Garder le port fermé, à long terme, ne nous parait pas des plus sages... C'était une solution d'urgence. Sans doute nécessaire. Pour une raison que j'ignore, il refuse d'en discuter. Mais avec votre aide, nous pourrions le convraincre qu'il faut agir. Comment exactement ? C'est à nous d'en discuter avec lui. Mais votre simple présence est déjà un argument, non ? Mais avant d'aller plus loin... Que dites-vous de cela et que savez vous exactement de notre cité ?

Il regarda également Fëanor avec insistance pour bien lui faire comprendre qu'il était non seulement autorisé à rester, mais plus encore le bienvenu dans leur discussion qui prévoyait d'être longue et approfondie.

Edition 11/01/2021 23h02 par Nezami
11/01/2021 21h23
Cymbeline Courtmanteau
Cymbeline Courtmanteau

A l’image de Nedru, Cymbeline usa également d’un sort pour se débarrasser des souillures les plus manifestes – ce qui ne remplaçait pas un bain, mais permettrait d’éviter les froncements de nez de leurs très-nobles interlocuteurs.
Toute excitée de répondre à l’invitation de ce Malbo-quelque chose dont elle ne parvenait pas à retenir le nom, elle fut dehors en un rien de temps. Puis la première à entrer dans la loge, un sourire enthousiaste suspendu à ses lèvres.

Après une longue entrée en matière de ce riche monsieur – dont elle nota la pompeuse mise en scène – elle s’inclina avec respect.

- Honorée de faire votre connaissance. Cymbeline Courtmanteau ! Fille de euh… de la… Cité Franche. Barde émérite et itinérante, conteuse romanesque et porteuse de légendes.
« Je suis ravie que notre coup d’éclat ait su attirer votre attention. Courage, astuce et volonté… Il est vrai que mes compagnons et moi regorgeons de ces qualités ! Sans quoi nous aurions fini dans le ventre du poisson. Ou de ses marionnettes humanoïdes.

Cymbeline marqua un temps d’arrêt, redressant le buste, et adressant un sourire fier et complice au couple de bourgeois.

- Si l’histoire complète vous intéresse, je me ferai un plaisir de vous la conter par le menu.
« Je suis peinée de savoir que c’est par la décision du gouverneur – de barricader la ville – que notre ami mage ait dû sacrifier sa vie… J’avoue qu’il me tardait de rencontrer ce grand Homme – le sieur Holderlin ! – car j’espérais m’inspirer de sa vie pour ma prochaine ballade. Mais depuis que nous avons pénétré ici, je n’entends que des avis mitigés à son sujet.

« Aussi, par amour de l’art, si je puis vous aider à redresser la barre et à lui faire entendre raison, vous pouvez compter sur mon assistance.

« Quant à mes connaissances sur la ville… Ma foi, en dehors du mystère entourant le Gouverneur, et quelques rumeurs de retard de cargaison, pas grand-chose. Si l’on omet ce nous avons pu constater en arrivant ici, évidemment.

« Ah ! J'oubliais ces histoires de fouilles et de malédictions, que l'on entend ici et là. Si vous en savez quelque chose, je serais très curieuse d'en apprendre davantage. Car je reconnais là le genre de recettes qui font les meilleures chansons.

Edition 14/01/2021 01h08 par Umberlie
14/01/2021 01h02
Elindine d'Enumasam
Elindine d'Enumasam

Les trois personnes qui les accueillirent dans la loge évoquèrent en elle tout un camaïeu de méfiance. En tête, ce Baron du Pont, qui avait la tête et l’attitude des bras droits ricanant, en second le fameux Thomas de Marlborough qui lui évoquait, en plus noble, tout ce qui l’agaçait déjà chez son époux et enfin, la discrète présence musclée et droite sur sa banquette. Un garde-du-corps, peut-être ? En tout cas le regard de la rousse s’attarda autant sur la silhouette taiseuse que sur les deux autres.

En dépit de sa réserve, Elindine s’inclina en une révérence souple, mais mécanique, comme un geste qu’elle avait trop répété, puis elle s’assit avec la même élégance un peu raide, un sourire de façade au bord des lèvres. Elle laissa le fils Falstaff finir sa longue présentation et Cymbeline enchainer, se laissant le temps de réfléchir à ce que le noble venait de leur dire. Un patriote ? De la Cité France ou de Laälmatl ? Certaines noblesses, même lorsqu’elle s’exportait, garder une profonde loyauté envers leurs racines. Falstaff… Était-ce une famille qu’elle connaissait ? Elle fouilla un instant dans sa mémoire… Et un homme d’affaire, certes, mais de quelles affaires se mêlait-il ? De quelles sortes ? Ses yeux se tournèrent encore un instant vers la silhouette immobile et silencieuse, puis se reportèrent à nouveau vers Marlborough. Quand Cymbeline eut finit, elle enchaina :

- Je suis Elindine d’Enumasam, née Gallantera, marchande d’antiquités de la Cité Franche.

Sa voix, d’ordinaire un peu rauque et basse, s’était considérablement éclaircie dans l’élocution plus soignée qu’elle avait automatiquement adoptée pour s’adresser au noble. Si ses origines bourgeoises s’étaient tenues discrètes jusqu’ici, Elindine laissait les automatismes forgés patiemment par sa famille reprendre le dessus sur sa personnalité. De l’agacement que cela éveillait en elle, ne subsistait que le pli discret d’un sourcil. Jambes croisées, dos droit, mains ramenées sur ses genoux, elle poursuivit.

- Nous sommes venus, avec mon époux, pour faire affaire en qualité d’antiquaire, dit-elle en désignant Nedru.
« Bien-sûr, tout projet marchand ne saurait être mené à bien tant que ce poisson monstrueux rôde et il me semble important que la tragédie du Lady Diana ne se reproduise pas. De nombreux marins sont morts face à cette immonde créature, y compris le capitaine.
« Je ne sais pas grand-chose concernant votre cité. Les livres de notre bibliothèque n’ont que trop peu à dire à son sujet, malheureusement. Nous avons bien-sûr entendu parler des fouilles non-loin, d’où notre présence et nous avons maintenant une vague idée des raisons pour laquelle la ville nous a fermé ses portes, mais rien qui n’éclaircisse réellement nos questions.
« Nous savions que les mers n’étaient pas sûres avant notre traversée, mais nos soupçons se portaient davantage sur des pirates. Du moins jusqu’à ce que nous croisions l’épave du Salamander…

La jeune femme ferma les yeux un instant, comme chassant les images cauchemardesques de cette journée impossible. En les rouvrant, elle poursuivit.

- Si vous pouviez nous raconter comment tout cela est arrivé : le poisson monstrueux, le port infesté de noyés, le repli de Laälmatl, je vous en saurai gré. Certes, garder la ville sous séquestre ne peut pas durer indéfiniment, mais avant d’en rouvrir les portes, il faut déjà chasser toutes ces atrocités des berges. N’avez-vous pas une idée de leur origine ?

Elle avait d’autres questions, notamment sur les affaires que menaient Marlborough avant que les catastrophes récentes n’en contraignent probablement l’arrêt, mais elle y vendrait plus tard. Ou Nedru se chargerait de les poser pour elle.

Console R.P.

Lancé de 1d20+2 ~ [19] : 21

Edition 14/01/2021 18h21 par Nezami
14/01/2021 14h14
Nedru d'Enumasam
Nedru d'Enumasam

Une fois dans la loge du noble, l'attitude du barbu redevint celle qu'on lui avait connu généralement : celle d'un commerçant discret. Si la présence d'un homme de main si près de lui pouvait le mettre mal à l'aise, il n'en laissa rien paraître, trop occupé à écouter attentivement. Qualité ou défaut : Nedru n'aimait pas se lancer dans des duels à l'aveuglette et ce type d'entretien était, à ses yeux, un combat vital.

Laisser parler les femmes d'abord relevait moins du calcul de disposer du « dernier mot » que d'une réserve liée à ses réflexions et à sa position dans la pièce. L'un comme l'autre, cela l'arrangeait. Un instant, il se dressa pour saisir la bouteille que l'homme au monocle avait choisie, remplissant le fond de deux verres qu'il attrapa, avant d'en proposer un à sa conjointe.

Il écouterait les réponses du marchand aux questions posées notamment par sa femme avant d'enchaîner avec les siennes.

-Je veux aussi aller droit au but tout en répondant à une partie de vos questions: comment pouvons nous contacter le Gouverneur ? Ce que nous connaissons de votre cité ne nous arrange pas : on raconte que votre dirigeant s'est entouré d'une garde indigène, réputée violente. J'ai également cru comprendre qu'un mal venu de la jungle s'est invité en ville, mais ce ne sont peut être que des superstitions...

A ce stade de la discussion, Nedru espérait avoir trouvé sur sa chaise une assise confortable, qu'il savoura par un étirement de dos félin. Du reste ! Ils avaient évoqués l'essentiel. Ils seraient vus comme les héros capables de nettoyer la ville et de rouvrir le port. S'il n'avait jamais imaginé avoir cette carrure, le sorcier devait bien admettre qu'il avait accompli en quelques heures bien plus qu'en plusieurs années de sa vie. Peut être les bons démons leurs venaient-ils en aide.
Il goûta au breuvage du bout des lèvres.

-La curiosité m'oblige également à vous interroger sur un détail. Missak Kepesh, cela vous inspire-t-il quelque chose ? En tant que grands de ce monde et patriote, peut être avez vous déjà entendu ces noms ?

A vrai dire, il espérait obtenir des réponses de la part de sa femme ou de Cymbeline par la même occasion. C'était peut être soudain de l'évoquer aussi brutalement, mais ce nom venait seulement de lui revenir en tête, maintenant qu'ils pouvaient se permettre de rassembler leurs esprits. Quelque chose lui soufflait qu'il y avait un rapport avec une partie des problèmes de cet endroit... Mais peut être « les amis » du capitaine étaient-ils venus apporter un nouveau lot de malédiction venue de la Cité Franche.

Console R.P.

Lancé de 1d20+5 ~ [5] : 10

Edition 14/01/2021 19h20 par Nezami
14/01/2021 19h05
Fëanor de Torea
Fëanor de Torea

Fëanor n'avait jamais eu l'occasion de côtoyer les puissants, ni de constater le faste dans lequel ils vivaient. Lui même s'était toujours contenté de peu et le vivait bien. Si cela le choquait, après avoir partagé la misère du peuple des quais, il n'en montra rien, même resté en retrait des autres.
Le prêtre ne se privait toutefois pas d'étudier les lieux et leurs occupants, cherchant une logique et une fin à tout ça. Il constata ainsi que sa voix comptait et qu'après les échanges de chacun, le marchand attendait qu'il s'exprime.
Se tortillant sur ses jambes, il se racla la gorge pour finalement se redresser, cherchant encore ses mots lorsqu'il s'exprima.

- Eh bien... Quand à moi...
" Si cela convient à tous le monde, j'aimerais les accompagner et ajouter ma voix, pour décrire au gouverneur ce qu'il se passe dans les rues... Si les souffrances de son peuple a encore de l'importance pour lui.

Un peu gêné, Fëanor se tut. Il se sentait en décalage par rapport aux autres. Pourtant il savait sa cause juste et ferait tout son possible pour la mener à bien. Ça et... le reste !

Edition 17/01/2021 17h35 par FroloX
17/01/2021 17h34
Nezami
Nezami

Thomas Marlborough écouta attentivement et longuement les quatre compagnons sans les interrompre. Il semblait réfléchir tout en conservant dans sa tête toutes les informations que lui apportaient ses interlocuteurs. Après que Fëanor eut finit de parler, il prit encore quelques secondes, les regardant tour à tour en opinant très sensiblement du chef. Cela donna à Nedru l'occasion d'apprécier la boisson qu'il venait de porter à ses lèvres : Un alcool fort mais très rond en bouche, aux accents terreux et fumés. Très éloigné d'un rhum mais tout aussi puissant.

- Hé bien, voilà nombre de choses dont nous devons discuter. Savez-vous qu'avant votre arrivée, tout le monde ici pensait que le Salamander était arrivé à bon port ? Tout le monde se demandait pourquoi il ne revenait pas mais surtout... pourquoi Port Franc n'envoyait-il pas des renforts. La situation est donc plus grave encore que nous le pensions car nous sommes seuls. Et maintenant, tous ceux qui étaient dans cette auberge en colportent la nouvelle... Et il faut se méfier d'un peuple qui est désespéré.

Il partagea un regard complice mais inquiet avec son compagnon à monocle.

- Bon, si nous voulons nous entendre, mieux vaut vous expliquer d'où tout cela est parti... enfin, à vrai dire nous ne le savons pas. Nous cherchons justement une explication. Il y a un peu plus d'un mois, des personnes ont commencé à disparaître le long de la plage de la largue, la grande plage qui borde la cité et le port. Les autorités locales ont suggéré d'éviter les sorties solitaires et ont doublé les factions sur ce secteur. Mais ça a continué et bientôt, des pinasses de pêche se sont mises à disparaître et nous avons découvert la présence de la bête marine qui rôdait à l'entrée de la baie. Tout cela alors que des personnes disparues se mettaient à réapparaître, le corps bouffi par la noyade, l'esprit envolé, et à attaquer d'autres habitants, parfois leurs amis ou leurs parents. De plus en plus. En urgence, le gouverneur a fermé le port en attendant des renforts... mais rien ne vint à part le Lady Diana dont l'échouage avait pourtant remonté le moral des troupes : Les renforts arrivaient. Mais visiblement, il n'y avait que vous huit.

L'autre retira son monocle et sortit un mouchoir pour essuyer ostensiblement son troisième oeil, déportant l'attention sur lui :

- Et c'est sans compter un autre problème, bien différent : Notre ville connait une expansion rapide grâce à ses gisements de minerais mais plus encore grâce aux traces de civilisations ancienne que nous avons retrouvé. Ces sites font la joie de tout un tas d'amateurs de Port-Franc et jusqu'à la cité Franche. Missak Kepesh, l'un des plus puissants aristocrates de Port-Franc, est l'un des plus grands collectionneurs de ces trésors. C'est un secret de polichinelle qu'il parvient à se procurer certains objets sans transiter par la cité Franche, qui a pourtant le monopole.

Le regard des compagnons semblaient leur dire "oui oui, c'est bien beau tout ça, mais pourquoi est-ce un problème ?" alors il poursuivit :

- Le problème vient du fait que les fouilles ont "dérangé" quelques sauvages qui vivotaient alentours et qui sont descendus dans la vallée et jusqu'aux portes de la ville. Ils demandent une "Aloha", une sorte de "parole", un serment qui engagerait le gouverneur à les respecter dans leur "habitat" ou à les entretenir. Des profiteurs en quelque sorte... Quoi qu'il en soit ils sont très proche des portes continentales de la ville et nous suspectons qu'ils aient, par punition, enlevé ou assassiné plusieurs mineurs nains qui vivent dans la banlieue continentale.

Tout cela sembla donner soif à Monsieur de Malaval qui déboucha de nouveau sa flasque au liquide sombre et en proposa aux compagnons avant de s'en verser un fine larme dans son petit verre en forme de goutte. Puis il s'enfonça de nouveau confortablement dans son fauteuil.

- C'est peut-être ce que vous voulez entendre par "fouilles et malédictions", reprit Marlborough en regardant Cymbeline. Mais les gens regardent peu vers les terres par ici, sauf pour leurs bénéfices. A l'inverse, pour des non-aventuriers, croiser des personnes noyées, qui plus est des connaissances, est un traumatisme évident qui alimente toutes les superstitions. Dans ce monde inconnu à plus forte raison. Par contre je ne comprends pas très bien ce que vous entendez par "le mal venu de la jungle". Que voulez-vous dire par là ? Vous avez entendu des histoires intéressantes à ce sujet ?

Marlborough semblait réellement intéressé par cette information qu'il n'avait pas. Il le fit sentir à Nedru mais ne s'apesantit pas dessus et repassa sur d'autres questions qu'avaient posées les compagnons :

- Rencontrer le gouverneur ne sera pas un problème si vous êtes avec moi. Il se montre peu. Il est méfiant ces derniers temps. Et très bien protégé comme vous l'avez compris. Mais les mystérieux rescapés du Lady Diana présentés par un Marlborough n'auront aucun mal à se frayer un chemin jusqu'à lui. La vrai question est... Que souhaitons-nous lui proposer ? Nous ne pouvons pas lui dire d'ouvrir le port pour ouvrir le port sans avoir de solution... réfléchissons-nous à une action de "pacification" du port et de la baie... auquel cas nous allons devoir convaincre certaines forces militaires et donc user persuasion. Ou réfléchissons-nous plutôt à comprendre quelle est l'origine de ces phénomènes étranges pour tenter d'inverser l'ordre des choses ? A moins que vous n'ayez encore d'autres hypothèses en tête...

Il laissa planer un silence attentif qui signalait aux compagnons qu'après ces longues explications, c'était à eux d'en dire un peu plus.

Edition 18/01/2021 22h53 par Nezami
18/01/2021 22h22
Elindine d'Enumasam
Elindine d'Enumasam

Le verre que lui tendit Nedru monta jusqu’à ses lèvres, mais se elle contenta simplement de les y tremper. Elindine ne pouvait pas prétendre qu’elle ne buvait pas, mais elle réservait ce genre d’expérience aux journées qu’elle n’avait pas passé à essayer de ne pas mourir. Une situation qui semblait vouer à se poursuivre dans un futur proche, s’ils ne trouvaient pas un moyen de se débarrasser au moins du poisson qui les bloquait ici. Dommage, la boisson était savoureuse, forte, parfumée.

Tout en goutant à la saveur de l’alcool, elle tentait de se rappeler ce qu’elle pouvait savoir sur les Marlborough ou la famille Falstaff. Falstaff… Elle était certaine d’avoir entendu ce nom quelque part. De son père ? Non… C’était sa sœur qui lui en avait parlé, un peu avant son mariage avec Nedru. Si elle se souvenait bien de la discussion, les comtes de Marlborough étaient une lignée qui avait été réputée dans la Cité Franche, mais qui était tombée en disgrâce il y a une vingtaine d’années, pour des raisons dont elle ne parvenait plus exactement à se rappeler. En tout cas, elle savait désormais où ces nobles avaient trouvé refuge et, au vu de l’âge de l’homme en face d’elle, il avait vécu cet exil. S’il se disait patriote, ce n’était probablement pas pour la Cité Franche, donc. La rousse huma une dernière fois le liquide dans son verre avant de le reposer doucement sur la table.

Marlborough et son compagnon étaient, en tout cas, plutôt bavards. Elle résuma les dernières informations dans sa tête, fermant un instant les yeux pour se concentrer :
- La mer était bloquée par le poisson monstrueux
- La plage et le port par les noyés
- La partie continentale de la ville par des populations locales agressives
Personne ne semblait savoir comment résoudre aucun de ces problèmes et tous leur interdisaient la fuite ou la mise en sureté de la ville. Certes, ils pouvaient probablement exterminer toutes les horreurs qui hantaient les hangars, mais cela ne garantissait en rien que les disparitions ne reprennent, s’ils n’en réglaient pas la cause au préalable. Elindine soupira et croisa les bras sous sa poitrine en se penchant légèrement en arrière, appuyée sur le dossier de son assise, regardant un instant le plafond avant de glisser à nouveau ses yeux sur Marlborough.

- Je pense qu’avant de prendre une décision, il serait plus sage de connaître nos adversaires, d’où ils viennent, ce qu’ils sont.

Elle fit une pause et se redressa, une main sur les genoux, l’autre caressant distraitement son menton tout en réfléchissant.

- Cette horreur aquatique qui hante vos eaux, lorsqu’elle nous a attaqué, elle a été capable de rendre fou et agressif toute une partie de l’équipage. Ceux qui ont résisté ont néanmoins senti la pression qu’elle peut exercer sur votre esprit. Elle est dotée de longs tentacules qui, lorsqu’ils vous touchent, dessèchent votre peau et créent une atroce sensation de brulure qui ne peut être apaisée que par de l’eau de mer. Dans l’eau, elle est rapide, lorsque le capitaine a voulu fuir, il ne lui a fallu que quelques minutes, peut-être même quelques secondes, pour se débarrasser d’eux et revenir vers nous. Elle est puissante aussi, elle a été capable d’immobiliser le Lady Diana et elle l’aurait probablement coulé si nous n’avions pas eu l’occasion de fuir.

Un frisson agita ses épaules. Sa bouche était tordue par une certaine angoisse. Elle avait du mal à croire que tout ce qu’elle racontait d’une voix aussi claire était advenue le matin même. Elle reprit, cette fois avec des questions pour les deux hommes :

- Connaissez-vous quelqu’un qui pourrait nous renseigner sur une telle créature ? Ou y a-t-il un lieu où trouver de telles informations ici ? Nous pouvons peut-être essayer de dessiner la bête, si cela peut aider.
« Nous l’avons vu d’assez près, conclut-elle avec un rictus.

20/01/2021 00h19
Nedru d'Enumasam
Nedru d'Enumasam

Oh, alors Kepesh était un collectionneur. Un bon client somme toute, pas le genre d'individu dont il souhaitait condamner les agissements. En temps normal. En revanche, il était probablement en concurrence directe avec son dernier contact en date sur cette affaire. Si tout le monde se faisait livrer des marchandises en évitant les canaux de distribution légaux, cela deviendrait gênant ! Le recel, d'accord, mais pas si cela devenait la norme ! Et la concurrence alors ? Il faudrait trouver un moyen de l'écarter prudemment, ou de faire affaire avec lui dorénavant... Quoiqu'il en soit, il était curieux d'en savoir plus sur lui.

Tout en écoutant les longs renseignements de son interlocuteur, Nedru faisait miroiter les reflets de l'alcool dans son verre, s'étonnant de goûter à nouveau et de jouir si vite des plaisirs du luxe après ce qu'ils avaient traversé.

- Je suis d'accord avec vous très cher : nous devons proposer quelque chose au gouverneur. Et ma femme a raison : c'est cette monstruosité qui est la... conséquence la plus fâcheuse de ce qui vous accable. Je doute qu'elle en soit, seule, la cause. Il se peut que nous trouvions un moyen de l'arrêter sans avoir à l'affronter sur son propre terrain.

Quelques idées en ce sens pouvaient lui traverser l'esprit, rien ne semblait très vraisemblable.

- C'est le capitaine qui a évoqué un « mal venu de la jungle » dans un moment de confidence. Peut être évoquait-il les indigènes, ou peut être regardait-il plus « vers les terres » que les locaux.

Reposant son verre, Nedru posa l'extrémité des doigts d'une main contre l'autre, se repoussant contre l'assise de son fauteuil pour évoquer ses propres conclusions.

- Ce n'est pas une milice ou une centaine d'individus armés qui nettoieront le port. S'ils sont, comme les autres, sensibles à l'influence mentale de la bête, cela ne fera qu'augmenter le nombre de cadavres déambulant entre les hangars. Nous sommes marchands mais surtout antiquaires et érudits, conteurs et même... prêtres d'un dieu qui se pâme de connaissance. Et dont certaines reliques se trouvent dans un temple qui se fait vider peu à peu...
- Nous trouverons le moyen d'en savoir plus sur cette créature et d'exploiter ses faiblesses. Je suis convaincu qu'elle ne coule pas les navires par passion du bois flotté ou l'amour de déguster des marins avinés, elle obéit à quelqu'un, ou à quelque chose. Avant d'aller voir le gouverneur, nous devons donc trouver des moyens d'en savoir plus.

Même s'il n'avait fait qu'étaler des banalités, au moins avait-il donné son avis. Il avait même soutenu sa femme pour la deuxième fois de leur entretien ! Fort aise d'être un mari si solidaire des idées de son épouse, il éprouva le tranchant de ses canines du bout de la langue, pensif.

23/01/2021 11h43
Fëanor de Torea
Fëanor de Torea

Fëanor tentait tant bien que mal de suivre les differents échanges entre leurs hôtes et le couple de marchands - qui semblait dans son élément. Lui-même n'arrivait pas à trouver ses marques et il finit par chercher un angle de mur sur lequel s'appuyer, au plus proche des belligérants.
Les informations qu'il apprenait au court de la conversation étaient précieuses et il y mettait de l'ordre pour y voir clair. A chaque nouvelle phrase, il se disait qu'il tenait là un point important à noter dans un coin de sa tête... de sorte qu'il commençait à avoir mal au crâne.

Qu'est-ce que je connais de cette créature ou de ses semblables ? Fëanor concentre toi sur tes cours !
Et ces fouilles ne me disent rien qui vaille...


- Vous dites que des hommes d'arme ne feraient que renforcer les rangs des noyés, monsieur d'Enumasam... Mais sommes nous sûr que ce soit ce poisson qui les crée ?
" J'ajouterais qu'il est possible d'y résister puisque vous l'avez fait...
" Peut-être que les élus d'éternité ? Pensez-vous en faire partit ? Finit-il par demander en regardant les survivants d'un oeil neuf.

Il doit bien y avoir un livre quelque par dans cette ville qui nous en apprendra plus sur ce... truc !

24/01/2021 00h11
Cymbeline Courtmanteau
Cymbeline Courtmanteau

Au fur et à mesure que les explications se déroulaient, une foule de questions se bousculait dans l’esprit de Cymbeline. Ne voulant pas rester en plan, elle tenta de s’imposer pour les poser, bien consciente que sa petite taille ne lui donnait pas l’avantage, et son métier la même crédibilité que les bourgeois.
Elle accepta aussi le verre qu'on lui tendait avec curiosité et gourmandise -- ayant toujours eu du mal à résister à ce genre de propositions.
L'alcool lui rosit bientôt les joues, et délia sa langue et son imagination :

- Dites-moi, les fouilles, ont-elles commencé avant les troubles sur la plage ? Quelle a été la chronologie exacte ?

Plus tard, elle tourna et retourna le nom de Missak Kepesh dans son esprit. Ce nom devrait lui rappeler quelque chose, elle qui avait côtoyé les cours et les salons de la Cité Franche ! – sans forcément y avoir été invitée officiellement d’ailleurs.

- Et si c’était ces fameux sauvages qui avaient conjuré le poisson pour se venger ? réagit-elle soudain, comme victime d’une illumination. Même si j’aime l’idée d’une malédiction réveillée par les fouilles… Ce serait si… Mystérieuuux ! Tragique… Palpitant !

Transportée par cette idée, elle ne put s'empêcher d'enchaîner, déversant d'un trait toutes les pensées qui encombraient sa petite caboche :

« Attendez, pourquoi parler de profiteurs ? Vous les dérangez dans leurs terres non ? Je peux comprendre qu’ils exigent compensation.

« Et d’ailleurs, avez-vous tenter de parler avec eux ? Avez-vous seulement moyen de le faire – je veux dire, une langue commune qui permette de communiquer ?

« Ah mais ! Est-ce que ce sont ces mêmes « sauvages » qui constituent la garde rapprochée du gouverneur ? S’ils sont si « sauvages » que vous le dites, pourquoi aurait-il fait ça ?

Rêveuse malgré la situation catastrophique, Cymbeline se demandait bien à quoi ressemblaient ces lointains cousins, les halfelins pieds-sûrs. Elle mourrait d’envie de les rencontrer et de s’en faire sa propre idée.

« J’aimerais essayer de les rencontrer ! annonça-t-elle. Ce sont des locaux. Ils étaient là depuis bien plus longtemps que nous autres. Ils connaissent l’histoire de ces terres mieux que personne. À mon avis, c’est par là qu’il faut commencer.

La question de Fëanor lui fit claquer la langue d’agacement. Elle lui murmura :

- N’avez-vous rien écouté à notre histoire ? Nous avons VU tout l’équipage se faire manipuler par le poisson et se retourner contre nous et le reste des marins. Cette chose manipule l’esprit et transforme les gens en marionnettes.

« Les élus… d’éternité ? -- elle rit, en frappant le prêtre sur la cuisse (et sans être bien sûre de ce dont il parlait). Allons, ne dites pas n’importe quoi.

Console R.P.

Lancé de 1d20+3 ~ [8] : 11

Edition 24/01/2021 03h19 par Umberlie
24/01/2021 03h10
Nezami
Nezami

Pour Fëanor, ce nom de Missak Kepesh ne signifiait rien. En revanche, il résonnait étrangement dans les oreilles des compagnons. Et à force d'y penser ... Mais c'était bien-sûr ! Nedru se trouva idiot ne n'avoir jamais fait le rapprochement : Leur compagnon de voyage qui dormait dans la suite grand luxe du navire s'appelait Nagash... Kepesh ! Celui-là même qui, au moment de l'attaque par le monstre, s'était volatilisé, ne laissant qu'une sorte de montre brisée dans la cabine. Comme tout cela semblait déjà loin...

Un ange était passé sur leur conversation après les mots de Cymbeline. Leurs deux interlocuteurs semblaient également réfléchir. Finalement, ce fut à Malaval de reprendre :

- Laälmath est une petite ville récente. Il y a une trentaine d'année, la cité Franche a mandaté des explorations en Acoatl pour établir des comptoirs proches de ressources naturelles convoitées. La région regorgeant de minerai et la baie étant un port naturel, il fut tout à fait logique que Laälmath se mette à prospérer. Ce n'est que plus tard, lorsque les explorations s'aventurèrent plus en profondeur dans les terres que des ruines furent mises à jour sur les hauteurs. A quelques journées d'ici. C'était il y a combien de temps ?

S'interrogea-t-il avec un regard vers Marlborough.

- Une bonne dizaine d'années, je dirais.

- Oui c'est cela. Depuis, les explorations se sont poursuivies sans difficultés. Il y a bien eu quelques tension avec les sauvages mais nous leur avoir montré qui était les patrons, ici. Et ils ont accepté d'aller vivre ailleurs... pour finalement se rapprocher de notre cité.

Il se tourna alors vers Cymbeline d'un air chagriné :

- Je pense, mademoiselle, que vous confondez deux peuples : Ceux dont nous parlons là sont des... sortes d'humains. Ceux dont vous parlez sont des haleflins farouches qui habitent dans un autre vallon mais qui se sont assez bien entendus avec notre gouverneur.

- En tout cas nous ne pouvons rien faire pour vous aider à rencontrer ces gens-là, enchaina Thomas. En revanche, nous avons une bibliothèque. Pas aussi grande que je ne le souhaiterais mais qui reste enviable sur ce continent. Vous y trouverez peut-être des informations utiles. Quant à l'ancien capitaine de votre navire, peut-être avait-il des amis par ici...

Les compagnons avaient donc de nombreuses questions à méditer : Quand allaient-ils demander à rencontrer le gouverneur ? Au vu de sa méfiance, mieux valait ne pas arriver les mains dans les poches. Et par où commencer les recherches ? Par la bibliothèque ? Ou tenter de retrouver des amis du capitaine de Lady Diana ? A moins qu'ils ne préfèrent essayer de rentrer en contact avec les populations indigènes.... ce qui nécessitait d'autres personnes ressources que ces messieurs.

- Pardonnez ma curiosité, reprit Malaval en remettant son monocle une nouvelle fois. J'ai été vivement intéressée par votre récit de tout à l'heure et attristé que l'un des vôtres ait du le payer de sa vie. Comment l'appeliez-vous déjà ? Bubudir ? Ce qu'il a fait pour vous est particulièrement chevaleresque... mais aussi digne des plus grands mages. Déplacer un tel groupes de personnes sur plusieurs centaines de mètres ! Et atterrir indemne dans les murs ! Il devait connaître notre cité pour cela. Mais qui était cet homme-là ? Un magicien de cette qualité serait venu à Laälmath et nous n'aurions pas eu le loisir de le rencontrer ? Quelle tristesse de notre part. Dites m'en plus sur lui.

Un goutte de salive resta coincée dans la gorge des compagnons. Clairement, vu le regard perçant que leur lançait ce Malaval, ils ne pourraient esquiver cette question sans mettre en difficulté leur partenariat avec Marlborough.

Edition 24/01/2021 15h30 par Nezami
24/01/2021 15h23
Nedru d'Enumasam
Nedru d'Enumasam

La réponse que fournit la musicienne au jeune prêtre était satisfaisante, aussi le sorcier se contenta-t-il d'un sourire vaguement condescendant -mais essentiellement attendri- pour lui répondre. Des élus d'éternité ! Et puis quoi encore ?

On appelait ce phénomène le biais du survivant : ceux qui racontent l'histoire ont survécu par chance, alors on cherche ce qui les différencie des autres. Ils pourraient s'amuser à trouver un tas de chose qu'eux seuls avaient fait : éplucher des légumes, se raconter des histoires dans un lieu confiné, partager un verre de rhum... et boum ! On fabriquerait la formule magique miraculeuse pour éviter les assauts mentaux d'un monstre ! Ce genre de raisonnement était évidemment parfaitement ridicule.

Quoi qu'il en soit, Nagash avait beau être le fils de l'émetteur de la lettre ( et l'inspiration pour l'histoire de Bubudir) cela n'expliquait toujours pas vraiment sa mystérieuse disparition, ni son intérêt dans cet aventure. Etait-il simplement venu négocier ou mener commerce pour son géniteur ? Peut être... Toujours est-il que c'était désormais à eux de répondre aux questions.

Il y avait mieux à faire que d'entrer dans les détails. Personne ne pouvait s'y tromper : Malaval soupçonnait qu'ils ne disaient pas la vérité et il souhaitait les mettre à l'épreuve. Nedru n'avait jamais estimé être le diseur de vérité de leur petite troupe. En fait, même lorsque l'on devine le mensonge d'un autre, plusieurs interprétations sont possibles.
Celui qui dit le mensonge y croit et il est simple. Celui qui profère le mensonge ne peut pas dire toute la vérité à moindre d'y être forcé car il est obligé par autre chose. Celui qui vous ment à un intérêt direct à le faire. Le menteur peut encore se payer votre trogne, corps et bien.
Dans cette situation, les survivants du Lady Diana n'avaient rien à gagner en continuant de soutenir l'histoire de Bubudir. Par fierté ou par jeu, l'antiquaire continua de jouer la partition qu'ils s'étaient donné. Si les autres soupçonnaient un mensonge sans le dire autrement qu'à demi mots, ils ne devaient pas s'attendre à de l'honnêteté.

- Vous excuserez notre volonté d'embellir la... laideur de notre arrivée... Je ne suis pas un mage mais je n'ignore pas que certains objets permettent de donner du talent magique même au plus incapable des gobelins ! Sans doute Bubudir aura-t-il utilisé l'un de ces tours ? Vous aurez compris que nous cherchions à le rendre héroïque mais en vérité, c'était un individu assez mystérieux, presque ombrageux, que rien ne disposait à un tel acte désintéressé. Peut être voulait-il partir seul et nous abandonner, mais un djinn capricieux aura inversé son souhait ? Peut être même est-il resté en arrière pour accomplir quelque obscur forfait, allez savoir ? J'ignore pour ainsi dire tout de lui. Nous le reverrons peut être. Si vous voulez une plus ample description, je crois devoir vous décevoir. Un grand humain brun aux cheveux longs et aux tenues de belle facture... Voilà l'essentiel que j'ai pu connaître de lui.

Nedru toussa d'un air gêné.

- Mais j'ai beaucoup été malade en mer... Nous dirigerons donc nos recherches vers la bibliothèque si cela vous convient ?

Console R.P.

Lancé de 1d20+5 ~ [17] : 22

Edition 26/01/2021 08h17 par Nezami
25/01/2021 22h23
Elindine d'Enumasam
Elindine d'Enumasam

Les hypothèses du prêtre furent noyées dans le bavardage de Cymbeline, mais laissèrent sur le visage de la jeune marchande une expression incrédule, le visage tourné vers les yeux clairs du melessë. Quelle journée elle venait d’avoir : son époux qui évoquait un possible éveil tardif à la magie, le matin même, et maintenant un dévot qui lui parlait de la lune Éternité… Eh bah ! L’hypothèse aurait pu flatter son égo, mais elle la laissait plutôt incrédule.

Son attention se détourna finalement du joli petit brun aux longues oreilles pour se déporter sur son mari et sa version des « faits » quant au fameux Bubudir. Avec soin, elle nota les éléments qu’il donnait dans sa tête : mystérieux, ombrageux, voire suspect, humain, grand, brun, cheveux longs, bourgeois. N’y avait-il pas effectivement un homme répondant à cette description sur le bateau ? Elle n’en était plus sûre… Elindine n’était cependant pas mécontente d’avoir l’assistance de meilleurs menteurs qu’elle, dans cette histoire. Elle espérait que le Malaval ne s’amuse pas à fouiner davantage ; son petit manège, ainsi que ses manières d’hyène, l’exaspéraient déjà assez comme ça.

Profitant de la suggestion de Nedru, Elindine acquiesça d’un tranquille hochement de tête, masquant son plaisir de passer à quelque chose de plus intéressant avec un sourire presque enthousiaste.

- Oui, commençons par la bibliothèque, dit-elle avant de se tourner vers Marlborough.
« Serait-il possible de s’y rendre demain matin ? La journée est déjà bien avancée et la fatigue, les lampes à huiles et les beaux livres ne font pas bon ménage…

D’ordinaire, l’idée de passer tout le jour le nez dans des parchemins ne l’aurait pas enchantée. La cadette des Gallantera préférait apprendre par la pratique que sur le papier et elle n’avait jamais su être l’élève studieuse ou le rat de bibliothèque qu’auraient préféré élever ses parents. Cependant, après leurs récentes aventures, elle n’allait pas non plus repousser immédiatement leur option la moins risquée, surtout si elle pouvait mieux les préparer à la suite. Et elle avait hâte d’en apprendre davantage.

25/01/2021 23h29