Nouveau monde ou paradis perdu ?

Qualité de l'interprétation du personnage (RP) Allant de 1 à 5 :
  • 1 : Interprète très mal son personnage, en contradiction avec son alignement, etc...
  • 2 : Interprète assez mal son personnage, (vague omniscience, utilisation d'informations hrp)
  • 3 : Interprète correctement son personnage.
  • 4 : Interprète bien son personnage et le fait évoluer, utilise ses traits, son background, etc...
  • 5 : Interprète très bien son personnage et lui donne une personnalité identifiable qui contribue à en faire un personnage mémorable.
Qualité de jeu en groupe, de 1 à 5 (jeu) :
  • 1 : Ignore ou empêche le groupe de faire évoluer les situations qui sont crées, qu'elles soient utiles au scénario ou non.
  • 2 : Ignorer ou empêche un joueur ou le MJ de faire évoluer les situations qu'il créé.
  • 3 : Joue dans le sens du groupe.
  • 4 : Permet à un autre joueur ou MJ de faire évoluer ou de créer des situations de jeu ensemble.
  • 5 : Permet au groupe de faire évoluer ou de créer des situations de jeu ensemble.
Qualité de forme (qualité) de 1 à 5 :
  • 1 : Fautes de français nombreuses et non respect des conventions d'écriture.
  • 2 : Lecture globalement désagréable ou peu compréhensible.
  • 3 : Qualité correcte.
  • 4 : Bonne qualité d'écriture, inventivité, synthétique ou facilement compréhensible.
  • 5 : Très bonne qualité d'écriture, style propre.
Nedru d'Enumasam
Nedru d'Enumasam

En réponse à la remarque d'Einarr, Nedru articula péniblement :

-Je ne peux pas aller plus loin... On doit se reposer, je suis désolé...

Il sentait ses forces décliner de minutes en minutes et il y avait peut être ici d'autres menaces à affronter... Et puis, il lui faudrait de l'eau pour hydrater sa plaie, peut être même de l'eau de mer, alors il ne servait à rien de rallonger le chemin de retour s'ils trouvaient refuge loin du port. Après avoir fait ses propres conclusions sur la situation, la musicienne débouta également le dvaerg, ce dont le brun la remercia par un sourire, crispé par un déchirement douloureux venu de ses côtes. Sa femme enfonça le clou un peu plus, désignant la majorité tout en entrant dans le hangar, bientôt suivie par son mari.

Brisant le sommeil silencieux de l'endroit en poussant à pas lents ses semelles plus avant, il considéra la somme de marchandises laissées ici avec surprise. Les choses étaient encore rangées, n'avaient pas été pillées ni même réellement dérangées. En main droite, du matériel de marine débordait : voileries, couvertures, cordes... Ainsi que d'autres caisses fermées. Au bout, des tonneaux également clos. Tout au fond, un empilage impressionnant de caisses estampillées d'une manière similaire et sans aucun doute remplie d'une matière première que le matériel de minage servait à extraire. Des charrettes chargées de produits de consommations pour la ville étaient également là, ainsi que qu'en main gauche, des caisses en bois entrouvertes laissaient voir un matériel de minage similaire à celui qu'avait transporté leur défunt navire. Il trouverait sans doute là des lampes, jugea-t-il. A l'extrémité gauche, une nouvelle rangée de tonneaux aux contenus non déterminés...

Alors voilà où se trouvaient les cargaisons qui ne venaient pas jusqu'en Cité Franche, abandonnée au port et pas perdue en mer ? Une piste qu'il explorerait peut être plus tard... Pour l'heure, cet endroit lui semblait relativement sûr...

Secoué d'un frisson de douleur, l'antiquaire s'adossa à une caisse de bonne taille, puis se laissa glisser au sol en poussant un grognement sonore. Écartant sa chemise, il prit le temps d'étudier la façon dont sa peau se craquelait et quel phénomène magique pouvait être à l'origine d'un tel maléfice. Levant les yeux sur le groupe, il nota que chacun pouvait s'installer ici, bon gré mal gré. Le matériel maritime contenait son lot de voilures et tissus épais pour poser au sol des paillasses de fortune.

- Eli, tu peux venir ici ?

Il devait comparer sa blessure à celle de sa femme pour tirer les meilleures conclusions possibles. Regrettant amèrement de n'avoir jamais poussé plus avant son étude des maléfice, il jura intérieurement d'y remédier dès que possible tout en cherchant dans sa mémoire s'il avait jamais lu quoi que ce soit de même vaguement similaire à ce qu'il était en train de vivre.

- Peut être que l'eau de mer soulage la douleur mais prolonge la durée de rémission... Comment tu vas, toi ?

Il y avait dans son inquiétude des accents diffus de jalousie. Elle semblait s'en sortir bien mieux que lui. Pourquoi ? Qu'avait-elle fait qu'il eut raté pour repousser ce mal ?

[hrp : résultat du jet de perception jeté sur discord, puis jet d'arcane]

Console R.P.

Lancé de 1d20+3 ~ [9] : 12

Edition 13/09/2020 11h58 par Nedru
13/09/2020 11h57
Elindine d'Enumasam
Elindine d'Enumasam

[Retranscris d'une discussion Discord avec Nedru]

La rousse allait repartir chercher le Bosco pour l'installer à l'intérieur, quand la voix de Nedru l'arrêta. "Eli" ? Il faisait dans le petit surnom, lui, maintenant ? Elle se retourna, son meilleur sarcasme au bord des lèvres, quand elle aperçut la silhouette étendue de son époux. Elle s'approcha à pas vifs et s'accroupit à ses côtés, un air inquiet peint sur ses traits. Même dans la pénombre elle pouvait voir qu'il allait vraiment très mal : ses traits étaient tirés et il semblait souffrir. Tout en déchargeant son sac de ses épaules, elle lui répondit :

- Je ne sais pas, de mon côté ça va encore.

Doucement elle ouvrit son col pour le laisser voir sa propre blessure.

- Attends, j'ai peut-être de l'eau dans mon sac, je vais faire une compresse...

Nedru étudia la plaie de sa femme, fronçant autant le nez que les yeux. Sa peau séchait à vue d'oeil, comme de l'eau jetée sur une pierre brûlante. La blessure était de même nature, seulement dans un état moins avancé... Pour l'instant. D'après lui, ce n'était pas de la magie qui était en oeuvre, mais bien une substance issue de la nature. Quelque chose qu'ils pouvaient peut être soigner sans faire appel à des ressources magiques...

- Garde de quoi te soigner aussi.

Elle haussa un sourcil, surprise et touchée à la fois. Et il se préoccupait d'elle maintenant ? La douleur devait le faire délirer. Elle sortit de son sac une outre remplie d'eau et les bandages de la trousse de soin.

- Il y en a bien assez pour nous deux, je ne te laisse pas. Dis-moi si ça te fait du bien.

Elle imbiba d'eau un morceau de tissu, puis le plaça sur la zone de peau sèche, attentive à la réaction du jeune homme.
------------------------------------------------------------------
Edit : (réaction à la compresse)
L'espace de quelques secondes, Nedru eut l'agréable sensation que la sècheresse disparaissait. Mais très vite, il sentit que l'effet s'annulait... voire ... que sa blessure le brûlait de plus en plus !

Edition 13/09/2020 18h39 par Nezami
13/09/2020 18h06
Nedru d'Enumasam
Nedru d'Enumasam

Dans un cri, Nedru arracha la compresse que sa femme venait de lui appliquer. La douleur affluait depuis sa plaie, encore plus vive, plus alarmante. Même après cette vague, il resta groggy, pâle comme la mort.

- De l'eau de mer alors...

Ricanant nerveusement, il essuya la sueur qui perlait de son front. Fais chier fais chier fais chier !

Edition 13/09/2020 21h33 par Nedru
13/09/2020 21h33
Cymbeline Courtmanteau
Cymbeline Courtmanteau

Il fut décidé à la majorité de prendre quelques instants de repos à l’intérieur du hangar.
Cymbeline suivit le mouvement, observant avec curiosité les piles de marchandises entassées, intactes, à l’intérieur. Voilà qui était rassurant… et inquiétant en même temps. La musicienne déambula un court instant parmi les caisses, lorsqu’une nouvelle péripétie retint son attention : Nedru venait de crier !
Oubliant les cargaisons pour le moment, la halfeline se rapprocha du couple de bourgeois.

- Laissez-moi voir, dit-elle en examinant la plaie.

Elle grimaça en voyant l’état de la blessure.

- Ce n’est pas beau du tout. Je n’ai jamais rien vu de pareil ! Je me demande même si…

si, d’une certaine façon, la même affliction n’aurait pas fini par toucher tous les habitants du comptoir… les attirant vers la mer, où le poisson-monstre se tenait prêt à les accueillir !

Cymbeline garda néanmoins ces dernières pensées pour elle, ne souhaitant pas affoler Nedru inutilement.

- Je n’ai pas été très efficace avec le Bosco, mais… J’aimerais tout de même essayer quelque chose. Je me souviens vaguement des paroles apaisantes qu’utilisait mon mentor, mais je n’ai jamais réussi à obtenir les mêmes effets, jusque-là. Ne vous attendez pas à des merveilles… Il y a peu de chances que ça marche. Au pire, j’aurais essayé.

La petite personne traça quelques courbes dans les airs à la manière d’un maestro, puis murmura :

« Douleur s’apaise, Malaise s’éteint, Chagrin s’enfuit, Ennuis se meurent »

Puis elle leva la tête vers l’antiquaire avec une grimace dubitative et un regard désolé :

- Est-ce que… vous vous sentez mieux ?

-------------------
[hrp] : jette "Soins" (1d8 + mod charisme)

Console R.P.

Lancé de 1d8+3 ~ [3] : 6

Edition 14/09/2020 08h44 par Umberlie
14/09/2020 07h40
Einarr fils de Bárðr
Einarr fils de Bárðr

Einarr toujours légèrement sonné regardait les gens s'agiter et essayait de rassembler son esprit pour trouver des solutions à cet enfer. Il ne se souciait guère du sort de Sands mais il se refusait de laisser derrière lui le couple de jeunes tourtereaux. Ils avaient encore une chance d'avoir une vie, eux. "Calme toi Ein’." pensa-t-il reprenant son souffle. “Tu peux encore les sauver.

Les souvenirs de son esprit écrasé par le monstre s'imposaient à lui. Le nain déglutit bruyamment. “J’vais fair’ diversion. J’crois qu’le poisson m’aime pas tant. P’dant c’temps, allez d’l’autr’coté d’quai pour prendre d’la flotte.” Dit le nain d'une voix froide, rauque et résolue. Seules ses mains tremblantes trahissaient que ce qu’il proposait ne le réjouissait guère.

Il entreprit alors de se diriger vers la porte du hangar le poing serré et le visage fermé.

[HRP: Utilisation de second souffle (je sais pas si on est lvl 1 ou 2 alors je lance 1d10, je te laisserai ajuster Nezami)]

Console R.P.

Lancé de 1d10 ~ [3] : 3

Edition 14/09/2020 11h04 par zaratan
14/09/2020 10h56
Nezami
Nezami

Les compagnons avaient encore du mal à retrouver complètement leurs esprits. Nedru était au bout du rouleau et la dernière tentative de sa médecin de famille n'avait rien arrangé. Les autres étaient moins amochés même si la fatigue commençait à se faire sentir. Ils semblaient prêts à faire une halte dans le hangar mais en pleine discussion sur leur organisation.

Pendant ce temps-là, Sands dépérissait au milieu de chemin, dans les bras de Gerald. Après quelques instants, le matelot finit par couper la conversation des autres d'une voix assez forte :

- Pardon mais, Monsieur Sands est VRAIMENT mal. Je peux essayer de me débrouiller pour faire quelque chose pour lui mais il faudrait au moins m'aider à l'installer confortablement à l'intérieur... Sa blessure ne s'est pas plus ouverte miraculeusement mais sans notre aide, il est foutu.

Puis après un instant, il blêmit complètement :

- Merde ! !e Coq est resté dans la cale de Lady Diana !

14/09/2020 20h36
Elindine d'Enumasam
Elindine d'Enumasam

A son cri elle retira immédiatement la compresse.

- Pardon ! glapit-elle, le front tordu dans un pli inquiet.

D’un linge sec elle essuya la sueur au front de son époux. Son épaule commençait à lui faire mal, mais elle avait sans doute le temps d’aller récupérer de l’eau de mer pour leurs blessures. Elle n’avait pas trop le choix non plus. Sa main descendit du front à la joue de son époux, le pouce caressant tendrement la peau mangée d’un début de barbe brune.

- Je vais nous chercher ça. Je reviens vite. Tout va bien se passer, Nedru, murmura-t-elle, tentant de rassurer le jeune homme autant qu’elle-même.

Elle observa Cymbeline intervenir avec un sourire reconnaissant. Ses doigts ne quittaient pas ses caresses. Si on lui avait dit la veille qu’elle s’inquiéterait si authentiquement pour cet homme-là, elle aurait ri. Mais elle l’avait toujours connu, de près et de loin, et aujourd’hui il était l’une des dernières choses familières qui lui restait. Dès que Cymbeline eut fini, elle sauta sur ses pieds et courut à la suite du nain, tombant nez-à-nez avec le jeune matelot. Ah… Oui… Elle avait presque oublié. Elle grimaça à la remarque de l’adolescent.

- Je suis vraiment désolée, je reviens vite.

Puis elle s’en fut par la porte, une main à son épaule, courant aussi vite que possible dans la ruelle pour rattraper Einarr. Malgré la précarité de leur situation et l’angoisse qui lui broyait les entrailles, l’ambiance portuaire lui faisait étrangement du bien. Aussi loin soit-elle de la Cité Franche, aujourd’hui, il y avait quelque chose dans les odeurs, la lumière, la forme familière des bâtiments alignés devant le front de mer… Quelque chose de curieusement apaisant et familier. Elle s’ébroua, chassant un trouble éphémère pour se concentrer sur le port devant elle. Chuchotant, elle dit à Einarr :

- Je vais essayer de récupérer de l’eau, s’il-vous-plait, n’intervenez qu’en cas d’extrême nécessité et restez derrière moi autant que possible, vous ne voulez pas que cette chose vous touche, elle fit une pause. Et… Merci, Ein’.

Puis elle s’avança, sortant de la limite des bâtiments comme un rat quittant son couvert. Le dos courbé, les genoux fléchis, elle observait tout autour d’elle, attentive, tous ses sens en alerte. Pas à pas, prudente, prête à fuir, elle s’approcha du bord de l’eau. Au passage, elle cherchait de quoi prendre de l’eau tout en restant en sécurité autant que possible : un seau à hanse et une gaffe feraient tout à fait l’affaire et elle était sûre d’en trouver ici.

[HRP : jet en discrétion et en perception pour trouver un seau à hanse et une gaffe, mais aussi pour être sûre qu'il n'y a pas de danger]

Console R.P.

Lancé de 1d20+6 ~ [17] : 23

Lancé de 1d20+5 ~ [12] : 17

15/09/2020 00h15
Einarr fils de Bárðr
Einarr fils de Bárðr

Einarr vit la jeune femme aux longue jambes passer devant lui à toute vitesse. Les mots qu'elle lui sussura le laissèrent perplexe. Le nain avait prévu d'attirer la bête dans un coin du quai, détournant alors son attention de ses discrets compagnons. Il leva le doigt comme pour protester. Sa bouche s'ouvrit et il s'étranglat dans un juron étouffé.

Þú ert fífl með pikkhöfða.” “Comment n'y ai-je pas pensé avant !” “Une ville cotière ! Heimskur ! On est si proche du niveau de la mer ! Il suffit de creuser pour voir cette maudite eau de mer s'infiltrer ! Hálfviti ! Et il y avait du matériel de mines dans le hagard… Mes ancêtres devoient bien se moquer maintenant…” dit il le rouge de la honte se joignant à celui de la boisson.

“M'dame ! Eli’ ! J’vais fair’com’ v’dites. Mais j’m'en avoir une idée ! Va m'falloir toutes mes forces pour la faire. J’vous couvre. J’compte sur vous pour pas vous faire ’trapper par cette bibite.” dit-il.

Il entrepris ensuite de rester suffisament en retrait pour ne jamais perdre Elindine des yeux mais suffisament loin pour ne pas alerter le monstre. Il se tenait prêt à sprinter à la moinde apparition de tentacule.

Edition 15/09/2020 14h57 par zaratan
15/09/2020 14h02
Nedru d'Enumasam
Nedru d'Enumasam

Bientôt, la musicienne vint s'affairer autour de lui et tandis que sa femme lui caressait la joue, Nedru réalisa que son état était en train de devenir plus que délicat. Je dois être un cas désespéré moi aussi maintenant ?... Alors qu'il envisageait de puiser dans ses dernières ressources, celles qui consistaient à aspirer la force vitale d'une âme sur le chemin vers son dieu, Cymbeline traça des signes ésotériques dans les airs. De la magie ! Alors, elle peut ?..

Elle pouvait !

Les mots que prononça la halfeline furent comme auréolés de grâce et bientôt la douleur reflua depuis son flanc. Comme si du poison refluait dans ses veines, il sentit ses muscles endoloris redevenir vaillant. Il réalisa qu'il avait eu le souffle court depuis un moment en se redressant, puisant au fond de ses poumons une gorgée d'un air neuf. Sa peau n'avait pas totalement guéri et il était probable que le mal rampait toujours mais son rictus devint un sourire quand il prononça :

-Je vous en dois une belle. J'accepte officiellement de devenir l'objet d'inspiration de vos blagues !

Laissant sa femme partir en quête d'une eau plus salvatrice, il se redressa en prenant son temps tandis que le marin faisait des siennes. Oui, tout le monde était en train de dépérir ici... Pour sa part il n'avait jamais su comment soigner quiconque mais il pouvait faire de son mieux pour aider. Ce n'était pas exactement dans sa nature, mais nécessité faisait loi. Plus ils seraient nombreux, plus grandes seraient leurs chances de s'en tirer.

- Il va s'en sortir.

Après tout, la magie des musiciens était un véritable miracle ! Aidant Gerlad à faire rentrer son supérieur dans le hangar, puis à lui installer une couche décente, l'antiquaire chercha comment se rendre utile au mieux. Tout le monde devait encore être épuisé, il faudrait préparer des compresses, des bandages... Tirant une solide voile depuis une caisse entrouverte, le brun se fit un devoir de la découper en longues bandes de largeur égale, préparant d'avance des bandages propres en cas de nécessité.

15/09/2020 14h54
Elindine d'Enumasam
Elindine d'Enumasam

Un sourire qui se voulait confiant éclaira le visage de la rousse à la réponse d’Einarr. Un brave homme que ce nain, elle était heureuse de l’avoir avec elle. Elindine lâcha un grand soupir, puis reprit sa progression discrète entre caisses et vieux filets abandonnés. Rapidement, elle trouva ce qu’elle cherchait : un saut accompagné d’une gaffe et même des harpons. Immédiatement, elle fixa le récipient de métal au crochet à l’aide de quelques cordages, avec ce nouvel outil, elle gagnerait une précieuse allonge sur la mer, quelques secondes pour reculer si jamais un tentacule devait surgir de l’écume. Car, si le port était calme, l’épave échouée du Lady Diana lui rappelait le monstre qui rodait encore, tapi sous les vagues.

Armée de sa gaffe, de son seau et d’un harpon, elle prit une grande inspiration et commença à progresser vers le quai, essayant de choisir la zone où l’eau était la moins profonde pour laisser le moins de marge de manœuvre possible à cette énorme bête. Prudemment, attentive, l’œil vif et l’oreille aux aguets, elle glissa son outil nouvellement fabriquer jusque dans l’eau du port. Elle ferait vite, mais prudemment, reculant lentement avec son seau rempli pour retrouver Einarr et ses compagnons. Elle ne prendrait le temps de soulager sa peau à vif qu’une fois à l’abri de la ruelle.

Console R.P.

Lancé de 1d20+4 ~ [6] : 10

Edition 15/09/2020 23h33 par Nezami
15/09/2020 22h46
Cymbeline Courtmanteau
Cymbeline Courtmanteau

Le visage de Cymbeline s’illumina d’un radieux sourire lorsque Nedru confirma l'efficacité de son sort :

- Oh, mais oui ! On dirait bien que ça a marché. Aaah, Mikhaylo serait fier de moi ! Nedru… c’est grâce à vous ! Quelle excellente muse vous faites. Songez bien que c’est la première fois que j’y parviens ! Vous avez dû m’inspirer, c’est certain… Merci ! MerciMerciMilleMerci !

Des étoiles dansèrent dans ses yeux un instant, tandis qu’elle examinait la plaie, émerveillée par le résultat. Son enthousiasme fut toutefois douché par les exclamations outrées de Gerald qui, le jaloux, réclamait à son tour de l’attention.
Sans se départir de sa bonne humeur, la musicienne s’approcha de lui à petits pas et lui ébouriffa les cheveux d’un air taquin. Elle lui sourit, et la main toujours posée sur sa tête, braqua son regard dans le sien.

- Calme-toi, mon ami. Je vais pouvoir le soigner, à présent. Quant au cuisinier, le destin en a destiné autrement. On ne pouvait pas sauver tout le monde.

Nedru offrit son assistance pour transporter le maître d’équipage sur un couchage de fortune. Lorsqu’il fut installé, Cymbeline s’approcha de lui, se concentra, et prononça les mêmes mots que précédemment en essayant d’y mettre la même énergie et conviction :

« Douleur s’apaise, Malaise s’éteint, Chagrin s’enfuit, Ennuis se meurent »
-----------------------

Cymbeline se pencha sur la plaie pour examiner les effets de son sort. Fascinée, elle distingua de toute petites aiguilles s'affairer dans les chairs lacérées du Bosco, et resta là à les observer tandis qu'elles reconstituaient peu à peu les tissus.
Lorsqu'elles disparurent, il ne restait qu'une entaille un peu ouverte, mais qui nécessitait tout de même un peu de couture et d'alcool pour la refermer complètement.

- Bien. Je vais essayer de finir le travail à la main... Où est cette trousse à pharmacie ? J'espère qu'il reste de l'alcool dedans. Sinon, Sands a peut-être toujours son briquet à la ceinture ? Je pourrais aussi chauffer une lame.
" Gerald, je compte sur toi pour l'immobiliser, si besoin.

----------------
[hrp] J'essaie de cautériser la plaie avec ce que je trouve sur place.

Console R.P.

Lancé de 1d8+3 ~ [2] : 5

Edition 17/09/2020 04h25 par Umberlie
16/09/2020 05h24
Nedru d'Enumasam
Nedru d'Enumasam

Tout en faisant hurler la toile de la lame de sa dague et déchirant des bouts de tissus propre, Nedru s'était dirigé vers l'une des casses contenant le matériel de mineur. Il ne tarda pas à trouver une petite lampe à capote et sa minuscule réserve d'huile, assez pour fournir à leur hôpital improvisé une lumière plus chaude. Allumée en un claquement de doigt discret, il posa ses bandes et la lampe à côté des blessés tandis que Cymbeline évoquait son plan.

- Voilà qui pourra aider à chauffer une lame. Les affaires d'Elindine sont là...

Le sac de sa femme vint rejoindre une place de choix à côté d'eux et l'antiquaire y tira le paquet roulé qui faisait office de nécessaire de premiers secours avant de gratter sa naissance de barbe, mal à l'aise. Il tira sa dague et observait la minuscule flamme chauffer sa lame quand il proposa :

- Je peux aider, mais je n'ai jamais fait les gestes moi même. Je peux essayer, si vous voulez.

[hrp action assister pour donner l'avantage sur le jet de médecine au besoin, si Cymbeline préfère, Nedru le lance]

18/09/2020 19h48
Elindine d'Enumasam
Elindine d'Enumasam

Quelques ridules à la surface de l’eau attirèrent brièvement son regard. Elle hésita quelques secondes, puis détourna les yeux : pas le temps de prendre des risques pour une intuition. Grand bien lui prit car, à peine quelques pas plus loin, elle sentit une douleur déchirante lui perforait l’épaule, coupant son souffle. Elle tituba un instant, chuta, un genou à terre, le souffle court. Par miracle ou par un effort de volonté bienvenu, elle réussit à ne pas renverser son seau au sol. Elle jura, plongea sa main dans l’eau salé, et mouilla sa chemise et la blessure dessous. Ainsi, elle n’allait pas mieux du tout, mais quelle surprise !

Elle inspira profondément en sentant la douleur refluer lentement. Avec précaution, elle se releva et rejoignit le nain avec un sourire un peu pâle.

- Merci Ein', on rentre, j’ai besoin de soin et mon mari de sa flotte.

Une fois dans le hangar, elle pourrait s’occuper de ses blessures et se reposer un peu. Et ce mal de crâne qui ne passait pas…

18/09/2020 23h37
Cymbeline Courtmanteau
Cymbeline Courtmanteau

Cymbeline trouva le briquet au même endroit que la dernière fois, et put dénicher dans le hangar de quoi fabriquer une torche de fortune (quelques baguettes de bois et de la toile à voile).
Avec l'aide de Nedru et Gerald, elle parvint à cautériser la plaie, puis, avec mille précaution, se chargea de recoudre les tissus.

- Et voilà, un beau saucisson rose ! s'exclama la barde devant son joli travail de couture. Merci à vous deux, je pense que seule, j'aurais pu faire plus de dégâts que notre "ami" tentaculaire.
Bien... Reposez-vous si vous le souhaitez ; je vous rejoindrai dans un instant : j'aimerais vérifier que la zone est sûre. Je ne sais pas vous, mais j'ai eu comme l'impression d'être observée, dans la ruelle devant.

Cymbeline se dirigea vers la sortie du hangar, puis s'arrêta et se retourna, joignant les mains vers les deux hommes :

- Dites... Si vous ne voyez pas revenir bientôt... Pourriez-vous venir jeter un oeil ?

-------------------
[hrp] lance médecine avec avantage => 17 [/hrp]

Console R.P.

Lancé de 1d20+1 ~ [12] : 13

Lancé de 1d20+1 ~ [16] : 17

Edition 20/09/2020 10h15 par Umberlie
20/09/2020 03h16
Elindine d'Enumasam
Elindine d'Enumasam

La jeune bourgeoise ouvrit la porte du hangar pour mieux voir Cymbeline en sortir.

- A tout à l'heure, souffla-t-elle d'une voix un peu rauque, avant de rentrer à son tour.

Elle avança péniblement jusque auprès de son époux avisant Gerald et Sand au passage. Le Bosco semblait aller mieux, bien.

- Je vois que vous n'avez pas eu besoin de l'infirmière en chef ! Ah, que c'est pratique la magie, quand-même. Tiens, pour ta plaie, continua-t-elle en glissant le seau d'eau vers Nedru.

Il assura Cymbeline qu'il irait à sa rencontre en cas de problème, puis accueillit sa femme par un mouvement de tête satisfait. L'antiquaire profita du seau d'eau, qu'il posa à côté de la couche de Sands, avant d'imbiber sa plaie d'eau de mer. Même si cette plaie était refermée et qu'un nouveau souffle vital l'animait, il sentait toujours l'influence affreusement positive du liquide sur sa plaie.

- Oui, j'ignorais que Cymbeline pouvait faire ces miracles ! Elle l'a appris elle aussi... L'inspiration dans la nécessité ! Mais l'eau reste nécessaire.

Il s'adossa et prit une position plus confortable, invitant sa femme à faire de même.

Elindine obtempéra avec un soupir, puis elle commença à dérouler les bandages pour s'occuper de son estafilade et trouver un moyen d'hydrater plus longuement son autre plaie, ou tout autre chose qui pourrait aider.

- Oh ? Quelqu'un a fait de nouveau bandage aussi ? Eh ben, vous n'avez pas chômé... Tu peux m'aider, Ned ?

Nedru désigna les voiles déchirées de la pointe de sa dague.

-J'ai fait ça oui. Je ne peux pas me rendre beaucoup plus utile.

Cela dit, il changea de position pour porter secours à sa femme dont la plaie était bien plus inaccessible que la sienne et imbiba un linge pour garder humide la plaie infligée par le monstre marin.

En soufflant un peu, elle se rapprocha de lui, lui offrant la meilleure position pour l'aider.

- Merci... murmura-t-elle, reconnaissante.

Elle ferma les yeux et laissa un bref silence s'installer, avant de soulever ses paupières pour considérer à nouveau le visage de son époux. Lui qui était d'ordinaire si coquet et propre sur lui, il était méconnaissable : humide, sale, débraillé, aussi loin du jeune bourgeois qu'il puisse être. Elle leva le dos de sa main sur la joue du jeune homme, frottant doucement sa pommette du bout de son pouce.

- C'est fou, je n'ai jamais trouvé mon mari aussi séduisant qu'avec une chemise déchirée et une barbe de trois jours. Y a pas à dire, la mer, ça vous change un homme, souffla-t-elle en riant faiblement.

Nedru haussa un sourcil tout en soignant sa femme, reproduisant maladroitement des gestes qu'il n'avait jamais fait.

- Je suis content que malgré la situation, mon apparence te plaise. Pour ma part, si je pouvais en changer...

Il sourit, oubliant de retourner le compliment à Elindine. A vrai dire, elle avait mauvaise mine mais il se dégageait d'elle une forme de force qu'elle n'avait jamais pleinement dévoilée en Cité Franche. Il serra son pansement assez fermement, puis s'assit à nouveau.

[HRP : jet en médecine avec assistance de Nedru]

Console R.P.

Lancé de 1d20+3 ~ [7] : 10

Lancé de 1d20+3 ~ [12] : 15

21/09/2020 09h47
Nedru d'Enumasam
Nedru d'Enumasam

Elindine s'installa un peu plus confortablement, posant doucement sa tête contre l'épaule de son mari.

- Et en plus de ça, tu sais quoi ? Depuis qu'on est plus poursuivi par le monstre des profondeurs, j'ai un horrible mal de crâne. Et puis tout est si... Bizarre.

Son front se plissa en un mélange de frustration et de perplexité.

- Je suis - je devrais - être terrorisée, et pourtant... Je ressens une forme de - comment dire ? - de familiarité ici. Comme si je connaissais l'endroit. Je crois que le poisson m'a fait un truc pas net à la tête... Elle soupira, les bras croisés sous la poitrine.

- Toi, ça va mieux ?

Accueillant la tête de sa femme sur son épaule, Nedru observa un instant Gerald qui veillait son supérieur tout en méditant les paroles d'Elindine.

- Je vais mieux oui, compte tenu de la situation... Par contre, ce que tu décris, non. Je déteste moins cet endroit que l'océan, mais à peine. Cymbeline a l'impression que nous ne sommes pas seuls et moi non plus...

Il gratta sa barbe et l'imagina plus grande qu'elle n'était, comme un aventurier survivant à un drame, se souvenant de la description donnée par sa femme. L'envie d'essayer de changer d'apparence s'imposa en lui et il traça instinctivement une boucle croisée devant lui, prononçant doucement k’vogharkel.

-Je sais, ça n'a aucun sens... Ah, j'aurais payé cher pour une chambre d'auberge avec un lit et un bain... ARGH ! Je t'avais dit que ce poisson m'avait fait un truc à la tête ! Je parle comme... Comme une petite bourgeoise !

Elle lâcha un long gémissement plaintif, le visage enfoui dans ses mains. C'était plus comique qu'autre chose : sa façon à elle de tenter de se détendre. Entendant Nedru prononçer un mot dans sa langue magique, elle leva les yeux vers son époux et son expression se figea. Elle se redressa subitement, les sourcils froncés, puis sourit, avant de pouffer.

- Qu'est-ce que c'est que ça ? C'est nouveau ? J'aime bien, je crois...

- J'ai changé, c'est ça ?

Il tâta sa joue, sans percevoir de changement, mais certain désormais d'avoir saisi l'éclat violacé de la magie de son pacte devant ses yeux.

- Je crois que Cymbeline n'est pas la seule à trouver l'inspiration dans l'horreur... Peut être que tes maux de têtes sont liés à tout ça...

Curieuse, la rousse commença à caresser le visage de son mari, d'une main d'abord, puis des deux, avant de couvrir la barbe illusoire de baisers.

- Haha ! Je ne sais pas ce que c'est mais c'est définitivement très, très intéressant.

Ses yeux brillaient de convoitise et d'amusement, enthousiaste. A la remarque de Nedru, en revanche, elle s'écarta, haussant les épaules.

- Ce serait quoi ? Un éveil tardif ? Elindine Gallantera est, magiquement, une cause perdue, mon ami. Il y a plus de magie dans une poignée de terre lohtrienne que dans tout mon corps. Pourtant mes parents ont insisté.

Nedru se laissa faire sa femme, même s'il n'était habituellement pas friand des démonstrations publiques d'affection lorsque cela ne servait aucun intérêt. Ils étaient fatigués, blessés et trouver un peu d'affection dans ces circonstances était bienvenu. Incapable de la diagnostiquer avec si peu d'éléments, l'antiquaire préféra rester évasif.

- Ce serait du gâchis de parler de causes perdues de ton âge... Mais je n'en sais rien. Le Chancre ? Le poison ? Une simple fatigue ? Le monstre a exercé une pression mentale sur mon esprit, tu as pu être affectée plus intensément...

Il haussa les épaules, faisant la moue. Elle revint se blottir contre lui, caressant pensivement sa joue doucement, s'amusant encore un peu de ne pas sentir la barbe qu'elle voyait pourtant sous ses yeux.

- Je ne sais pas... J'avoue aussi que dans ma famille on a une vision très académique de la magie. Je n'ai jamais été formée à la sorcellerie ou à la magie druidique...

Elle réfléchit encore un peu, avant de poursuivre.

- Cela dit j'ai aussi eu une impression bizarre, près de l'eau, tout à l'heure... Et tout cet endroit me parle... C'est-c'est très bizarre, inquiétant et fondamentalement rassurant. Mais... Eana ? Moi ? Son front était plissé de perplexité et d'une forme d'incrédulité.

21/09/2020 10h04
Elindine d'Enumasam
Elindine d'Enumasam

Blottie contre l’épaule de son mari, la jeune femme laissa ses pensées dériver doucement, sans ajouter une parole. De temps en temps elle jetait un coup d’œil à Sand, pour voir s’il respirait toujours, et parfois elle levait le regard vers la nouvelle barbe de Nedru, un éclat de satisfaction amusée dans les yeux. Elle se détendait enfin un tout petit peu quand il lui sembla entendre quelque chose : le bruit distinctif d’un instrument à corde, celui de Cymbeline, pour être plus précis. En tendant l’oreille elle pouvait même distinguer qu’elle… Chantait ? A priori ce n’était pas mauvais signe, mais c’était intriguant.

Laissant le sorcier se reposer, elle se releva lentement, vérifiant son état général avant de sortir la tête du hangar. Elle observa les alentours, s’assurant qu’il n’y avait aucun danger avant de dire au nain creuseur :

« Je vais voir où en est Cymbeline, je reviens vite. »

Et elle partit d’un pas souple et prudent, suivant le son de la mélodie.

25/09/2020 15h26
Nezami
Nezami

Einar s'était mis en tête qu'il fallait creuser. Cabochard comme était le nain, il aurait été difficile de l'en dissuader. Ainsi, tandis que les deux tourtereaux faisaient le point sur leur vie, sur le paillasse improvisée, Einar s'était mis en quête de matériel de minage. Avisant un coin du hangar où la terre battue semblait un peu plus molle, il se mit à l'oeuvre, alternant coups de pioches bien sentis et moments de pelletage pour déblayer.

Cymbeline avait disparu depuis un certain temps déjà et le son de son instrument avait attiré Elindine dehors. Guidée par les sons, elle se rapprocha des remparts qu'elle devinait un peu plus loin. Elle entendit alors des éclats de voix d'homme assez forts qui semblaient dire de "filer d'ici", que c'était "trop dangereux" et qu'elle "riquait d'y passer". Un autre parlait d'un certain "Holderlin" mais Elindine ne comprit pas vraiment ce qui se disait.

Après un coude du chemin, elle déboucha devant les remparts : En face, une grande tour carrée, à sa droite, la rangée de hangars se poursuivait. Et juste devant elle, à l'entrée d'une ruelle entre deux entrepôts... Cymbeline, qui semblait en pleine discussion :

- Je ne rentrerai pas la dedans, disait-elle. Je ne sais même pas qui tu es... Ni ce que tu trimbales avec toi.

Machinalement, Elindine fit un écart pour regarder dans la ruelle... Et elle resta pétrifiée : Un petit être gracile, qui avait tout d'une enfant dépenaillée, était tapi dans la pénombre. Voyant Elindine surgir de nulle part, la gosse poussa un cri aigu qui se répercuta dans tous les environs, tenta d'agripper une sorte de sac puis renonça, se carapatant de ses petits pas agiles dans les profondeurs de la ruelle.

Le cri réveilla Nedru en sursaut. Il ne s'en était pas rendu compte mais avait dû s'assoupir.

Dans la rue, les deux filles échangèrent un regard interdit et sentirent soudain, l'une comme l'autre, qu'elles n'étaient pas seules. Et ce n'était ni la présence de l'enfant, ni celle des deux hommes dont elles avaient entendu les voix. C'était autre chose !

Edition 27/09/2020 11h59 par Nezami
27/09/2020 11h55
Cymbeline Courtmanteau
Cymbeline Courtmanteau

Un peu vexée par l’attitude – froide et distante – de Gerald après son intervention auprès du Bosco, Cymbeline était bien contente de s’éloigner du hangar pendant un moment. Elle ne regrettait pas d’avoir soigné le maître d’équipage (qu’elle appréciait personnellement), mais elle avait au moins espéré un « merci » de la part du jeune homme. Ou en tout cas, plus qu’un pauvre sourire, et puis plus rien ! Comme si elle n’existait plus. L’attention du matelot s’était à nouveau focalisée sur R. Sands, le regard plein d’admiration, de respect et d’inquiétude.

Ingrat… C’est avec lui que tu aurais dû partager ta couche, avait envie de lui jeter la musicienne.

Elle se retint, néanmoins, et partit se rendre utile ailleurs plutôt que de s’énerver.
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À la sortie du hangar, la halfeline essaya de retrouver la sensation qu’elle avait eu d’être observée. Elle prit finalement à droite en direction des remparts de la ville, et ne croisa personne en particulier pendant un moment, si ce n’est une multitude de goélands faisant leur vie tranquillement.
Elle finit par percevoir à nouveau ces étranges regards posés sur elle. S’agissait-il d'un individu, d'une créature, d'un groupe ? Elle n’aurait su le dire. En tout cas, ce n'est pas la bête sous-marine. Rien à voir. Ni même les goélands.

Tout en évoluant le plus discrètement possible, Cymbeline longea les hangars, mais ne vit toujours personne -- ce qui était paradoxal parce qu’elle était certaine de ne pas être seule dans les environs. Lorsqu’elle parvint aux pieds des remparts, elle se sentit plus en sécurité, comme s’ils la protégeaient malgré sa sensation toujours vive d'être épiée en permanence.

La tour carrée se révéla être une porte de la ville, assez haute et massive. Il n'y a pas de grille baissée, mais une lourde porte cochère, fermée. Une petite porte (permettant le passage d'un individu seul) se démarquait de la structure de bois. Impossible de dire si elle était verrouillée ou non.

Cymbeline remarqua aussi des traces de pas dans la boue : certaines traversaient la petite porte de bois, d'autres partaient sur sa droite en longeant les remparts.
En levant la tête, elle aperçut une silhouette humanoïde penchée au-dessus des remparts. Celle-ci disparut en l'espace d'une seconde, mais la musicienne était certaine d’avoir été observée.

Sans être membre de la soldatesque, Cymbeline avait tôt fait de comprendre que dans ce genre de situation, c'est au bord du mur qu'on est le mieux protégé… du mur ! Elle s’aplatit donc contre la porte de bois, abritée par l'encadrement. Puis elle se mit à crier vers les airs (dans toutes les langues qu’elle connaissait) :

- Hey ! Qui êtes-vous ? Montrez-vous ! Ne craignez rien, je... je viens en paix !! Je suis barde itinérante ! Et je cherche de l'aide... Mes compagnons sont blessés !

Rien.

Elle tenta alors une autre approche : lancer un sort d'illusion mineure représentant une Elindine blessée et souffrante, pour tenter de leur faire passer le message en image. C’est alors qu’elle entendit de l'agitation en haut. Elle allait se risquer à sortir la tête quand des cris (d'une voix assez frêle) lui parvinrent :

- Arrête de nous tourmenter, Monstre !

S'ensuivit un jet de pierres plus ou moins grosses, d'abord au travers de l'image, puis à proximité du refuge de la halfeline. Cymbeline fit alors un rapprochement : Si les habitants du lieu avaient aussi subi les assauts psychiques de la bête, son idée avait dû semer la confusion dans l'esprit de ces pauvres gens !

Au bout de quelques instants, le jet de pierre se tarit, mais elle ne pouvait pas savoir ce qu'il adviendrait si elle quittait son refuge... Le ou les guetteurs étaient-ils partis ? Avaient-ils donné l'alarme ? Ou l'attendaient-ils ? Aux premiers jets de pierre, elle avait compris avoir fait une erreur... Néanmoins, ces gens venaient de lui parler, et en un langage qu'elle comprenait !

Sans sortir de sa cachette, elle réfléchit à toute vitesse, puis décida de tenter autre chose : elle détacha son Dulcimer de son dos, et fit sonner quelques notes afin de trouver le ton.
Puis, sur un air qu'elle connaissait bien, elle se mit à improviser des paroles, qu'elle clama d'une voix forte pour se faire entendre jusqu'en haut des remparts :

- J'm'appelle Cymbeline, et j'suis ménestreeeelle,
J'ai pris la mer depuis Port-Franc avec mes compagnoooons,
Quand un monstre marin nous a cherché quereeeelle,
Et englouti une grande partie des moussailloooons...

Seuls rescapés, blessés, dans un port déseeeert,
Nous cherchons de l'aide et voulons compreeeendre
Ce qu'il est arrivé à ces teeeerres,
Et comment pouvoir se défeeeendre...
Contre cette bête des enfeeeers,
Que j'adorerais, si je le pouvais, pourfeeeendre...
»


Elle cessa ensuite de jouer, guettant une réaction d'en haut. Hélas, les sons n'étaient pas sortis aussi bien qu'elle l'escomptait. Le stress de la situation ne lui avait pas réussi. Ses doigts ripaient un peu sur les cordes et sa voix dévissait parfois légèrement.
Cymbeline attendit, sans savoir ce qui allait se passer. Une, peut-être deux minutes. Et puis :

- Hé ! La chanteuse du dimanche ! Fit une voix plus rocailleuse que la précédente, toujours en Cyfand. Ok t'es pas une illusion de la bête des tréfonds. Elle aurait jamais fait autant de fausses notes !

- Qu'est-ce tu fous sur les quai ? Reprit la voix frêle entendue la première fois. T'y sais pas que c'est dangereux de rester dans les parages ? Allez ...File de là....

Malgré sa piètre performance, un sourire étira les lèvres de Cymbeline (touchant presque ses oreilles en pointe) lorsqu'on lui répondit enfin. Elle osa sortir de sa cachette, et s'adressa de nouveau aux hommes-invisibles, les mains en porte-voix pour augmenter la portée de ses paroles :

- On vient juste de s'échouer ! On cherche un abri ! Est-ce qu'on peut entrer ? Je vous en prie... Nous laissez pas dehors ! On saura se rendre utiles...

Les propos de la jeune fille semblèrent déclencher des discussions animées dont elle ne comprit pas grand chose. Finalement, l'homme à la voix forte reprit :

- On n'a pas assez à manger pour nous dans ce trou alors dégage. Si t'as pas déguerpi dans une minute, on te jette des pierres jusqu'à t'écraser le crâne, c'est compris ?

Mais alors que la petite écoutait ces propos propres à lui glacer le sang, son regard se porta sur le mur du hangar de plus proche. Dans l'ombre, une petite forme gracile se tenait, collée au mur, profitant des contre-jours. Ses vêtements étaient dépenaillés, ses cheveux gras, son visage barbouillé de crasse mais ses yeux brillaient d'un regard presque inquiétant. Elle ne parlait pas, ne bougeait pas. Mais elle avait son doigt levé devant sa bouche dans un signe bien reconnaissable.

Surprise, Cymbeline remarqua bientôt un petit être caché dans les ombres. Le pauvre devait errer dans les rues depuis un moment... Curieuse, elle hésita un instant sur la conduite à suivre : s'en rapprocher ? Ou juste l'ignorer pour le moment, comme il semblait le lui suggérer ?

Elle opta pour la deuxième option, et répondit aux hommes des remparts :

- Et si je vous apportait à manger ? Y'a plein de poissons ici ! Plein de cargaisons ! Et je peux même chasser... Des brochettes de goéland, ça vous dirait ? S'il vous plait, je suis venue parler au gouverneur Holderlin... C'est très important ! ajouta-t-elle, soudain inspirée.

Elle s'était à nouveau placée le long du mur pour éviter les jets de pierre.
En écoutant les propos de Cymbeline, les gars au sommet des remparts éclatèrent de rire :

- Ah ha ! Hey, tu sais qu'on habite ici, nous ? On est un peu au courant de ce qui traine dans ces hangars. Et c'est pas un hasard si on s'aventure plus sur le port. File de là en vitesse t'entends... c'est pas pour nous qu'on dit ça. Tu risques d'y passer. C'est trop dangereux.

- Hey, t'as entendu ? Elle veut voir Môssieur Holderlin... T'aurais plutôt intérêt à rester à distance de lui et de ses ouailles, ma biche.

Elle entendit encore quelques échanges à voix basse... Puis plus rien. Ni voix ni mouvements. On aurait dit que les gars avaient quitté leur poste d'observation... étrange pour des sentinelles... A moins que ce n'en fût pas.
De son côté, fondue dans la pénombre, la petite créature la regardait toujours de ce regard un peu inquiétant. Au bout d'un instant, elle recula et sembla se retirer plus encore dans les profondeur sombres de la ruelle d'où elle avait émergé.

- Moi j'veux bien filer, mais pour aller où, gros malins ?? jeta Cymbeline aux hommes d’en haut.

Elle soupira, comprenant enfin qu'elle n'arriverait à rien avec eux... Pas toute seule, en tout cas. Et pas comme ça. Elle nota quand même leur dernière information concernant Holderlin. N'était-il pas censé gouverner et donc protégé cet endroit ?

La peur lui noua soudain la gorge. Elle se demandait maintenant si la créature ne possédait pas le moyen de manipuler, voire de corrompre les gens comme sur le Lady Diana, mais de façon beaucoup plus durable ? D'en faire des marionnettes à son service, comme les marins qui les avaient soudain attaqué ? Peut-être que le Gouverneur et ses "ouailles" avaient succombé... Peut-être même étaient-ils au service du monstre... Peut-être même traînaient-ils tous sur les quais ou aux alentours... !

Pourvu que ces blessures étranges, qui ne s'apaisent qu'à l'eau de mer, ne soient pas des signes avant-coureur... se dit-elle. Méfie-toi, Cy. Tes nouveaux amis, peut-être sont-ils dangereux aussi...

Et cette créature, tapie dans l'ombre... De quel bord était-elle ? Si elle se trouvait de ce côté-ci du mur, c'était sans doute très mauvais signe. Et en même temps, Cymbeline se dit que sa survie dépendait aussi des informations qu'elle arriverait à récolter.

Sa décision était prise.
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Elle se faufila en direction de la ruelle, mais ne prit pas le risque d'y pénétrer seule. Elle observa d'abord, s'assurant qu'il ne s'agissait pas d'un guet-apens (et que d'autres créatures comme elles n'allaient pas surgir des ombres pour se jeter sur elle...).

La petite fille était toujours là, tapie dans la ruelle. A ses pieds, Cymbeline remarqua une besace assez grosse remplie d'objets divers. La petite fille fit un pas dans sa direction, regarda autour d'elle et chuchota :

- Attention, nous ne sommes pas seules.

Cymbeline, méfiante, refusa de la suivre dans la ruelle.

- Je ne rentrerai pas là-dedans, lui dit-elle. Je ne sais même pas qui tu es... Ni ce que tu trimbales avec toi.

(à suivre... J'ai pas le courage de faire + ce soir >< )

Edition 29/09/2020 13h33 par Umberlie
29/09/2020 13h26
Nedru d'Enumasam
Nedru d'Enumasam

L'antiquaire avait eu l'impression de fermer les yeux un instant, voilà qu'il se réveillait le cœur battant, sans personne à ses côtés. De quoi avait-il rêvé ? Quelque chose avait hurlé, non ? Peinant à différencier le songe de la réalité, il se contenta de constater qu'Elindine était hors de vue et que Cymbeline n'était probablement pas encore rentrée, faisant machinalement glisser un doigt sur sa chevalière comme pour se rassurer.

De son côté Einarr poursuivait sa berceuse, inlassable, alternant coups de pioche et de pelle entre deux exclamations mal étouffées par sa barbe. Le brun tira un peu d'eau rapportée par sa femme et s'en humecta prudemment la plaie avant de se redresser, dévisageant Gerald d'un air aimable.

- Vous avez vu ma femme ?

Sans attendre de réponse sur place, mais sans avoir l'impolitesse de s'en aller trop vite, il avança lentement vers le trou qu'excavait Einarr. Un point d'eau de mer loin du monstre, c'était malin. Même s'il y avait pensé, Nedru n'aurait jamais pensé que mettre en pratique ce plan serait possible. Admirant mentalement l'aptitude des nains à concrétiser ce genre de projets, il fit craquer sa nuque avant de chercher ses mots dans la langue des dvaergs.

- Joli travail. J'ai le cri entendre, pas toi ? Je vais dehors.

Après avoir attendu une réaction de la part du drôle d'éclopé tout en offrant son aide pour le sortir de son trou, Nedru rebrousserait chemin, vers la sortie du hangar. Le sort de Gerald et Sands ne l'intéressait pas assez pour qu'il continue de dormir auprès d'eux et il les laisserait ici sans le moindre remord.

29/09/2020 17h31