Sam fut heureux de retrouver son ami Nizam une fois de retour sur la terre ferme. Il remarquait d'ailleurs que le barde commençait à le mimer dans ses petites manies de fouille au corps. Cela lui fit esquisser un sourire qui fut doublement plus grand quand il comprit le double sens des propos de l'homme des sables et y répondit.

- "J'ai hâte de voir une telle prouesse Nizam, tant que ce n'est pas définitif, j'en serai trop triste".

L'halfelin étant curieux il ne manqua pas d'accepter la proposition afin de découvrir la rescapée et puis comment refuser quelque chose à quelqu'un dont on se sent proche.

Un fois arrivé au côté de cette Nora, le petit blond la regarda, non pas pour ses formes, cela lui était étranger mais surtout pour ses blessures. Il était évident qu'elle avait souffert.

- "Et bien madame, je vois que nous sommes arrivés à temps car vous semblez avoir bien souffert lors de votre aventure ici. Je suis d'avis que nous prenions tous du repos afin de se ressourcer...".

Mais sur la fin de la phrase Sam regarda Tilouka et précisa ses propos, avec un air amusé, afin d'éviter tout litige .

- "Mais en un lieu sûr, pas sous un arbre au milieu des loups et des araignées géantes. Mais avant je vois que l'heure est au cadeau et tel des rois mages voici ce que j'ai à vous offrir".

L'halfelin détacha le second étui qu'il avait récupéré sur le mort et le posa à terre. Il contenait maintenant plus que 9 carreaux, les autres ayant servis à compléter son propre armement. Puis il récupéra dans son sac les vivres et le cimeterre afin de les proposer aux autres aussi. Il aurait presque pu faire un banquet vu tout ce qu'il y avait, enfin pour sa race.

- "Si quelqu'un à un petit creux n'hésitez pas c'est moi qui régale".

Et c'est sur cette phrase finale qu'il rigola et laissa le choix à ses camarades d'accepter ou non ses trouvailles.

A manger! je creve de faim

- Vous avez trouver de quoi manger sur cette plateforme ? Dans ce cas je veux bien.

Le drakéide retrouva ce sentiment d'impatience et de peur concernant le sort que ces fanatiques désiraient lui réserver. Sensation qu'il avait oublié lors du combat. Son regard revint sur le petit homme.

- J'était trop concencentré sur mon combat mais, comment vous avez accéder a cette plateforme ?

Si l'elfe était repartit de son côté examiner un peu les environs, Nizam revint vite me voir après avoir échangé quelques mots chaleureux avec le pied-léger, un certain Sam. A en juger par leur ton et les plaisanteries qu'ils s'échangeaient je soupçonnais qu'ils se connaissaient depuis un petit moment, mais il fallait reconnaître que contrairement à leur compagnon drakéide ils avaient la varve facile, Nizam avait fini de fouiller le corps que j'avais vu chuter il y a quelques minutes et en ressortit quelques équipements que je fus heureuse de prendre possession même si je tenais toujours à retrouver mes effets aux mains des ravisseurs et qui devaient se trouver au fort. je pus remercier l'homme des sables d'un hochement de tête mais je dû refuser sa proposition d'une nouvelle armure, arguant que celle que je portais étais encore en état :

- Vu la chute que celle-ci a dû subir, je pense que je vais passer mon tour cette fois. Au moins la mienne son propriétaire est encore vivant.

Je tentai de terminer ma blague avec un petit sourire mais à la place je sortis un rictus suite à une douleur soudaine qui me fusa depuis l'épaules : mes blessures n'étaient visiblement pas encore complètement remises.

Sam aussi m'offrit de quoi compléter ma réserve de carreau. Il eut d'ailleurs l'occasion de lâcher une allusion culturelle ou religieuse qui m'échappa : à l'instar de la mention du Façonneur quelques temps plutôt par l'elfe, je me rendis un peu plus compte que j'étais définitivement loin de chez moi. Heureusement que mon Cyfand était un peu dérouillé sinon je serais définitivement perdue.

Le semi-homme proposa aussi de trouver un endroit où se reposer, aussi proche de la forteresse cela s'annonçait périlleux mais en ce qui me concernait je ne dirais pas non, quitte à opérer une retraite.

Toutefois mon attention fut reportée sur l'elfe qui revint nous faire de ses observations, il avait visiblement jeté un œil sur l'entrée du fort et s'enquit de mes connaissances en la matière.

- Malheureusement je n'en ai pas vu grand chose : j'étais enfermée dans une petite salle annexe de la barbacane, je suis parvenue à démolir la porte de ma cellule à coup de pied avant de tomber sur les minotaures et de m'enfuir droit sur vous.
"Je ne connais pas donc l'agencement du fort mais du peu que j'ai vu il est véritablement en ruine. Ils n'ont rien trouvé de mieux pour m'enfermer qu'une porte qui s'est ouvert en quelques coups de pieds et la herse est rouillée au point d'avoir une entrée permanente en son centre, je pense que le reste de l'endroit est dans cet état de décrépitude.

Vous comptez donc vous rendre au fort c'est ça ? Vous êtes des drengrs c'est ça ? Enfin leur équivalent dans ce pays je pense. J'imagine que vous avez été engagés pour vous occuper de ces bandits ? Lui demandai-je en désignant le cadavre au sol.

- Si c'est le cas, j'aurais besoin de récupérer mes affaires qui doivent être retenues dans le fort, enfin le peu qui reste, je peux vous accompagner ?

La jeune femme refusa la magnifique parure sanguinolente en prenant bien soin de terminer sur une grimace narquoise... mais Nizam ne lui en voulut pas pour autant :

- Excellent choix ! S'exclama-t-il en jetant la broigne sur le côté. Mais vous vous condamnez... à rester en dehors de la mode locale.

Il était un peu froissé de n'avoir pas étudié plus en détail la jeune femme pour identifier son matériel mais il s'en remettrait. D'ailleurs, les informations d'Elëwin puis de Nora s'avérèrent fort intéressantes.

- Vous voulez dire qu'ils ont pris le temps de construire un plateforme en extérieur pour tenir lieu de vigie mais pas de t sécuriser leur entrée ou de construire des geôles solides ?

L'idée qui lui traversa l'esprit était glaçante et il jeta un regard très inquiet à son ami Sam. Un long regard qui voulait dire...

- Je ne sais pas ce qu'est un "drengrs", Nora, mais nous n'étions pas la pour faire un massacre dans ce fort, si c'est l'idée que vous vous en faisiez. Au village en contrebas, la Croisée, des gens ont disparu. Notamment des des hommes de magie. Nous devions apprendre ce qui se tramait ici... le maître mot était "discret", ce qui est un franc succès.

Il laissa échapper un petit rire nerveux avant de revenir à ses idées :

- Si vous étiez enfermée dans ce cagibi, cela ne peut vouloir dire que deux choses : soit leurs prisons sont pleines - mais j'en doute, soit ils n'ont jamais prévu de maintenir de prisonnier en vie très longtemps.

Une nouvelle fois, il lança un regard soucieux vers Sam, comme pour trouver un appui réconfortant mais il ne gagna qu'un frisson qui lui parcourut la colonne vertébrale.

- Bon, nous n'avons que trop trainé ici, non ? Il nous faut un endroit plus tranquille pour nous reposer un peu. Soit nous montons sur cette plateforme, mais l'absence de solution de fuite me déplait fortement, soit nous investiguons un peu plus loin pour trouver un abri dans les bois. Que préférez-vous ?

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HRP : Test (perso) pour savoir si Nizam comprenait que la grimace de Nora venait de sa blessure : dectection = 6 = échec !

Toujours caché non loin du reste du groupe, Bran surveillait les environs tout en écoutant ce qu'il pouvait de la conversation.
Il se méfait aussi de la nouvelle venue, mais que pouvait elle bien tenter à cinq contre un ?
Persuadé que même s'il ne lui faisait pas confiance il ne risquait pas grand chose de sa part, il se dit qu'il pouvait se montrer sans trop de crainte surtout qu'il était maintenant question de la stratégie à adopter pour le suite.

Gardant son arc en main, il sortit de son abri et se dirigea d'un pas décidé vers eux.

- Nizam à raison. Pour l'approche discrète on dirait bien que c'est fortement compromis mais on ne sait pas s'il vont venir à nous ou nous attendre. Il semblerait néanmoins qu'ils aient un fort penchant pour les pièges.

Il scruta le visage de tous, certains d'avoir leur attention.

- Ce qu'on peut déduire pour le moment c'est qu'il ne semble pas y avoir d'autre poste de vigie comme celui-ci. Si c'était le cas, pourquoi balancer une caisse ainsi plutôt que tirer une corde pour les prévenir?

Il passa une main dans ses cheveux afin de les ramener en arrière.

- Concernant les cordes qui partent de la plate-forme, je serais prêt à parier qu'elles sont reliés à des cages cachées dans les bois autour de nous et qu'elles permettent de libérer des monstres du même genre que les deux que nous avons eu.

Il posa son attention sur Nora.

- Si votre geôle était si mal sécurisée, c'est certainement que vous ne deviez pas y rester très longtemps. Vous étiez certainement destiné tout comme Ellewin et moi même à servir de nourriture pour ces même monstres ou à une autre créature comme l'avait dit les hommes qui nous avaient kidnappés.

Il reporta à nouveau son attention en direction du fort.

- Pour la suite, je suggère de nous remettre rapidement en route. Rester ici est trop dangereux et stationner sur cette plate-forme serait une grosse erreur car qui sait quel genre de monstres ils pourraient encore nous en envoyer et nous n'aurions aucune solution de repli une fois la haut. Sans compter que s'il ont un mage dans leur rang, nous ferions une cible bien facile.

Il prit une seconde pour réfléchir.

- Nous ferions mieux de nous diriger vers le fort. Vu son état de délabrement, nous trouveront peut-être un autre accès par l'arrière ou par les côtés. Ça nous permettra aussi de repérer les lieux et peut-être de trouver un endroit plus adapté pour nous reposer. Mais il va nous falloir être aussi prudent et discret que possible.

Il termina sa tirade en s'adressant à Nora.

- Libre à toi de nous accompagner mais je préfère te prévenir qu'au moindre comportement suspect, je te te passe de vie à trépas.

Sam était content de voir que ses victuailles venaient à point. Il en profita d'ailleurs pour manger pendant qu'il écoutait Elëwin raconter ce qu'il avait vu et Bran compléter le récit. Ce n'est qu'après qu'il prit la parole afin de transmettre les informations qu'il avait de son côté et qui répondait en partie au drakéide.

- "Merci vous deux pour ce partage de connaissances. J'ai moi aussi des choses à vous dire. Ainsi pour vous répondre Tilouka, on accède à la plateforme en grimpant sur des planches cloutées à même l'arbre et ensuite il faut faire des acrobaties sur une échelles de cordes munie de barreaux de bois. Là-haut on a une bonne vue des environs. On peut ainsi envoyer sur les voyageurs imprudents un comité d'accueil, comme le disait Bran, tel que nous les avons eus, la manticore et ce que je croyais être un hippogriffe. Le piège du sentier nord n'a d'ailleurs pas été activé, c'est pourquoi un peu plus loin on pourra trouver un cage avec une ou des bêtes à l'intérieur. Je pense d'ailleurs aussi que madame était un repas pour ces monstres. Sinon à cette hauteur, on voit plutôt bien le fort, à travers les feuillages. Le mur au delà de la première structure en plutôt bon état est effondré dans sa partie supérieure, et ses pierres sont noircies par un très ancien incendie. Un large fossé sépare le corps de garde du fort, mais on en voit pas le fond."

Terminant son repas à ce moment là, l'halfelin s'inquiétait de la mine de Nizam car elle n'était déjà pas joviale au début de son récit et avec ce complément il n'y avait pas de quoi améliorer la situation. Il essaya donc de terminer sur une note positive.

- "Vu que les pièges du chemin ouest et est ont été activés je pense que nous pouvons les emprunter pour trouver un endroit au calme. On pourra ainsi réfléchir pour essayer de récupérer vos affaires Nora sans rester près d'un lieu où il y a eu du grabuge et où les renforts vont probablement débouler. De plus, les précédents occupants ont permis de vérifier ce que nous dit "Robin" sur l'avantage tactique que peut procurer le plancher au dessus de nous... Cependant pour rester en vie, scrutons quand même les arbres afin de repérer les autres promontoires et les nettoyer des bandits pour ne pas recevoir d'autres surprises. On a tous les éléments maintenant pour survivre, n'est-ce pas génial !"

Une mine réconfortante se lisait sur le visage du petit être qui ne récupéra qu'une seule ration comme réserve pour la suite de l'aventure. Une fois tout remballé il était fin prêt à les suivre. Son récit cependant pouvait être un peu confus car il parlait d'un certain Robin, n'ayant pas voulu compléter le sobriquet, peut-être parce qu'il commençait à changer d'avis.

Nizam rangea plusieurs des rations dans son sac. Il en conserva une en main qu'il commença déguster d'un air distrait en écoutant les derniers échanges. Bran disait la même chose que lui. Sam semblait également sur cette position. Et plus vite ils s'éloigneraient de cette plateforme, mieux ce serait.

- Tu as raison Sam. Mettons-nous en route par le chemin Ouest. ça fera au moins un ours hibou de moins à massacrer... mais restons sur nos garde. Je vous propose de rejoindre le sentier avec Elëwin, Tilouka et Nora.

Il tourna ensuite alternativement la tête vers les deux as de la disparition :

- Au vu de vos talents à tous les deux, pensez-vous pouvoir jouer le rôle d'éclaireurs à travers les taillis ? Il faudrait simplement nous donner un signal reconnaissable pour nous tenir sur nos gardes et nous écarter du chemin au bon moment.

Et comme pour donner corps à ses propos, il fit quelques pas vers le sentier.

- Alors ? En route compagnons ?

Nizam ne prit pas ombrage de mon refus si ce n'est qu'il me brocarda gentiment à propos de "la mode locale", je répondis avec un sourire en désignant le tatouage qui me faisait le tour des yeux :

- Je crains qu'avec ceci je ne sois disqualifiée d'office pour être l'égérie de quoi que ce soit ici...

Le reste de la discussion fut plus sinistre, entourant les raisons de ma détention et le certain laxisme qu'il y avait eu à ce sujet. Si on reliait cela avec ces histoires de disparitions d'homme de magie et les créatures que les bandits nous envoyaient et on pouvait brosser là un tableau mêlant banditisme et ésotérisme, un mélange plus qu'inquiétant.

Ce fort était décidément bien sinistre et il était maintenant question de la meilleure approche pour s'y infiltrer. Ma venue dans le groupe et ma légitimité à les suivre pour récupérer mes affaires ne rencontra aucune opposition sérieuse, ou presque.

Un archer qui s'était confondu jusque là avec le voile naturel qu'offrait la forêt se montra, ses traits étaient fins à la manière de Nizam mais de manière encore plus accentuée, ça plus son bogi en main ainsi que la manière qu'il avait eu de se cacher dans la forêt me firent penser à une certaine bâtardise avec les elfes bien que je devais confesser là laisser un peu parler les clichés.

Toutefois cela ne changeait rien au fait que le nouveau venu était le seul à me toiser avec méfiance et il s'exprima clairement à ce sujet, ce que je trouvais un peu gonflé étant donné que, si je comprenais bien, lui aussi avait rejoint ce groupe après s'être fait capturer par ces bandits. A moins qu'il n'avait des connaissances en tatouages nordiques et qu'il devinait chez les miens la preuve des activités barbaresques que j'avais tenu au sein de mon clan. Quoiqu'il en soit je ne voulais pas laisser son coup de pression sans réponse même si ma réplique se voulait plus mordante que véritablement menaçante :

- C'est honnête mais dans ce cas je me dois de vous rendre la pareille : au moindre comportement suspect de votre part c'est moi qui vous liquiderais tous les cinq.

Je termina ma bravache avec un rictus censé souligner le ridicule du projet : comme si j'étais capable de le mettre à exécution ! Je n'oubliais pas les traits qui avaient jailli des bois vers la créature ainsi que le drakéide qui avait fait face et achever le monstre qui faisait plusieurs fois sa taille et son poids. En cas de conflit entre moi et ce groupe je me retrouverais trouée comme une épingle et découpée en petits morceaux.

Ce fut Nizam qui nous enjoignit finalement à bouger, je lui emboitai le pas alors qu'il encouragea deux membres du groupe à partir en avant pour nous éviter les mauvaises surprises. C'était d'ailleurs là une tâche que je me savais pouvoir accomplir aussi mais je rechignais à quitter le groupe et prendre de l'avance au cas où le semi-elfe trouverait mon éloignement suspect et ne me colle une akka dans la gorge

L'explication de Nora suffit au prêtre qui lui sourit pour la remercier.
Cela ne l'empêcha pas de garder les oreilles ouvertes et tendues, pour éviter d'être prit au dépourvu par une nouvelle surprise dont ces bandits semblaient friands. Mais rien ne vint. Pas pendant toutes les discussions du groupe, sur tout ce qu'ils avaient découverts ou sur la décision à prendre pour la suite. Même Bran sortit du bois pour donner son avis sur la question.
L'idée principale était de continuer le long du sentier pour faire le tour du fort et chercher, soit un moyen plus simple pour y pénétrer, soit un endroit discret pour se reposer.

Une pensée traversa l'esprit de l'elfe de foi, qui mit le débat sur pause en levant un index.

- Si tous le monde est d'accord, cette idée me convient. Va pour l'ouest !
" Mais avant, j'ai une petite chose à faire... fit-il en se mordillant les lèvres.

Il commença à s'éloigner en direction de la clairière tout en apostrophant ses nouveaux compagnons.

- Je veux bien un peu d'aide...
" On ne pourra pas faire faire demi tour au chariot, mais on peut détacher les chevaux et les laisser paître avec les vaches. Sinon, au moindre danger ils prendront peur et partiront avec l'attelage ! Et ils risquent de se blesser ou de se tuer !

Il continuait à avancer tout en s'expliquant, de sorte que les plus éloignés n'avaient sûrement pas entendu la fin de sa tirade.

- - - - - - - - -

Elëwin n'avait parcouru que quelques mètres lorsque Nizam lui emboîta le pas. Ensemble, ils rejoignirent rapidement le chemin qui les avaient mené jusqu'ici, découvrant avec soulagement que les chevaux n'avait pas bougé. De bonnes et belles bêtes qu'ils avaient là ! Avec l'aide du barde, les roues du chariot furent vite bloquées par les plus grosses pierres qu'ils purent trouver et les chevaux désharnachés. Chacun prit sa monture et l'amena jusqu'à la clairière, où les vaches mangeaient tranquillement.

De son côté, Sam s'était approché du sentier, cherchant à comprendre ce qui avait pu faire autant de bruit un peu plus tôt. Il découvrit au milieu de fines planches tout un bric-à-brac : Des gobelets d'étain, des barres de métal rouillées et du verre brisé en quantité ! Mais quel était le message passé aux habitants du fort par ce biais ?

Libérés, les chevaux se mirent à brouter après s'être ébroués de plaisir. Elëwin remercia l'homme des sables pour l'avoir aidé.
Rejoint par toute l'équipe, ils se dirigèrent vers l'ouest, empruntant le sentier d'où était venu l'ours-hibou, après un dernier regard vers le fort. Il n'y avait toujours aucun mouvement là-bas... Restait-il seulement des représentants de cette secte draconique ?

Une fois le coude du sentier passé, ils trouvèrent la cage où logeait le monstre. Il y restait quelques plumes et des os brisés, depuis longtemps vidé de leur moelle.
Mais un bruit proche attira leur attention.
Une deuxième cage, heureusement fermée celle-là, renfermait une araignée géante ! Elle sifflait à leur approche, tentant de forcer la grille pour se jeter sur eux...

Le groupe continuait d'avancer, juste apres avoir libéré les chevaux. Tilouka se sentait libre, du au délicieux morceaux de fromage qu'il avait dégusté auparavant, cela l'aidait a mieux gérer son stress a l'approche du fort. Lorsque les chevaux étaient en routes vers la liberté, le drakéide les regardaient jalousement :

Vous au moins vous etes libres, pas de fanatiques a gérer, pas d'homme a retrouver, pas de vengeance a faire...

Puis son groupe de compagnons improvisés continuerent leurs routes. Lorsqu'ils tomberent sur l'araigné géante en cage, Tilouka dégaina son épée se en arriére de la troupe.

- Continuez a avancer, je couvre vos arriere au cas ou cette mochetée se libere.

Elëwin eut un mouvement de recul devant l'arachnide... mais c'est surtout de la pitié qui se lisait sur son visage. Soudain, il sentit comme un besoin impérieux de la protéger, comme si une intention meurtrière émanait de ses compagnons. Il se mit alors devant de la cage, faisant rempart de son corps... A une distance raisonnable toutefois.

- Non ! Vous n'allez pas tuer cette araignée alors qu'elle est enfermée ?

Tilouka réctifia de suite le malentendu. Il comprit de suite le sentiment qui avait atteint l'elfe au regarde de l'araigné.

- Pas de panique, Elewin, j'ai un coeur j'vous rappelle, je suis bien conscient de ce que ces fanatiques leurs font subirs. Je ne vais pas venir la tuer dans sa cage. Je n'agirai que si elle si se libere et nous attaque. C'est tout.

L'araignée dans cette cage nous présentait le problème typique que des fois il n'y avait aucune fin heureuse. Ce n'était pas nous qui avions mis en place cette situation mais les nornirs avaient décidé que c'était à nous d'y mettre fin.

- S'il n'est pas acceptable de la libérer alors il ne nous reste que deux solutions de mon point de vue : la libérer et lui offrir un dernier combat si c'est là ce qu'elle veut ou la laisser ici. Nos bandits avaient bien un moyen de les faire sortir de leur cage à distance, quand on repartira on pourra chercher à le faire pour elle si c'est ce que vous voulez.

L'homme des sables regarda l'animal avec malaise. Des bestioles bizarres, il en avait connu pas mal dans sa contrée. Mais là on dépassait les bornes. Sans compter la réaction du prêtre.

Non, mais... il est membre de la Société des Prêtres Animaliers lui, ou quoi ? Quelle pitié ! Il faut se la faire tant qu'elle est inoffensive !

La créature les regardait avec ses huit yeux avec rien de moins qu'un air inoffensif, même en cage. Ceci étant, les paroles d'un vieux sage dans un conte lui revinrent en mémoire. Une histoire où évoluait un Sam d'ailleurs. Il fixa son ami d'un air pensif en se remémorant ce passage

De la pitié ? Mais c'est la pitié qui a retenu la main de votre oncle. Nombreux sont les vivants qui mériteraient la mort et les morts qui mériteraient la vie. Pouvez-vous leur rendre ? Alors ne soyez pas trop prompt à dispenser mort et jugement. De la pitié peuvent dépendre beaucoup de choses...

- Beaucoup de choses, répéta-t-il à voix très basse pour lui même.

Ils étaient là, au milieu de la forêt, et s'interrogeaient sur la mise à mort de cette araignée comme des maquisards discuteraient de celle d'un ennemi piégé. Ou comme leurs ennemis... juste de l'autre côté des murs noircis du fort en ruine.

- Laissons sa chance au vieux sage... heu... je veux dire à la bestiole. Nous pourrions la laisser tranquille pour le moment et avancer... si cela va à tout le monde. Un combat inutile maintenant nous ferait prendre des risques. Tilouka, nous avons toute confiance en vous pour surveiller nos arrières.

Il avait retrouvé son calme mais plus vite ils seraient loin de la cage, mieux il se porterait.

Sam revoyait une scène du passé avec les propos de Bran et la réponse de Nora. Comme si tout était un éternel recommencement... Il y avait cependant de cocasse que la nouvelle mettait tout le monde dans le même panier... Belle récompense après l'aide apportée... Mais il se détourna vite de ces balivernes en disant tout en rigolant :

- "Que de promesses... faîtes vous un câlin plutôt, là on vivra une aventure épique".

Comme Nizam et Elëwin avait mentionné leur envie de s'occuper des chevaux, l'halfelin changea son fusil d'épaule et investigua la caisse tombée de la plateforme. Il y avait là rien d'intéressant si ce n'est peut-être des gobelets d'étain. Ayant en tête la demande du barde de pouvoir indiquer un quelconque danger pendant qu'il jouerait le rôle d'éclaireur, il en prit quatre.

Revenant auprès des autres il tendit 2 de ces babioles à l'archer tout en lui mentionnant leur utilité future.

- "Tiens, cela te permettra d'avertir les autres d'un danger vu leur efficacité pour faire du bruit".

Le petit être pris ensuite la clef des champs si on peut dire pour se diriger sur le sentier ouest avec ses camarades, guettant les alentours pendant leur avancée. La première cage était vide mais malheureusement la seconde non, mettant tout le monde face à un dilemme.

La position de Tilouka et Elëwin était claire, celle de Nora beaucoup moins et le conteur termina de mettre le petit être en pleine ébullition de réflexion.

Que faire ? Vu son regard je suis sûr qu'il pense à une histoire que l'on raconte dans ma contrée concernant un petit être faisant face à une araignée géante et ne devant son salut qu'à un géant hirsute. Mais bon j'ai pas sa cicatrice sur le front, ni même un intelligent barbu comme protecteur...

La suite des évènements confortèrent Sam sur les pensées qu'il avait eu car on parlait bien d'un sage. Et voyant que beaucoup étaient pour laisser ce monstre tranquille il continua sa mission d'éclaireur (Discrétion) en disparaissant dans les arbustes.

Finalement la troupe s'était vu étoffée d'une nouvelle venue et l'heure du départ avait été donnée.
Ils n'étaient pas vraiment ce que l'on pouvait encore appeler un groupe mais Nizam avait donné un ordre de marché cohérent au vu des capacités de chacun jusqu'à présent. Bran acquiessa alors les instructions et se prépara à se mettre en route quand Ellewin leur fit la remarque concernant le chariot. Tandis que les uns et les autres s'affairaient autour du chariot et des chevaux, Bran en profita pour récupérer le matériel qu'ils avaient pu récupérer jusqu'à lors et qui se trouvait à l'arrière et alla le dissimuler non loin de là dans un buisson dans la forêt.

On ne sait jamais qui pourrait venir trouver le chariot....

Il récupéra des mains de Sam ce que ce dernier lui donna se demanda à quoi cela pourrait bien lui servir et suivant les recommandations de Nizam, il se mit en route, longeant le sentier sous le couvert de la forêt plusieurs mètres devant les autres tout en surveillant les alentours.

Ils avaient à peine passé le premier coude du sentier à peine moins de cent mètres de la clairière quand il remarqua que tous s'arrêtèrent devant une cage. Bran observa et écouta ce qui se passait.

Sérieusement ? Juste pour une araignée dans une cage ?
Elle risque pas de partir ou de nous pourshivre, alors on a qu'à la laisser crever dans sa cage et puis s'est tout.

Il attendit en silence qu'ils terminent leurs enfantillages surveillant afin qu'ils ne se fassent pas surprendre en pleine causette puis quand ils décidèrent de se remettre en route, il reprit son rôle d'éclaireur, avancant à pas feutrés et l'œil à l'affût.

Après l'épisode de l'araignée géante, les compagnons reprirent leur chemin. Précédés par Sam et Bran, ils avançaient lentement, gardant le fort sur leur droite. Le sentier suivait les contours des douves, à une trentaine de mètres de distance. Ainsi, la végétation dense empêchait de voir distinctement les murailles depuis le chemin.
Bran, qui avait choisit d'évoluer de ce côté, avait la meilleure vue pour en juger. Se risquant un peu plus près, il pu constater que les douves étaient la partie le mieux conservée du fort. Larges d'une douzaine de mètres et profondes d'autant, il n'y avait que de la boue et quelques caillous au fond. De l'autre côté, la muraille avait laissé la place à un amoncèlement de pierres et de végétation. Impossible qu'il y ai quoi que ce soit là-dessous ? Les bandits n'avaient donc investit qu'une infime partit du fort ! Quand à passer par là, cela semblait compliqué... Mais peut-être que plus loin, un arbre suffisamment grand avait le bon goût d'étendre ses branches au dessus du vide.

La progression était lente, et après de longues minutes, ils arrivaient à peine à ce qu'ils estimaient être l'arrière du fort. Bran n'avait toujours pas trouvé son arbre idéal.
Un silence, seulement perturbé par le chant des oiseaux, régnait dans la forêt. Avaient-ils rêvés leur confrontation avec des monstres tantôt ? Le soleil venait de disparaître derrière les frondaisons, mais ils auraient de la lumière pendant une bonne heure encore.

Qu'allaient-ils faire maintenant : Continuer le tour ? Tenter de passer malgré tout ? S'installer à l'abri des arbres pour se reposer ?

S'approchant d'un grand arbre parfait pour un peu de repos, le drakéide réfléchit sur la situation:

Le soleil va bientot se coucher. Est ce qu'on profite de l'obscurité pour mieux infiltrer le fort ? Mais j'imagine que certains sont épuisés donc on pourrait peut-etre se reposer ici, et attendre le lendemain ou tout le monde sera d'attaque.

Le mieux était de demander.

- Qu'est ce que vous voulez qu'on fasse ? Moi je vous suis.

Nizam marchait lentement au côté de ses trois compagnons. Les deux autres avaient disparu mais il les savait à proximité, cherchant, fouillant, guettant...

Alors que le soleil disparaissait à l'ouest , Nizam, toujours d'un naturel bavard, eut envie d'échanger quelques mots avec Nora. Son allure l'intriguait. Elle lui ressemblait sans lui ressembler. Il comprit alors ce dont il s'agissait et lui glissa à voix basse :

- Vous avez l'allure de ceux qui ont senti le sel pendant un bout de temps. J'ai été marin moi aussi. Dans une toute autre mer que la vôtre, mais j'ai pas mal bourlingué avant de poser mon baluchon à la cité Franche. Qu'est-ce qui vous a amené jusqu'ici ?

C'est le moment que choisit Tilouka pour aller se délasser contre un arbre.

Hum... cet endroit ne me parait pas des mieux choisis. Il est assez quelconque. Pas d'oppidum rocheux, ni butte, ni espace dégagé pour voir arriver de loin.

- Peut-être pourrions nous continuer un peu pour trouver un refuge mieux protégé ? risqua-t-il sur un ton interrogatif. Nous avons encore un peu de temps avant la nuit...

Il se tourna alors vers la jeune femme :

- A moins que les effets de vos blessures continuent de se faire sentir et que vous préfériez stopper ici, Nora ?

On continua notre marche, sans incident ou rencontre impromptue comme une hydre emberlificotée dans sa cage. Mes blessures continuaient de m'arracher des grimaces mais pas un son ne sorti de mes lèvres, d'ailleurs si près du fort ennemi personne n'engageait de grandes tirades et le groupe était majoritairement silencieux, à un Nizam prêt qui vint s'enquérir à voix basse à ma personne. Après l'avoir écouté je lui répondis d'un ton égal :

- A votre teint j'aurais parié que votre mer a vous était faîte de sables et de dunes mais vous ne vous trompez pas, j'étais encore sur les eaux il y a quelques jours de cela mais un naufrage m'a contraint à poser pied à terre, j'ai ensuite rejoins une caravane pour aller à la Cité Franche et ensuite... et bien les vaches, quoi...

Se posa ensuite en substance la question du bivouac, qui continuait de peser entre nous, se partageant la réflexion entre la nécessité du repos qui parlait à tout le monde, moi la première, et le fait que nous étions proche de la place forte ennemi n'aidait pas à trouver un endroit sûr. Nizam, encore lui, se tourna vers moi pour me demander mon avis en faisant référence à mes blessures.

- Elles sont douloureuses sans être handicapantes, merci à vous pour cela d'ailleurs. Je préfère que nous continuons faute de mieux jusqu'à trouver un meilleur endroit, celui-ci ne m'inspire rien de particulier.